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Quelques coutils blancs et très-fins pour pantalons d'été, et le double de coutils à moyennes barres bleues et rouges, fins et demi-fins, pour oreillers et matélas, etc.; des linons unis, mouchetés et à fleurs, mais en petite quantité. Ce n'est que sur les bretagnes que l'on peut forcer en quantité, les autres objets n'étant que d'une demande secondaire.

Les mouchoirs de Cholet. L'envoi de ces mouchoirs peut être tenté dans les qualités les plus fines, mais en petite quantité, à cause de la gêne actuelle; de même une petite quantité de beaux mouchoirs de batiste unis et avec de belles broderies, aura un débouché facile et avantageux, à cause de la préférence qu'on donne aux dessins de nos broderies.

Quant aux draps, les qualités qui conviennent le mieux sont les draps légers, de belle qualité et bien lustrés, dans les couleurs noir, bleu de roi, olive, brun, et autres nuances foncées. Les secondes et troisièmes qualités sont prohibées. On assigne deux causes qui réduisent la consommation des draps étrangers au Mexique : 1°. l'existence de manufactures locales, dont les draps, fort communs, servent à une partie de la lation; 2°. l'habitude contractée d'acheter de vieux habits que l'on porte sous le manteau jusqu'à ce qu'ils soient en guénilles.

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Les casimirs doivent être de même couleur que les draps, en y ajoutant quelques pièces de blanc et de nuances claires, délicates et de mode; mais l'étoffe en doit être plutôt renforcée que légère. On pourrait essayer des tissus de mérinos, en petite quantité. Quoique peu connus au Mexique, ils ont paru y être goûtés. Aux couleurs ordinaires, il faudrait joindre quelques pièces de bleu turc et de beau bleu céleste.

Quelques envois de flanelles blanches, dans les qualités fines et moyennes; quelques envois de bas d'estame de belle qualité, pour l'usage des hommes.

Chapeaux. La chapélerie fine peut devenir dans ce pays un objet d'écoulement trèsimportant pour l'industrie française. Les chapeaux communs qui se fabriquent au Mexique suffisent à la consommation ordinaire. Il serait essentiel de choisir des qualités superfines et des plus noires possible, pour balancer la concurrence des chapeaux de fabrique des Etats-Unis, qui sont beaux et bons. Les chapeaux ronds pour les hommes doivent être mi-partie à poil ras et mi-partie à long poil; ceux pour les ecclésiastiques et les militaires à poil ras, fins et superfins, grands bords.

Un petit assortiment de schalls carrés, laine de cachemire, et fabriqués en France, et de crêpe en laine pour deuil, d'un beau noir.

L'usage de la prunelle ou bombasins est très-considérable au Mexique. La prunelle dite alepin, à l'usage des femmes, doit être portée dans les qualités les plus fines, d'un beau noir lustré, imitant la soie. Les couleurs préférées sont le beau bleu foncé et le noir pour les ecclésiastiques, qui en consomment beaucoup.

Nos indiennes jouissent du plus haut degré d'estime et de recherche. La supériorité des tissus et leur plus grande largeur, la fixité des couleurs et le bon goût des dessins 81

TOM. II.

leur font accorder une préférence incontestable. Les dessins les plus recherchés sont ceux à colonnes en fleurs, et à fleurs entre des colonnes. Les fleurs ou bouquets doivent être petits et bien tranchans sur des fonds de couleur. Les fonds blancs n'ont que peu ou point de cours. Les assortimens doivent être d'une grande variété pour les fonds et les dessus.

Les robes d'indienne en coupons, dans toutes les qualités, sur-tout dans les communes, de toutes les couleurs, et dont les bordures sont larges et élégantes; les schalls en indienne six quarts, d'un joli goût, et avec une large bordure, et les belles perkales qui s'emploient pour robes et autres vêtemens extérieurs, sont d'une défaite courante. Les robes de mousseline en coupons dans les qualités fines, et d'une richesse de broderie qui réponde à la finesse de l'étoffe, sont demandées.

Les bas de coton pour hommes et pour femmes doivent être fins et de bonne qualité; bleus pour femmes, deux tiers unis et un tiers brodés et à jour; les mouchoirs imitant les Madras; les velours de coton unis, noirs et bleus; les dentelles de coton de toutes largeurs et de bon goût. Tous ces articles promettent une vente avantageuse, pourvu qu'ils soient portés en petite quantité.

