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viennent à vaquer. Les sujets élus sont confirmés par l'Em

pereur;

Les membres des quatre classes ont le droit d'assister réciproquement aux séances particulières de chacune d'elles, et d'y faire des lectures lorsqu'ils en auront fait la demande : ils se réunissent d'ailleurs quatre fois par an en corps d'institut, pour se rendre compte de leurs travaux. Ils élisent enfin, en commun, tous les agens qui appartiennent à

l'Institut.

L'Institut reçoit annuellement du trésor public quinze cents francs pour chacun de ses membres, non-associés; six mille francs pour chacun des secrétaires perpétuels ; et pour ses dépenses, une somme qui est déterminée, tous les ans, sur la demande de l'Institut, et comprise dans le budjet du Ministre de l'intérieur.

Mais la plus belle prérogative de l'Institut, est de distribuer des prix d'encouragement aux hommes de lettres ou aux savans qui traitent avec le plus de talent les sujets qu'il propose.

La première classe décerne un prix de trois mille francs; la seconde et la troisième, chacune un prix de quinze cents francs ; et la quatrième, des grands prix de peinture, de sculpture, d'architecture et de composition musicale. Ceux qui ont remporté un de ces quatre grands prix, sont envoyés à Rome, et entretenus aux frais du Gouvernement. Arrêté du 3 pluviôse an II (1).

ans,

(1) L'Empereur a rendu un décret qui porte que de dix ans en dix à dater du 18 brumaire an 18, il y aura une distribution de grands prix d'encouragement pour les sciences, les lettres et les arts, les uns de la valeur de 10,000 francs, et les autres de la valeur de 5000. Le premier au nombre 9, et le second au nombre de 13. (V. Université Impériale.)

S. I I.

Des Institutions relatives à l'Instruction publique.

L'objet de l'instruction publique est de perpétuer parmi les hommes les connoissances littéraires et scientifiques. Cet objet, par son importance, tient la première place dans l'économie des nations, parce qu'il est la base la plus sûre de la gloire et de la prospérité publiques.

Il appartenoit au Gouvernement qui règle les destinées de l'Empire français, de recréer les institutions littéraires renversées par le malheur des temps, et de les poser sur un

fondement solide.

L'enseignement et les écoles nationales sont divisés d'après le nouveau système, en quatre degrés, qui sont: 1o. les Ecoles primaires établies par les Communes; 2o. les Ecoles secondaires établies par des Communes, ou dirigées par des maîtres particuliers; 3°. les Lycées ; et 4o. les Ecoles de services publics, et les Ecoles spéciales ; ces deux dernières entretenues aux frais de l'Etat.

Des Ecoles primaires.

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Une Ecole primaire peut appartenir à plusieurs commu→ nes; les Maires et les Conseils municipaux choisissent les Instituteurs, leur fournissent un logement aux frais des Communes, et fixent la rétribution qui doit être payée par les parens. Ces écoles sont placées sous la responsabilité des Sous-Préfets. On y enseigne la lecture, l'écriture et le calcul.

Des Ecoles secondaires.

Les Ecoles secondaires ont pour objet l'enseignement des connoissances littéraires et des premiers élémens des sciences; le Gouvernement encourage et récompense la

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bonne instruction qui y est donnée, soit par la concession d'un local, soit par la distribution des places gratuites dans les Lycées, à ceux des élèves qui s'y sont le plus distingués, soit par des gratifications accordées aux cinquante maîtres de ces écoles qui auront le plus d'élèves admis aux Lycées. Ces Ecoles sont placées sous la surveillance et l'inspection particulière des Préfets.

Des Lycées.

Les Lycées sont les premières écoles supérieures de l'Empire français. Quatre genres d'élèves y sont admis : ceux que le Gouvernement y place, immédiatement et y entretient aux frais de l'Etat ; ceux des écoles secondaires qui y entrent au concours; ceux que les parens y mettent en pension, et enfin les élèves externes.

