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s'étoit rendu maître de fa ville & de quelques autres AN. 1326. places apartenant à l'église Romaine; en forte qu'il· étoit devenu le chef des Gibellins en Tofcane. Le pape l'aïant admonefté jufqu'à deux. fois de rendre Citta di Caftello & fe défifter de la feigneurie temporelle d'Arrezo, le dépofa de l'épiscopat le douziéme d'Avril 1322. Enfuite pour diminuer fa puiffance .il érigea un nouvel évêché à Cortone ville de Tofcane & dans le diocéfe d'Arrezo par bulle du dix-neuviéme de Juin 1325. & le fecond de Janvier fuivant il mit pour premier évêque Rainier Ubertin. Cet éve ché à toujours fubfifté depuis.

y

Ughell.to. 1. p. 664. 668.

XXI. Jean des Ur

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J. Vill. ix.
C. 349.

c. 3:

Le légat Jean des Urfins arriva à Florence le trentiéme de Juin 1326. & y fut reçu prefque avec autant fins card. léd'honeur que le pape même. On lui fit préfent de mille gat en Tolflorins d'or dans une coupe. Il logea à fainte Croix chés les frères Mineurs ; & le quatriéme de Juillet il publia ses pouvoirs : c'est à dire qu'il étoit légat & pacificateur dans la Tofcane, le duché d'Urbin, la Marche d'Ancone & l'Ile de Sardagne. Peu aprés vint à Florence Charles duc de Calabre fils aîné du roi de lib. x. c. 1. Naples Robert, avec plufieurs feigneurs & des troupes pour foutenir le parti Guelfe; & le trentiéme d'Août le légat voïant que Caftrucio feigneur de Luques & Gui évêque d'Arezzo l'amufoient de paroles, publia les bulles contre eux dont il étoit chargé & qui portoient, que Caftrucio étoit excomunié comme fchifmatique, fauteur d'hérétiques & perfécuteur de l'églife: avec privation de toutes fes dignités & pernuffion à tout le monde de lui nuire à lui & aux fiens, tant en leurs biens, qu'en leurs perfones fans peché. L'évêque étoit aufli excomunié & privé de tout droit Bbb iij

Rain. 1326.

n. 4.

AN. 1326. épifcopal, fpirituel & temporel. Cette action du légat fe fit dans la place de fainte Croix en présence du duc de Calabre avec toute fa fuite & d'un grand peuple de Florentins & d'étrangers. Au mois de Décembre de la même année le pape dona l'évêché d'Arezzo à Boso Ubertin un des nobles de la même ville & des plus puiffans: mais la protection du légat & du pape ne lui fervit de rien contre Gui Tarlat qui tenoit tout le revenu de cette églife.

C. 10.

XXII.

Marlot.to.2.

p. 609.

P. 146.

En France Robert de Courtenai archevêque de Concile de Reims étant mort le troifiéme de Mars 1323. le pape Senlis fous Guillaumede réferva ce grand fiége à fa difpofition: mais le chaTrie. pitre ne laiffa pas d'élire Guillaume de Trie évêque de Baïeux frere de Mathieu de Trie maréchal de France. Dés l'année 1309. le roi Philipe le Bel avoit recomanBaluz. to. 2. dé Guillaume au pape Clement V. pour l'évêché de Canıbrai vacant par la tranflation de Philipe de Marigny à l'archevêché de Sens. Guillaume de Trie prit poffeffion de l'archevêché de Reims & fit fon entrée dans la ville au mois de Juin 1324. il tint à Senlis en 1326. un concile provincial qui fut terminé le vendredi aprés le dimanche Mifericordia, c'est-à-dire le onziéme d'Avril. A ce concile affiftérent fept évêques : Gerard de Soiffons, Albert de Roïe de Laon, Jean de Beauvais, Pierre de Latilli de Chaalons, Foucaud de Noïon, & Pierre de Senlis avec les procureurs des absens, L'évêque de Beauvais Jean de Marigny frere d'Enguerrand fut depuis archevêque de Rouen, & Foucaud de Rochechouard évêque de Noïon fut archevêque de Bourges.

to. XI. p. 1768.

En ce concile on publia sept articles de statuts,dont le premier marque la forme de tenir les conciles; le

tirant

6.2.

c. S.

7.

fecond défend aux bénéficiers de fe charger des fonc- AN. 1326tions d'autrui fous peine de perdre leurs bénéfices. Défense de violer l'immunité eccléfiaftique: foit en refufant la nouriture & les autres chofes néceffaires à ceux qui font refugiés dans les églises: foit en les en force. Enfin on recommande le maintien par de la jurisdiction eccléfiaftique contre les violences des laïques, qui prenoient & emprifonoient les porteurs de lettres ou de mandemens des cours d'églife, & déchiroient les écrits dont il étoient chargés. On renouvelle à cet égard toutes les peines prononcées dans le concile de Bourges tenu par le légat Simon de Brie en 1276. cinquante ans auparavant. En géneral l'archevêque Guillaume de Trie étoit fort zelé pour foutenir la jurisdiction eccléfiaftique dans l'état où elle fe trouvoit alors.

