Mortagne passa par les femmes (1), Elisabeth de Colins, dans la famille des comtes de Montboisier. . Il y eut un grand procès pour la possession de cette terre en 1770; elle fut un moment sequestrée; les comtes de Maldeghem de Bruxelles, qui y prétendoient, s'arrangèrent (en 1774) par une transaction; le château avec ses domaines à la rive gauche de l'Escaut, et le pays entre la Scarpe et l'Escaut, lui demeura; le restant à la rive droite de l'Es-' caut, appartint au comte de Maldeghem, ce qui partageoit cette terre à peu près en deux parties égales. En 1779, le comte de Mont boisier vendit sa part au comte de la Marck, prince d'Aremberg, qui, du service de France, étant passé en 1790 à celui de l'Autriche, comme général - major, fut mis sur la liste des émigrés. Mortagne, pour sa part, fut vendu avec le château et 21 bonniers à madame Questroy, de Lille, pour paiement de fournitures à l'armée françoise; en 1802, elle revendit cette partie à Doyez, fermier du château pour 21,000 livres. Voila donc le sort final de ce donjon marécageux, dont les propriétaires ont joué pendant trois siècles un si grand rôle à Tournay et dans le Tournésis, et fait la dre guerre aux comtes de FlanSic transit gloria mundi. La France qui avoit toujours regardé Mortagne comme un point important qui couvroit Tournay du côté du Hainaut, obtint (191) à Arras, du comte de Flandre et de Hainaut, (Bauduin de Hainaut), que Mortagne releveroit à l'avenir du Roi de France. Cependant par le traité d'Arras, (1435), le Roi céda, en toute souveraineté, Mortagne à Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne et comte de Flandre et de Hainaut, et se réserva Tournay, le Tournésis et le bailliage de Saint-Amand. Par Par le traité de Senlis, (1439, le 23 mai), Mortagne fut cédé avec Saint-Amand, Tournay et le Tournésis, à la France. Par le traité de Madrid, (1526) et l'article 9 de celui de Cambray, de l'an 1529, la France céda Mortagne à la maison d'Autriche. Celui d'Aix-la-Chapelle, (1668), l'adjugea à la France, articles 3 et 4. L'article 11 du traité d'Utrecht 1713 porte que la France possé dera Saint-Amand avec dépendances, et Mortagne sans dépen dances, avec défense à elle d'établir des fortifications à la jonc tion de la Scarpe à l'Escaut. Tom. XLIV. A. La France soutenoit qu'elle devoit, en vertu du traité, jouir de Mortagne et de ses appartenances, et qu'on devoit distinguer entre dépendances, qui sont villages du bailliage, et les appartenances qui sont et forment la banlieue originelle. Il y eut la-dessus, pour cette discussion et pour autres différens, des conférences tenues à Lille en 1716, qui n'aboutirent à rien de pacifique et de définitif; le traité des limites de 1769 ne put aplanir ce différent avec clarté l'article 5 dit: que les villages situés entre la Scarpe et l'Escaut, sont pour le restant de l'écroëte de Mortagne. La maison d'Autriche étoit en |