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l'infanterie de la brigade Puthod, Ehekirchen par le 6 et le 8 hussards, et Holzkirchen par la brigade Laval.

Kray, découragé de l'insuccès de ses tentatives, évacua Neuburg pendant la nuit, gagna, le lendemain, Ingolstadt, d'où il devait se rendre à Vohburg et à Siegenburg. Moreau continua à marcher avec prudence vers l'Isar; il dirigea, le 29, tous ses corps vers la Paar. Lecourbe s'établit aux environs d'Aibach, entre Grosshausen et Adelshausen. Le 6° hussards, fort alors de 293 hommes et de 291 chevaux, occupa Aichach et Klingen. Le centre vint à Pottmès; l'aile gauche, à Neuburg.

L'armée française poursuivit son mouvement en avant pour se placer tout entière sur le Lech. En conséquence, le 1er juillet, l'aile droite se porta sur l'Ilm, appuya sa droite à Reichertshausen, son centre à Pfaffenhofen et sa gauche à Klein-Reichertshofen. La division Gudin quitta Aichach à une heure de l'aprèsmidi, pour prendre cette nouvelle position; elle passa par Kuhbach, Singenbach et Euernbach. La brigade Puthod, avec laquelle marchait le 6° hussards, s'établit sur les hauteurs à gauche de Pfaffenhofen et en arrière d'Altenstadt, couvrant les routes d'Ingolstadt; celle de Laval fut placée en seconde ligne, derrière Pfaffenhofen. L'avant-garde, composée d'un bataillon de la 10° légère, passa l'Ilm à Förnbach et couvrit tout le front de la division, en occupant les hauteurs en avant de Förnbach et le village d'Uttenhofen.

Le lendemain, la brigade Laval se mit à gauche de la brigade Puthod, entre Heismaning et Klein-Reichertshofen. La division Montrichard s'était déployée depuis Pfaffenhofen jusqu'à Reichertshausen.

Le 4 juillet, à la pointe du jour, Lecourbe porta les deux divisions Gudin et Montrichard sur l'Amber, et les établit : la droite à Tunzhausen, le centre à Palzing, et la gauche à Unter-Zolling. Il lança aussi, immédiatement après son installation dans cette position, une reconnaissance sur Freising, qui fut enlevé à l'ennemi.

Kray, pendant ce temps, avait gagné Landshut, le 1er juillet ; et il s'était ensuite porté, le 3, à Wartemberg, et le 4, à Erding. Renonçant alors au projet de reprendre Munich, que Decaen occupait fortement, et que toute l'armée de Moreau était à portée

de défendre, il se rendit, par Hohenlinden et Haag, au camp d'Ampfing près Mühldorf, où il arriva le 7 juillet. Il réunit ainsi à ses forces les corps de Meerfeld et de Condé. Il avait dû laisser l'archiduc Ferdinand en arrière-garde à Landshut, et le corps de Klenau sur le Danube, pour couvrir Ratisbonne.

Moreau supposa, avec raison, que son adversaire, ainsi établi sur l'Inn, chercherait à se relier au corps du prince de Reuss, occupant le Tyrol et prolongeant, à cette époque, sa droite jusqu'à Benedictbeuern. Peut-être même essayerait-il d'aller renforcer ce corps avec la majeure partie de son armée, et de déboucher ensuite, par Kempten, en arrière de la droite des Français. Moreau résolut de se débarrasser de ces inquiétudes, en jetant sur le prince de Reuss le corps de Lecourbe, qui se transporterait rapidement, par une marche dérobée, de ses positions de l'Amber sur Kempten et Schongau.

L'aile droite reçut, à cet effet, une nouvelle organisation, le 4 juillet.

La 1 division fut composée des troupes que commandait le général Molitor et qui occupaient déjà depuis longtemps les défilés du Voralberg et Kempten (trois bataillons de la 83° de ligne, trois de la 95°, deux de la 1 légère, 7° régiment de hussards).

