Page images
PDF
EPUB

personnes qui ont résidé long-temps à Alger, que c'était à Staouëli que nons avions forcé le camp de l'ennemi; mais la comparaison des distances et la vue de quelques maisons qui paraissent comprises dans la zone de jardins qui entoure Alger, firent bientôt naître des dontes à cet égard. Des Arabes prisonniers furent interrogés, et il parait démontré maintenant que le nom de Sidi-Khalef est celui du terrain où l'armée a vaincu, et doit servir à désigner le combat du 19. Ainsi, la position qu'occupent maintenant les divisions Berthezène et Loverdo divise en deux parties égales la distance de SidiFerruch à Alger.

A partir du camp les broussailles cessent. On trouve, mais en petit nombre, des figniers, des mûriers et des oliviers. Le sol est presque partont couvert de palmiers-pins; il est inculte, mais sa nature justifie tout ce que dit l'histoire ancienne de sa fertilité.

« A une petite lieue de Sidi-Khalef, et du côté d'Alger, le pays est riant et bien cultivé. L'armée y trouvera beaucoup de fruits et de légumes.

J'ai reçu les rapports de MM. les lieutenans généraux Berthezène et Loverdo, et de M. le maréchal de camp La Hitte. Les pertes faites le 19 sont plus considérables qu'on ne l'avait supposé. Le nombre des morts est de 44 daus la première division, et de 13 dans la seconde; celui des blessés est de 344 dans la première division, de 119 daus la seconde, de to dans l'artillerie (1). Tous les blessés l'ont été par la mousqueterie. Dès le commeucement de l'affaire, nos batteries ont fait taire celles de l'ennemi. On doit ce résultat à l'habileté avec laquelle M. le général La Hitte les a dirigées, à la bravoure des canonniers et à la justesse remarquable de leur tir: toute l'armée leur rend ce témoignage.

Le lieutenant Delamarre, qui commandait deux pièces de huit sur le front de la brigade Clouet, a fait éprouver aux Turcs uue perte considérable. Quatre coups à mitraille ont décidé leur fuite. Le général Clonet cite le lieutenant Delamarre comme ayant contribué puissamment aux succès qu'a obtenus sa brigade.

M. le général Loverdo ne donne pas moins d'éloges au capitaine Le Lièvre,

(1) Le 20°, le 28 et le 37 sont les régimens qui ont le plus souffert.

qui commandait sur la droite la batterie d'obusiers de montagues. Les mulets destinés au service de cette batterie n'étaient point encere arrivés. L'ardeur des canon. niers y a suppléé. Ils ont porté les munitions et trainé les pièces à la bricole.

[ocr errors]

Le lieutenant Vernier, qui depuis le 15 juin était attaché à la division Berthezène, a marché constamment avec ses obusiers de vingt-quatre sur la ligue et même en avant des tirailleurs.

« M. le lieutenant général Berthezène cite avec éloge MM. les colonels d'infanterie Feuchères, Horric et Mounier, MM. le colonel d'état-major marquis de Brossard, Tremeaux, chef de bataillon au 37 de ligne; Auguis, chirurgienmajor, et de La Fare, capitaine dans le même régiment; Bué et Drogue, officiers du 20 de ligue; Serviez, sous-lieutenant au 14 de ligne.

[ocr errors]

Hans, soldat du 2o léger, Rousselin, voltigeur du 37e de ligue, refusèreut, quoique blessés, de quitter le champ de bataille.

«M. le général Loverdo recommande à la bienveillance de V. Exc. M. Jacobi, colonel chef d'état-major de la 2e divi sion; M. Aupick, chef de bataillon d'état-major; MM. Perrot et Riban, capitaines au même corps; MM. les colonels d'infanterie Maguan, le Ridant et Mangin; M. Boulé, lieutenant-colonel, du 6e de ligne; MM. Blanchard, capitaine de voltigeurs dans le même régiment; Delacroix, capitaine de voltigents du 49; Levèque, lieutenant de voltigeurs du 15 de ligne; Darican, sous-lientepant du 48; du Chatellier, capitaine dans le 21e; Lavagnac, lieutenant du 29e.

« Je crois devoir signaler à V. Exc. les heureux résultats obtenus par l'admi nistration; les fours en tôle ont été établis en vingt-quatre heures et dès le 16 on a fait du pain.

