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la solution de la grande question que vous devez décider plus tard, réunis à des députés convoqués en nombre don ble, notre commerce et notre industrie périsseut de langueur dans une doulourense incertitude.

«Des villes considérables, inquiétées par le voisinage de troupes nombreuses dont elles ignorent les projets, sout dans nu état contionel d'alarmes, et verront croitre rapidement la misère et le désespoir des classes ouvrières,

Lorsque votre présence autour du trône lui assure tonte sécurité, souffrirez-vous que vos concitoyens, amis comme vous des droits de leur patrie, enconragés par vous-mêmes à defendre ces droits, soient exposés à des mesures guerrières, aussi intempestives qu'inutiles? Ce n'est point sans doute pour nous abandonner et nous perdre, que vous avez consentì à suivre dans leur long circuit, et malgré l'urgence des événemens, toutes les voies constitutionnelles les plus lentes, et par conséquent les plus péni bles dans notre situation; que cette condescendance de votre part vaille du moins an pays, dont vous êtes les mandataires, le repos et la confiance dont il a un pres

sant besoin.

"Ce but réparateur ne peut être atteint qu'autant que vous obtiendrez immédiatement du trône nue mesure ras. surante et décisive qui fasse renaître de suite le calme dans les esprits et la confiance indispensable au commerce et à l'industrie. Que les démonstrations hos tiles dont nous sommes menacés cessent; que les troupes vennes du nord et qui nons envirouuent se retirent dans leurs garnisons, la tranquillité se rétablira et les apparences de guerre civile que le gouvernement craint de voir éclater se dissiperont d'elles-mêmes.

Tels sont les vœux que nous désirons voir porter an pied du trône. Si vous ne pouviez obtenir ces garanties indispensables dans la crise actuelle, nous osons eroire, Messieurs, que vous refuseriez hautement de legaliser, par votre présence a La Haye, les vues et les actes hostiles qui consommeraient la ruine de notre patrie. »

(Suivent les signatures de tous les députés des sections présens a l'assemblée, de tous les membres de l'état-major et du conseil de la garde bourgeoise, et des membres de la commission de sûreté.)

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cesse

Cependant l'ordre est sans troublé dans vos murs; tandis qu'avec un zéle et uue activité dignes des plus grands éloges vous veillez à la défense des proprietés publiques et particulières, un petit nombre de factieux cachés parmi Vous excite la populace au pillage, le peuple à la révolte, l'armée au déshonneur; les intentions royales sont dénaturées, les autorités saus force, la liberté opprimée.

Conformément aux ordres du roi, nous venons apporter à cet état de choses qui ruine votre cité et éloigne de plus en plus pour cette résidence royale la possibilité d'être le séjour du monarque et de l'héritier du trône, le seul remède véritable et efficace, le rétablissement de l'ordre légal.

Les legions nationales vont entrer dans vos murs au nom des lois, et à la demande des meilleurs citoyens, pour les soulager tous d'un service pénible, et leur préter aide et protection.

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Ces officiers, ces soldats, unis sous les drapeaux de l'honneur et de la patrie, sont vos concitoyens, vos amis, vos frères. Ils ne vous apportent point de réactions, ni de vengeances, mais l'ordre et le repos. Un généreux oubli s'étendra sur les fantes et les émarches irrégulières que les circonstances out produites.

«Les auteurs principaux d'actes trop criminels pour espérer d'échapper à la sévérité des lois, des étrangers qui, abusant de l'hospitalité, sont venus organiser parini vous le désordre, seront seuls et justement frappés: leur cause n'a rien de commun avec la vôtre.

Eu conséquence, nous avons ordonné et ordonnous ce qui suit, en vertu des pouvoirs qui nous sont confiés :

« Art. 1or. Les troupes nationales rentreront dans Bruxelles,

« 2. Tont obstacle à leur marche sera enlevé par les soius de l'autorité munici pale, de la garde urbaine, de la commis

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7. Les membres de ces corps sont déclarés personnellement responsables, à dater de la notification des présentes, de toute résistance qui pourrait être apportée à la force publique, comme aussi de l'emploi illégal des deniers publics ou municipaux, armes et munitions.

8. La garnison sera le plus tôt possible casernée ou campée de manière à ne point être à chargé aux habitans; elle observera la plus exacte discipline.

« Toute résistance sera repoussée par la force des armes, et les individus coupables de cette résistance qui tomberont entre les mains de la force publique seront remis au juge compétent pour être poursuivis criminellement.

«

Fait à notre quartier général d'Anvers, le 21 septembre 1830.

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«

Art. 1. Notre fils bien-aimé prince d'Orange est chargé, par nous, de gooverner temporairement, en notre nom, toutes les provinces méridionales dans lesquelles l'autorité légale est recounue.

« 2. Il fixera sa résidence dans la ville d'Anvers.

<< 3. 11 secondera et appuiera, autant que possible, par des moyens de conciliation, les efforts des babitans bien intentionnés pour rétablir l'ordre dans les parties de province dans lesquelles il est troublé.

