agissant de la sorte on faisait à cette manufacture naissante plus de mal qu'on ne lui avait fait de bien par les avances qu'on luy avait fait.

Mr le Cte a été encore surpris, Monseigneur de ce que la manufacture a trouvé les moyens dans les petites affaires qu'elle a fait pendant l'espace d'une année de payer 9000 florins de dettes avec les seuls fonds que les ventes ont procuré. C'est une vérité dont V. E. peut s'assurer par l'inspection des états qui ont été remis à Mrs les magistrats et dont je lui enverrai un double si elle me l'ordonne.

Mr de Sinzendorff a ensuite visité les ateliers, fours, moulins et magasins. Il a voulu tout voir, et a fait à mon époux mille questions qui ne peuvent partir que d'une personne qui entend à fond ces matières. Il m'a paru extrêmement satisfait des réponses que mon époux lui a fait. Il nous a assuré qu'il ferait un fidel rapport de tout ce qu'il avait vu. Il a surtout recommandé de veiller soigneusement afin que notre secret ne nous soit point enlevé, parce que a-t-il ajouté, nous sommes les seuls qui ayons une patte avec laquelle on peut faire tout ce que l'on peut souhaité; enfin pour nous faire voir qu'il ne voulait que le bien de notre manufacture il nous a assuré qu'il parlerait à son A R. du premier payement que nous devons faire au commencement du mois prochain et qu'il la priera de reculer ce remboursement à quelques années, tems auquel la manufacture sera plus en état de le faire. J'ose espéré, Monseigneur, que votre Excellence qui est le père de notre manufacture voudra bien nous continuer sa bienveillance dont elle a eu la bonté de nous

donner des preuves si éclatantes et dont nous avons plus besoing que jamais.

La découverte nous venons de faire et qui a souhaité Mr le Comte de Sinzendorff nous met dans le cas de faire de grandes dépenses pour la mettre à profit ou d'en suspendre l'exécution jusqu'à ce que nous soyons en état de pouvoir faire ces mêmes dépenses par les bénéfices qu'il plaira au Seigneur nous envoyé. Car actuellement les batisses ont absorbé tout notre patrimoine et quelque chose au delà.

J'ai l'honneur d'être, etc.

Tournay ce 12 mars 1756

Fme A PETERINCK.

Archives du Royaume, à Bruxelles, correspondance du comte de Cobenlz.

Avance de 13000 florins à la manufacture.

Du 25 Mars 1755.

- Lecture a été faite de la lettre de Son Excellence, Le Comte de Cobenzl, écrite de Bruxelles le 17 de - ce mois, en réponse à celle de la Compagnie du 14 au sujet de l'état actuel de la manufacture de porcelaine

et de fayance et des secours à y donner, dont la > teneur sera transcrite à la suite des actes du présent

- Consaux, on a résolu d'écrire en conséquence à S: E

selon le projet de lettre dont lecture a été faite et qui a été agréée.

"

- fo 40

Copie de la Lettre de M le Comte Cobenzl à Mrs les Consaux, dattée de Bruxelles le 17 Mars 1755.

Messieurs.... Je vois avec plaisir par votre Lettre du 14 de ce mois, les soins que vous vous êtes - donnés à mettre votre belle fabrique en état de se

soutenir, et les peinnes que vous vous êtes donnés - à cette occasion ne peuvent qu'être avantageuses à - votre ville, et vous faire honeur, par conséquent je ne puis qu'approuver tout ce que vous avès fait à cet égard, et comme il parait par votre lettre qu'il faut absolument trouver treize mil florins au plutôt, je vous prie de me dire combien vous croiez encore - pouvoir avancer à la manufacture, et après que - j'auray votre réponse, je tacherai de persuader -SAR à faire avancer le reste par le cons' rece- veur général Bonnaert aux conditions suivantes.

:

1° Que cette somme soit payée à votre ordre pour que vous acquitiès les dettes, ou du moins qu'elles soient acquités sous votre direction.

- 2° Que la somme soit remboursée à S: M. en dix ans, chaque année un dixième sans intérêt.

-3° Que votre ville soit caution vers sa Majesté.

"

4° Que de votre côté vous prennies telle sureté

> envers Peterinck que vous jugerès nécessaires.

- 5° Qu'afin que vous ayés toutes les assurances à - cette égard la manufacture dépendra immédiatement de votre inspection, et que vous établirès et changerès la direction comme vous le jugerès con

"

venir. de cet façon ce bel Etablissement sera soutenu,

S M. n'y perdra que les intérêts du capital qu'elle

:

» avancera et aura de même que vous toute la sureté

"

Je suis... Messieurs votre très humble et très

» obéissant serviteur. Le comte Cobenzl. »

Archives de Tournay. Consaux. Vol. 267 fo 36.

3

"

Contrat passé avec Gillis.

Du 7 septembre 1756.

Le S Gillis sculpteur pensionné de la ville - de Vallenciennes qui fut appellé pour faire le model d'une Ste Thérèse que le Sr Peterinck se pro» pose d'exécuter en porcelaine pour être présentée à » S. M. L. R., aiant appris que Messieurs les Magistrats de Tournay souhaiteraient avoir dans leur » ville un homme capable de former une académie et donner la leçon du dessein pour y perfectionner les arts, métiers, et manufactures, donner une émulation aux jeunes gens de cette ville et former des élèves pour la manufacture de porcelaines, de façon - qu'elle ne soit plus dans le cas de dépendre des - étrangers comme elle l'a été jusqu'à présent à son grand préjudice.

Le Sieur Gillis qui se flatte avec son fils, d'être capable de remplir les vues de Vos Seigneuries, malgré son établissement, son commerce de bois, et une pension du Magistrat qui l'attache à Valen

"

ciennes, offre de se rendre en cette ville avec son

fils, de former à ses frais une académie où ils donne

ront la leçon de dessein, tous les jours de l'année - hors les fêtes et dimanches depuis six heures du soir - jusqu'à huit, à tous ceux en général qu'il plaira à - Mrs du magistrat d'y envoier et permettre de s'y - rendre, dans laquelle académie il y aura pour la première année deux classes, une pour les commençans et l'autre pour ceux qui seront en état de dessiner après la bosse.

"

» La deuxième année et celles suivantes, s'il se trouve plusieurs personnes en état de dessiner après na- ture, il formera pendant l'hiver une troisième classe - et fera de son mieux pour fournir un bon model, - pourquoy exécuter ponctuellement il demande sa vie durante et celle de son fils qu'il luy soit payé anuellement la somme de 900 L. de france

"

» Et comme ce n'est que dans les models qu'il pourra -faire pour la manufacture de porcelaine, qu'il peut - espérer de trouver en cette ville, de quoy se soutenir, ce qui seul peut l'engager de quitter Vallen- ciennes, n'aiant point égard seulement aux 900 L.

"

qui ne peuvent suffir que pour loger et payer les frais de l'académie, il demande que la manufacture s'engage de luy faire faire chaque année sa vie durante pour - mil quatre cent Livres de france de models qu'il four- nira aux même prix que le St Peterinck en a payé - aux modeleurs qui l'ont servi jusqu'à présent.

> En outre il demande que Mrs du Magistrat qui sont - les maîtres de cette manufacture luy garantissent le > contract qu'il pourra faire avec lade manufacture.

ས