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84.

Recherche des spiritueux et des
anesthésiques.

1o Alcool. On retrouve assez facilement l'alcool contenu dans les matières de l'estomac par la distillation, mais lorsqu'on ne peut opérer que sur une très-petite portion de substances, on ne peut obtenir un résultat appréciable par la distillation. On doit alors avoir recours à l'appareil de MM. Perrin et Duroy, qui se compose (fig. 32, d'un ballon sur une capsule, servant de bain-marie et muni d'un bouchon traversé par deux tubes de verre : le premier tube se rend à un gazomètre plein d'air; le second se rend, après avoir traversé deux petits ballons remplis de chaux vive, dans deux tubes d'essai contenant une liqueur titrée qui doit servir de réactif à l'alcool. Cette liqueur titrée est obtenue par la dissolution d'un décigramme de bicarbonate de potasse dans 30 grammes d'acide sulfurique.

Lorsqu'on place dans le grand ballon de l'alcool en solution ou du sang d'un animal ayant été intoxiqué par cette substance, le courant d'air pénétrant dans ce ballon chasse les vapeurs hydro-alcooliques. Celles-ci se dessèchent en passant sur la chaux des petits ballons et se rendent dans la liqueur du tube d'essai qui prend instantanément une couleur verte indiquant la réduction de l'acide chromique en sesquioxyde de chrome.

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2o Chloroforme. C'est dans le sang, le cerveau, les organes parenchymateux, principalement le foie et la rate, que le chimiste doit rechercher le chloroforme, en procédant de la manière suivante :

On délaye les matières de manière à obtenir une bouillie claire, et on les place dans un ballon récipient A (fig. 33). Ce ballon est mis en communication par un tube de verre t avec un tube de porcelaine BB', placé dans un fourneau à réverbère : l'appareil est terminé par un tube à boules de Liébig t', contenant une dissolution d'azotate d'argent.

On porte au rouge le tube BB', puis on chauffe le ballon A

au bain-marie. Le chloroforme se dégage avec de la vapeur

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d'eau, se décompose dans le tube de porcelaine en donnant

FIG. 32.

du chlore et de l'acide chlorhydrique qui forment du chlorure d'argent avec l'azotate d'argent du tube de Liébig. Ce chlorure est recueilli et on le reconnaît à la propriété qu'il possède d'être insoluble dans l'acide nitrique, de se dis

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soudre rapidement dans l'ammoniaque et de devenir violet à la lumière.

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3o Ether. C'est principalement dans le cerveau, le foie et le sang qu'on doit rechercher l'éther. On peut employer le procédé indiqué pour l'alcool, car cette substance réduit le bichromate de potasse, M. Rabuteau pense qu'on peut encore se servir de l'appareil employé pour la recherche du phosphore, mais au lieu de chauffer directement à la lampe le vase distillatoire B (fig. 33), dans lequel on a placé les matières, il est préférable de chauffer doucement

au bain-marie et de faire passer dans le ballon B un courant d'air qui favorise le départ de l'éther.

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FIG. 34.

V

4o Amylène.

MM. Lallemand, Perrin et Duroy, ont employé pour la recherche de l'amylène la propriété que possède cet agent de s'oxyder aux dépens de l'acide chromique qui se transforme alors en sesquioxyde de chrome.

L'appareil qu'ils ont employé est analogue à celui mis en usage pour l'alcool mais il est un peu plus simple. Il se compose (fig. 34) d'un ballon duquel partent deux tubes: l'un qui se rend à un gazomètre, l'autre à un tube d'essai contenant une dissolution de 10 centigrammes de bichromate de potasse dans 30 grammes d'acide sulfurique. L'appareil se termine par un autre tube d'essai. (Voyez la description de l'appareil pour la recherche de l'alcool.)

Il n'est pas nécessaire de faire chauffer les matières contenues dans le ballon, car l'amylène est très-volatil et

insoluble dans l'eau; le courant d'air qui se dégage du ga

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zomètre est suffisant pour enlever, même à une basse température, l'amylène contenu dans les matières organiques.

FIG. 35.

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