«4. Notre ministre d'État, le duc d'Ursel, notre ministre du waterstaat, de l'industrie nationale et des colonies, et celui de l'intérieur, sont adjoints à notre fils bien-aimé le prince d'Orange, à l'effet de travailler sous ses ordres, et de l'assister temporairement dans le gouvernement qui lui est confié.

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5. Nos conseillers d'État baron d'Anethan, J. Van Toers, O: Sullivan de Grass, V. M. J. Dubois, L. A. Reyphins, J. Dotrenge, O. Le Clercq, suivront à Anvers notre fils bien-aimé le prince d'Orange, pour lui servir de conseil dans toutes les affaires qui doivent être sonmises au conseil d'État ou sur lesquelles il désire les consulter.

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PROCLAMATION royale adressée aux habitans des provinces du nord (Hollande). La Haye, 5 octobre 1830.

« A tous ceux qui la présente verront, salut!

Fidèle au serment fait à la constitu. tion, en conséquence des obligations que nous devious remplir à l'égard de nos sujets, nous avons essayé en vain tous les moyens pour apaiser la révolte armée qui a lieu dans les provinces méridionales. Dans l'impossibilité, par suite des événemens qui se sont passés avec la plus grande rapidité, de protéger les fidèles babitans de ces provinces contre la force (overmagt), nous sentons qu'il est nécessaire de nous occuper uniquement du bien-être de cette partie de notre royaume, dont la fidélité à notre maison et aux institutions d'un état social bien organisé s'est manifestée d'une manière si positive.

« Vous voyez avec quelle rapidité la conduite à laquelle une multitude digne de pitié a été portée, a amené de terribles désastres. Votre prudence, la fidélité à vos devoirs, votre attachement au bien, et surtout votre croyance en Dieu, vengeur des injustices, vous out empéchés d'être entraînés par le torrent. Le maintien de cette liberté dont les Pays-Bas unis ont joui pendant des siècles serait alors peut-être pour toujours impossible, et votre perte certaine.

«Habitans des contrées fidèles, vos forces sont nécessaires en ce moment

pour protéger votre patrie. La position du royaume exige qu'un armement géné. ral s'effectue de suite, et que son énergie soit employée pour conserver tout ce qui vous est cher et sacré.

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Chargé temporairement par le roi, notre auguste père, du gouvernement des provinces méridionales, nous revenons au milieu de vous avec l'espoir d'y concourir au rétablissement de l'ordre, au bouleur de la patrie.

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Notre cœur saigne des maux que vous avez soufferts. Puissions-nous, secondé des cfforts de tous les bons citoyens, prévenir les calamités qui pourraicut vous menacer encore!

«En vous quittant, nous avons porté aux pieds du trône les vœux émis par beaucoup d'entre vous pour une séparation entre les deux parties du royaume, qui néanmoins resteraient soumises au même sceptre. Ce vœu a été accueilli, Mais avant que le mode et les conditions de cette graude mesure puissent être déterminés dans les formes constitutionnelles, accompagnées d'inévitables lenteurs, déjà S. M. accorde provisoirement aux provinces méridiouales une adminis tration distincte dont je suis le chef, et qui est toute composée de Belges. Les affaires s'y traiteront avec les administrations et les particuliers dans la langue qu'ils choisiront. Toutes les places dependantes de ce gouvernement seront données aux habitaus des provinces qui le composent. La plus grande liberté sera laissee relativement à l'instruction de la jeunesse. D'autres améliorations encore répondrontaux vœux de la nation et aux besoins du temps. Compatriotes, nous ne vous demandons pour réaliser ces espé rances que d'unir vos efforts aux nôtres, et dès lors nous garantissons l'oubli de toutes les fautes politiques qui auront précédé la présente proclamation.

« Pour mieux atteindre le but que nous nous proposons, Lous invoquerons toutes les lumières, nous nous entourerons de plusieurs habitans notables et distingués par leur patriotisme. Que tous ceux qu'anime le même sentiment s'approchent de nous avec confiance. Belges! c'est par de tels moyens que nous espérons sauver avec vous cette belle contrée qui nous est si chère.

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Vu notre proclamation du 5 dudit mois;

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Désiraut nous entourer de toutes les lumières qui peuvent nous mettre à même de remplir les intentions que nous avous manifestées par cette proclamation;

« Sur le rapport des ministres provisoirement attachés à notre gouvernement, et en vertu des pouvoirs à nous confiés, « Avons arrête et arrêtons:

Art. 1or. Une commission consultative nous proposera les mesurés de conciliation que l'état de la Belgique réclame.

« 2. Cette commission sera composée de MM. le comte d'Aerschot, le comte de Celles, J. F. Collet, le baron Surlet de Chokier, Charles de Brouckère, Henri Cogels, W. Goelens, Veranneman, Théophile Fallon et MM. de Gerlache et Charles Lehon, pour autant que les fonctions qui leur ont été confiées par l'arrêté royal du 4 de ce mois le leur permettront; nous nous réservous de lui adjoindre ultérieurement d'autres membres.