M. l'intendant en chef avait pensé que dans un pays où l'on trouverait peu d'habitations, il fallait être en mesure d'établir des hôpitaux mobiles : des bangards couverts de toiles imperméables mettent à couvert les malades et les bles sés. L'air y circule facilement tous les blessés m'ont exprimé leur satisfaction sur la propreté qui y règne et sur les soins qu'ils reçoivent.

« Les nouvelles voitures à deux roues conviennent parfaitement dans le terrain qué nos convois auront à traverser. Je ne puis douner trop d'éloges au zèle des

fonctionnaires de l'intendance et à l'acti vité infatigable de leur chef.

«J'ai l'honneur d'adresser à V. Exc. le plan de la presqu'ile et des ouvrages qui la forment. Ce travail a été exécuté, sous la direction de M. le capitaine Filhou, par les ingénieurs-géographes attachés à l'armée et par quelques officiers d'étatmajor. Comte DE BOURMONT, »

A S. Exc. le président du conseil des

"

[ocr errors][merged small]

ministres.

« Au camp de Sidi-Khalef, le 25 juin 1830.

J'ai en l'honneur de vous rendre compte, dans ma dernière dépêche, dės motifs qui m'avaient empêché de porter l'armée en avant du camp de Sidi-Khalef. Notre immobilité releva les espérancrs de l'ennemi. Le 24, à la pointe du jour, les Turcs et les Arabes se présentèrent en embrassant un front très-étendu et non moins d'ordre encore que le 19. Toutes les dispositions étaient prises pour que la première attaque leur fit perdre deux lieues de terrain; elles forent exécutées avec une grande précision. La division Berthezène et la premiere brigade de la division Loverdo marcherent avec une batterie d'artillerie de campagne. Aussitôt que nos bataillons d'infanterie, disposés en colonnes, eurent paru dans la plaine qui s'étend en avant du camp, l'ennemi prit la fuite sur tous les points; les tronpes françaises traverserent cette plaine avec une grande rapidité. A six mille mètres du camp', le pays change d'aspect; les mouvemens de terrain deviennent plus prononcés, et on se trouve sur le groupe des hauteurs qu'occupent Alger et ses jardins; ou voit de nombreuses habitations. Les vignes, les haies et les arbres fruitiers, dont le sol est couvert, rappellent les contrées les plus fertiles et les mieux cultivées de l'Europe.

« On devait supposer que les Turcs se défendraient avec vigueur derrière les nombreux obstacles que leur offrait le terrain; mais, battus et découragés, ils ne s'arrêtèrent nulle part. Je crus devoir eu profiter pour traverser rapidement cet espace, et bientôt les troupes françaises atteignirent la limite qui le sépare d'un pays découvert. Elles prirent posi tion. Un ravin les séparait de l'ennemi, qui s'était enfin arrêté sur la crête des

hauteurs situées du côté opposé à celui que nous occupions. L'artillerie avait surmonté, avec sa rapidité ordinaire, toutes les difficultés du terrain. Elle se mit en batterie, et quelques obus lancés avec une grande justesse dispersèrent les groupes qui se présentaient encore. Peutêtre les Turcs craiguireut-ils alors d'etre refoulés dans la place, dont nous n'étions plus séparés que par un intervalle de quatre ou six mille mètres. Un magasin à poudre avait été établi sur la pente des hauteurs dont ils occupaient la crète. Ils le firent santer; la détonation fut violente. Des nuages d'une fumée épaisse, qui s'élevaient à plus de cent metres, et qui réfléchissaient les rayons du soleil d'Afrique, présentaient à l'armée un maguifique spectacle. Cette cxplosion ne produisit aucun accident.

« Deux escadrons de chasseurs avaient suivi le mouvement de l'infauterie, mais la fuite précipitée de l'ennemi et la nature du terrain ne leur permirent pas de charger.

[ocr errors]

L'ennemi n'avait point de canon; peut-être avait-il reconnu qu'cu ame ner, c'était nous les livrer. Le nombre des hommes mis hors de combat a été peu considérable; un seul officier a été blessé dangereusement: c'est le second des quatre fils qui m'ont suivi en Afrique. J'ai l'espoir qu'il vivra pour coati iuer de servir avec dévouement le Roi et la patrie.

On a pris, le jour du combat, plus de quatre cents bœufs : ainsi, les appro visionnemens en viande sont assurés à l'armée pour huit on dix jours.

