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firent regarder le débarquement comme impossible. La flotte s'éloigua momenta, nément de la terre; des bâtimens légers furent dirigés vers la presqu'île de SidiFerruch et les deux plages adjacentes. La certitude que l'on avait de trouver un mouillage favorabie, l'abri qu'offrent contre les vents réguans la direction et le relief de la côte, la nature du terrain, qui, découvert jusqu'à quatre mille mè tres de la mer, ne permet pas à l'ennemi de s'embusquer, avait depuis long-temps appelé l'attention sur cette partie du littoral.

Le mouvement rétrograde cessa le 19, à neuf heures du soir, et on fit voile vers le sud; la mer devint plus calme pendant la uuit; le 13, à la pointe du jour, on n'était qu'à deux ou trois lieues d'Alger. Les troupes firent éclater la plus vive allégresse, et les cris de vive le Roi s'élevèrent de toutes parts. L'armée navale, qui avait marché vers le sud, changea de direction, et fit voile parallèlement à la côte, vers la presqu'ile; les bâtimens armés en guerre se placèrent en tête : ils étaient destinés à battre les ouvrages que les ennemis auraient pu construire sur le point de débarquement. La brise soufflaut de l'est, on résolut de débarquer à l'ouest de Sidi-Ferruch. A dix heures du matin, les bâtimens armés en guerre se trouvaient à hauteur de cette presqu'ile; la tour qui s'élève était abandonnée. L'ennemi avait désarmé une batterie de douze pièces de canon, dont on devait s'attendre à essuyer le feu. Un camp était établi à une lieue environ du rivage. On dévouvrait en avant quelques batteries et des groupes de cavaliers arabes. Un bâtiment à vapeur s'approcha de la côte, et son feu eut bientôt dispersé les cavaliers. Les batteries ennemies dirigèrent quelques boulets et quelques bombes vers le mouillage, mais sans produire aucun effet. A huit heures du soir, les trois escadres, la première division du couvoi, et la flottille de débarquement avaient jeté l'aucre. Des ordres furent donnés pour que le débarquement commencât le 14. La première division atteignit la terre avant cinq heures du matin, sans éprouver aucune résistance; les deux autres divisions débarquèrent successive. ment. Le général Berthezène se porta en avant avec la première et huit pièces de

cauon.

«Bientôt les batteries ennemies commencèrent leur feu et le contiavèrent, quoiqu'elles fussent battues directement

par notre artillerie de campagne, et pris ses d'écharpe par les bâtimens du Roi qui s'étaient placés à l'est de la presqu'ile. Le général Berthezène reçut l'ordre de tour. ner par la gauche la position qu'occupait l'ennemi. Le mouvement eut le résultat qu'on en attendait les batteries furent abandonnées; treize pièces de 16 et deux mortiers tombèrent en notre pouvoir. Les divisions Loverdo et d'Escar suivi. rent le mouvement de la première. A onze heures, le combat avait eessé, et l'eunemi fuyait de toutes parts.

«Nos soldats ont montré autant de sang froid que jusqu'alors ils avaient fait éclater d'enthousiasme. Nous avons perdu vingt hommes; aucun officier n'a été atteint.

L'aspect du terrain, en avant de la presqu'ile, répond parfaitement à la description qu'en a faite le colonel Bou tin: il est sablonneux et légèrement on. dulé; de fortes broussailles le couvrent dans presque toutes ses parties.

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La presqu'île est un rocher calcaire sur lequel s'élève uu Santon, auquel les Espaguols ont donné le nom de Torre Chica: elle est destinée à servir de place de dépôt pour nos approvisionnemens de toute espèce. Le général Valazé y a tracé un retranchement qui aura peu de développement, et dont la construction est déjà commencée.

J'ai l'honneur d'être, etc.

a Comte DE BOURMONT..

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«Depuis mon premier rapport du 14, l'armée reste établie dans les positions avancées dont elle s'est emparée, sur les hauteurs en avant de Torre-Chica. Jus qu'ici il n'y a eu que des engagemens partiels avec des détachemens de cava lerie arabe, lancés en tirailleurs. Aujour d'hui nous sommes en présence de l'in fauterie maure. La presqu'ile se convertit en place d'armes : un retranchement garni d'artillerie au plus étroit de l'isthme, et qui s'étend de la baie de l'Est à celle de l'Ouest, doit rendre vaine toute attaque contre elle.

