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cela exposer en détail toutes les vérités auf
quelles les Jefuites ont donné atteinte, &
faire le dénombrement de toutes les er-
eurs qu'ils fe font efforcé d'établir à la
›lace de ces vérités. Mais nous n'avons pu
qu'ébaucher un deffein fi vafte, & qui feul
uroit demandé un grand nombre de vo-
umes. Le peu que nous avons rapporté
e laiffe pas néanmoins de caufer un ex-
rême étonnement, en découvrant jufqu'où
es Jefuites ont poufféla corruption dans la
norale. Ils ont attaqué en mille manieres
'amour de Dieu qui en eft la bafe & le
fondement ; & ils ont favorifé la cupidité,
ufqu'à apprendre aux Chrétiens à y cher-
her une partie de leur bonheur. Y a-t-il
uelque paffion dans l'homme qu'ils n'aient
as favoriféel? Nont-ils pas trouvé le fecret
l'excufer les excès les plus contraires à l'E-
angile, à la droite raifon, à la probité
umaine? N'ont-ils pas d'un feul coup ren-
erfé toutes les régles par leur doctrine de
probabilité? Par leurs principes fur l'ad-
niniftration du Sacrement de Pénitence,
Pont-ils pas donné aux pécheurs la faci-
ité de fe livrer à toute forte de défordres ?
Que d'erreurs différentes par rapport à la
ature de l'Eglife, & fpécialement par
apport à la prérogative la plus effentielle
u'elle ait reçue de Dieu, mais dont ils
nt eu la hardieffe de la dépouiller, qui
ft que le falut ne fe trouve que dans fon
ein! Que de fauffes maximes fur la Hié-
archie & le Gouvernement Eccléfiaftique,
ar lefquelles ilsit ne craignent point de
Pape l'infaillibilité, & le pou-,,
oir même fur le temporel des Rois Mais

onner au

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Achmet II fils d'Ibrahim fut reconnu Empereur au préjudice des enfans de Mahomet IV, Muftapha & Achmet. Le régne de cet Empereur Turc fut très-malheureux: la douleur qu'il conçut du mauvais fuccès de fes armes en Europe & en Afie, lui caufa la mort qui arriva l'an 1695. Il étoit dans la cinquantiéme année de fon âge, & la quatrième de fon régne. Muftapha II, fils de Mahomet IV, fuccéda à Achmet II fon oncle, l'an 1695. Les commencemens de fon régne furent heureux, & firent naitre de belles espérances; mais bien-tôt elles s'évanouirent. Plufieurs malheurs afflige rent fucceffivement l'Empire. Ils furent fuvis d'une révolte qui obligea Mustapha de defcendre du Trône après huit ans de régne, pour le céder à fon frere Achmet III. Cette révolte arrivée en 1703, eft une des plus grandes qui aient éclaté depuis la fordation de l'Empire. Muftapha mourut de mélancolie fix mois après fa dépofition. Achmet III monta fur le Trône la même année 1703. En 1709,il donna retraite dans fes Etats à Charles XII Roi de Suéde, après la bataille de Pultowa; & en faveur de ce Prince fugitif, il rompit avec le Czar Pierre qui régnoit en Ruffie.

ARTICLE XL.

Réflexions fur l'état de l'Eglife dans le dix-feptiéme fiécle.

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N Maux de l'EOus avons joint dans la plupart des

terent les vé

que, diverfes réflexions fur les principaux dix-feptiéme glife dans le faits que nous avons rapportés. Ainfi nous fiécle. Nounous contenterons d'en ajouter ici quel- veaux Doc ques-unes, en préfentant au Lecteur com teurs qui alme un précis des grands événemens du dix rités qui font feptiéme fiécle. Dans le cours du feizié l'ame de la me, l'Eglife avoit été dans l'agitation la Religion. plus violente. Le fchifme & l'héréfié lui avoient enlevé de grandes Provinces & des Royaumes entiers. Alors tout fon culte extérieur fut attaqué: Pébranlement fut univerfel. Mais les maux du dix-feptiéme fiécle font d'un genre tout différent. Le démon après avoir réuffi à faire dans l'Es glife un prodigieux retranchement, fon. gea aux moyens de féduire & de perdre dans fon fein, ceux qu'il n'avoit pu en arracher. Il fufcita donc ce corps d'hom mes puiffans & artificieux, dont nous a vons eu occafion de parler dans prefque tous les Articles, & s'en fervit pour obf curcir les vérités qui font l'ame de la Religion. Il n'eft pas poffible d'exprimer quels ravages firent dans l'Eglife ces hommes,

qui joignent à une oppofition générale pour tout bien, une fageffe fi profonde dans le mal. Ici ne difons rien de nousmêmes, & bornons-nous pour les Réflexions, comme nous avons fait pour l'Hiftoire, à mettre fous les du Lecyeux teur, ce que nous trouvons dans lès Ouvrages les plus autorifés & les des.

plus foli» Il y a dans l'Eglife, dit M. le Cardi»nal de Noailles dans une célébre Instrution Paftorale, des: Auteurs téméraires » & audacieux, qui ne cherchent qu'à détruire la doctrine de faint Auguftin & » de faint Thomas fur la Prédestination & fur la Grace; qui foutiennent dans la Morale des relâchemens fcandaleux & » condamnés plufieurs fois; qui avancent des maximes pernicieufes fur la Hiérarchie. A quels excès n'a-t-on » pas vu les défenfeurs des nouvelles opi »nions fe porter, foit dans leurs Thèfes, » foit dans les libelles qu'ils ont répandus » dans le public? La doctrine de faint Au

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guftin & de faint Thomas combattue la » néceffité de la foi dans le Médiateur at» taquée; la diftinction des deux alliances » méconnue; le grand précepte de l'amour » de Dieu anéanti dans fes rapports les plus effentiels; la fainte févérité de la » morale évangélique énervée; les loix » les plus communes & les plus indifpenfables dans l'administration du Sacrement de Pénitence, contredites ouvertement; la liberté des Ecoles Catholiques détrui te; les droits facrés de l'Epifcopat ren verfés, les principes d'où dépendent &

ARTICLE XL.

Réflexions fur l'état de l'Eglife dans le dix-septiéme fiécle.

Ous avons

1.

N Articles joine dans la plupart des Maux de l'E

terent les vé.

glife dans le que, diverfes réflexions fur les principaux dix-feptiéme faits que nous avons rapportés. Ainfi nous fiécle. Nounous contenterons d'en ajouter ici quel veaux Docques-unes, en présentant au Lecteur com- teurs qui alme un précis des grands événemens du dix rité qui font feptiéme fiécle. Dans le cours du feizié l'ame de la me, l'Eglife avoit été dans l'agitation la Religion. plus violente. Le fchifme & l'héréfie lui avoient enlevé de grandes Provinces & des Royaumes entiers. Alors tout fon culte extérieur fut attaqué ébranlement fut univerfel. Mais les maux du dix-feptiéme fiécle font d'un genre tout différent. Le démon après avoir réuffi à faire dans l'Es glife un fi prodigieux retranchement, fon. gea aux moyens de féduire & de perdre dans fon fein, ceux qu'il n'avoit pu en arracher. Il fufcita donc ce corps d'hom mes puiffans & artificieux, dont nous a vons eu occafion de parler dans presque tous les Articles, & s'en fervit pour obfcurcir les vérités qui font l'ame de la Religion. Il n'eft pas poffible d'exprimer quels ravages firent dans l'Eglife ces hommes,

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