1er SEPTEMB. Entrée du prince d'Orange à Bruxelles. 549 Id. - PAYS-BAS. Ouverture de la session extraor- dinaire des états-généraux à La Haye. HESSE-ELECTORALE. Insurrection à Cassel. - dans Bruxelles.-Combat de quatre jours' 27 FRANCE. Résolution de la Chambre des dé- Id. RUSSIE. Apparition du choléra-morbus à Moscou. 603 2 OCTOBRE. PAYS-BAS. Clôture de la session ex- FRANCE. Ajournement de la session législative. 357 ESPAGNE. Invasion des réfugiés espagnols Sous Valdés et Mina. HESSE-CASSEL. Ouverture de la session. 694 641 Insurrection d'Anvers. ESPAGNE. Dispersion ou rentrée en France des corps de Valdès et de Mina. 2 NOVEMBRE. FRANCE. Changement du ministère. - BELGIQUE. Ouverture de la session du congrès. BELGIQUE. Le congrès national déclare l'in- Décret de la diète germanique relatif aux 230 - dictateur. Actes d'administration publique. Pro- motion de pairs. — Élection de quelques députés. dans le ministère. Écrits de parti. Ouverture de la session législaDiscours du Roi. Discussion de l'adresse en réponse à ce dis cours dans la Chambre des pairs. tive. L'ANNÉE 1830, remarquable par la rigueur d'un hiver prématuré, dont la prolongation ajouta encore aux misères de la classe indigente, devait laisser un souvenir plus mémorable par les révolutions dont la dernière année portait déjà les germes. Jamais les passions et les discordes politiques n'avaient éclaté avec tant de fureur. Le ministère Polignac durait depuis cinq mois (8 août 1829). Formé et annoncé comme devant mettre un terme aux concessions, c'est-à-dire aux progrès de l'esprit révolutionnaire, poussé par des courtisans en uniforme ou en soutane et par des écrivains qu'il inspirait, à changer le système électoral, à suspendre la liberté de la presse périodique, à prendre une espèce de dictature en vertu de l'article 14 de la Charte, il s'arrêtait néanmoins, comme effrayé de Ann. hist. pour 1830. I sa mission ou de ses desseins, devant l'audace des attaques des feuilles libérales, devant les associations qui se formaient dans les départemens pour le refus de l'impôt, à la première violation du pacte constitutionnel, et devant les murmures de cette redoutable opinion publique fortifiée par plusieurs arrêts de ces mêmes tribunaux où la puissance royale croyait trouver appui. Dans l'incertitude où l'on était encore sur les projets du ministère, les félicitations du jour de l'an, où l'on ne voit ordinairement que les efforts de la servilité pour varier les formules des complimens d'étiquette, offraient cette fois quelque intérêt. L'aspect général de la cour fut moins brillant et plus sévère que de coutume; on fut surtout frappé de la sécheresse de la réponse que le roi fit au président de la Cour royale de Paris (M. Séguier), à celui dont l'histoire a consacré ces belles paroles : « La Cour rend « des arrêts et non pas des services. » Ce digue magistrat, parlant au nom de ses collègues, venait de dire au Roi «que le plaisir de por<«<ter tous les ans leurs vœux auprès du trône de S. M. payait en un jour les travaux assidus, les devoirs pénibles des serviteurs fidè«<les de sa justice.» Charles X lui répondit en invitant les magistrats de la Cour royale « à ne jamais oublier les importans de« voirs qu'ils avaient à remplir, et à se rendre dignes des marques << de cónfiance qu'ils avaient reçues de leur roi »; réponse d'une dureté choquante dans la bouche d'un monarque qui se piquait de politesse, mais qui témoignait un profond ressentiment de l'arrêt rendu six jours auparavant (1). Les mêmes magistrats passant ensuite chez madame la dauphine y recurent encore un accueil plus sévère exprimé par un mot moins poli (passez), et ils ne trouvèrent à la Cour que des visages composés sur celui du maître. D'autres complimens, surtout celui du conseil d'État, offraient une affectation de respect pour les libertés publiques en les mettant sous la sauvegarde du trône. Le Roi y répondit, comme à presque (1) Cause de l'éditeur du Journal des Débats pour l'art. du 9 août. Voy. l'Ann. p. 1829, p. 264, etc, tous, par des protestations bannales de son amour et du désir de faire de bonheur de ses peuples, mais sans laisser percer aucun indice des projets de son gouvernement. Enfin parut (le 6 janvier) l'ordonnance tant attendue qui con voquait les deux Chambres pour le 2 mars. C'était, disaient les amis du ministère, une preuve irrécusable de sa modération, de sa constitutionnalité, et une réponse authentique à ceux qui avaient pu croire de bonne foi aux projets de coups d'État. Suivant les feuilles libérales, c'était l'arrêt de mort du ministère. Au fait, l'ordonnance satisfaisait aux vœux de tous les partis, et ils se préparérent à la lutte parlementaire, comme à une bataille décisive pour eux. "Cependant au milieu de cette irritation des partis, des dissentimens qui existaient jusque dans le ministère, et des symptômes d'une grande commotion politique, alors que les capitaux commençaient à se resserrer, et plusieurs branches du revenu public à décroître, l'emprunt autorisé par la loi du 19 juin 1828 se fit à un taux inespéré, supérieur à ce qu'on avait vu chez aucune nation. Cet emprunt affecté aux dépenses extraordinaires de l'expédition de Grèce devait être de la quantité de rentes nécessaires pour produire un capital de 80 millions à 4 pour cent. Il fut adjugé, d'après soumissions cachetées, à la maison Rotschild, à 102 fr. 7 cent. et demi. Quelques ordonnances ou actes d'administration publique rendus à cette époque ne donnent qu'une idée vague du système que le ministère entendait suivre. La création des comités spéciaux et consultatifs de l'infanterie et de la cavalerie établie près du ministère de la guerre, et composée de généraux les plus expérimentés dans ces armes, témoignait l'intention d'y introduire tous les perfectionnemens désirables, mais en les rattachant plus fortement à l'autorité royale. (Ordonnance du 3 janvier.) Celle du 14 février sur l'instruction primaire sem-` blait avoir pour objet de donner à toutes les communes du royaume des écoles et des moyens d'instruction proportionnés aux besoins de la population; mais aussi de mettre les écoles et les in |