«La flotte met à terre vivres, munitions et approvisionnemens, etc. On tra

Taille sans relâche ; mais hier l'opération a été suspendue par le mauvais temps: à huit heures du matin, il est devenu orageux; le tonnerre a grondé avec force. Des grains violens se sont succédé jusqu'a oaze heures envirou. Dans un instaut la mer est devenue monstrueuse; les lames creusaient à un tel point qu'un navire du convoi, tirant 13 pieds d'eau et mouillé par 20, a talonné et démonté son gouvernail Heureusement le vent a sauté du N.-O. à l'Est, et aussitôt la mer a tombé. Le mal s'est borné à un gouverDail démonté, par la gabare la Vigogne, que j'ai fait retirer des lames au milieu des grains. Trois navires du convoi ont éprouvé la même avarie.

Aujourd'hui, je m'occupe de déblayer la baie de cette masse de bâtimeus, qui sont les uns sur les autres. La perte de l'un entrainerait celle de son voisin, et par suite celle de tous. Les transports du personnel out mis sous voile pour Toulon, ainsi que quelques navires-écuries, déjà déchargés. Au fur et à mesure des déchargemens, chaque transport eu fera autaut. Les bâtimens

de guerre qui n'ont plus rien à bord vont s'établir en croisière au large de la baie, sous les ordres du coutre- amiral de Rosamel. Je ne garderai momentanément que les vaisseaux armés eu flute, qui out a bord du matériel d'artillerie, dout néanmoins le déchargement est assez avancé. Nous prendrous tout le mouillage extérieur de la baie. Le fond est partout le même, et chaque vaisseau aura peu de chasse. Je dirige sur Toulon des gabares et des bâtimens qui me sont pour le moment inutiles, et même à charge. Ils me rapporteront des vivres et de l'eau, dont nous commençons à être à court. Le temps est encore revenu à l'orage et le vent à l'ouest, la mer est devenue aussitôt très grosse. A la fin du jour, la mer tombe. Il faut que le temps d'été arrive; que les brises se fixent régulièrement à l'est et E.-N.-E. pour un peu de tranquillité.

C'est le mauvais temps qui m'a forcé de retarder jusqu'à ce moment l'expédition d'un bâtiment pour la France, et qui ne m'a pas permis de vous écrire le 15 et le 16. Nous avons été hier une grande partie de la journée sans communication avec le quartier général.

V. Exc. peut être assurée que je mcttrai toute l'exactitude possible daus ma correspondance, comme cile peut comp ter sur la continuité de mon zèle et de

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<«< L'armée occupe toujours la position dont elle s'est emparée le 14: elle attend, pour s'approcher d'Alger, le débarquemeut de la plus grande partie des chevaux, de ses voitures et de ses approvisionnemens de toute espèce. Ces condi➡ tions ne tarderout pas à être remplies, La subsistance des troupes est assurée pour 15 jours. Le premier convoi de chevaux est en vue; déja même plusieurs des bâtimens dont il se compose sont au mouillage: toute l'artillerie de campagne est débarquée avec un approvisionnement de 200 coups par pièce; eufin quelques pièces de l'équipage de siége ont été mises à terre.

Les divisious Berthezène et Loverdo sont établies à une lieue environ de la tour de Sidi-Ferruch, que les pièces de canon dont elle est couronnée avaient fait considérer comme un établissement militaire, mais que l'on a reconnu être le minaret d'une petite mosquée. L'ennemi montre 5 à 6,000 cavaliers et 3 à 4,000 fantassins. Ces troupes sont irrégulières; on croit qu'elles appartiennent aux coutingens d'Oran et de Constantine. Les tirailleurs s'approchaient d'abord jusqu'à une petite distance de nos bivouaes, et leur feu, quoiqu'en général inal assuré, nous blessait quelques hommes. L'artillerie qu'on a placée sur le front de nos positions les a écartés, et, depuis lors, notre perte a été presque nulle. Le fen de nos fusils de rempart a aussi produit de bous effets; il est exécuté avec une justesse remarquable par des canonniers que le général La Hitte avait excrcés à ce genre de tir.

