Page images
PDF
EPUB

1809

I

Formation de la cinquième coalition contre la France. L'armée du Rhin, aux ordres de Davout, est seule en Allemagne pour s'opposer aux attaques de l'Autriche. Composition de cette armée, à laquelle appartiennent dix-sept régiments de cavalerie légère, dont dix commandés par Pajol.— Mouvement de l'armée du Rhin vers Baireuth. Emplacements occupés par la nouvelle brigade Pajol, au 1er février. Position prise par les corps autrichiens sur la frontière de Bohême, en face de Pajol. — Mouvement de l'archiduc Charles vers l'Inn. Arrivée des corps français qui doivent secourir Davout. — Berthier a provisoirement le commandement de la nouvelle armée d'Allemagne. Les régiments de Pajol couvrent les débouchés de la Bohême et Ratisbonne. Organisation de l'armée d'Allemagne: la brigade Pajol doit faire partie de la division Montbrun. - Le 3o corps (Davout) et la brigade Pajol sont rapprochés de Ratisbonne. L'archiduc Charles franchit l'Inn à Braunau et commence les hostilités sans déclaration de guerre. Concentration des corps français à Ingolstadt. La brigade Pajol couvre le mouvement de Davout. - La défense de Ratisbonne confiée au général Pajol, qui quitte provisoirement le commandement de sa brigade. Concentration nouvelle du corps de Davout à Ratisbonne. Arrivée de Napoléon à Donauwörth, le 17 avril. — Réunion de tous les corps français à Abensberg. Dispositions de Davout pour opérer sa jonction avec l'Empereur. Reconnaissance de Pajol sur la route de Straubing. Engagement à Geissling. Pajol rejoint le général Montbrun à Egglofsheim et cesse d'agir isolément.

[ocr errors]

[ocr errors]

Napoléon, qui dirigeait en personne les opérations de l'armée d'Espagne, était fort mécontent des intrigues nouées entre l'Autriche et l'Angleterre, et il ne doutait plus qu'une cinquième coalition, à laquelle la Prusse adhérait en secret, ne fût formée contre la France.

Les rapports qu'il reçut à ce sujet dans les premiers jours de janvier le décidèrent à revenir aux Tuileries, où il arriva le 22 janvier, après avoir effectué en cinq jours le trajet de Valladolid à Paris.

Les détails fort précis arrivés de Munich, de Dresde et de

Vienne, ne permettaient pas de douter de l'hostilité de l'Autriche. Déjà, le 2 janvier, ses troupes s'étaient rapprochées de la Moravie et de Salzburg; un nouveau recrutement s'exécutait rapidement, sous la direction de six officiers, envoyés dans chaque cercle; enfin les semestriers des bataillons de réserve étaient rappelés à leurs corps.

Nous n'avions, à cette époque, en Allemagne, que l'armée du Rhin, commandée par le maréchal Davout, et composée : des six divisions d'infanterie Morand, Friant, Gudin, Saint-Hilaire, Oudinot et Dupas; d'une formidable artillerie, de quatorze régiments de cuirassiers et de dix-sept régiments de cavalerie légère.

Dix de ces régiments (1er, 2°, 7°, 11, 12, 16 et 20° chasseurs; 5, 7° et 9 hussards), commandés par le général de brigade Pajol, occupaient, au 8 janvier, les cantonnements suivants: le 1er chasseurs (colonel Méda), Wunsiedel, Schirnding, Selb et Leupoldsdorf; le 2o (Mathys), Varsovie; le 7o (de Piré), Rodheim; le 11° (Jacquinot), Schönebeck; le 12o (Guyon), Stralsund; le 16 (Maupoint), Stettin, Glogau et Kustrin; le 20° (Castex), Bockenheim; le 5o hussards (Dery), Erfurt, Bischleben et Sulzenbrucken; le 7° (Colbert), Aschersleben; le 9o (Gauthrin), Babenhausen. Le quartier général de Pajol, qui avait pour chef d'état-major l'adjudant commandant Petit-Pressigny, était à Aschersleben.

