Le Magasin théatral: choix de pièces nouvelles, jouées sur les théatres de Paris, Volume 5

Front Cover
Marchant, 1835 - French drama
 

Selected pages

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 14 - Puis les cris à l'exagération, au mélodrame , qui couvrent les applaudissements de ces quelques hommes qui , plus heureusement ou plus malheureusement organisés que les autres , sentent que les passions sont les mêmes au xve qu'au xixe siècle , et que le cœur bat d'un sang aussi chaud sous un frac de drap que sous un corselet d'acier.
Page 15 - ... entre toutes les femmes, je montrerais son cœur aimant et candide, méconnu par cette société fausse, au cœur usé et corrompu; je mettrais en opposition avec elle une de ces femmes dont toute la moralité serait l'adresse; qui ne fuirait pas le danger, parce qu'elle s'est depuis longtemps...
Page 2 - Et, lorsqu'on jetant les yeux sur la société, vous voyez chaque homme s'appuyer, pour vivre, sur une industrie quelconque, et donner pour avoir le droit de recevoir, vous êtes-vous demandé pourquoi , seul, au milieu de tous, je n'avais ni rang qui me dispensât d'un état, ni état qui me dispensât d'un rang? ADÈLE Jamais. . . . Vous me paraissiez né pour tous les rangs, appelé à remplir tous les états; je n'osais rien spécialiser à l'homme qui me paraissait capable de parvenir à tout....
Page 4 - A l'amour, oui; à l'amitié, non. . . . C'est un sentiment bâtard dont la nature n'a pas besoin, une convention de la société que le cœur a adoptée par égoïsme, où l'âme est constamment lésée par l'esprit, et que peut détruire du premier coup le regard d'une femme ou le sourire d'un prince.
Page 8 - Je suis écrasé- (il s'assied.) Oh ! comme elle m'a trompé ! je ne la croyais pas si fausse... Pauvre sot, qui te fiais à son sourire, à sa voix émue, et qui, un instant, comme un insensé, t'étais repris au bonheur, et qui avais pris un éclair pour le jour !... Pauvre sot, qui ne sais pas lire dans un sourire, qui ne sais rien deviner dans une voix, et qui, la tenant dans tes bras, ne l'as pas étouffée, afin qu'elle ne fût pas à un autre... (il se lève.) Et si elle allait arriver avant...
Page 16 - J'espérais ne revoir jamais ni ce cachet ni cette écriture. Elle s'assied et froisse la lettre entre ses mains. CLARA Adèle ! ... calme-toi. . . Tu es toute tremblante ! ... Et de qui est donc cette lettre ? ADÈLE Oh! c'est de lui!... c'est de lui!... CLARA, cherchant. De lui?... ADÈLE Voilà bien sa devise, que j'avais prise aussi pour la mienne. . . Adesso e sempre. . .
Page 2 - N'at-il pas voulu dire à la personne aimée: "Je ne suis plus là pour veiller sur toi; mais je te recommande à Dieu, qui veille sur tous !" Voilà ce que j'éprouve chaque fois que je prononce ce mot en me séparant d'un ami; voilà les mille pensées qu'il éveille en moi. Direz-vous aussi qu'il a été créé par le hasard? ANTONY Eh bien, puisqu'un mot, un seul mot éveille en vous tant de pensées différentes, . . . lorsque vous entendiez autrefois prononcer le nom d'Antony . . . mon nom...
Page 9 - Dieu, empêcher que cela ne soit, si je le veux... Pourquoi donc ne le voudrais-je pas?... est-ce un mot qui m'arrête?... Suicide !... Certes, quand Dieu a fait, des hommes, une loterie au profit de la mort, et qu'il n'a donné à chacun d'eux que la force de supporter une certaine quantité de douleurs, il a dû penser que cet homme succomberait sous le fardeau, alors que le fardeau dépasserait ses forces... Et d'où vient que les malheureux ne pourraient pas rendre malheur pour malheur?... Cela...
Page 17 - Si je le revois, s'il me parle, s'il me regarde... Oh! c'est qu'il ya dans ses yeux une fascination, dans sa voix un charme... Oh ! non, non. — Tu allais sortir, c'est moi qui sortirai. Tu le recevras, toi, Clara; tu lui diras que j'ai conservé pour lui tous les sentiments d'une amie;... que, si le colonel d'Hervey était ici, il se ferait, comme moi, un vrai plaisir de le recevoir; mais qu'en l'absence de mon mari,... pour moi, ou plutôt pour le monde, je le supplie de ne pas essayer de me revoir.......
Page 5 - Mais à vos parents il fallait un nom ... et quelle probabilité qu'ils préférassent à l'honorable baron d'Hervey le pauvre Antony! . . . C'est alors que je vous demandai quinze jours; un dernier espoir me restait. Il existe un homme chargé, je ne sais par qui, de me jeter tous les ans de quoi vivre un an; je courus le trouver, je me jetai à ses pieds, des cris à la bouche, des larmes dans les yeux; je l'adjurai par tout ce qu'il avait de plus sacré, Dieu, son âme, sa mère ... il avait une...

Bibliographic information