« Hier matin un orage assez violent a éclaté : il était accompagné d'une pluie fort abondante et de bruyans coups de tonnerre. Tous ceux qui ont habitė longtemps l'Afrique septentrionale s'accordent à dire que, pendant le mois de juin, ce phénomène y est presque sans exemple; le vent battait en côte; la mère devint houleuse, et l'on put craindre un

moment que des bâtimeus ne chassassent sur leurs aucres et ne se heurtassent. Il n'y eut pas d'accidens; les troupes ont peu souffert de la pluie. L'abondance du bois permet de faire de nombreux bivouacs. Les broussailles, qui sont basses sur le bord de la mer, atteignent, plus loin, une hauteur de cinq à six pieds. Les petits pins, les lentisques et les arbousiers dont elles se composent s'enflamment avec beaucoup de facilité.

"

On poursuit avec activité la construction du retranchement destiné à fermer la presqu'ile; déjà il mettrait à l'abri d'un coup de main le dépôt de nos approvisionnemens. Dans deux jours les mouvemens de terre seront terminés; deux autres jours suffiront pour le palissadement. Le débarquement du matériel n'a été interrompu par l'orage que pendant quelques heures; déjà beaucoup d'effets de campement et d'hôpital ont été mis à terre; une partie des baraques qui doivent recevoir les malades et les blessés est déjà établie; des fours ont été construits: hier on a commencé à faire du pain.

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Lorsque les retranchemens seront terminés, M. l'amiral Duperré les fera garder par 2 ou 3,000 marins; toutes les troupes expéditionnaires deviendront ainsi disponibles pour les opérations ultérieures. L'union des armées de terre et de mer, l'amour du Roi et de la patrie, dont ceux qui en font partie sont également animés, doivent aplanir beaucoup de difficultés et contribuer puissamment à la rapidité de nos succès.

«Le dernier rapport que j'ai eu l'honneur d'adresser à V. Exc. a été écrit im médiatement après le combat. Ceux des liente ans généraux ne m'étant pas parvenus, je n'avais pu évaluer que d'une manière approximative les pertes que nous avions éprouvées dans la journée du 14: 32 hommes ont été tués ou mis hors de combat. Un officier a été blessé légèrement. Les régimens de la brigade Achard sont ceux qui ont le plus souf

fert. Depuis le 14, 60 hommes ont reçu des blessures; 7 ou 8 ont été tués.

« Le général Berthezèue cite, comme s'étant particulièrement distingués, MM. Delaure, capitaine de voltigeurs du 4o lėger; Clouet, capitaine de carabiniers au mème régiment; Bache, sous-lieutenant au 2 léger; Bellecard, capitaine au 14° de ligne; Abadie, capitaine an 37*.

« MM. Bessière, sous-lieutenant au 3 de ligne, et Charles de Bourmont, aide-major dans le même régiment, sont entrés les premiers dans une des batteries ennemies

« Le soldat Cermi, du 14e de ligne, a été blessé et renversé par un boulet qui avait tué son chef de file; il s'est relevé en criant vive le Roi.

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« L'armée ennemie occupait, depnis le 15, le camp de Staouěli. Le 17 et le 18, elle avait montré en avant de nos positions moins de monde que les jours précédens; cependant des renforts considérables lui étaient arrivés. Le 18 an soir, les contingeus de Constantine, d'Oran et de Titterie, une grande partie de la milice turque d'Alger se trouvaient réunis. La force de ces différens corps s'élevait à 40,000 hommes environ. Leur confiance était d'autant plus grande, que depuis quatre jours l'armée française de meurait immobile dans ses positions. J'attendais, pour donner l'ordre de mar cher en avant, le débarquement des moyens de transport, des subsistances et du matériel de siége. Cette inaction avait été interprétée d'une autre manière; et l'aga d'Alger, qui marchait à la tête de la milice, crut qu'une attaque lui offrirait des chances de succès. Des batteries construites la veille, entre Staoneli et nos positions, m'avaient révélé son projet, et tout était disposé pour le bien rece voir. Le 19, à la pointe du jour, l'armée enuemie s'avança sur une ligne beaucoup plus étendue que le front de nos post

