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de W.-T. Porter (1), et nous avons dès lors obtenu d'excellents résultats. Quant aux bulles d'air, nous les avons éliminées par des modifications dans le procédé opératoire.

Pour faire l'expérience complète, nous procédons de la façon suivante Une saignée en rapport avec l'animal dont on dispose est pratiquée par l'artère carotide. Le sang obtenu est défibriné et étendu d'un égal volume d'une solution physiologique à 9 ‰. Par la veine jugulaire, on injecte de cette même solution physiologique, on saigne de nouveau, on défibrine et on ajoute le résultat de cette saignée au premier; on peut encore répéter l'opération et saigner cette fois complètement l'animal. Nous nous sommes servi dans nos expériences de grands Chiens qui avaient déjà été utilisés par d'autres expérimentateurs et que nous saignions complètement d'après cette méthode; nous prenions alors un Chien beaucoup plus petit que nous saignions encore et duquel nous extrayions le cœur; nous avions de la sorte beaucoup de liquide à injecter.

Pour ce faire, après la mort de l'animal, le plastron sternal est enlevé, le péricarde est sectionné et l'aorte dégagée de ses adhérences; nous plaçons une ligature sur les deux troncs artériels qui partent de la crosse aortique, à savoir l'artère sous-clavière gauche et le tronc commun des carotides et de la sous-clavière droite, et une pince de Péan à la partie supérieure de l'aorte descendante, qui a

(1) W.-T. PORTER, On the cause of the heart beat. (Reprinted from the JOURNAL OF THE BOSTON SOCIETY OF MEDICAL SCIENCES, No. 10, for March 30, 1897.)

pour effet d'empêcher le sang resté dans l'aorte de pénétrer dans une canule en Y que l'on introduit un peu plus bas et de s'y coaguler. Cela fait, on sectionne toutes les adhérences et on transporte le cœur, en l'ayant blessé le moins possible, sur le bloc de plâtre de la cuve.

On fait fonctionner la trompe de Muencke; la pression exercée à la surface du liquide sanguin du grand récipient s'indique au manomètre et est suffisante lorsque le mercure atteint dans la branche libre une hauteur de 6 à 7 centimètres.

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Pour empêcher les bulles d'air de pénétrer dans le système vasculaire du muscle cardiaque, il est bon de purger de l'air qu'il contient le tube en caoutchouc partant de la tubulure inférieure ; pour cela, on desserre la vis à pression et on laisse s'écouler une certaine quantité de liquide. On réunit alors ce tube, par l'intermédiaire de la canule droite, à l'une des branches de la canule en Y munic comme sa voisine d'un bout de tube en caoutchouc, et on y laisse pénétrer le sang qui ressort par la branche libre, en entraînant l'air qui s'y trouve. On enlève la pince de Péan fixée sur l'aorte, le sang sous pression pénètre dans cette portion et y enlève l'air en sortant toujours par la branche libre.

Lorsqu'il semble qu'il n'y a plus d'air, on ferme cette branche au moyen d'une pince de Péan; le sang pénétrant alors dans l'aorte referme les valvules sigmoïdes et s'écoule par les artères coronaires. A partir de ce moment, le cœur commence à battre, et cela pendant un temps qui est en rapport avec la quantité de liquide dont on dispose.

La durée de nos expériences était généralement de quarante minutes.

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Nous avons pris sur le cœur se contractant de la sorte un grand nombre de tracés, au moyen du cardiographe à coquille de Marey et de la pince myocardiographique de Fredericq, tracés dont nous reproduisons quelques exemples.

La figure 3 représente le tracé de la contraction ventriculaire, pris au moyen du cardiographe relié à un tambour à levier inscrivant sur le cylindre enregistreur de Ludwig.

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FIG. 3.

- Tracé de la contraction ventriculaire du cœur de Chien extrait. Circulation artificielle. - Cardiographe.

Les figures 4, 5, 6 représentent des tracés pris au moyen de la pince myocardiographique reliée à un tambour à levier inscrivant sur l'enregistreur de Hering.

La partie de la pince destinée à pénétrer dans le cœur est introduite dans le ventricule gauche par une ouverture pratiquée en sectionnant l'extrémité de l'auricule et est ensuite rattachée à l'autre partie de l'instrument, de telle façon qu'entre elles le muscle cardiaque soit modérément serré.

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La figure 7 est encore un tracé pris avec la pince myocardiographique et l'enregistreur de Ludwig.

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Tracé myocardique. Ventricule gauche.

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alimenté par une circulation artificielle. - Pince myocardiographique.

Comme le montrent les figures 3, 4, 5, 6, 7 et la ligne supérieure de la figure 8, les tracés de cœur de Chien excisé à cavités exsangues, mais convenablement nourri par une circulation artificielle de sang, pénétrant dans le système des artères coronaires, ne ressemblent pas aux tracés de secousse musculaire. On y voit toujours un plateau systolique plus ou moins ondulé, plus ou moins incliné.

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FIG. 8. Ligne supérieure: tracé normal. - Ligne inférieure: tracé pris à la fin de l'expérience, après l'arrêt de la circulation. - Pince myocardiographique.

Ce point bien établi, nous avons cherché dans quelles conditions il était possible d'obtenir des graphiques simples à colline unique, semblables à ceux des figures 1

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