« 3. Elle s'assemblera immédiatement et commencera ses travaux par la nomination d'un président et d'un secrétaire. Elle pourra se diviser en comités qui nommerout chacun leur rapporteur.

4. Le ministre d'Etat duc d'Ursel est chargé de l'exécution du présent arrété, qui sera contre-signé par lui.

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Le comité central du gouvernement provisoire de la Belgique, attendu que le gouvernement hollandais forme des commissions à La Haye, composées entre autres de Belges ci-devant membres des états-généraux, pour traiter des affaires de la Belgique;

« Revu sun arrêté du 4 octobre 1830 sur l'indépendance de la Belgique :

Déclare nuls et attentatoires à l'independance et à la sûreté de l'Etat, tons actes ou transactions que des Belges on tous autres, non munis des pouvoirs da gouvernement provisoire de la Belgique, pourraient s'ingérer de passer ou cons clure.

«DE POTTER, CH. ROGIER, SYLVAIN VAN DEWEYER, FELIX DE MÉRODE. »

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tôt que la force des choses les aura rendues à elles-mêmes; elles ne peuvent reconnaitre de gouvernement ni de pouvoir que ceux qui, en ce moment, régissent la patrie tout entière.

« C'est le peuple qui a fait la révolu-tion, c'est le peuple qui a chassé les Hollandais du sol de la Belgique; lui scul, et nou le prince d'Orange, est à la tète du mouvement qui lui a assuré sou indépendance, et qui établira sa uationalité politique.

Lorsque le gouvernement provisoire aura aidé le brave et généreux peuple belge à tirer de sa régénération sociale tous les avantages qu'il a droit d'en attendre, ses membres serout fiers de se confondre de nouveau dans les rangs du peuple, pour jouir avec lui de la liberté qu'il a reconquise au prix de son sang.

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Nobles et puissans seigneurs,

Le zèle qui a caractérisé vos délibérations durant la dernière session extraordinaire des états-genéraux; la sagesse, la prudence et le patriotisme dont vous avez donné des preuves dans cette occasion, n'ont pas été suivis d'un résultat qui ait rempli non attente. J'avais raison de compter, particulièrement après le parfait accord qui s'était manifesté entre le souverain et les représen-. tans de la nation, qu'un examen immediat et constitutiounel des désirs et des plaintes qu'on a témoignés exercerait toute l'influence morale capable de rétablir partout la tranquillité et le repos. Mon attente a été déçue d'une deplorablé manière. Jusqu'alors l'obéissance aux lois et le maintien des formes légales avaient toujours été les premiers objets de ma sollicitude, et je me plaisais a favoriser ces désirs et ces plaintes. Mais à la fin les impétueuses passions d'une multitude aveugle et excitée ne furent contrôlées par aucune réflexion; elles

soulevèrent une violente révolte, et les efforts des armes de l'Etat, pour seconder les espérances des citoyens bien intentiounes, furent insuffisantes pour mettre à fin cette révolte.

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Même avant leur arrivée à Bruxelles, les forces militaires destinées à protéger les habitans ont été assaillies, bien qu'elles cussent reçu une assurance soleunelle d'indulgence et de paix. Dans cette ville, elles ont éprouvé la résistance la plus meurtrière.

Depuis lors, l'opposition armée contre le gouvernement légitime s'est accrue de plus en plus dans les provinces du midi, et les progrès ont été si alarmans et si rapides, que, pour défendre les provinces fidèles des Pays-Bas, et proteger leur commerce, j'ai pris les mesures nécessaires en ce qui touche les armées de terre et de mer; j'ai mobilisé une partie des gardes communales, préparé une levée en masse, et appelé des volontaires armés parmi les habitans de ces contrées.

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L'enthousiasme avec lequel cet appel a été reçu, et les nouvelles marques d'attachement à ma maison, qui m'out été données à cette occasion, ont apporté quelque adoucissement au chagrin dont Inon cœur a été affligé, par l'idée qu'une poignée de rebelles ne suffisait pas pour détacher une population aussi intéressante et aussi favorisée d'un gouvernement sons lequel elle avait atteint un degré de prospérité et de richesses jusqu'alors inconnu pour elle, et jouissait, dans ses droits publics et privés, dans ses libertés politiques, civiles et religieuses, de la plus entière protection.

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Espérant que la plus grande partie de cette population désirerait, après mûre réflexion, le retour de tout ce bien-être, je me suis décidé à investir mon fils bien-aimé, le prince d'Orange, du gouvernement temporaire de la partie des provinces méridionales qui sont restées fidèles, et de lui confier le soin de rétablir, s'il est possible, l'ordre légal, par les moyens de persuasion dans les provinces rebelles.

De cette façon, par une séparation d'administration', j'ai préparé, autant qu'il dépendait de moi, le développe ment de l'opinion manifestée par les états-généraux dans leur dernière session extraordinaire; et par ces moyens j'ai pu porter mon attention plus exclusivement sur les provinces du nord et employer leurs forces et leurs ressources

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