tions; mais ce fut contre les brigades Clouet et Achard que se dirigèrent ses -plus grands efforts. Là se trouvait la mi

lice turque. Son attaque se fit avec beaucoup de résolation; des janissaires péné trèrent jusque dans les retranchemens qui couvraient le front de nos bataillons. lis y trouvèrent la mort. La troisième brigade de la division Berthezène et les deux premières brigades de la division Loverdo furent attaquées par les contingeus d'Orau et de Constantine. Après avoir laissé l'ennemi s'avançer jusqu'au fond du ravin qui couvrait la position, le général Loverdo le fit charger à la baionnette; beaucoup de fantassins arabes restèrent sur la place. Après avoir repoussé l'ennemi, la brigade Clouet reprit l'offensive. L'ardeur des troupes etait telle, qu'il eût été difficile de les contenir. Les brigades Acbard et Poret de Morvan s'avancèrent pour soutenir la brigade Clouet. Le moment décisif était venu; j'ordonnai l'attaque des batteries et du camp de l'ennemi. Les deux premières brigades de la division Loverdo, conduites par les généraux Damrémont et d'Uzer, marchèrent en avant. La 3 brigade qui avait été détachée sur la gauche suivit, sous les ordres du géné ral d'Arcine, le mouvement de la brigade Clouet. Trois régimens de la division d'Escars s'avancèrent pour former la réserve.

Il serait difficile de peindre l'enthousiasme que firent éclater les troupes lorsque le signal d'attaquer le camp eut été donné. La marche se fit avec une rapidité extraordinaire. Malgré les difficultés du terrain, l'artillerie, toute de nouveau modèle, fut constamment en première ligue, Son extrême mobilité dut contribuer puissamment à l'épouvante de l'ennemi. Pour tous ceux qui ont pris part au combat de Staouëli, la question paraîtra décidée entre l'ancien et le nouveau système. Le feu des batteries qu'avait construites, l'ennemi en avant de son camp s'arrêta pas un moment nos troupes. Les huit pièces de bronze qui les armaient furent enlevées par le 20o régiment de ligne. Les Turcs et les Arabes avaient pris la fuite de toutes parts; leur camp tomba en notre pouvoir; 400 tentes y étaient dressées; celles de l'aga d'Alger, des beys de Constantine et de Titterie, sont d'une grande magnificence. On a trouvé une quantité considérable de poudre et de projectiles, des magasins de subsistances, plusieurs troupeaux

de moutons et 100 chameaux environ, qui vout augmenter nos moyens de transport. Nos soldats coucheront sous les tentes de l'ennemi.

«La conduite des troupes de toutes armes a répondu à la coufiance du Roi. La plupart des officiers d'état-major n'étaient pas encore montés; ils ont fait leur service à pied avec une ardeur infatigable. Le lieutenant général Berthezèue a conduit sa division avec le talent et le sang-froid qu'on attendait de sa vieille expérience.

«Lorsque j'aurai reçu les rapports des lieutenans généraux, je ferai conuaître à V. Exc. les officiers et les soldats qui se sont le plus distingués.

«Le nombre des blessés s'élève à 300 environ. Les blessures sont généralement peu dangereuses, et la moitié de ceux qui les ont reçues ne tardera pas à revenir sous les drapeaux.

«Le débarquement continue avec une grande activité; ou a nis à terre aujourd'hui beaucoup de chevaux; le nombre de ceux que l'on doit débarquer demain sera plus considérable encore. Le temps est superbe; l'été, qui avait été tardif, paraît avoir eufiu commencé. Cependant la chaleur n'est pas plus vive que celle qu'on éprouve à Paris au, solstice d'été. Pendant toute la journée une brise constante a rafraichi l'air. Dans trois on quatre jours l'armée pourra s'approcher d'Alger. Il paraît certain que l'ennemi u'a préparé aucun moyen de défense entre cette ville et le camp.