[ocr errors]

Pendant que l'armée combattait, les vents d'ouest, qui retenaient au large le convoi parti le 18 de la baie de l'alina, avait cessé de souffler; une brise d'est le poussait vers le mouillage, qu'il attei guit pendant la nuit dernière,

[ocr errors]

Aujourd'hui, le débarquement commencé; il s'exécute sans obstacle. Depuis le 14, la communication a été constamment libre entre l'armée de terre et l'armée de mer, elle n'a pas même été interrompne le jour du violeut orage dont j'ai rendu compte à V. Exc.

«

Aujourd'hui, les tirailleries ont cou tinué. Les Turcs se sont présentés en grand nombre; les Arabes etaient beau coup plus disséminés que les jours prési cédens leur objet paraît être mainte nant moins de combattre que d'attaquer des hommes isolés et de piller des équi• pages.

«Les dispositions sont prises pour attaquer l'ennemi demain, à la pointe du jour. Comte DE BOURMONT. »

LETTRE adressée à S. Exc. le ministre de la marine et des colonies, par M. l'amiral Duperré.

«Vaisseau la Provence, baie de SidiFerruch, le 23 juin 1830.

Monseigneur,

Depuis ma lettre du 19 de ce mois, dans laquelle j'ai eu l'honneur de vous rendre compte du succès remporté par l'armée expeditionnaire sur l'ennemi, nos troupes occupent les positions dont on s'est emparé à deux petites lienes de la presqu'ile, et à moitié à peu près du chemin de Torre-Chica à Alger. Elle n'attend, pour se porter en avant, que des secours en chevaux et subsistances qui doivent lui arriver par les deux dernières divisions du convoi. Elles sont parties le 18, et sont aujourd'hui à toute vue. Mais, depuis huit jours, les vents d'ouest règnent à contre-saison, et des courans violens les empêchent d'approcher. La division du contre-amiral de Rosamel, de concert avec la division du blocus du port d'Alger, forme, à quelques lieues au large, une ligne de croiseurs qui protége les transports, les empêche de s'affaler sur la côte et facilite leur arrivage.

« Je fais évacuer aujourd'hui sur l'hôpital de Mahon, par quatre corvettes de charge, les malades et les blessés de l'armée, au nombre de 358. L'armée navale n'en a pas. Nos marius out cependant un service bien pemble dans le déchargement et la mise à terre de tout le matériel de l'armée, mais ils le remplissent avec un grand zèle. Il n'y a pas jusqu'aux équipages des bateaux de flottille, dont je n'aie également à me louer. Le retard de l'arrivée de notre dernier convoi me contrarie; mais son déchargement sera pressé avec activité.

Le temps continue à être assez beau dans la baie, mais la houle est très-forte. Le vent au large a été très frais de l'onest, et la mer très grosse. Nous ne nous en sommes pas ressentis. Fort heureusement le bateau à vapeur le Sphinx, expédié pour la France, le 24, avec nos premières nouvelles, est en vue.

[ocr errors][merged small]

Extrait d'une dépêche adressée à S. Exc. le ministre de la marine et des colonies par M. l'amiral baron Duperré.

[ocr errors]

«Vaisseau la Provence, baie de Sidi-Ferruch, le 28 juin 1830. Monseigneur,

« J'ai eu l'honneur de vous rendre compte que l'armée navale, dans le coup de vent du 16, avait fait quelques avaries dans ses ancres et ses amarres. Un nouveau coup de vent l'a assaillie le 26, et les pertes et les avaries ont été plus considérables. Plusieurs vaisseaux ont chassé, out cassé leurs câbles, chaînes et cigales d'ancres, qui n'étaient pas d'une dimension assez forte. La sûreté de l'armée navale aurait pu être compromise; les coups de vent se renouvellent fré quemment, bien que nous soyons dans la belle saison; la mer devient aussitôt monstrueuse. Je reconnais bien aujourd'hui que la baie n'est pas tenable. Cependant, sans la présence d'une partie de la flotte, point de débarquement, et par conséquent point de vivres pour l'armée: de terre. La position est des plus diffi ciles. Je demande à Toulon des rempla

cemeus en ancres et amarres.

L'armée est aux prises avec l'eunemi. Je pense que peut-être demain l'en nemi sera attaqué dans ses positions, garnies d'artillerie, en avant du château de l'Empereur; cette attaque doit être suivie de l'investissement du fort. Ces positions sont défendues par les troupes de la garnison turque d'Alger. Le général en chef ne m'a point encore adressé ses paquets; je les expédierai aussitôt qu'ils me seront arrivés; mais je ne puis me dispenser d'expédier un bâtiment de suite, pour avoir les remplacemens d'amarres et d'ancres, qui sont de la plus grande urgence.