L'armée de Davout, cantonnée en Saxe et en Prusse, était la seule qu'on pût opposer immédiatement aux attaques de l'Autriche. Elle reçut l'ordre de s'étendre vers la Franconie et le pays de Baireuth, où semblaient devoir déboucher les principales forces ennemies qui allaient se réunir en Bohême.

Au 30 janvier, la division Morand était à Magdeburg et aux environs; la division Friant, à Baireuth; la division Gudin était répartie dans le Hanovre et le premier département de la Saale jusqu'à Cochstadt.

Les trois régiments de cavalerie légère à la tête desquels le général Pajol était spécialement placé depuis le 10 janvier (les autres devant former de nouvelles brigades) se trouvaient, au 15 janvier le 5° hussards, à Mölsdorf, Bischleben et Sulzenbrucken; le 7, à Aschersleben; le 11 chasseurs, à Schöne

beck. Au 1er février, ils furent répartis : le 5° hussards, à Bischleben, Mölsdorf, Ingersleben et Sulzenbrucken; le 7°, à Aschersleben, Ermsleben et Cochstadt; le 11° chasseurs, à Magdeburg et Salza.

Davout avait 12,500 hommes et 2,000 chevaux'à Magdeburg, 16,000 hommes et 5,000 chevaux dans le pays de Halle et de Halberstadt; en tout 28,500 hommes et 7,000 chevaux.

Dès le 28 janvier, le colonel Méda, commandant le 1er chasseurs à cheval, avait établi son régiment beaucoup plus au sud, à Wunsiedel, sur les frontières de la Bohême; et il signalait au général Friant, dont il relevait, la présence de grenadiers autrichiens cantonnés en face de ses postes du centre, ainsi que l'arrivée d'un escadron de uhlans de Meerfeld à Eger. Ces préparatifs de l'Autriche et les rapports des espions démontraient clairement que la cour de Vienne avait l'intention de commencer les hostilités dès que toutes ses forces seraient prêtes, et d'attaquer l'armée de Davout avant qu'elle eût pu être secourue par Napoléon.

Le mois de février se passe en négociations diplomatiques, en préparatifs de défense de notre côté, d'attaque de la part des Autrichiens. Les alliances se nouent ou se consolident : Napoléon flatte la Russie, qu'il désire entraîner dans la guerre; la coalition contre la France se constitue définitivement et réunit l'Autriche, l'Angleterre, Naples, Rome et le Portugal. La Prusse n'ose se déclarer ouvertement, mais on n'ignore pas qu'elle adhère à la coalition, car elle cherche à concentrer ses troupes du côté de la Silésie.

Au 15 février, la brigade Pajol, forte de 2,069 hommes et 2,127 chevaux, occupait : le 5° hussards, Sulzenbrucken; le 7o, Aschersleben, Ermsleben et Cochstadt; le 11° chasseurs, Magdeburg, Schönebeck et Salza.

Le quartier général était toujours à Aschersleben. Pajol conserva ces positions jusqu'au 11 mars.

Le 1er mars, le 2 corps autrichien (général Kollowrath) étant venu s'installer à Pilsen, Napoléon prescrivit à Davout de concentrer l'armée du Rhin à Bamberg et de porter son quartier général à Würtzburg, afin de garder tous les défilés de la Bohême, au milieu desquels il pourrait résister aux Autrichiens

assez longtemps pour permettre aux corps français d'arriver à

son secours.

Le 10 mars, le 1er corps autrichien (général de Bellegarde) venait à Saatz. Le corps de Davout marchait vers le haut Palatinat la 1 et la 3° division devaient parvenir à Bamberg le 22 et le 23; la 2o division et la grosse cavalerie devaient y arriver du 25 au 28.

