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1873, Oct. 13. Minat Fund,

MODERNE,

OU

DICTIONNAIRE ABRÉGÉ

DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS.

P. (Grammaire, etc.) Comme à l'article de chacune des deux consonnes précédentes nous avons cru inutile de discuter s'il fallait, pour les nommer, dire emme ou me, enne ou ne, de même ici nous croyons pouvoir nous dispenser de plaider en faveur de l'une ou de l'autre manière de prononcer, et nous prierons seulement le lecteur qui serait curieux de savoir notre opinion à cet égard, de vouloir bien voir ce que nous avons dit du principe même de l'épellation en traitant de la première consonne qu'a amené l'ordre alphabétique. Celle qui nous occupe maintenant, quel que soit le nom qu'on lui donne, est la seizième de nos lettres et la douzième de nos consonnes, bien que chez les Romains, par la raison que nous avons déjà donnée à l'article de la lettre précédente, celle-ci ne fût que le quinzième caractère et la onzième articulation.

Court de Gébelin, dans son Histoire naturelle de la Parole, prétend que « Preprésentait dans l'origine la figure de la bouche ouverte et vue de profil. » Nous avons en général fort peu de confiance dans cette manière d'expliquer la forme de nos caractères, et en ce qui regarde le cas particulier dont il s'agit ici, nous trouvons que notre auteur demande à son lecteur par trop de complaisance quand il veut lui faire reconnaître la figure en question dans l'analogue que notre P a en grec, le pi (II). Mais ne nous arrêtons pas plus longtemps là-dessus.

On s'est étonné de ce que, bien que pour la valeur ce fût au pi (II) que répondit notre P, cependant pour la forme ce fût au rho (P), lettre destinée à représenter une valeur phonélique toute différente (notre R), qu'il répon dit le plus exactement. L'étonnement cesse néanmoins quand on suit les phases de la pa ENCYCL. MOD.

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T. XXIII.

P

léographie grecque sur les anciens monuments; car on voit alors que notre P ne peut dériver que du pi grec, et que sa ressemblance avec le rho est fortuite et ne tient qu'au rapprochement irréfléchi sous la main de l'artiste ou du scribe de deux formes primitivement distinctes. On voit aussi que les deux jambages du pi furent longtemps d'inégale longueur, et que pour convertir cette lettre en leur P les Latins n'eurent qu'à joindre ensemble les deux jambages à la hauteur du pied du plus court des deux, de la même manière que les Grecs les joignaient en tête, et à arrondir les angles formés par les extrémités du petit jambage et les traits transversaux. Il paraît même que les formes carrées du pi grec avaient succédé à des formes plus arrondies. De très-vieilles inscriptions permettent de le penser. Ces inscriptions permettent aussi de voir dans le beth phénicien l'origine du pi des Grecs, comme celle de leur béta (B). Le pi carré est passé sans altération de l'alphabet grec dans l'alphabet russe et dans le gothique.

Chez les grammairiens grecs le pi fait partie du tableau des muettes, dont il est la labiale forte. Pour les linguistes modernes le P est l'explosive labiale muette, qui correspond à la sonnante B. Le mécanisme de la prononciation de la première de ces lettres est donc celui que nous avons décrit en parlant de la dernière, moins toutefois les ébranlements sonores des lèvres de la glotte, qui constituent ce qu'il y a de particulier dans le B, comme ils constituent le caractère général de toutes les autres sonnantes. La distinction à faire entre une muette quelconque et la sonnante correspondante, celle par exemple entre le p et le b, échappe à quelques étrangers, et produit de leur part ce défaut de prononciation que nous

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remarquons surtout chez les Allemands, qui en parlant le français confondent perpétuellement ces deux valeurs phonétiques. Dans la prononciation de leur propre langue les habitants de la haute Allemagne mettent souvent le son du P à la place de celui du B, et c'est exactement le contraire que font les habitants de la basse Allemagne. Le son du P n'est pas non plus naturel aux Suédois, d'après le savant Ihre, qui assure que dans la langue de son pays tous les mots commençant par cette lettre sont d'origine étrangère. Dans l'écriture runique le caractère qui représente l'articulation P n'est autre que celui du B (identique avec le nôtre), dans la boucle inférieure duquel on insère un point.

