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casematés; or il n'y a point de semblables abris. Ce sont les demi-moyens qui perdent tout, qui discréditent les meilleures choses, qui font échouer tous les projets, et qui ne font jamais qu'aggraver le mal en tous genres.

Les contremines, dira-t-on encore, sont depuis longtemps considérées, comme méritant la préférence sur tous les autres moyens connus, pour rétablir autant que possible l'équilibre entre l'attaque et la défense; ne vaudrait-il pas mieux employer ce moyen que ceux que vous proposez? Sur cela j'observe 1°. qu'un des moyens n'empêche pas l'autre, et qu'au contraire ces deux moyens se secondent très-efficacement l'un l'autre; 2o. que malgré l'utilité bien reconnue des contremines, et les avantages réels qu'on en a tirés dans quelques occasions, l'expérience n'a pas en général répondu aux grands effets qu'on s'en était promis; 3°. qu'au contraire depuis l'invention des mines surchargées et de la suppression possible du bourrage, la guerre souterraine paraît être un nouveau moyen d'abréger encore la prise des places, plutôt qu'un moyen de prolonger leur défense; 4°. que les grands systèmes de contremines n'existent presque nulle part et entraîneraient à des les dépenses énormes, s'il fallait les établir; 5o. que grands systèmes qui s'étendent au loin dans la campagne, en leur supposant tout le succès possible, ne font que gagner du temps, mais sans contribuer effica

cement à la destruction bien plus importante de l'ennemi, qui est encore trop éloigné; 6o. que la guerre souterraine ne peut produire à la fois ces deux effets, savoir, le retard des progrès de l'assiégeant et sa destruction, qui ne peuvent avoir lieu que dans la défense rapprochée, en le retenant sous le feu voisin des remparts. Mais alors les simples fougasses produisent le même effet que des contremines préparées d'avance et l'emploi de ces fougasses entre tout aussi bien dans notre nouveau plan de défense que dans le mode actuel.

Tel est le compte préliminaire que j'ai cru devoir rendre de mon Ouvrage, aux personnes dont on doit respecter l'opinion, et qui s'identifiant au bonheur de leur patrie, ne peuvent cependant approfondir toutes les questions qui s'y rapportent.

SOMMAIRE:

DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

OBJET ET PLAN DE CET OUVRAGE.

PREMIÈRE PARTIE.

Que tout Militaire chargé de la défense d'une Place, doit être dans la résolution de périr plutôt que de la rendre. Pag. 3

CHAPITRE Ier. L'obligation de défendre les places fortes jusqu'à la dernière extrémité, est imposée par les lois de la discipline militaire. Fausses objections contre ce principe. Un militaire n'est responsable que de l'exécution des ordres qu'il reçoit. Il ne lui appartient d'en examiner ni les motifs, ni les conséquences. Ibid.

CHAPITRE II. Obligation de défendre les places fortes jusqu'à la dernière extrémité, confirmée par l'importance de ces points militaires : que les forteresses ne se placent point au hasard; qu'elles forment un grand ensemble, dont toutes les parties sont liées entre elles, et avec le système général de la guerre. Que cet ensemble peut être entièrement rompu, les plus grands projets déconcertés, et la sûreté de l'état compromise, par la mauvaise défense d'une seule forteresse. 22

CHAPITRE III. Les menaces de l'ennemi, les bombardemens, les surprises, les attaques partielles annoncent ordinairement l'impuissance où il est de former une attaque régulière. Tous ces moyens doivent être repoussés avec mépris.

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CHAPITRE IV. Si une place ne se défendait point jusqu'à la dernière extrémité, il serait à peu près indifférent qu'elle fût bien ou mal fortifiée. Les difficultés réelles ne com

CHAPITRE V.

mencent qu'au glacis. La défense des brèches étant l'opération la plus critique et la plus meurtrière pour l'assiégeant, est aussi la plus capable de le rebuter, et la plus décisive pour l'honneur de la garnison. Pag. 40 Combien il est dangereux de laisser porter coup au moral du soldat. Puissance de l'opinion dans une place assiégée. Ressort qu'imprime une généreuse résolution. Découragement que produit la seule idée qu'il faut finir par se rendre. Prodigieux effets de l'enthousiasme, de la belle contenance des chefs, du desir de la gloire, de l'amour de la patrie, des principes religieux. 49

CHAPITRE VI. Absurdité des calculs par lesquels on prétend déter- ' miner la durée d'un siège et en fixer le terme. Contradictions de ceux qui établissent de semblables calculs. Ils sont démentis par les faits les plus importans. Ils ne tendent qu'à affaiblir l'énergie des défen

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CHAPITRE VII. Pièces officielles relatives à l'objet traité dans cette première Partie. Nouvelles Lettres Patentes délivrées par S. M.aux Gouverneurs et Commandans de places. Lois contre ceux qui sont prévenus de les avoir mal défendues.

82

CHAPITRE VIII. Preuves historiques des principes exposés précédemment. SECTION 1. Exemples tirés de l'histoire ancienne. SECTION II. Exemples tirés de l'histoire moderne.

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SECTION PREMIÈRE.

EXEMPLES TIRÉS DE L'HISTOIRE ANCIENNE. 106

SECTION II.

EXEMPLES TIRÉS DE L'HISTOIRE MODERNE. 145

SECONDE PARTIE.

Des moyens que fournit l'industrie pour assurer la meilleure défense des Places.

CHAPITRE Ier. Reconnaissance que doivent faire, même en temps de paix, dès leur arrivée dans une place, les Commandans et les Officiers du Génie auxquels cette place est confiée. Des propriétés de cette place relativement à l'ensemble de la frontière. Du site. De la forme des ouvrages et de leurs rapports respectifs. Des bátimens militaires.

241

CHAPITRE II. De la place supposée en état de guerre. Dispositions défensives. Du personnel et du matériel nécessaires

à la défense. Garnison. Artillerie. Subsistances. Approvisionnemens de tous genres.

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CHAPITRE III. De la mise en état de siège. Mesures commandées par les circonstances. Investissement. Ouverture de la tranchée. Défense éloignée. Défense rapprochée. 270

CHAPITRE IV. Distinction essentielle entre les sorties proprement dites, et les actions de vive-force qui doivent faire la base du nouveau système de défense. Que ces actions de vive-force doivent être secondées par une grande quantité de feux verticaux. Utilité de ces feux courbes. Calcul de leurs effets. Description d'un nouveau mortier à main, pour tirer à couvert. Expériences sur la portée de cette arme et sa force de recul. Réflexions sur les armes de jet des Anciens. Idée singulière d'un ingénieur moderne.

312

CHAPITRE V. Série des opérations respectives de l'attaque et de la défense, mises en parallèle, depuis le commencement du siége jusqu'à la fin.

CONCLUSION GÉNÉRALE.

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