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« Les Arabes se découragent; plusieurs se sont déjà présentés à nos avant-postes ; ils s'accordent à dire que la crainte que leur inspire le dey les a fait marcher contre l'armée française. La journée de Staouëli peut donner lieu à de nom breuses défections.

« Comte de BOURMONT. »

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de nos troupes qui occupent aujourd'hui ces mêmes positions. Tel est te résultat de la journée, qui m'a été communiqué du quartier général : S. Exc. le général en chef m'a adressé ses paquets officiels, que je m'empresse de transmettre par le briek le Zèbre.

« Les bâtimens de guerre le Griffon, Alerte et le Ducouédic, out appuyé nos troupes dans l'est de la presqu'ile. Ils allaient être soutenus par la frégate l'Iphigénie, quand la retraite de l'ennemi a empêché de donner cours à la disposition.

La flotte continue avec activité le. déchargement et la mise à terre de tout le matériel: 20 jours de vivres pour l'ar mée entière, un millier de chevaux, toute l'artillerie qui a été demandée et au-delà, et un nombreux matériel ont été débarqués. J'attends sous deux ou trois jours le restant des convois.

«Le temps a été très bean aujourd'hui. Le calme a empêché la division de M. le comte amiral de Rosamel de mettre sous voiles: le vaisseau la Provence a quitté le poste d'attaque qu'il avait pris à son arrivée et qui compromettait sa sûreté. Il est amarré à l'ouyon de la baie, en position de lutter avec avantage contre le vent et la mer.

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J'ai envoyé à Toulon, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous en rendre compte, plusieurs bâtimens, en demandant an préfet maritime de me renvoyer des vivres, et surtout de l'eau dont nous n'avons aucun moyen local de nous ap provisionner. Les puits faits sur la presqu'ile ne peuvent que suffire aux troupes qui l'occupent.

La position avancée que nous occupons, position déjà éloignée des magasins, va nécessiter la formation des convois qui, avec l'espèce d'ennemi qui nous est opposée, exigeront l'emploi de nom breuses escortes. Je me suis empressé d'accéder au désir que m'a exprimé le général en chef de faire occuper la presqu'ile par les équipages de ligne, et de confier la garde de cette importante place d'armes à la marine.

Je vais m'occuper de la composition de la garnison, et j'ai désigné M. le capitaine de vaisseau Hugon pour en prendre le commandement. J'aurai l'honneur de rendre compte à V. Exc. des dispositions qui seront prises. »

DE PÊCHE du comte de Bourmont à S. Exc. M. le président du conseil des ministres.

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Depuis le combat du 19 juin, l'en nemi ne montre que quelques détachemens épars. Il parait certain que la plupart des Arabes se sont éloignés, que les Turcs restent enfermés dans les mers d'Alger, et qu'une vive fermentation s'est manifestée parmi eux. Dans cet état de choses, je n'aurais pas hésité à porter l'armée en avant, si les chevaux de l'ar tillerie de siége et ceux de l'administra tion eussent été débarqués. Les bâtimens qui les transportent devaient partir le 13 de la baie de Palma. Des vents du sudQuest les y ont retenus jusqu'au 18. De puis lors le calme a été presque constant, et ils ne sont point encore en vue. J'ai pensé que l'investissement ne devait st faire que lorsque l'on aurait acquis la cer titude que les travaux du siége ne seraient pas interrompus par le manque de muni tions, et queles subsistances seraient as surées pour 30 jours!

«Malgré le retard inattendu que je vieus d'indiquer, le transport de l'équi page de siége a commencé. Peut-être suf fira-t-il de faire débarquer à Sidi-Ferroch le nombre de bouches à feu et à la quan tité de munitions nécessaires pour Fattaque du château de l'Empereur. On lien de croire qu'après la prise de fort, et même auparavant, l'ennemi pris à revers, serait forcé d'abandonner les batteries qui se trouvent à l'est d'Alger, et que le reste de l'équipage de siége pourrait être débarqué à peu de distance de cette place. On rendrait ainsi beaucoup plus rapide le transport de matériel de siége depuis le point de dé barquement jusqu'au camp occupé par

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