L'enseignement y est progressif, depuis les premiers principes des langues et de la litérature des anciens, jusqu'aux élémens des hautes sciences. Les élèves, à tous les degrés d'instruction, y trouvent dans des classes successives et graduées, tous les genres d'instruction qui peuvent les guider dans le plus grand nombre des états de la société, et ceux même qui donnent entrée à l'étude approfondie des sciences.

Un supérieur, sous le nom de proviseur, en surveille toutes les parties: il a sous lui deux fonctionnaires, l'un attaché aux études comme censeur; l'autre occupé du matériel , comme procureur. Le premier surveille tout ce qui appartient à la discipline, à l'étude, à la conduite des élèves ; il les suit partout ; il s'occupe de l'emploi de leur temps, de leurs progrès, de leurs mœurs; l'autre dirige toutes les dépenses de l'établissement. Ces deux fonctionnaires, subordonnés, an proviseur, forment avec lui

un conseil qui comprend toute l'administration inté➡

rieure.

Quant aux Professeurs, il y en a huit au moins dans chaque Lycée; leurs fonctions se bornent à s'occuper de leurs travaux et de leurs leçons : ils n'ont la discipline des écoliers que dans leurs classes, et par rapport aux devoirs qu'ils leur donnent à faire; nul soin étranger ne les empêche de se livrer à leurs honorables occupations.

Un bureau composé des principaux Magistrats des lieux où sont établis les Lycées, et du Proviseur, vérifie les comptes, et a la surveillance générale de l'établissement. Outre cela, les Lycées sont soumis à une inspection particulière et supérieure destinée à les conserver dans une activité soutenue. Trois Inspecteurs généraux de l'instruction publique, nommés par l'Empereur, parcourent en effet les Lycées, les visitent, en arrêtent la comptabilité, et examinent toutes les parties de l'administration et de l'enseignement, pour en rendre compte au Gouverne→

ment.

Quand une place vient à vaquer dans les Lycées, les trois Inspecteurs généraux des études présentent un sujet ; le bureau réuni au Conseil d'administration et aux Professeurs des Lycées, en présente un autre l'Empereur nomme l'un des deux candidats.

Des Ecoles de services publics.

Indépendamment de l'organisation générale de l'instruction, il existe des écoles relatives aux différentes professions, uniquement consacrées au service public, et qui exigent des connoissances particulières dans les sciences et les arts. Ces écoles sont comprises sous les dénomina~ tions suivantes: Ecoles polytechnique, d'artillerie,

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des Ingénieurs militaires, des ponts et chaussées, --des mines, des géographes, des Ingénieurs de vaisseaux, de navigation et de marine. Nous allons faire connoître sommairement chacune de ces écoles.

L'Ecole polytechnique, placée sous l'autorité du Ministre de l'intérieur, est destinée à répandre l'instruction des sciences mathématiques, physiques, chimiques et des arts graphiques, et particulièrement à former des élèves pour les écoles d'application des services publics de l'artillerie de terre, dell'artillerie de la marine, du génie militaire, des ponts et chaussées, de la construction civile et nautique des vaisseaux et bâtimens civils de la marine, des mines et des Ingénieurs géographes. Le nombre des élèves est d'environ trois cents.

Dans les jours complémentaires et les premiers jours de vendémiaire de chaque année, les examens pour l'admis sion à cette école sont ouverts dans les villes suivantes ; savoir: Amiens, Besançon, Bordeaux, Bruxelles, Caen, Dijon, Douai, Genève, Grenoble, Lyon, Marseille, Mayence, Metz, Montpellier, Nancy, Nantes, Orléans, Paris, Poitiers, Reims, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Tours et Turin.

Il ne peut se présenter à l'examen d'admission, que des Français âgés de seize à vingt ans. Ils doivent être porteurs d'un certificat de bonne conduite et d'attachement au Gouvernement, délivré par l'administration municipale de leur domicile. Cependant tout Français qui a fait deux compagnes de guerre dans l'une des armées de l'Empire, ou un service militaires de trois ans, est admis à l'examen jusqu'à l'âge de 26 ans accomplis. Les sous-offìciers d'artillerie et soldats qui, au jugement des Professeurs des écoles de cette arme, ont acquis les connoissances exi

gées

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