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DES

SPECTACLES

POUR 1825.

QUATRIÈME ANNÉE,

CONTENANT l'Analyse des Pièces nouvelles, l'Indication
des Débuts, le Personnel des Théâtres de Paris, des
départemens et de l'étranger, la Demeure des Artistes,
le Prix des places aux théâtres, spectacles et établisse-
mens publics de la capitale, la Nomenclature des Auteurs
et compositeurs dramatiques, l'Ordonnance royale sur
les théâtres des départemens, etc., etc., etc.

Ouvrage utile aux étrangers et à toutes les

qui fréquentent les Spectacles.

personnes.

PARIS,

JN. BARBA, LIBRAIRE,
PALAIS-ROYAL, GALERIE DU THÉATRE-FRANÇAIS,

No. 51.

1825.

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Wendell fund

Toutes les Pièces mentionnées dans cet Almanach, ainsi que toutes celles des anciens répertoires, se trouvent chez BARBA, libraire, qui a aussi acquis la précieuse collection des pièces de théâtre de Villemain Dabancourt: elle comprend toutes les pièces, depuis les Mystères de la Passion, jusqu'à nos jours.

Son Catalogue de pièces de théâtre se distribue gratis à ses magasins du Palais-Royal et cour des Fontaines, n° 7.

DES

SPECTACLES.

RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES.

On a publié un grand nombre d'ouvrages sur la décadence de l'art dramatique et sur les moyens de le relever; les réflexions que je pourrais faire à mon tour n'apprendraient rien de nouveau. Cependant qu'il me soit permis d'énoncer un fait incontestable, c'est que le principal inconvénient à cet égard provient de ce que les théâtres ne sont pas tous régis par la même autorité. Tant qu'ils dépendront à la fois du ministère de la maison du roi, des gentils hommes de la chambre et du ministère de l'intérieur, on ne peut espérer aucune amélioration.

Il faut de l'unité dans le gouvernement,

a dit M. Casimir Lavigne (dans l'École des

Vieillards), et ce vers trouve ici son application naturelle.

Quoi qu'il en soit, les théâtres où règnent le zèle et l'activité attirent la foule, et reçoivent la récompense de leurs efforts.

Dans les grands théâtres, il devrait y avoir constamment, comme dans les petits, deux pièces nouvelles en répétition; si l'une d'elles ne réussit pas, on joue l'autre sans retard.

L'année a vu naître plusieurs ouvrages à peu près semblables: rien ne prouve mieux la stérile fécondité des auteurs dramatiques que cette foule de pièces sur le même sujet. C'est ainsi qu'ont paru successivement sur nos théâtres les Aveugles et les Précepteurs, les Forçats et les Solitaires, les Bureaucrates et les Perruquiers. Les Grisettes nous ont valu les Couturières et les Modistes. L'École des Vieillards a été suivie de plusieurs Écoles subalternes, et lorsqu'a paru le Qui des Jeunes Filles, ce Oui a été répété sur deux autres théâtres; il en a été de même des Ourika, des Jane Shore et des Curieuses.

Cet état de choses est nuisible aux théâtres.

Les personnes qui ont lu la première édition d'un livre ne sont point tentées de lire les éditions suivantes; il en est de même des pièces puisées à la même source et par conséquent jetées dans le même moule; quand on en a vu une, on n'est guère tenté de voir les autres.

Un abus qu'on a eu lieu également de remar

quer cette année est celui des représentations à bénéfice; le nombre en a été trop considérable. Pour rendre ces représentations plus fructueuses, il faut moins les prodiguer.

Je dois signaler un autre abus, celui des congés accordés aux acteurs et actrices; cela est en même temps nuisible aux théâtres de Paris et à ceux des départemens. La situation de ces der niers théâtres n'est pas satisfaisante: l'autorité supérieure a, dit-on, l'intention d'améliorer leur sort, et l'on prépare un travail à ce sujet; espérons qu'il produira l'effet qu'elle en attend.

Les bons acteurs sont rares; les directeurs ne peuvent les obtenir qu'en leur donnant des appointemens de six, huit, et dix mille francs ; le prix des places et des abonnemens n'est point en rapport avec les dépenses qu'exige la composition d'une troupe un peu passable. Il en résulte que presque partout les directeurs font un métier de dupe, et que si le public veut conserver le droit de se montrer difficile, il devrait acheter ce droit tout ce qu'il vaut. Dans la plupart des villes de France, le prix des places est aujourd'hui ce qu'il était il y a trente ans; de là l'insuffisance des recettes. Les entreprises de théâtre sont encore surchargées d'une grande quantité d'entrées gratuites, que la loi n'autorise point, mais qu'exigent des autorités subalternes, au mépris des règlemens de S. Exc. le ministre de l'intérieur, et que la disposition

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