Page images
PDF
EPUB

Faire voir fur mon teint la fleur de la jeuneffe,

Avec celle de la beauté ;

Joindre à l'éclat d'une couronne
Tout ce que la fortune donne
A fes plus heureux Favoris,
Non pour être un Héros infigne,
Mais feulement pour être digne
le cœur de la charmante Iris.

De partager

Sur le Rétablissement du Roi d'Angleterre en

1660.

PAR une infernale audace

CHARLES dans les jeunes ans

Vit armer contre fa race

De féditieux Titans:
Mais le Dieu de la Tamife,
Qui déteftoit l'entreprise
De ces monftres furieux,
L'a vû triompher du crime;
Et le flot qui les abîme,
L'éleve jufques aux cieux.

Sur la Création.

[ocr errors]

QUAND Dieu du noir cahos tira la Terre & l'Onde,

Les Aftres lumineux & l'Olympe vermeil ;

Pour rendre fa beauté vifible aux yeux du Monde,
Il en fit éclater l'ombre dans le Soleil.

[blocks in formation]

GILBERT.

GILBERT.

Sur la Jérufalem céleste.

Ан! que Jérusalem flatte mon espérance!
De cette Cité d'or les heureux habitans,

Sans jouir d'un bonheur fujet à l'inconstance,
Foulent aux pieds la Mort, la Fortune & le Tems!,

COTIN..

COTIN.

HARLES COTIN, Aumô-
nier du Roi, Chanoine de

Bayeux, & Abbé de Montfronchel, fut reçu à l'Académie Françoife le 3 Mai 1655.. & mourut en Janvier 1682. Les Langues Hébraïque, Grecque, & Latine, lui étoient aufli familieres que la Françoife. Nous avons de lui, entre autres ouvrages, quelques. Pieces de Profe & de Vers affez eftimées.. Il eut l'imprudence de fe commettre avec Defpréaux & Moliere, qui par des traits. d'autant plus cruels, qu'ils font plus ingénieux, ont flétri à jamais le nom de COTIN; l'un dans fes Satires, & l'autre dans les Femmes Sçavantes.

CHANSON.1

IRIS s'eft rendue à ma foi

L'Auteur étoit à peine forti de l'enfance, lorfqu'il fit ce

Qu'eût-elle fait pour la défense?

COTIN. Nous n'étions que nous trois, elle, l'Amour &

moi;

Et l'Amour fut d'intelligence.

Sur la mort du chien de Mademoifelle d'Orléans,

TITY, dont le fort glorieux

Fit jaloufie au chien des cieux,
Reçois de ta grande Princeffe,.
Pour prix de ta fidelité,

Les belles larmes que t'adreffe
Son incomparable bonté ;

Et triomphe aux Royaumes fombres.
Des illuftres défefpérez

Dont fa rigueur a fait des ombres,
Et qu'elle n'a jamais pleurez..

Sur un Portrait flatté.

CE grand Peintre dont l'art furpaffe la nature, A fait pour Silvanire un portrait fi charmant, Qu'il faut fouhaiter feulement

Qu'elle reffemble à fa peinture.

Madrigal Ceft une des plus jolies chofes que nous ayons en ce genre-là; & l'air fur lequel on l'a mis depuis, cft digne des paroles.

OD E.

Les contentemens d'Arifte,

LOIN de la Cour & de l'envie,
Je paffe doucement la vie,
Charmé du concert des oiseaux;
Et parmi les lys & les roses,
Les bois, les zéphirs & les eaux
Me tiennent lieu de toutes chofes.

Par tout je me fais ouverture;
Et mon efprit voit la structure,
Et l'ordre de cet Univers:

Je vois les Cieux, la Terre & l'Onde,
Et comme des accords divers

Font naître & font mourir le monde.

Ma nef, par les vents emportée,
Sonde les antres de Prothée,
Et le fecret des flots amers;
Je trouve des vertus cachées
Aux profonds abîmes des mers,
Que jamais homme n'a cherchées:

De ce théâtre de l'orage,. Pouffé d'un généreux courage, Je m'éleve au deffus des cieux Là j'adore la Beauté pure,

COTIN.

« PreviousContinue »