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>termédiaire d'une commission. Les orateurs de » mon conseil vous feront connaître ma volonté » sur ce sujet.

» Rien de ma part ne s'oppose au rétablisse» ment de la paix, je connais et partage tous les sentiments des Français; je dis des Français, parce qu'il n'en est aucun qui désirât la paix au prix de l'honneur (1).

» C'est à regret que je demande de nouveaux » sacrifices à ce peuple généreux, mais ils sont ‣ commandés par les plus nobles, par ses plus » chers intérêts. J'ai dû renforcer mon armée

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» de nombreuses levées, les nations ne traitent › avec sécurité qu'en déployant toutes leurs for>ces; un accroissement dans les recettes devient indispensable. Ce que mon ministre des finan> ces vous proposera, est conforme au système » de finance que j'ai établi; nous ferons face à » tout, sans emprunts qui consomment l'avenir, sans » papier monnaie qui est le plus grand ennemi de » l'ordre social.....

› Le Danemarck et Naples me sont restés fidè» les..... J'ai reconnu la nationalité des 19 can

(1) Bientôt Murat et sa femme oublieront, dans leur ingratitude, qu'ils doivent tout à la France et à Napoléon, et en janvier 1814, traiteront avec les coalisés. Le prince de Lucques, Bacchiochi et la princesse sa femme, sœur de Napoléon, suivront cet exemple, mais leur égoïsme sera puni. Comme on ne les craint pas, on les chassera sans

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» tons Suisses... Messieurs, vous êtes les organes >> naturels de ce trône, c'est à vous de donner l'exemple d'une énergie que recommande notre génération aux générations futures. Qu'elles ne >> disent pas de nous : Ils ont sacrifié les premiers >> intérêts du pays, ils ont reconnu la loi que l'Angleterre a cherché en vain pendant quatre >> siècles à imposer à la France.

> Mes peuples ne doivent pas craindre que la politique de leur Empereur trahisse jamais la gloire nationale; de mon côté, j'ai la confiance » que les Français seront dignes d'eux et de » moi. »

façon de leurs États, et ils l'auront bien mérité. On n'a jamais su assez tout le mal que Murat, sa femme et la princesse Élisa, ont fait à la famille impériale des Bonaparte et à la France en même temps. C'est un point qui sera traité amplement dans les mémoires du baron de Lamothe Langon, ainsi que nombre d'autres non moins intéressants, qui concerneront les maisons de Bourbond'Orléans et de Bonaparte. Cet ouvrage curieux paraîtra lorsque la santé affaiblie de l'auteur lui permettra de le terminer. Ils embrasseront toute la révolution française, qui dure depuis 1789 jusqu'à aujourd'hui.

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Colloque entre Na

État des affaires.-Sédition du Corps Législatif. poléon et Raynouard. -Adresse du sénat et du Corps Législatif. Allocution de l'Empereur au conseil d'État. - Le Corps Législatif est ajourné. Discours de Napoléon au sénat. Les reproches au Corps Législatif. Suite des évènements.-L'Empereur fait l'éloge du prince Eugène. - Lettre admirable de celui-ci au czar. Carnot. Sa lettre à Napoléon.-Forces respectives de la coalition et de la France. -Réflexions impériales.

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« Je touchais au moment fatal, où, avec mon trône, allait s'écrouler la gloire de la France, à cet instant douloureux où mon peuple, au lieu de ne voir que son intérêt et sa grandeur, se mit à me punir des fautes commises par l'enivrement de la postérité. En se ralliant à moi au lieu de m'abandonner, nous eussions fait trembler l'Europe! Mais non, la stérile joie de ma perte fermait les yeux sur l'anéantissement de la puissance fran

çaise, qui fut remise à la queue des autres nations, comme elle l'avait été précédemment, depuis que le duc d'Orléans, régent du royaume, vendit au profit antifrançais de sa maison, notre suprématie à l'Angleterre.

» Une sixième coalition continentale se nouait autant contre la France que contre moi; l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, la Suède, la Prusse, la Russie, l'Autriche, les deux Siciles, la Sardaigne, et un peu plus tôt ou un peu plus tard, la Bavière, la Saxe, la Hesse, le Wurtemberg, la Confédération du Rhin en entier, la Hollande, Naples, etc., s'y rallièrent. Je restai seul et tout seul je peux dire, car les Français même se séparérent de ma cause.

>> A ce dernier moment et contraint par la nécessité à retirer à mon frère Joseph la couronne d'Espagne et des Indes, je la rendis par un traité, en date du 11, à Ferdinand VII, qui repartit deux mois après pour ses États. Le 17, un sénatus consulte venant à mon aide, mobilisa la garde nationale urbaine et lui confia la défense de nos places fortes; cette mesure me procura un supplément de cent soixante mille soldats de ligne, que je pus faire marcher avec moi.

>> Le Sénat, toujours génuflexible (expression pittoresque de Louis Mercier, m'a-t-on dit), tant que j'eus en main le pouvoir, nomma sa commission à laquelle je fis communiquer les pièces re

latives à la paix : elle était composée des comtes de Lacépède, de Fontanes, de Saint-Marsan, de Barbé-Marbois, de Beurnonville et du prince Talleyrand. Ceux-là trouvèrent tout bien et tout bon, comme il fallait le faire vu la circonstance; il n'en fut pas de même du côté de la chambre élective.

» J'avais voulu faire appeler à la commission, des hommes tout à moi et accoutumés à l'obéissance, tels que Marcorelle, Cuvier, Lefèvre-Gineau, Martin de Toulouse, Barrairon, Becquey, Calvet-Madaillan, Petit-Lafosse et autres. Pour la première fois mes agents échouèrent, et on désigna par un vilain esprit de taquinerie, quelques bavards qui se crurent des Romains restaurés, et qui en somme n'ont été que des brouillons envieux et malveillants. Ce furent Flaugergue, Gallois, Lainé, Maine de Biran et Renouard ou Raynouard, présidés par Regnier, le grand juge, et tout nouvellement porté par moi à la place de président de la chambre législative.

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Dès leur première séance, Regnier me fit connaître leur méchant esprit. Lainé, à un propos que le président avait rétorqué en disant que la demande n'était pas constitutionnelle, lui repartit durement :

» Il n'y a rien ici de plus anticonstitutionnel que votre présence. >>

» Ce début m'annonça ce que ces hommes feraient plus tard, ils ne me trompèrent pas dans

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