Parmi les Orientaux, les Arméniens ont échangé entre elles les valeurs des deux lettres de leur alphabet qui correspondent au béla et au pi des Grecs, donnant au premier la valeur de p et au second celle de b. Parmi les idiomes sémitiques il n'y a que l'éthiopien qui ait pour le son p une lettre particulière : l'hébreu et le syriaque confondent ce son avec celui de l'f, qu'ils lui substituent le plus souvent. La lettre p manque à l'alphabet comme à l'idiome arabe. Les Turcs, les Persans et les Hindous musulmans, qui se servent des caractères arabes, mais qui emploient souvent dans leurs Jangues respectives l'articulation p, sont obligés pour représenter cette articulation de marquer d'un nouveau point diacritique le caractère qui est affecté au B dans l'écriture d'emprunt dont ils font usage. Dans l'alphabet dewanagari, ainsi que dans les autres alphabets indigènes indiens, il existe pour le p un signe propre. Un auteur a cru, mais bien à tort selon nous, voir dans le caractère pa du sanscrit l'origine du p latin.

Quoique fréquent en chinois, le son p manque en japonais; car dans aucun des divers syllabaires de cette langue on ne rencontre de sigue destiné à le représenter.

Si nous considérons chez nous la lettre P au double point de vue de l'orthographe et de la prononciation, nous observerons que c'est un de nos caractères dont le son varie le moins, quand il se fait entendre; mais que souvent aussi il ne se prononce pas, ainsi qu'on le voit par les mots baptême, loup, sept, temps. Nous observerons encore que dans le cours des transitions grammaticales cette labiale pure se change quelquefois en la dento-labiale v, par exemple pour former du nom masculin loup le nom féminin louve, et que, de la même manière, le p d'un radical latin peut devenir un v dans le dérivé français, ainsi qu'on le voit dans rave, qui a pour étymologie comme pour traduction rapa. Par un effet contraire, nous trouvons en latin un p dans pater (père) et en allemand un v

(prononcé dans vater, deux mots qui, sans dériver l'un de l'autre, découlent du moins d'une source commune. Dans quelques cas les Allemands emploient l'articulation composée pf pour écrire des mots qui trouvent en latin des analogues étymologiques écrits soit par p soit par f. C'est ainsi que le mot allemand pfund (livre, poids), répond au latin pondus, et que le mot allemand, peu usité, il est vrai, pforte (porte) répond au latin porta.

Dans l'orthographe française, comme dans l'orthographe latine, le P suivi d'une H n'est une lettre composée que sous le rapport de la forme; car il sert à représenter l'articulation simple f, pour laquelle, chez les Grecs, on n'inventa la lettre phi (Þ) qu'après s'être longtemps servi d'un groupe analogue, formé de pi et éta ((IH). Quant au psi (Y) des Grecs, au contraire, il était simple pour la forme et composé pour le fond, puisqu'il représentait sous une figure unique les deux articulations p et s.

La lettre P a, comme labiale, une affinité organique avec la labio-nasale M ; mais avec le K elle n'a de rapport que par le caractère d'articulation explosive qui leur est commun, caractère du reste qui n'établit entre elles qu'une affinité fort peu saillante, et ne trouve son application étymologique que dans un fort petit nombre de mots grecs.

Employée comme abbréviation dans les inscriptions latines, la lettre P est mise pour le prénom Publius, pour les titres proconsul, pontifex, etc., pour les épithètes pius, perpetuus, primigenia ( en parlant d'une légion ); pour les mots patronus, pedes, pondo, posuit, ponendum, post, etc., etc. Deux P s'y lisent, suivant les cas: pater patriæ, proprætore, præpositus, primipilus, etc.; les lettres P. C.: Patres Conscripti ; S. P. Q. R. : Senatus populusque romanus... Les initia les S. P. S. P., qui se voient sur les sceaux du pape, sont celles des noms des apôtres saint Pierre et saint Paul.