La 2o division fut celle de Gudin, à laquelle on ajouta la brigade de réserve de Nansouty; elle se trouva dès lors formée des brigades d'infanterie Puthod et Laval (deux bataillons de grenadiers réunis, trois bataillons de la 36° de ligne, trois de la 38°, trois de la 94, deux de la 10° légère), et de la brigade de cavalerie de Nansouty (6° et 8° hussards, 11° dragons, 23° de cavalerie).

Enfin la 3 division fut celle de Montrichard, qui comprenait les brigades Schiner et Espagne (trois bataillons de la 37°, trois de la 84°, trois de la 109°, un bataillon de la 10° légère, 9° régiment de hussards).

Pajol et son régiment continuent à faire partie de la division Gudin, et comptent dans la brigade de cavalerie du général Nansouty.

Sans perdre de temps, Lecourbe mit ses troupes en mouvement, le 5 juillet : la division Gudin se rendit, le même jour, à Dachau, par Allershausen, Unter-Brück et Ambermoching; la

division Montrichard traversa l'Ilm à Ober-Zolling et se porta à Freising.

Le 6, Gudin alla à Mohrenweis, d'où il dirigea, le lendemain, la brigade Laval (trois bataillons de la 36° de ligne, un de la 10° légère, et deux escadrons du 8° hussards) sur Erpfding; tandis que les brigades Puthod et Nansouty s'arrêtaient à Landsberg.

La division Montrichard, ayant quitté Freising le même jour à six heures du soir, vint, pendant la nuit, s'établir à Pasing, sur la route de Munich à Landsberg.

En même temps qu'il exécutait cette marche avec deux de ses divisions, Lecourbe avait prescrit à Molitor de commencer sans retard les opérations contre Feldkirch et le pays des Grisons. Aussi Molitor s'était avancé, le 8 juillet, de Kempten à Isny, où il réunit sa division. La brigade Laval, détachée momentanément de la division Gudin, vint le remplacer à Kempten, le lendemain.

Les deux brigades Puthod et Nansouty, après être restées un jour à Landsberg, se mirent en marche, le 9 juillet à deux heures du matin, et se dirigèrent, par la grande route qui suit la rive gauche du Lech, sur Schongau, où elles arrivèrent à sept heures. Vers midi, le général Gudin porta l'infanterie du général Puthod au-delà de Schongau, et l'établit sur les deux rives du Lech: la gauche appuyée à l'Amber, vers Ramsau, la droite à Burken. La cavalerie de Nansouty, dont le 6o hussards faisait partie, resta à Schongau.

Pendant ce temps, la division Montrichard s'était avancée sur les routes qui conduisent de Pasing à Landsberg et à Weilheim; elle occupa ainsi Unter-Pfaffenhofen, Germering, Freiham, Starnberg et Planeck. Le rôle de cette division apparaît donc clairement, dès à présent: il se réduira à protéger le flanc gauche de Lecourbe.

Kray pouvait, en effet, apprendre les mouvements dirigés contre le corps du prince de Reuss, et chercher à lui envoyer des secours par la vallée du haut Isar.

Voici quelle était la situation de ce corps, que Lecourbe allait attaquer.

Au début de la campagne, le prince de Reuss, avec 30,000 hom

mes environ, avait été placé dans le pays des Grisons et dans le Voralberg, pour maintenir les communications entre l'armée de Kray, en Allemagne, et celle de Mélas, en Italie. Mais, dès le commencement des hostilités, Lecourbe s'étant porté rapidement de Schaffouse à Wurzach, le prince de Reuss avait été séparé de Kray et refoulé dans le Voralberg, où Molitor, avec son corps des flanqueurs de droite, fort de 7,000 hommes, était parvenu à le contenir pendant les mois de mai et de juin. D'un autre côté, Bonaparte, tombant en Italie comme la foudre, l'avait coupé de l'armée de Mélas et ne lui laissait plus que ses communications avec Vienne par Innsbrück.

