enpait dans la vallée et les enlevèrent en

un instant.

La brigade d'Uzer, rejoignant par la route les troupes de la pe brigade, vint appuyer le mouvemeut qu'opérait sur le centre de l'eunemi te bataillon du 17o, a l'exception neanmoins du bataillou du 6, que le colonel Boullé conduisait sur les hauteurs, et ui devait se hier anx troupes qui y étaient deja. Le général Monk d'Uzer cite avec éloge ce colouel, aiusi que le colonel Mang u qui re-ta au bas de la montagne, a la tête des trois autres bataillons de la brigade.

Restait encore a gravir le col de l'énia, qui est extrémeo ent élevé,et qui termine la vallée que remontaient nos trompes, lei la route devient excessivemeut rapide, et les deux pieces d'artillerie ennemie venaient cruiser leers feux sur notre colonne, qui ne pouvait marcher que sur un ou deux hommes de frout, taut le passage etait étroit et difficile. Ces obstacles ne fireut qu'augmeuter le courage des soldats du 14o et du 37 qm, après avoir j të leurs sacs, au sommet du col, sous le fen de l'ennemi, avec la p us rare intré pidité.

monterent

"Les Tures, étonnés de l'audace des soldats qui les attaquaient de front dans une position aussi formidable, et se vovaut au moment d'être tourués par les trompes qui avaient suivi la crète des hauteurs, se retirerent précipitamment. Ils ne durrat leur salut qu'aux diffien]tés presque insurmontables qu'offrait le

terrain.

· Quelques Arabes, prenant la fuite vers la droite, tirèrent encore quelques coups de fr sils; mais avant le coucher du soleil nous etious maîtres de toutes les positions; et le drapeau national flottait sur e s hauteurs qui, depois tant de siècles, n'avaient point vu d'armées appartenant a un peuple civilise.

« Au milieu de l'affaire, notre enlonne fut un instant environnée de Kabavles, qui, du haut des montagnes voisines, faisaient feu sur nous Le géneral Hurel, qui commandait l'arrière-garde, snt les contemur et les disperser. Quelques-uns d'entre eux furent sabrés par un escadron de cavalerie auquel je dounai l'ordre de charger.

Les habitans de l'Atlas sout d'une stature très-élevée, les plus petits me paraissent avoir cinq pieds quatre ponCs; leur physionomie est rude et dévote la fourberie et la férocité.

«Je pense que le courage héroïque qu'out montré les troupes dans cette journée demande noe prompte récompense, et qu'il ne faut pas laisser attendre long-temps a ces braves, dont plusieurs out été grièvement blessés, 'e priz de leur bel e conduite. Je demande au Roi un certain nombre de croix de la Légion d'Honneur pour des sons-officiers et soldats.

« Le 22, voulant profiter des avantages de la veille, je descendis le rol de Tenía, laissant la grle de cette posi tion importante au géneral Monck d'U zer, qui l'occupa avec sa brigade. Une graude partie des équipages et les blessés restèrent sous la protection de ces troupes.

« Après deux heures de marche, nons aperçùmes 12 a 1500 Arabes, dont plusieurs étaient a cheval La cavalerie, sóntenne par deux compagnies d'infan terie, se disposa a les charger; mais ils ne lui eu laissèrent pas le temps et prirent la fuite. Avant la nuit, nous arrivâmes aux portes de Medéah, dont les principaux habitans vinrent a notre rencoutre. Les troupes campèrent hors de la ville, qui est placee dans une situa

tion avantageuse, et entourée d'un mur Continu.

Le 23, je m'occupai à installer le nouveau bey que j'avais nommé avant mou départ d'Alger. L'enuem occupait encore la maison de campagne du bey, et s'empara des deux pièces d'artillerie qui y etaieut.

Depuis long-temps les tribus voisines de Médéah m'avaient douué l'assurance qu'elles empêcheraient le bey de Titterie de se retirer dans les montagues, et que, si je m'emparais de Médéah, ce chef tomberait ipfailliblement en mon pouvoir, Après sa défaite, le bey, ne sachant comment échapper aux Kabayles, qui le penaçaient deja, se retira daus nu marabout a quatre lieues de Mcdéal. Ou doune le Dom de marabout, nou-seulement a uue classe de saints vivaus et héréditaires, mais eucore aux lieux qu'ils habitent, et qui sont un sanctuaire où les personnes qui s'y réfugient trouvent un asile inviolable. Cepeudaut le bey, ne se croyant pas en sûreté, me fit demander de se rendre prisonnier. Le soir, il arriva, et je l'autorisai à faire venir avec lui ses femmes et le reste de sa famille.

Les journées du 24 et 25 fureut employces a reconnaître les établissemens de la ville et ses environs. Je poussai jusqu'a la maison de campagne du bey, qui était occupée par up bataillon d'iufauterie et par le régiment des chasseurs à cheval. Je m'assurai que la ville pinyait recevoir une garuisou. J'y laissai deux bataillons de troupes françaises et le detachement des Zouaves; le tout sous les ordres da colouel Marion, que je chargeai en même temps d'organiser quatre bataillons de malice.

· Quoique je n'aie pas de renseignemeus exacts sur la population de Medéah, je crois pouvoir l'évaluer à dix ou douze mille âmes.

« Comme ceux de l'Atlas, les habitans de Medeah out une taille fort élevée; mais ils sont doux, affables et préve uaus: ils m'out iuspiré de la confiance. Je leur a laissé leurs armes. Je les ai même passés en revue; et, avant d'être de retour a Alger, j'avais eu déja l'occasion de m'applaudir de cette meșure.