Sur les anciennes monnaies françaises un P indiquait celles qui avaient été frappées à Dijon.

La valeur numérale du P chez les anciens a été diverse et diversement expliquée. Il paraît que dans le principe le pi des Grecs, initiale de Téντε (cinq), a représenté ce nombre. Il a plus tard représenté 80. Le P des Latins, selon Baronius, ne valait que 7; selon Ugution, il avait la même valeur que C, c'est-à-dire celle de 100. Selon d'autres dont, on va le voir, les opinions sont fort divergentes, sans trait additionnel il valait, comme le G, 400, et surmonté d'un trait horizontal, 4,000, 40,000 ou 400,000.

LÉON VAÏSSE.

PACA. (Histoire naturelle.) Linné avait formé sous le nom générique de cavia un

groupe de mammifères de l'ordre des rongeurs comprenant des espèces ayant entre elles beaucoup d'analogie pour l'habitude du corps et pour les mœurs, mais auxquelles il est impossible de trouver d'autre caractère commun et positif que celui de leurs clavicules incomplètes aussi cette division n'a-t-elle pas dû être conservée et a-t-on formé à ses dépens plusieurs genres parfaitement distincts, dont celui des pacas peut être pris pour le type. Les genres principaux admis par G. Cuvier dans le groupe des cavia sont ceux des cabiais, cobayes ou cochons d'Inde, pacas et agoutis ; nous nous occuperons seulement ici des deux derniers, des articles spéciaux ayant été consacrés aux autres dans cette Encyclopédie.

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PACA. C'est à F. Cuvier que l'on doit la création de ce genre, auquel il applique la dénomination de celogenus (du grec xńλn, goflre; yavuç, menton), qui rappelle les espèces d'abajoues que l'on remarque chez les pacas. Le corps de ces animaux est trapu et assez épais; la tête est grosse, avec un museau large; les yeux sont assez grands, à prunelle ronde; les oreilles sont moyennes, arrondies, très-plissées; la bouche est dépourvue d'abajoues, mais la peau des joues se replie sous les arcades zygomatiques, qui sont très-saillantes, y forme une espèce de poche, ouverte au dehors et par en bas, et que nous avons déjà signalée; le système dentaire est composé de deux incisives à chaque mâchoire, et de quatre molaires de chaque côté des deux mâchoires les incisives sont très-fortes, les supérieures aplaties en devant et tronquées obliquement en biseau; les inférieures trèslégèrement comprimées latéralement, puis arrondies sur leur face inférieure; les molaires ont des racines distinctes des couronnes, d'abord tuberculeuses, devenant planes par l'usure, et offrant alors des replis d'émail plus ou moins compliqués dans leur intérieur ; les doigts sont au nombre de cinq à tous les pieds: l'interne et l'externe de ceux de derrière étant presque rudimentaires; les ongles sont coniques, épais et forts, propres à fouir ; la quene n'existe pas, et est remplacée par un simple tubercule; le pelage est formé de poils courts, roides, peu abondants. Enfin, d'autres caractères sont tirés des diverses parties de leur anatomie, principalement de leur ostéologie; mais nous ne croyons pas devoir en parler dans cet ouvrage.

Pendant très-longtemps on a cru qu'il n'existait qu'une seule espèce de paca; mais F. Cuvier a cherché à démontrer qu'on avait confondu sous le même nom deux espèces distinctes : du reste, ce point n'est pas encore bien éclairci aujourd'hui, et l'on regarde généralement les deux espèces de F. Cuvier comme de simples variétés d'un même type. Nous ne

décrirons que le PACA FAUVE, PACA de Buffon (celogenus fulvus F. Cuvier; cavia paca Linné): il a généralement une hauteur moyen. ne de trente-cinq centimètres, et sa longueur totale est d'environ cinquante centimètres : son pelage est fauve, brunâtre en dessus, avec neuf ou dix bandes blanches longitudinales, formées de taches placées en série, tantôt bien séparées, tantôt contiguës entre elles ; le ventre, la poitrine, la gorge et la face interne des membres sont d'un blanc sale; les moustaches sont très-longues, noires et blanches. Cet animal se trouve au Brésil, au Paraguay, à la Guiane et aux Antilles; mais il est surtout commun dans le premier des pays que nous venons d'indiquer.