Sup. liv. LXXXVI.n.63.

Concile

10.1x. p. 1717.

Gall. Chr.

nova edit.

Cette même année 1326. & le dix-huitiéme de Juin XXIII. fut tenu un grand concile dans le cloître du monaf- d'Avignon. tere de S. Ruf prés d'Avignon. Trois archevêques s'y trouvérent, Gualbert d'Arles, Jaques d'Aix & Bertrand d'Embrun avec plufieurs de leurs fuffragans. Gualbert Duval qui préfida à ce concile étoit natif de Quercy & avoit été camerier du pape puis évêque de Marseille & fut enfuite transferé à Narbone. Jaques 75: de Concos d'une famille noble de Querci entra dans p. 321. l'ordre des freres Mineurs, puis fut évêque de Lodéve, Gal. Chr. to. & en 1312. archevêque d'Aix. Bertrand de Deux natif 1. p.280. du diocèse d'Uzés fut premierement prevôt de l'église d'Embrun, puis archevêque & enfuite cardinal.

Au concile d'Avignon affiftérent onze évêques, savoir : de la province d'Arles, Raimond de Vaison, Dragonet de Trois-chateaux, Oton de Carpentras,

1715. to. 1. p.

Baluz. to. 1.

P. 812.

AN. 1326.

Geoffroi de Cavaillon, Ademar de Marfeille & Pierre de Toulon. De la province d'Aix, Raimond de Sifteron, Barthelemi de Frejus, Guillaume de Gap & Raimond d'Apt. De la province d'Embrun; il n'y avoit que frere Foulques évêque de Vence, Les évêques abfens & les chapitres avoient envoïé leurs députés. L'église d'Avignon n'avoit point alors d'évêque : dés Gall. Chr. l'année 1318, le pape Jean XXII. qui en avoit été titulaire la réserva à fa disposition & la fit gouverner fucceflivement,tant au fpirituel qu'au temporel,par divers vicaires généraux, dont le troifiéme fut Gerauld de Campinule, qui affifta en cette qualité au concile d'Avignon.

P. 821.

a

On y fit un grand réglement de cinquante-neuf articles, dont la pluspart ne regardent que les biens temporels des églifes & fa jurifdiction. Les quatre premiers accordent quelques jours d'indulgence à ceux C. 1. 2. 3. 4. qui pratiqueront certaines dévotions. Aflister à la messe de la sainte Vierge le famedi : accompagner le S. facrement porté aux malades: prier pour le pape: s'incliner quand quelqu'un prononce le nom de Jefus. Ordoné de fermer à clef les fonts baptifmaux, fous peine d'amende. Les cenfures eccléfiaftiques aïant été publiées fans qu'on y ait obéi : l'évêque qui les a prononcées pourra aprés un temps convenable & par la permiffion du métropolitain requérir fes comprovinciaux de les faire publier dans leurs diocéfes.

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c. 6.

6. 7.

Quelques excomuniés en dérifion des cenfures, fupofoient que les prêtres ou les prélats qui les avoient portées contre eux, étoient coupables d'adultere, & les excomunioient à leur tour, allumant au lieu de cierges des chandelles de fuif, des bottes de paille, des

c. 8.

c. 9:

tisons ou des charbons dans des poiles. Le concile dé- AN. 1326. teste cette infolence, mais il n'y aporte autre reméde que ces cenfures fi méprisées. Il déclare que les eccléfiaftiques ne font point tenus de montrer les titres de la jurifdiction dont ils font en paifible poffeffion depuis plusieurs années. Il défend aux juges laïques de citer devant eux aucun eccléfiaftique pour action perfonelle, civile ou criminelle; & en géneral il fupofe comme une maxime conftante, que les laïques n'ont aucune puiffance fur les perfones ni fur les biens des eccléfiaftiques. Auffi défend-il aux clercs d'avoir recours àaucun feigneur, juge, ou autre laïque pour demander justice d'un autre clerc.

On défend de vendre ou fournir du poifon, & on prononce des peines contre les empoifoncurs même clercs : ce qui fait juger que ce crime n'étoit pas rare. On fe plaint de l'abus que les religieux Hofpitaliers Cifterciens & autres faifoient de leurs priviléges ; & les évêques déclarent que s'ils ne fe corrigent, ils ne feront point protégés ni maintenus dans leurs droits. On marque les cas réservés les cas réservés à l'évêque. On fe plaint de divers abus qui procédoient de la haine des laïques contre le clergé mais il ne paroît point que l'on cherchât les moïens de faire ceffer cette averfion, car l'accumulation des cenfures & des peines temporelles n'y étoit pas propre. Ordoné que les bénéficiers & les administrateurs d'hôpitaux au commencement de leur administration feront inventaire des biens, meubles & immeubles du bénéfice ou de l'hôpital; & que celui qui quitte un bénéfice y laiffera à son fucceffeur de quoi fubfifter jufqu'aux nouveaux fruits, & les meubles convenables.

Tome XIX.

:

Ccc

C. 24.

C. 10

C. 17. 18:

C. 198

C. 225

c. 36. 55.

c.52 534

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