Les satins unis et de belle qualité, blancs et noirs, sont très-recherchés au Mexique; mais en fait de soierie, tout ce qui est blanc doit être d'un beau blanc de perle, point azuré, et tout ce qui est noir doit être d'un noir parfait qui n'ait point un coup-d'œil bleu. Les nouveaux articles de soieries, tels que lévantine, virginie, etc., ne sont pas encore d'une défaite courante.

Les draps de soie noirs seulement et en petite quantité; les serges de soie noires, sept huitièmes de largeur; les taffetas noirs et peu de blancs, doubles et en belle qualité; les velours de soie bleus, noirs et cramoisis, très-fins et en petite quantité, et les bas de soie blanche, deux tiers pour femmes et un tiers pour hommes, beaux et de bonne qualité; quelques douzaines de bas noirs pour les ecclésiastiques. Les bas pour femmes doivent être un tiers unis et les deux tiers à jour et brodés richement sur jour, de belle qualité et très-bons. Tous ces articles sont recherchés au Mexique; et comme ils se paient bien et s'achètent facilement, il y aurait de la folie à les porter mauvais.

Les schalls et mouchoirs de soie pour le cou, les premiers en six quarts, d'un joli goût et de nuances délicates, avec des bordures larges; les seconds noirs et de toutes les couleurs de mode; les zélias ou fichus à jour, d'un joli goût; les rubans satins, de couleurs variées, par pièces de douze aunes roulées sur bois, dans les n°. 1, 1 172, 2, 3, 4, 5. Il en faut plus dans les bas numéros que dans les hauts. Ces articles sont également demandés au Mexique.

Voiles de blondes noirs, à bordures élégantes, à petits jours et de moyenne grandeur. Il en faut peu. Voiles de tulle, point; schalls de tulle, grands et de broderie élégante, peu; tulle uni, brodé, très-fin, en médiocre quantité.

Le papier blanc est un des articles les plus considérables d'importation au Mexique,

par la consommation qui s'en fait par les manufactures de cigares, et par les administrations publiques, et l'impression des arrêtés, décrets, réglemens, etc., du Gouvernement. Mais pour exploiter avec tout avantage cette branche considérable de commerce, il faudrait que nos manufactures s'attachassent à imiter, dans leurs dimensions, couleurs, collage, corps et degré de battage, les papiers de Catalogne et de Valence.

A tous ces articles on pourrait joindre la parfumerie assortie en petite quantité; la bijouterie fausse, bien choisie; les plumes d'autruche, moyennes et petites, blanches, rouges et vertes, et autres couleurs agréables; les éventails choisis, élégans et peu chers; l'eau de Cologne forte, bonne qualité et en boîtes de six flacons; les glaces moyennes, cadres riches et de bon goût; des lustres jolis, mais pas trop chers; les armes, pistolets demi-arçons et de poche, canons en cuivre, et quelques fusils de chasse doubles et simples, etc.

Notre quincaillerie, qui est plus chère et moins estimée, ne peut soutenir la concurrence avec la quincaillerie anglaise.

Nota. Comme il n'existe pas de grand'routes au Mexique, et que la constitution physique du pays ne permettra jamais d'y opérer des transports par des navigations naturelles ou industrielles, le commerce n'a d'autre ressource, pour ses transports, que l'emploi coûteux et incommode des bêtes de somme. Le poids fixé pour la charge d'une mule est de seize arrobes ou deux cents kilogrammes, divisés en deux parties égales pour se balancer sur le bât. Il faut donc que les objets destinés à être importés au Mexique soient divisés en colis susceptibles d'être acceptés par les muletiers. D'ailleurs, les balles, ballots, caisses, et autres colis, doivent contenir des marchandises pour le poids de neuf ou dix arrobes au moins, sous peine de confiscation des objets qui seraient dans des colis de moindre poids. Tous les liquides doivent être en barils de quatre-vingts litres, bien conditionnés et cerclés en fer, ou er caisses de cinquante bouteilles.

Du reste, les marchandises de toute nature sont, en général, susceptibles d'être importées au Mexique, excepté celles prohibées par les lois.

