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Molitor donna l'ordre à l'adjudant général Martial-Thomas, dont la brigade avait été versée dans celle du général Jardon, d'envoyer aussitôt à Pajol, qui la ferait passer à Nansouty, la compagnie du 6 hussards alors à Götzes. Cette compagnie devait être le 23, à Bregenz; le 24, à Immenstadt; le 25, à GrossNesselwang; le 26, à Steingaden, et le 27, à Murnau. Il fut aussi prescrit au général Jardon de faire partir sur-le-champ les deux pièces d'artillerie à cheval qui se trouvaient à Vils et à Weissensee, pour être rendues, le 22, au plus tard, à Murnau.

Pendant que la division Molitor établissait ses postes, Moreau avait poursuivi sans relâche l'armée autrichienne, qui ne tint ni sur la Salza, ni sur la petite rivière de Krems. Le désordre s'accroissait d'heure en heure chez l'ennemi, qui, mis dans la plus complète déroute au défilé de Kremsmunster, s'était enfui vers Steyer, en laissant sur la route ses canons, ses caissons et ses bagages.

Le prince Charles, qui avait succédé à l'archiduc Jean quand il n'était plus possible de sauver l'armée, envoya alors demander un armistice. Moreau consentit à ne plus combattre, mais non à ralentir sa marche. Les avant-postes français arrivèrent ainsi, le 23 décembre, à Saint-Polten, à seize lieues de Vienne. Le 25, un armistice fut signé à Steyer.

D'après cet armistice, il y avait cessation d'hostilités, en Allemagne, entre les armées autrichiennes et les armées françaises de Moreau et d'Augereau; les généraux Brune et Macdonald devaient être invités à signer une semblable suspension d'armes pour les armées des Grisons et d'Italie. On livrait aux Français toute la vallée du Danube, le Tyrol compris, plus les places de Braunau et Würtzburg, les forts de Scharnitz et de Kufstein, ainsi que les magasins autrichiens; enfin aucun détachement ne pourrait être envoyé en Italie, dans le cas où un armistice n'y serait pas conclu.

L'empereur d'Autriche ayant, de plus, déclaré qu'il traiterait de la paix, même sans le concours de ses alliés, il paraissait évident que la guerre était terminée. Aussi les troupes françaises alors en Allemagne reçurent-elles partout l'ordre de prendre leurs cantonnements.

En ce qui concerne l'aile droite de l'armée du Rhin, Lecourbe

:

établit, le 27 décembre la division Gudin, la droite à Reichenhall, le centre à Hallein, la gauche à Neumarkt, et le quartier général à Laufen; la division Montrichard, la droite à Lintz, le centre à Murnau, la gauche à Altenmarkt, et le quartier général à Leoben. La division Molitor devait, tout en conservant les positions de Bregenz, Füssen, Ettal et Tolz, occuper le Tyrol, qui venait de nous être cédé, et se lier, par sa gauche, aux troupes du général Gudin. Elle aurait donc sa droite à Lindau, son centre dans le Tyrol, à Innsbrück, Kufstein, et sa gauche à Traunstein, son quartier général se trouvant à Rosenheim. Lecourbe spécifia, en outre, que le corps du Tyrol serait fort de 1,200 hommes, et commandé par le général Nansouty, dans lequel il avait grande confiance, à cause de sa modération et de sa fermeté.

Molitor reçut ces divers ordres le 30 décembre. Le lendemain, il expédia les siens à ses commandants de brigade. La répartition de sa division allait se modifier, en ce sens qu'elle ne comprendrait plus que deux fractions importantes : l'une, aux ordres du général de brigade Jardon, se développerait depuis Lindau jusqu'à Traunstein; l'autre, avec le général Nansouty, formerait le corps d'occupation du Tyrol.

Le commandement dont Pajol avait été investi, le 21 décembre, se trouva supprimé le 31. Il resta chef de brigade à la tête de son régiment, qui composait seul, à cette époque, la cavalerie de la division Molitor.

Pendant les dix jours que Pajol commanda la brigade du centre de cette division, il ne s'était produit, de son côté, aucun fait important. Le service de surveillance sur les débouchés du Tyrol s'était exécuté avec la plus grande ponctualité ('); mais aucune tentative de la part des Autrichiens ne s'était reproduite contre les postes d'Ettal et de Walchensee. Puis, l'armistice de Steyer ayant été signifié, le 27 décembre, aux corps belligérants les plus éloignés, les hostilités avaient aussi cessé du côté du Tyrol.

() Voir Pièces ustificatives, no 10.

1801

(Voir les nos 13. 14, 20, 21, 25 et 26 de la carte.)

1801

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Composition et emplacements de la division Molitor au 2 janvier. Le 6e hussards et Pajol, à Miesbach, le 7. Affaire du sous-lieutenant de la Chasse de Vérigny. Pajol et son régiment sont envoyés à Oberdorf, dans les premiers jours de février. Traité de paix de Lunéville (9 février). — Ordres de Moreau pour la rentrée des contributions arriérées de la Souabe. Organisation de colonnes mobiles. Le 6 hussards, sous les ordres de Pajol, forme la colonne mobile de la division Molitor. - Instructions à Pajol pour l'accomplissement de sa mission. - Il se met en route, avec trois escadrons, le 1er mars. Difficultés. Pajol rencontre des troupes d'autres divisions. Exactions commises par quelques cavaliers des détachements. Les exécutions du 6e hussards cessent le 16 mars. Pajol et son régiment s'installent à Ravensburg, le 17. Molitor approuve la manière dont Pajol a conduit les exécutions. Le traité de Lunéville est ratifié. — Époques fixées pour la rentrée en France des armées républiMarche rétrograde de la division Molitor.

caines.

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Composition et emplacements de cette division. Pajol et le 6 hussards font de nouveau partie de la brigade Heudelet, le 21 mars. Gratification extraordinaire à l'armée du Rhin. Changements dans la composition de la division Molitor. Le 6 hussards appartient à la brigade Goullu, le 8 avril. Garnisons de France assignées aux troupes de Molitor. Le régiment de Pajol passe à la division Ney. - Il se met en route pour Mannheim, le 18 avril. Il se rend ensuite à Kreuznach, où il tient garnison jusqu'à la fin de juillet. - Le 6o hussards, envoyé ensuite à SarreLibre (Sarre-Louis), y arrive le 6 août.— Il est en garnison dans cette ville jusqu'à la fin de l'année.— Pajol part en congé d'un mois, le 19 août.—Il va à Besançon et à Paris. Ses réclamations au sujet du chef d'escadron Bordesoul, proposé pour la gendarmerie. — Pajol rentre à Sarre-Libre, le 20 septembre, et y reste jusqu'à la fin de 1801.

L'armée du Rhin, établie tout entière dans de bons cantonnements, après l'armistice de Steyer, allait jouir, jusqu'à la conclusion de la paix, d'un repos indispensable, à la suite de sa brillante et pénible campagne d'hiver.

La division Molitor, de l'aile droite, s'était étendue de Bregenz à Traunstein, et avait de plus détaché 1,200 hommes, sous

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