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une épitre traduite en français par le marquis de Breval, son frère.

M. Dusaussey, docteur en théologie et curé de Saint-Gilles de Paris, adressa au Chapitre une lettre en latin pour lui demander des mémoires sur les antiquités et singularités de l'église de Rouen, afin de les employer dans son histoire de l'église gallicane. Deux chanoines furent priés de faire des recherches, de rédiger ces mémoires, et de les communiquer à la Compagnie.

Le 18 avril 1625, l'archevêque ordonna une procession générale pour la canonisation de Sainte-Thérèse, fondatrice des Carmélites, et pour l'heureux succès des armes du roi qui venait de soumettre l'ile de Rhé, après la défaite du prince de Soubise.

Le prédicateur de l'Avent fut, cette année, le père Coton, jésuite célèbre, ancien confesseur de Henri IV et de Louis XIII. Après avoir contribué au rappel de sa Compagnie, il avait quitté la cour pour reprendre ses anciennes fonctions de prédi cateur. La foule se pressa dans la cathédrale pendant le temps qu'il y porta la parole.

On lança des censures ecclésiastiques, par suite d'une sentence prononcée par le lieutenant crimi nel de Neufchâtel, contre certains individus qui contrevenant aux édits du roi, étaient venus déguisés sur les terres de Londinières, à cheval, ar

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1625.

més d'épées et de pistolets, tous portant de fausses barbes, et la figure couverte de farine ou d'un crêpe noir, pour assassiner le sieur Boullenger, greffier des eaux et forêts. Ne l'ayant pas trouvé chez lui, ils avaient frappé et blessé grièvement ses gens qui faisaient la collecte des dîmes, coupé le cou de ses chevaux avec leurs épées, brisé ses harnais, et délié les gerbes de blé qui avaient été mangées par les bestiaux, ce qui occasionnait une perte de plus de 400 liv. au sieur Boullenger.

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On permit à M. du Bourgtheroulde, président de la cour, prince de la confrérie de Sainte-Cécile, de faire tenir, sous le chapitre, le puys de cette corporation, comme les années précédentes.

MM. Deudemare et Prevost présentent des mémoires sur les antiquités de l'église et sur plusieurs miracles faits par les archevêques anciens, pour les adresser à M. Dusaussey.

On apprit alors que M. de Vaignon faisait construire un colombier à Roumare, sur une terre relevant du sieur de Saint-Jean, Après avoir fait demander à M. de Vaignon en vertu dequel droit il élevait ce colombier, on lui intenta une action pour qu'il eût à le faire démolir.

Le Chapitre accorda une gratification à Jacques Ferrain, jouant de la Saquebutte dans la musique de la cathédrale.

Le 30 janvier 1626, les États du clergé étaient réunis dans la Capitale sous la présidence de l'archevêque François de Harley. Le Chapitre de Paris demanda à celui de Rouen son adjonction pour révoquer les pouvoirs des députés à l'assemblée générale, et empêcher qu'il ne leur fût donné plus d'argent qu'il ne leur en avait été accordé. Les motifs de cette réclamation sont exposés dans un mémoire ayant pour titre : « Opposition de Messieurs de l'église de Paris et autres bénéficiers du diocèse, aux taxes de la dépense extraordinaire de Messieurs les députés du clergé de France, contre et au préjudice des réglements faits aux États, et confirmés par le roi en l'année 1615. »

Le Chapitre de Rouen adopte les conclusions de ce mémoire, envoie à Paris sa procuration, avec une lettre dans laquelle il dit « qu'il prend part à la douleur de l'ordre ecclésiastique du royaume, frustré de l'espérance qu'il avait conçue de Messieurs les Députés, dont les lenteurs apportent de l'étonnement à ceux qui attendaient quelque chose de favorable, et craignaient que de telles longueurs ne tournassent à leur préjudice..... Qu'il espère que l'autorité du Chapitre de Paris et l'équité de ses demandes auront obtenu du Conseil du roi quelque surséance pour donner loisir à Messieurs les Prélats et Députés de rentrer en

eux-mêmes. »

1626.

Il résulte de ceci, que les évêques et les autres délégués de l'église se plaisaient à Paris, et qu'ils s'attribuaient, pour y faire peu de chose, d'énormes subventions au détriment de tout le clergé du royaume.

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Le 5 avril 1626, la foule était assemblée dans l'aître de Saint-Godard pour entendre M. Guerson, Ce prédicateur ne parut pas, On porta plainte à l'archevêque; M. Guerson répondit que son retard était causé par le curé de Saint-Godard qui avait promis de l'envoyer chercher dans sa voiture, à quoi il n'avait pas satisfait.

Le Chapitre empêcha d'élever un étage sur le bâtiment situé près de la Tour des onze cloches, précédemment converti en corps-de-garde par Messieurs de la Ville. Cette décision fut prise pour ne pas nuire à la vue de la tour.

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Le juillet, on porta plainte contre M. Sausson, sous-intendant de la fabrique, qui s'était permis de faire rétablir l'arbre de Jessé sur le grand portail de l'église, au prix de 75 liv., sans en avoir parlé au Chapitre. M. Sausson répondit qu'il n'avait rien fait sans prendre l'avis de plusieurs de ses confrères. On décida, d'après la motion du promoteur, que cet ouvrage serait continué sous la surveillance de l'intendant de la fabrique. Ce dernier fut en même temps autorisé à faire exécuter, par les meilleurs ouvriers qu'il

pourrait trouver, une grande image de NotreDame pour la placer au sommet du portail, à. faire nettoyer et peindre les fleurs de lys des piliers du haut du chœur, et à faire relever et dorer le maitre-autel..

La peste qui avait disparu depuis quelque temps: vint jeter encore une fois la désolation dans Rouen. Un enfant de choeur fut enlevé par la contagion, suivant le rapport des médecins du danger. On fit aussitôt partir ces enfants qu'on logea ainsi que leur maître dans une habitation possédant un jardin, aux environs de la ville, Ordre fut donné d'y porter des couches, des matelas, des couvertures et du linge, Comme on ne tarda pas à s'apercevoir qu'on avait besoin de ces jeunes choristes, l'archidiacre Le Pigny, docteur en médecine, prétendit qu'il n'y avait aucun péril à les faire revenir, pourvu qu'ils ne rentrassent, point dans leur ancien local et ne se servissent pas des vêtements qu'ils y avaient laissés; on leur donna une chambre dans le collége d'Albane, et l'on s'occupa de l'évent de leur maison.

Ces enfants ne furent pas plutôt rentrés en ville, que l'un d'eux fut attaqué de la maladie, pendant la messe; on l'enleva et on le transporta au lieu de santé, a recouvert d'un petit manteau et d'un chapeau pour qu'il ne fût pas vu avec son habit rouge. » Le Chapitre fit repartir tous les en

1627.

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