Dans cet état de choses, le prince de Reuss suivit attentivement les mouvements de Kray, auxquels il avait ordre de se conformer. Aussi, quand il sut que ce dernier avait dû se retirer sur l'Inn, essaya-t-il de lui donner la main, en s'étendant jusqu'à Benedictbeuern. Alors ses forces se trouvèrent disséminées sur un espace de terrain considérable, depuis Coire et Feldkirch; elles occupaient, outre ces deux points, Bregenz, Immenstadt, Füssen, Reutte, Scharnitz et Innsbrück.

Étant donnée cette position de son adversaire, Lecourbe résolut de l'attaquer sur son centre, à Füssen et à Reutte, et sur sa gauche, à Bregenz et Feldkirch. La division Gudin fut destinée à la première de ces opérations; celle de Molitor, à la seconde, que dirigerait Lecourbe en personne et qu'appuierait la brigade Laval, arrivée à Kempten le 9 juillet. Cette dernière opération était considérée comme la plus importante et la plus difficile; et l'attaque de Gudin avait principalement pour but d'obliger le prince de Reuss à concentrer la plus grande partie de ses forces à Reutte. Il ne pourrait ainsi porter aucun renfort à Feldkirch, où Lecourbe ne comptait arriver que lorsque déjà Füssen serait en notre pouvoir.

Gudin se remit donc en mouvement le 10 juillet. Il prit position, avec son infanterie et une partie de sa cavalerie, à Baiersoyen, Steingaden, Urspring et Lechbrück, afin de marcher, le lendemain, à l'attaque de Füssen. Le 11, en effet, à neuf heures du matin, toutes ses troupes s'avancèrent contre l'ennemi, que le prince de Reuss commandait en personne, pour le chasser de Füssen et des positions qu'il occupait aux environs de cette ville.

Gudin avait formé trois corps pour cette attaque. Le premier, composé seulement d'un bataillon et d'un escadron, remonta la rive gauche du Lech; il trouva deux bataillons autrichiens et 300 chevaux à Rosshaupten, les en délogea et les rejeta sur Füssen. Le corps de gauche, commandé par le général Nansouty et composé des trois bataillons de la 38° de ligne et de la plus grande partie de la cavalerie, s'avança, par Saulgrub, sur Amergau et Ettal, après avoir fait 150 prisonniers.

Le corps du centre, sous les ordres des généraux Gudin et Puthod, devant se porter directement de Steingaden sur Füssen, fut partagé en trois colonnes: celle de droite, composée d'un bataillon de la 94° de ligne, de trois compagnies (un escadron et demi) du 6o hussards et d'une pièce de 4, fut placé sous le commandement du chef d'escadron Dagallier ('), du 12° dragons. La deuxième colonne, formée d'un bataillon de grenadiers, du 2o bataillon de la 94° de ligne, d'un bataillon de la 10° légère, et de trois bouches à feu, resta aux ordres du général Puthod. Enfin la troisième colonne, commandée par le chef de brigade Loches, comprenait: un bataillon de la 94° de ligne, une compagnie (demi-escadron) du 6o hussards et une pièce de 4. Le général Gudin, qui dirigeait en personne les mouvements de ces trois colonnes, marchait avec la seconde; il avait conservé auprès de lui le chef de brigade Pajol, dont le régiment avait été divisé.

La colonne Dagallier, partie d'Urspring, remonta la rive droite du Lech jusqu'à Forgen, où elle se trouva en présence de forces considérables, qui l'obligèrent à s'arrêter et à attendre que la colonne Puthod, dont on entendait le canon retentir à Buchingen, arrivât à sa hauteur.

Cette colonne, conduite par les généraux Gudin et Puthod, et avec laquelle marchait Pajol, était partie de Steingaden, avait raversé Trauchgau sans encombre, et s'était heurtée, à Buchingen, aux avant-postes du prince de Reuss. Elle les eut bientôt délogés du village et rejetés sur le corps de bataille principal, fort de 3,000 hommes et de 15 bouches à feu. Ce corps s'était établi sur les dernières pentes des hauteurs qui dominent la

(') Dagallier, qui avait été, l'année précédente, aide de camp de Joubert, ren:> plissait les fonctions d'aide de camp du général Puthod.

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