Toute marchandise non comprise dans le manifeste est irrévocablement saisie, et il est procédé à la visite du navire.

Articles de retour.

Les métaux précieux forment le principal objet de retour. Les autres produits du pays que l'on pourrait exporter sont la cochenille, la vanille, l'indigo, le sucre, d'une extrème beauté, mais d'un prix trop élevé pour soutenir la concurrence, la résine et la salsepareille.

Navigation.

Tous les pavillons sont admis dans les ports du Mexique, sous l'obligation imposée aux

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COUP-D'ŒIL RAPIDE SUR LE COMMERCE DE L'AMÉRIQUE.

capitaines des navires, d'acquitter les droits et d'observer les formalités prescrites pour la réception.

Le cabotage est réservé aux bâtimens mexicains.

Les droits se perçoivent d'après un tarif d'évaluation, ou sur les prix de facture, suivant la nature des marchandises.

PARAGUAY.

Nous ne parlerons point du Paraguay. Depuis que le dictateur Franscia a interdit à ce pays toute communication avec ses voisins; depuis qu'il a, en quelque sorte, cloîtré ses habitans, il a été impossible de faire, dans ces contrées, aucune exploration commerciale.

Observations générales.

Nous aurions pu donner une idée du tarif des droits que chacun de ces nouveaux États perçoit à l'entrée et à la sortie, d'après les renseignemens positifs qu'on nous a donnés à cet égard; mais dans ces républiques naissantes, où les besoins du lendemain ne sont plus ceux de la veille, et où les perceptions doivent changer avec la situation où se trouve le Gouvernement, ce tableau entraînerait nécessairement le commerce dans des erreurs partielles et involontaires, mais préjudiciables à ses spéculations. Nous nous réservons d'ailleurs de donner un travail plus étendu sur cette matière, lorsque les Gouvernemens de ces vastes contrées offriront plus de fixité, et des rapports plus certains avec les peuples de l'ancien continent.

DOCUMENT IMPORTANT,

Extrait du Journal du commerce, du vendredi 15 juin 1827, et dont l'existence est rapportée, vers cette époque, dans le Constitutionnel, le Courrier, le Journal des débats, etc.

C'EST un véritable traité de commerce entre la France et les Etats-Unis du Mexique, sous le titre de Déclarations concertées entre LL. EE. le baron de Damas et M. Camacho, ministres des affaires étrangères des deux puissances contractantes, et adressées à l'agent consulaire du Mexique, au Havre, par M. Murphi, agent général de cette république.

DÉCLARATIONS.

1o. Il y aura entre la France et les États-Unis mexicains, amitié, bonne intelligence et liberté réciproque de commerce. Leurs habitans pourront respectivement aller, avec leurs navires et leurs cargaisons, dans tous les ports, toutes les rivières et tous les lieux où les étrangers sont ou seraient admis, y séjourner ou rester sur quelque point que ce soit, y louer et occuper des maisons et magasins pour les besoins de leur négoce; et, en général, les commerçans de chaque état jouiront, sur le territoire de l'autre, d'une protection, d'une liberté et d'une sûreté complètes.

Le droit réciproque qu'établit cet article, d'aller dans les ports, rivières et autres lieux des deux pays, ne comprend pas le privilége du commerce d'échelle et de cabotage, qui, dans chacun d'eux, pourra être soumis à des règles spéciales.

2o. Les habitans du Mexique jouiront, dans les différentes possessions de France hors d'Europe, tant sous le rapport du commerce que sous celui de la navigation, de tous les avantages accordés aux autres étrangers, et réciproquement les commerçans et navigateurs français venant de ces possessions, jouiront au Mexique, sous les deux mêmes rapports, de tous les avantages accordés aux commerçans ou navigateurs venant de tout autre pays.

3o. Il ne sera point imposé, à l'entrée dans les ports de France, des produits du sol ou de l'industrie du Mexique, et il ne sera point imposé, à l'entrée dans les ports des États-Unis mexicains, des produits du sol ou de l'industrie de la France, de droits plus élevés ou autres, que ceux qui sont ou seraient payés par les produits analogues de la nation étrangère la plus favorisée. Le même principe sera observé pour la sortie; aucune prohibition ne sera établie à

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