Page images
PDF
EPUB

ART. V 1 I.

Les plus amples facultés sont attribuées au Vice-Roi, pour l'exécution du present Décret. Donné en notre Palais impérial de SaintCloud, le deux Avril 1808.

Signé NAPOLÉON.

II. DÉCRE T.

NAPOLÉON, par la grace de Dieu et par les Constitutions de l'Etat, Empereur des Français, Roi d'Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, etc, avous décrété se qui suit.

ARTICLE

[ocr errors]
[ocr errors]

PREMIER.

,

Les Cardinaux ·Prélats Officiers et Employés quelconques auprès de la Cour de Rome, natifs du Royaume d'Italie, seront tenus, après le vingt et cinq de Mai prochain, de rentrer dans le Royaume, sous peine de confiscation, en cas de désobéissance.

ART. I I.

Le séquestre sera mis aux biens de tous ceux qui n'auraient pas obéi le cinq de Juin prochain.

ART. 14 1.

Les Ministres de notre Royaume d'Italie sont chargés, chacun, de l'exécution du pré

sent Décret, lequel sera publié et inscrit dans le Bulletin des lois.

Donné dans notre Palais de Saint-Cloud, le deux Avril 1808.

Signé NAPOLEON

A MONSEIGNEUR LE TRÉSORIER GÉNÉRAL.

Du Palais Quirinal, le 5 Avril 1808.

Les deux Cardinaux Saluzzo et Pignatelli ayant été contraints, par le commandement militaire Français, de se transporter à Naples, et de là à Modène ou à Reggio, ont fait connaître modestement à Sa Sainteté, la détresse où ils se trouvent, par le manque de moyens pour faire ce nouveau voyage, et se maintenir dans un pays étranger, sans connaisssance, et sans aucune relation.

Sa Sainteté pénétrée de la situation de ces deux Cardinaux, dont on a confisqué les re→ venus dans le Royaume de Naples, et des tribulations qu'ils souffrent avec tant de patience, voudrait leur donner un secours assez puissant, pour qu'il correspondît à la générosité de son cœur, et aux circonstances où se trouvent ces deux malheureux et vertueux Cardinaux.

Mais le Saint Père considérant l'état déplorable du trésor, a ordonné qu'il leur soit

donné au moins la soinine de mille écus pour. chacun, afin qu'ils puisssent en quelque manière suppléer aux besoins d'un pénible et douloureux pélerinage.

C'est pourquoi on adresse cette disposition souveraine à Monseigneur le Trésorier gé-, néral, afin qu'il y donne sans délai un prompt effet.

Le Cardinal JULES GABRIELLI.

A MONSIEUR LE GÉNÉRAL MIOLLIS.

Du Palais Quirinal, le 7 Avril 1808.

Un détachement Français s'est présenté, ce matin, vers les six heures, à la grande porte du Palais de Sa Sainteté. Le Suisse qui était de garde a déclaré à l'Officier du détachement, qu'il ne pouvait permettre l'entré à des gens armés, mais qu'il ne la lui refuserait pas à luimême, pourvu qu'il entrât seul. L'Officier Français a paru satisfait, et a ordonné à sa troupe de faire halte. Alors le Suisse a ouvert la petite porte, et a permis à l'Officier d'entrer. Celui-ci s'est avancé; et tout en entrant, il a fait signe à sa troupe, laquelle s'est élancée aussitôt, en tournant la baïonnette contre le Suisse.

Etant ainsi entrée par fourberie, elle s'est portée au local des gardes destiné aux milices du Capitole, dans l'intérieur du Palais, a enfoncé la porte, et s'est emparée des cara

bines dont on se sert ordinairement pour monter la garde dans une des anti-chambres de Sa Sainteté. La même violence s'est opérée au quartier des gardes nobles du Saint Père où la troupe Française a également enlevé les carabines qui servaient à monter la garde dans la plus voisine anti-chambre de l'appartement de Sa Sainteté. Un Officier Français s'est porté chez le Capitaine des Suisses, et lui a intimé à lui et à un petit nombre de ses soldats qui étaient présens, qu'à compter de ce jour, la garde Suisse dépendrait des ordres du Général Français, à quoi elle s'est refusée.

La même intimation a été faite au Commandant de la garde sédentaire, destinée aux finances; lequel s'y étant refusé, a été conduit au Château.

Cependant divers détachemens tournaient dans la ville. Ils ont arrêté et conduit au Château les gardes nobles, sans en excepter leurs Commandans.

[ocr errors]

Le Saint Père, instruit de ces énormes attentats, dans la douleur que son ame en ressent, a expressément ordonné au Cardinal Gabrielli, Pro - Secrétaire d'Etat, de s'en plaindre hautement, et de vous, dire, Monsieur, avec franchise, que chaque jour on comble de plus en plus la mesure des outrages contre sa personne sacrée, et qu'on foule aux pieds ses droits souverains. La troupe Française, non contente d'avoir signalé son entrée, en plaçant des canons contre son Palais, et de violer aussi indignement sa résidence, a voulu porter la vio

lation jusqu'à forcer la garde Suisse; entrer à main armée dans l'habitation pacifique du Souverain Pontife; s'emparer du peu d'armes destinées plutôt à la décence qu'à la défense de sa personne sacrée; arrêter ses gardesdu corps; le dépouiller enfin de toute espèce de gardes, même des gardes d'honneur.

Sa Sainteté demande, en premier lieu, qu'on fasse sortir promptement du fort tous des individus de sa garde, qui ont été emprisonnés sans raison, et contre toute espèce de droit elle déclare solennellement, qu'elle n'a opposé, ni n'opposera jamais à ces outrages, que la patience; à la dureté de pareils traitemens, que la mansuétude qui lui est enseignée par son divin Maître; et qu'étant devenue par son injuste et longue prison, un spectacle au monde, aux anges et aux hommes, elle attend avec une sainte résignation, accompagnée toujours de la fermetén inaltérable de ses principes, tout ce que la force voudra tenter contre le Chef de la Religion Catholique; étant bien assurée que les humiliations qu'elle souffre, tourneront à la gloire de cette même Religion.

Voilà, Monsieur, les sentimens précis que lé soussigné a reçu ordre de Sa Sainteté de vous manifester. En obéissant fidèlement à Sa Sainteté il vous renouvelle, en son particulier, les témoignages de sa sincère .considération.

Le Cardinal GABRIELLI.

« PreviousContinue »