« Je fournis trois équipages temporaires, composés chacun de huit compagnies, pour la garnison du camp retranché. La mariue, fait des sacrifices inouis et audessus de ses forces, puisque la plupart des bâtimens armés en flûte fournissent pour garuison et corvées plus de la moité de leurs marins. J'ai désigué le commandant Hugon pour prendre le commandement des équipages formaut garuison, et le général en chef lui a donné celui du camp retranché; cet officier se trouve par conséquent détaché du commandement du convoi et de la flotti le. J'ai chargé M. le capitaine de vaisseau Cuvillier, le plus ancien de l'armée,

Ann. histor, pour 1830. Appendice,.

2

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

« L'attaque qui avait été projetée pour le 26 n'a point eu lieu; elle anrait conduit l'armée sur le plateau qui domine le fort de l'Empereur. Ayant été informé que nous trouverions quelques batteries sur ce plateau et sur d'autres points extérieurs, je préferai attendre que plusieurs pièces de gros calibre, et une partie du matériel d'artillerie et dn génie fussent rassemblées à une petite distance en arrière de la première ligne. Ce retard a été mis à profit: des travaux, dirigés par le général Valazé, ont rendu en avant de Sidi-Khalef, la route facilement praticable pour les voitures; plusieurs redontes, destinées a soutenir la marche de uos couvois, ont été coustruites et armées avec les pièces prises à l'ennemi; le dé barquement des chevaux de l'artillerie de siége et de l'administration a permis de rapprocher d'Alger des projectiles et des approvisionnemens de toute espèce. Aiusi, lorsque l'attaque aura refoulé l'ennemi dans la place. l'armée sera en mesure d'emporter les batteries de l'ennemi, de fortifier son camp, de commencer et même de poursuivre avec vigneur le siége du château de l'Empereur. Les troupes qui se trouvent en présence de notre première ligne apparticuuent presque exch sivement à la milice turque. Le tiraillement continuel qui a eu lieu depuis l'affaire du 24 a mis hors de combat 6 à 700 hommes. Faites par la monsqueterie et par des coups tirés de loin, les blessures sont en général peu dangereuses. Depnis hier sentement, quelques hommes" ont été attein's par le feu de deux pièces de 24, que l'ennemi a conduites sur sa position: M. le chef de bataillon Bornes, officier très-distingué, a eu un bras em porté. Voulant faire cesser cet état de

choses, j'ai donné des ordres pour que l'attaque se fit demain a la pointe du jour. Voici comment les troupes seront disposées lorsque nous marcherons à l'ennemi :

« La droite sera formée de la division Berthezène, la gauche de la division d'Escars; une brigade de 1 division Loverdo sera placee en deuxième ligue; les deux autres brigades de la division Loverdo serout échelonnées sur notre ligne de communication, à l'exception d'un bataillon, qui va former, avec 1,400 marins, la garnison de la pres qu'ile. J'ai confié a M. de Léridaut, colo nel du 48 de ligue, le commandement de ce point important.

"

Les Bédouius, pendant plusieurs jours, s'étaient montrés en assez grand nombre sur la droite de notre ligue de communications. Depuis hier ils n'avaient point paru ; ou les a revus aujourd'hui.

goo hommes valides avaient été ras semblés dans le dépôt établi à Toulon pour l'armée; je comptais sur lear prompte arrivée ce renfort aurait réparé en grande partie les pertes que nons avons éprouvées. Ayaut été informé que vous aviez donné des ordres pour que tous les hommes qui se trouvaient an dépôt fussent dirigés vers les troisièmes bataillons, j'ai cru devoir prescrire à M. le lieutenant général commandant la division de réserve, de faire partir nue brigade de cette division. M. l'amiral Duperré doit mettre a sa disposition les moyens nécessaires d'embarquement.

« Comte DE BOURMONT."

DÉPÊCHE du comte de Bourmont à S. Ext. M. le président du conseil des ministres. « Au camp devant Alger, 1o jaillet 1830.