Les pacas habitent les forêts basses et humides, et c'est particulièrement auprès des eaux qu'ils établissent leur demeure : ils se creusent des terriers à la manière des lapins, mais ces retraites sont beaucoup moins profondes, et cèdent au poids du corps quand on passe sur elles; ces cavités ont trois issues, dont l'ouverture est fermée par des feuilles ou par des rameaux. La chair des pacas étant assez recherchée, à cause de son bon goût, dans les pays habités par ces animaux, les chasseurs en ont détruit un grand nombre, et aujourd'hui ils sont devenus assez rares. Quoique de forte corpulence, le paca court avec légèreté, et il fait des sauts assez grands; toutefois ses mouvements sont brusques. Il nage et plonge très-bien. Il a une vie presque exclusivement nocturne; et, comme la plupart des animaux qui se creusent des terriers, il ne sort guère pendant le jour de sa demeure souterraine. Son cri ressemble à celui d'un jeune cochon. Sa nourriture consiste en fruits et en racines, et les plantations de canne à sucre sont parfois ravagées par lui pendant la nuit. Ces animaux sont très-propres ; on ne trouve jamais d'ordure dans leur demeure, ils vont les faire au dehors. Le paca se tient souvent assis, et se lave la tête et les monstaches avec ses deux pattes de devant, qu'il lèche et humecte de sa salive à chaque fois; il se sert aussi de ses pattes pour se gratter le corps. Cet animal est doux, et s'apprivoisc très-aisément. Son alimentation étant très-facile, puisqu'il se nourrit de presque toutes les matières végétales qu'on lui offre, et son tempérament pouvant résister facilement à l'action du froid, on aurait pu probablement l'acclimater en Europe et le mettre au nombre de nos animaux domestiques. On ne l'a pas encore tenté; mais espérons, aujourd'hui que la zoologie cherche des applications à l'agriculture, que des essais seront faits et que le paca pourra nous procurer un nouvel aliment.

Quelques débris fossiles ont été attribués à des animaux du genre des pacas; M. Lund en

signale un propre au Brésil, et A. G. Desmarest rapporte au même genre une tête fossile découverte sur les bords de la Delaware, que M. Richard Harlan a décrite sous le nom d'Osteopera platycephala.

ACOUTI. Ce genre, démembré de celui des cavias de Linné, a reçu de F. Cuvier le nom de chloromys (du grec xλwpós, vert; μūç, rat), parce que les espèces qu'on y place, de la même division que les rats, ont une coloration générale verdâtre. Les agoutis ont la taille et les habitudes de nos lapins; par leur conformation extérieure, ils se rapprochent davantage des cochons d'Inde ou cobayes (Voy. ce mot). Ces animaux ont le corps très-volumineux à la partie postérieure; leur tête est aplatie; les oreilles sont courtes, minces, arrondies, peu saillantes et presque nues; les doigts sont au nombre de quatre aux pattes de devant, dont un, quoique à l'état rudimentaire, est armé d'un ongle apparent, et il n'y en a que trois seulement aux pattes de derrière; les jambes sont allongées; la queue est très-courte ou manque complétement. Le système dentaire se compose de seize molaires, quatre de chaque côté aux deux mâchoires, creusées de sillons irréguliers, à contour arrondi, échancré au bord interne dans les supérieures, à l'externe dans les inférieures; les incisives au nombre de quatre, deux à chaque mâchoire, sont plus courbées que dans tous les autres rongeurs.