La cavalerie légère de Pajol fut mise en route le 11 et le 14 mars. Le 5o hussards, parti de Bischleben, se trouvait, le 14, à Hildburghausen; le 15, à Coburg; le 16, à Sonnefeld, et le 17, à Kronach. Le 7°, sorti d'Aschersleben, arriva, le 14, à Sangerhausen; le 15, à Ober-Heldrungen; le 16, à Weimar; le 17, à Rudolstadt; le 18, à Ludwigstadt; le 19, à StadtSteinach, et le 20, à Baireuth. Le 11° chasseurs, qui avait, depuis quelque temps, quitté les environs de Magdeburg, était, le 11, à Naumburg; le 12, à Camburg; le 13, à Iena; le 14, à Rudolstadt; le 15, à Grafenthal; le 16, à Neustadt; le 17, à Staffelstein; le 18, à Bamberg; le 19, à Forchheim, et le 20, à Erlangen.

Le quartier général du maréchal Davout, parti d'Erfurt le 17, s'installait à Würtzburg le 20.

Pendant que ces mouvements s'exécutaient, Masséna franchissait le Rhin et se dirigeait sur Ingolstadt; Oudinot parvenait à Augsburg; les Bavarois se portaient sur l'Isar. Du côté des Autrichiens, le 3o corps (prince de Hohenzollern) arrivait à Prague le 17; le 1er corps de réserve (prince de Lichtenstein) s'installait à Iglau et Neuhauss le même jour; le 5° corps (archiduc Louis) s'établissait à Budweis le 19.

Le 20 mars, lorsqu'on s'attendait à une attaque du prince Charles sur les deux routes qui conduisent de la Bohême vers Francfort par Baireuth et Würtzburg, et vers Mannheim par Nuremberg et Heilbronn, l'archiduc se décida à transporter le gros de ses forces sur la rive droite du Danube, pour envahir la Bavière en franchissant l'Inn. Tous les corps autrichiens, à l'exception du 1er et du 2°, eurent l'ordre de se porter à Lintz, où ils passeraient le Danube. Davout n'eut plus en face de lui que deux corps d'armée, sous le commandement du général comte de Bellegarde, qui, dès le 21, fit avancer de forts déta

chements par les deux routes partant de Pilsen et passant à Waidhauss et Waldmünchen, afin de masquer le mouvement de la partie la plus considérable de l'armée autrichienne.

Cette démonstration du général de Bellegarde avait déterminé le maréchal Davout à renforcer ses avant-postes. Il fit partir le général Pajol, avec le 7° hussards, arrivé de la veille à Baireuth, pour Amberg, où il devait être à même de soutenir le 1er chas

seurs.

L'Empereur, toujours à Paris, se décida à envoyer en Allemagne le major général Berthier, pour diriger les premières opérations, qui consistaient à réunir notre armée sur le Danube, à Ratisbonne, à Ingolstadt ou à Donauwörth, selon les circonstances, en faisant marcher vers le sud le corps de Davout, en amenant au nord celui d'Oudinot et les Bavarois, en dirigeant du Rhin sur le Danube le corps de Masséna ainsi que la garde impériale. Berthier avait donc pris en main la direction de cette concentration, mais sans avoir fixé définitivement un lieu de rendez-vous; il avait seulement prescrit à Davout de se rapprocher de Ratisbonne, en occupant le pays de Baireuth jusqu'au Danube.

La cavalerie légère de Pajol commença le mouvement le 23 mars, afin d'être le lendemain à Amberg, Hersbruck et Neumarkt; le division Saint-Hilaire se portait en même temps entre Nuremberg et Ratisbonne; les autres divisions vinrent s'échelonner sur les routes qui débouchent de la Bohême.

Le 26 mars, le mouvement était terminé, et les troupes de Davout se trouvaient réparties:

Le quartier général, à Bamberg;

La 1 division (Morand), à Neumarkt, Postbaur, Schwartzembrück, Altenfurt et Nuremberg;

La 2o (Friant), à Creussen, Baireuth, Berneck, Thurnau et Kulmbach ;

La 3o (Gudin), à Kraftshof, Erlangen, Forchheim, Hirschaid et Bamberg;

La division de grosse cavalerie, à Windsbach, Schwabach, Langenzenn, Erlbach et Windsheim.

La brigade Pajol forma la ligne des avant-postes, et fut établie le 11° chasseurs, un escadron à Neumarkt, un sur la route

« PreviousContinue »