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DE

L'EUROPE CONTEMPORAINE

Évolution des partis et des formes politiques

1814-1896

PAR

CH. SEIGNOBOS

Maître de conférences à la Faculté des lettres de l'Université de Paris

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B

HARVARD COLLEGE LIBRARY

DEPOSITED BY THE LIBRARY OF THE GRADUATE SCHOOL OF BUSINESS ADMINISTRATION

JUN 21 1940

PRÉFACE

Au moment de publier une histoire contemporaine de l'Europe en un seul volume, je me sens tenu à justifier une entreprise aussi évidemment téméraire.

Je ne m'arrêterai pas à démontrer l'avantage de présenter en un court tableau d'ensemble l'histoire qui peut nous aider le mieux à comprendre le monde dans lequel nous vivons. Il s'agit de décider, non si cette histoire vaudrait la peine d'être lue, mais s'il est possible de l'écrire. Je vais donc exposer franchement les difficultés de l'entreprise, les solutions ou les expédients que j'ai adoptés, et les sacrifices que je me suis résigné à faire. On verra pourquoi cette tentative téméraire m'a paru praticable à condition de me plier à des nécessités pratiques, et comment ces nécessités ont imposé le but, la méthode et le plan de cet ouvrage.

Le plus gros obstacle qui décourage d'écrire l'histoire du XIXe siècle est l'abondance écrasante des documents. La méthode historique rigoureuse exige l'étude directe des sources; or la vie d'un homme ne suffirait pas, je ne dis pas à étudier et à critiquer, - mais à lire les documents officiels même d'un seul pays de l'Europe. Il est donc matériellement impossible d'écrire une histoire contemporaine de l'Europe conforme aux principes de la critique. Aussi les historiens de profession, jugeant leur méthode inapplicable à l'étude du XIXe siècle, ont-ils préféré s'abstenir de toucher à cette période. Et ainsi le public

ignore l'histoire contemporaine parce que les savants ont trop de moyens de la savoir.

Il m'a semblé possible de relâcher la rigueur de la méthode critique et de substituer à l'étude directe des documents, seule légitime logiquement, mais évidemment impraticable, un procédé plus imparfait logiquement, mais plus pratique et suffisant pour atteindre une partie au moins de la vérité historique. Tous les faits de l'histoire politique contemporaine sont exposés dans des monographies, des histoires spéciales ou des recueils annuels, tous faits de première main; les extraits et les analyses de documents contenus dans ces travaux suffisent à représenter les faits assez sûrement pour dispenser d'ordinaire de recourir au document original. L'exactitude et l'authenticité propres aux documents contemporains permettent d'abréger beaucoup le travail de la critique. Enfin la concordance entre les travaux faits dans des pays différents sur les mêmes questions rend lecontrôle très rapide, à condition d'apporter dans le choix et l'étude de ces travaux la critique sévère qu'on appliquerait aux

sources.

La seconde difficulté pour l'historien, c'est l'impossibilité de publier ses preuves. C'est une règle très nécessaire de la méthode historique, que toute affirmation doit être accompagnée des documents qui la prouvent. Or en histoire contemporaine le nombre des documents est tel qu'on doit renoncer à la méthode régulière de citation. Mais ce sacrifice aussi est excusable. Lesfaits généraux ressortent de la lecture des documents avec une telle évidence et sont établis avec une telle certitude, qu'il suffit d'indiquer les ouvrages où la démonstration est faite. J'ai donc cru pouvoir renoncer aux notes en bas du texte et me borner à une bibliographic critique à la fin des chapitres.

Pour la bibliographie aussi j'ai dû remplacer la méthode régulière par un expédient pratique. Une bibliographie de l'histoire contemporaine, dressée suivant les règles de l'érudition, suffirait à remplir un volume; j'ai dû m'en tenir à l'indispensable. Mon principe a été d'indiquer seulement les bibliogra

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