«Le 26, le corps d'expédition, emmenant à sa suite l'ancien bey, sa famille et euvirou deux cents Tures désarmes, repassa le col de Ténia et vint Coucher a la ferme de l'aga. La, j'appris que les Arabes étaient venus dans la

journée attaquer Bélidéah avee des for ces supérieures; qu'ils étaient parvenus a entrer dans quelques quartiers, et que le colouel Ruiliieres les ayant laissés s'engager days plusieurs rues, avait envoyé deux compaguies de grenadiers sur leurs derrières, et en avait fait un horrible caruage. L'ennemi avait deja planté deux de ses drapeaux dans l'intérieur de la ville ils tombèrent au pouvoir de la garnison. Le succès de nos troupes fut complet; ainsi chacun eut à revendiquer sa part de lauriers. Nous avous eu, daps cette affaire, vingt-un hommes tués, dont deux officiers, et quarante-sept blessés, parmi lesquels on compte aussi deyx officiers; el compe chaque soldat tua ou blessa, daus cette occasion, un ennemi, je demande une décoration par compagnie; elles seront données dans la proportion d'un quart aux officiers, d'un quart aux sous wikciers, et la moitié aux soldats.

Le 29, je quittai la ferme et vius coucher a Belideali, apres avoir dispersé sur la route quelques Arabes qui avaient essayé de nous disputer le passage Je trouvai les rues de Belidéal jouchees de cadavres sur lesquels il fallut passer.

Le 28, ne voyant aucun avantage à occuper Bélidéah, je continuai ma route sur Alger. Une grande partie des habitans de Belideab, redoutant les Kabayles qui les avaient si souvent pilles et maltraités, demaudèrent à nous suivre. Al. l'intendant eu ehef harou Vollaud, et le commandant de l'artillerie Admirault, fournirent sur les caissous, prolonges et mulets de bat, des moyens de transport anx vieillards, aux femmes et aux enfans que leur âge ou leurs infirmités « I» pechaient d'aller a pied.

Quelques Arabes vinrept encore inquiéter nos derrieres, mais ils se retirèrent des qu'on leur ent tiré trois on quatre coups de canou. Nous viumes bivouaquer en deça de Boufariek auprès d'un petit bosquet.

Le 29, les brigades Monck d'Uzer et Hurel, sous les ordres du général Boyer, sont rentrées daus leur canton. nement Quant à moi, emmenant lə brie gade Achard, j'ai fait la reconnaissance des principaux atfluens de droite du Mazafran qui traversent la plaine de la Mé» tadja et dont nous n'avions aucune con

naissance.

« Je suis entré à Alger en parcourant le massif des montagnes sur lequel cette ville est bâtie,

"Pendant que l'armée marchait et combattait, les officiers d'état-major et les ingénieurs-géographes qui composent la brigade topographique, levaient, sous la direction du commandant Filhou, l'itipraire suivi par les troupes. Quatre stations géodésiques faites a Bélidéal, à la ferme de l'aga, au col de Téma et à Médéali, serviront à douner plus tard la position exacte de ces quatre points principaux, ainsi que leur élévation audessus du nivean de la mer.

« Les officiers du génie ont tiré les plans de Médéah et de Bélidéal et de la Ferme. M. Lemercier, chef de bataillon de la même arme, a fait la reconnaissance du passage du col de Ténia, que je joins mou rapport, ainsi que l'itinéraire dressé par le colonel Auvray.

« L'expédition de Médéah n'avait pas seulement un but militaire: mou projet était de connaître le pays que nous allions traverser. M. l'intendant général m'avait accompagné, aiusi que M. Fougeronx, inspecteur géneral des finances, et M Girardiu, directeur des domaines.

« Je n'ai que des éloges à douner à la conduite du corps d'expédition; officiers et soldats, tous se sont parfaitemeut comportés Le service des subsistances et celui des ambulances ont été très-bien dirigés par les soins et le zèle de MM. uiroye et Behaghel, chargés, l'un des vivres et l'antre des hôpitaux.

«En vons andouçant d'aussi bounes nouvelles, je dois vous apprendre qu'un petit détachement de canonniers et d'hommes du train des équipages est tombé le 25, dans la plaine de la Métidja, au pouvoir des Kabayles, et a été impitoyablement massacré par ces barbares, à peu de distauce d'Alger, où il

allait charger des munitions. Je connais les tribus qui out pris part à cet acte d'atrocité, et j'espère, avant peu, en tirër une vengeauce éclatante, a noius que, suivaut ma demande, elles se me livrent leurs chefs et les assassius.

« Les résultats de l'expédition de Médéah sout immenses.

« Les armes françaises out été vengées de l'attentat commis contre elles, lors de la première reconnaissance faite par M. de Bourmout.

Le bey de Titterie, qui servait de point de ralliement a tous les mécoutens, est tombé eu notre pouvoir.

Nous avons franchi l'Atlas, ce qu'on croyait impossible.

« Nous nous sommes emparés de la capitale du beylick de Titterie, et nous l'occupons par une garnison.

Nous avons moutré aux tribus rebelles ce que pouvait coutre elle la force de nos armes. Tout porte à croire que, convainenes de l'inntilité de leurs ef forts, elles ne tarderont pas à faire leur eutière soumission l ne faut cependant pas compter entièrement sur la parole des Arabes, taut ils sont prompts à ou̟blier leurs promesses, lorsqu'ils les croient contraires à leurs intérêts ou à leur religion, a moins qu'ils ne soient contraints a les garder par la force.

«Daus ma prochaine dépêche j'appellerai votre attention sur les soldats, sousofficiers et officiers de tous les grades, qui se sont rendus dignes des récom peuses que je solliciterai pour eux.

« J'ai l'houdeur d'être, etc.

« Le lieutenant général commandant en chef l'armee d'Afrique,

CLAUSEL."