blable. Considérez ces sublimes docteurs d'une religion sublime. Dieu est le fond de toutes leurs pensées, de tous leurs sentiments. Plongés dans son immense lumière et dans son amour immense, leur parole ardente, et néanmoins calme, éclaire à la fois et féconde comme celle du Créateur. Tous les secrets du temps et de l'éternité leur sont connus. Ils dévoilent l'homme à l'homme, en l'élevant jusque dans le sein de l'être de qui émanent tous les ètres. Ils développent à ses yeux les lois de la nature, ses devoirs, ses destinées; ils lui expliquent ce que jamais il ne comprendrait de lui-même, sa grandeur, sa bassesse, les contradictions mystérieuses de son esprit et de son cœur, la cause de ses maux et leur remède. On a donc cru faire une chose utile, en choisissant dans les Pères une suite de morceaux qui, tout en étant la démonstration et le développement des vérités contenues dans la sainte Ecriture, formassent en même temps comme un cours abrégé de doctrine et de morale chrétienne.1 Les morceaux, traduits avec soin, donneront une légère idée du mérite propre aux ouvrages dont ils sont 1 Nous nous sommes toutefois permis d'emprunter trois ou quatre articles à l'illustre Bossuet, ainsi qu'à un autre écrivain une ou deux considérations sur les livres saints. tirés; mais on y découvrira cependant que, pour la justice et la force du raisonnement, l'élévation des pensées, la chaleur des mouvements, l'heureuse abondance des images, les Pères de l'Eglise n'ont rien à envier à leurs successeurs dans l'enseignement chrétien. O vous, que l'impiété de cet âge étonne et déconcerte, venez donc, venez raffermir votre foi, en contemplant celle de vos pères, venez écouter leurs enseignements, et recevoir de leur bouche cette sacrée tradition de vérité et de vie, hors desquelles il n'existe que des ténèbres éternelles. De la Parole de Dieu en général. La parole de Dieu est vivante et efficace et plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants; et elle entre et atteint jusqu'à la division de l'ame et de l'esprit, jusque dans les jointures et dans la moelle. НЕВ. 4. 12. Ma parole n'est-elle pas comme le feu, dit le Seigneur, et comme le marteau qui brise la pierre? JÉR. 23. 29. De même que la pluie et que la neige descendent du ciel et n'y retournent plus, mais abreuvent la terre, la pénètrent, la fécondent et lui font donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne reviendra point à moi sans effet, sans avoir opéré ce que j'ai voulu, sans avoir heureusement fait réussir ce pour quoi je l'ai envoyée. Is. 4.40. Qu'y a t-il de commun entre la paille et le froment, dit le Seigneur ? JÉR. 23. 28. Votre parole, Seigneur, est le flambeau qui guide mes pas, la lumière qui éclaire le sentier où je marche. Ps. 118.405. Nous avons dans les oracles des prophètes, sur lesquels vous faites bien d'arrêter les yeux, un flambeau qui luit comme dans un lieu obscur jusqu'à ce que le jour commence à paraître, et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs. 2. PIERRE, 1.49. |