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L'Amérique méridionale, les Antilles et même le Mexique sont les patries des agoutis. On connaît plusieurs espèces de ce genre; mais nous n'en citerons que deux : 1o l'AGOUTI proprement dit (chloromys aguti F. Cuvier; cavia aguti Linné), qui est de la taille de notre lièvre, et dont le pelage est généralement d'un fauve oranger foncé de noir, avec quelques nuances verdâtres, plus sensibles à la face externe des membres, et qui se trouve dans une grande partie de l'Amérique méridionale; et 2o le LIÈVRE PAMPAS (chloromys patagonica F. Cuvier), qui dans ces derniers temps est devenu le type d'un genre particulier, celui des dolichotis: cet animal a les oreilles très-allongées; son pelage est beaucoup plus gris que celui de l'agouti ordinaire ; il est entièrement blanc sous Je ventre et sous la gorge.

Les agoutis sont très-propres; leur poil, qu'ils peignent et nettoient souvent à la manière des chats, est toujours lisse et brillant; court et ras sur les membres et beaucoup plus long à la partie dorsale et aussi à la croupe. Leur nourriture se compose de fruits, de feuilles, de racines, de noyaux de toutes sortes d'arbres, et même de viande lorsqu'ils peuvent s'en procurer. Ils savent se servir de leurs pattes comme nos écureuils pour soutenir leurs aliments et les porter à leur bouche;

mais ils le font avec moins d'habileté, à cause de l'absence des clavicules. Ils se logent dans des trous de vieux arbres qu'ils agrandissent et disposent pour s'en faire une demeure commode. A Cayenne on les rencontre souvent par troupes de vingt ou trente individus : on les chasse par tous les moyens possibles; ils courent bien, et il est difficile de les forcer en plaine ou quand ils montent les collines; mais dans les descentes rapides leur course se ralentit : la longueur de leurs jambes de derrière les exposant, comme notre lièvre, à de fréquentes culbutes. Leur chair est délicate, quoiqu'elle ait un léger goût de sauvage, et elle est très-recherchée dans un pays où il n'existe presque pas d'autre gibier. On les réduit facilement en domesticité; mais on en est bientôt dégoûté, par l'impossibilité de leur créer une prison: armés de dents tranchantes et dures, doués d'une activité infatigable, ils ont bientôt détruit toutes leurs chaînes et coupé jusqu'aux fils de fer de la cage où on les renferme. Ils sont d'un naturel colère; toutefois on est parvenu à en posséder souvent dans nos ménageries, et l'on pourrait les réduire en Europe à l'état domestique.

Buffon, Histoire naturelle générale et particulière.

A. G. Desmarest, Mammalogie.

F. Cuvier, Dictionnaire des Sciences naturelles, t. VI, 1806, et Annales du Muséum, t. X, 1807. G. Cuvier, Règne animal.

E. DESMAREST.

PACHYDERMES. (Histoire naturelle. ) G. Cuvier et Ét. Geoffroy-Saint-Hilaire, dans un travail publié en commun dans le Magasin encyclopédique, en 1795, ont donné ce nom, dérivé du grec (яaxúdɛpμoç), et qui signifie pourvu d'une peau épaisse, à un ordre d'animaux qui dans le Règne animal de Cuvier est le sixième de la classe des Mammifères. Cet ordre comprend tous les animaux ongulés non ruminants; leurs dents varient dans leur forme et leur structure; le nombre de leurs doigts varie également, il est d'un jusqu'à cinq. Ainsi, le cheval n'en a qu'un; le cochon deux à l'état parfait, et deux rudimentaires; le rhinocéros trois; le daman trois aux pieds de derrière et quatre aux pieds de devant; l'hippopotame quatre, et l'éléphant cinq. La diversité de ces caractères a fait diviser les pachydermes en plusieurs groupes ou familles : le groupe des proboscidiens comprend les éléphants vivants et perdus, c'est-à-dire fossiles, ainsi que les mastodontes, animaux que l'on ne connaît point à l'état vivant; dans celui des pachydermes ordinaires sont compris le rhinocéros, l'hippopotame, le cochon, le tapir, le daman, le phacochère, et les animaux perdus que Cuvier a nommés paléotherium et anoplotherium; enfin le groupe des so

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