« Prince,

« Le projet d'attaquer l'ennemi ea avant d'Alger fut exécuté le 29, à la pointe du jour; mais les dispositious qui avaient été prises d'abord recurent quel ques modifications dans les trois divi sions de l'armée. L'ardeur et le dévonement sont les mêmes, je pensais que Thonurur de combattre devait être ré parti également. L'attaque de la droite fut confiée à la 2e et a la 3o brigade de la division Berthezène; celle du centre à la re et à la 3e brigade de la division Loverdo; le duc d'Escars reçut l'ordre

d'attaquer par la ganche avec les deux premières brigades de sa division, et de svivre à peu près la ligne de partage des ravins qui verseut à l'est et à l'onest d'Alger. C'est de ce côté que l'ennemi avait rénni le plus de forces. Les brigades Berthier et Hurel mirent dans l'attaque autant de vigueur qu elles avaient montré de constance et de sang-froid daus la position défensive qu'elles avaient occupée les jours précédens.

«Eufoucé par elles, l'ennemi n'attendit pas le choc sur les autres points, et de toutes parts il prit la fuite. La division Berthezèue changea de direction, et alla occuper la crête des collines qui s'élèvent entre la mer et le point d'attaque de la divisiou d'Escars. Ces collines dominent tout le pays environnant. Le général Loverdo marcha vers le château de l'Empereur, et profita de la forme du terrain pour établir deux bataillons à moins de 400 mètres de cette forteresse, et sur un des versaus du plateau qui la commande. Le duc d'Escars se rapprocha aussi du château de l'Empereur, pour que les deux brigades fussent à portée de congourir, dès la nuit suivante, à l'onverture de la tranchée, quoique la hauteur du point le plus élevé des collines qui entourent Alger n'excède pas de 200 metres; les accidens de terrain sout fortement prononcés La profondeur des ravios, l'extrêine rapidité de leurs berges, les arbres et les haies, dont le sol est entièrement couvert, out rendu les marches des 2o et 3° divisions longues et fat gantes.

Daus l'affaire du 29, nous avons eu 40 à 50 hommes mis hors de combat. L'ennemi a laissé bravconp de morts sur le champ de bataille. On lui a pris 1 drapeau et 5 pièces de canon,

La plupart des cousuls enropéens étaient à peu de distance du champ de bataille, réuois, avec leurs familles, dans la maison du cousul des États-Unis : je donuai des ordres pour qu'ils y fussent en sûreté. Tous s'accordent à dire que, depuis le combat du 14, la milice a fait des pertes considérables, et que l'armée qui nous a attaqués le 19 comptait an moins 50,000 combattaus. Plusieurs centaines de Juifs, que le dey avait chassés d'Alger, forent trouvés épars dans les jardins : ou les laissa libres.

« Pendaut la nuit même qui suivit le combat, le général Valazé traç‹ les premiers ouvrages à 250 mètres environ du château de l'Empereur ; les soldats, mal

gré les fatignes de la journée, y travaillèrent avee ardeur. Déja plusieurs batteries sont commencées; il est vraisemblable qu'elles seront armées dans la unit du 2 an 3 juillet, et que le 3, à la pointe du jour, 26 bouches à feu de gros calibre tireront à la fois Trois heures après, le feu du fort sera éteint. La chute du fort Barbazone doit suivre de près celle du château de l'Empereur. Dès lors, toutes les batteries élevées sur la plage, a l'est de la ville, ue tarderout pas à tomber en notre pouvoir. l'out porte à croire qu'après nous en être rendus maîtres, nous pourrons rapprocher du camp de siège le point du débarquement.

« Ce camp est établi au milieu des jardins dont les ombrages étonneut ceux qui sont accoutumés à considérer l'Afrique comme un pays presque entièrement dépouillé de végétation. Chaque jardin a des puits, dont l'eau fraiche et pure suffit aux besoins de l'armée. De petits ruisseaux enfermés dans des conduits serviront aussi à abreuver les hommes et les chevaux.

« La température est élevée pendant huit heures de la journée; le soir, l'air est frais et même humide. Quelques soldats sout atteints de la dysseuterie, mais cette maladie ne p ésente point de caractère grave.

« Je prie V. Exc. d'appeler les houtés du Roi sur M. d'Albeuas, lieutenantcolonel du 30o régiment d'infanterie de ligne, et sur M. Chambaud, chef de hataillon du génie. Le premier avait en, le 27, le bras gauche fortement contus par un boulet ; il refusa de s'eloigner de son vorps; le 29, il reçut nue nouvelle blessure. M. Chainband a été atteint par un biseaïeu, quelques heures après l'ou. verture de la tranchée. C'est un officier d'une grande distinction.

« J'ai l'honneur, etc.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]
« PreviousContinue »