TROP

* TROOST (CORNEILLE), peintre d'Amsterdam, né en 1697, mort en 1750, se montra également supérieur dans la peinture historique, dans celle de genre et dans le portrait. Ou regarde, comme son chef d'oeuvre, le tableau dans lequel il a représenté les principaux chirurgiens d'Amsterdam, assis autour d'une table sur laquelle est nn cadavre, tandis que le professeur, debout et le scalpel en main, fait une démonstration d'anatomie. Ses petits tableaux étaient peutêtre plus recherchés encore : ce sont des scènes familières, dont la composition spirituelle et gaie, la touche légère et facile, la couleur délicate et transparente l'ont fait surnommer le Watteau hollandais. On vante surtout un corps de garde où sont assemblés des officiers ; une dame et un jeune seigneur faisant de la musique; une composition ingénieuse tirée du Tartufe de Molière, etc. Troost eut cinq filles, dont l'une, nommée Sara, peignit le portrait avec un talent remarquable.

TROPES. (Rhétorique.) Les tropes, selon la définition de Dumarsais, sont des figures par lesquelles on fait prendre à un mot une signification qui n'est pas précisément la signification propre de ce mot. Ces figures sont appelées tropes du mot grec porn, conversin, dont la racine est nw, verto, je tourne. Elles sont ainsi nommées parce que quand on prend un mot dans le sens figuré, on le tourne, pour ainsi dire, afin de lui faire signifier ce qu'il ne signifie point dans le sens propre : voile, dans le sens propre,

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ne signifie point vaisseau; les voiles ne sont qu'une partie du vaisseau ; cependant voile se dit quelquefois pour vaisseau.

L'étude des tropes et des figures en général est indispensable à celui qui cultive les belles-lettres, sinon pour donner de l'imagination à celui qui en manquerait, et pour lui apprendre à créer des ornements que son esprit naturel ne lui suggérerait point, du moins pour lui permettre de se rendre compte de ces tours ingénieux qui font presque toute la grâce du style, et de désigner par leurs noms, ou de reconnaître quand on les nomme ces formes d'expressions qui sont si souvent l'objet de l'éloge ou du blâme des critiques.

Dans tous les traités de rhétorique, l'étude des figures et des tropes en particulier occupe une assez grande place; néanmoins cet objet a paru à quelques littérateurs assez important pour fournir la matière d'un traité spécial. Tout le monde connaît le Traité des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue, publié par Dumarsais, et qui a long-temps servi de base pour l'enseignement de cette partie de la rhétorique. Mais cet ouvrage, quelque mérite que nous nous plaisions à lui reconnaître, n'était point sans défaut. Les différents tropes y étaient exposés pêle-mêle et sans aucune subordination; beaucoup de figures étaient mises au nombre des tropes, quoique évidemment elles n'appartinssent point à cette classe; beaucoup d'exemples étaient mal

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