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Brückengerath », comme on le nomme, rend la cavalerie plus indépendante des pionniers.

En Bavière on a l'intention de changer l'uniforme de la cavalerie lourde. Le casque en cuir sera remplacé par la czapka des lanciers. Les tuniques conserveront la couleur bleu-clair.

Dans le domaine de la littérature, je cite en première ligne la 3e livraison des « Vierteljahrshefte für Truppenführung und Heereskunde » du Grand Etat-Major. On y trouve entre autres un travail du général v. Verdy du Vernois: « Sur les situations imprévues » (über unvorhergeshene Situationnen); puis un article Erfahrungen der Engländer im Süd-Afrikanischen Kriege auf dem Gebiete der Bekleidung und Ausrüstung, par v. Hæften; enfin un travail Einige Lehren aus dem Kriege in Deutsch Süd-west Afrikapar Schwabe. Sur la guerre russo-japonaise ont paru deux volumes d'Immanuel et de v. Kalinowski. Une nouveauté est le Handbuch für bespannte Batterien und Bespannungs abtheilungen der Fussartillerie, par Wilhelmi. A remarquer encore une publication de Scharr: « die Technik im Dienst der operativen Thätigkeit einer Kavalleriedivision. »

Un jubilė.

CHRONIQUE AUTRICHIENNE

(De notre correspondant particulier.)

Mutation: un

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nouveau commandant de place à Vienne. Exercices de marches de guerre. Le tournoi militaire d'escrime à Vienne. Les manoeuvres impériales de 1904. Exercices de remorquage de transports militaires sur le Danube et la Weichsel et prochaine acquisition de canots automobiles pour les troupes de pionniers.

Le général de cavalerie comte Uxkull-Gyllenband, commandant du 2o corps, à Vienne, a fêté le 8 juillet, en pleine vigueur physique et intellectuelle, le jubilé cinquantenaire de son entrée en service effectif. Le jubilaire est âgé de soixante-huit ans. Il n'est pas sorti de l'état-major général, mais il a fait tout son service, avec quelques courtes interruptions, dans la cavalerie. De 1869 à 1873, étant alors major, il fut adjudant de l'Empereur, et de 1875 à 1880, commandant du 14° régiment de dragons. Attaché, de 1880 à 1882, en qualité de plénipotentiaire militaire, à l'Ambassade austrohongroise de Saint-Pétersbourg, il fut ensuite promu brigadier de cavalerie, puis divisionnaire d'abord de cavalerie, puis d'infanterie et enfin commandant de corps. Il commanda d'abord le 6 corps, puis le 1er, enfin le 2e. C'est alors qu'il fut nommé général de cavalerie, le 1er mai 1895.

L'Empereur a adressé au jubilaire une lettre manuscrite, rédigée dans des termes extrêmement gracieux et lui a fait remettre les insignes də

l'Ordre pour le mérite militaire dans un étui précieux orné de la couronne impériale.

Le Ministre de la Guerre lui a présenté ses compliments personnels en lui remettant la décoration spéciale accordée aux militaires après cinquante ans d'activité de service.

Le lieutenant feldmaréchal chevalier von Engel, qui, depuis 1896, était commandant de la place de Vienne et avait été mis à la retraite, sur sa demande, avec le titre de Conseiller secret et le grade honorifique de général de cavalerie, a été remplacé, comme commandant de la garnison de Vienne, par le lieutenant feldmaréchal Freund von Arlhausen, jusqu'ici commandant d'une division de cavalerie à Stanislan. Né en 1845, Freund prit part, comme premier-lieutenant, à la campagne de 1866 et à la fameuse attaque de cavalerie de Custozza, fut de 1885 à 1888 adjudant de l'Empereur, puis de 1890 à 1897 commandant du 3° régiment de dragons. Lieutenant-feldmaréchal depuis 1900.

D'après une information que publie la Reichswehr, on constituera, après les exercices de régiment, avec des troupes puisées dans les régiments du 9e corps Josefstadt des bataillons à l'effectif de guerre, qui seront réunis pour former un régiment combiné fort d'environ 4000 hommes.

Ce régiment effectuera, de fin juillet au 9 août, de grandes marches où seront mises à l'épreuve les modifications projetées à l'équipement de l'infanterie, dont j'ai parlé dans ma chronique de juin. Ces modifications ont pour but d'alléger l'équipement du soldat, pour permettre une augmentation correspondante de sa dotation individuelle en munitions.

Le régiment en question sera suivi de toutes ses voitures de train, savoir de 2 chars-cantines, de 17 chars de vivres et d'un chariot d'outils, comme train de combat sans parler des 16 chariots de munitions de compagnies, qui ne quittent pas les colonnes de troupes, — puis de 9 voitures de bagages et de 9 chars accessoires, comme train des bagages.

La longueur des colonnes du régiment en marche est 3170 pas avec les trains, de 2350 pas sans les trains. On adjoindra, en outre, au susdit régiment, un certain nombre de boulangers fournis par les détachements de boulangers de la division. Ils devront livrer 3000 rations de pain par journée de stationnement de la troupe et la moitié par jour de marche.

Un exercice de marche analogue, mais d'une durée d'un jour seulement, a été exécuté cette année, comme les précédentes, par les troupes de la garnison de Vienne.

Le 7 juillet, à sept heures du matin, deux bataillons à l'effectif de guerre, un peloton de cavalerie et une patrouille sanitaire avec une voiture d`am

bulance quittèrent la place d'exercice de Schmelzer et y rentrèrent dans l'après-midi, en parfait état de préparation au combat, après une marche forcée de six heures sans repos. Bien que la chaleur fût très forte, il n'y eut que fort peu de malades: quelques hommes seulement atteints de malaises passagers. La troupe était en tenue de marche avec sac paqueté au complet et chaque homme portait sa munition de poche, sa ration de vivres de réserve et tous les ustensiles et outils de campagne. A cet exercice de marche prirent part le commandant de corps, les généraux non appelés ailleurs par leur service, tous les commandants de compagnie et autres cadres des deux bataillons, tous les officiers des états-majors des régiments de la garnison de Vienne ainsi que les officiers de l'état-major général attachés au commandant du 2e corps.

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Du 4 au 7 juillet a eu lieu au Casino militaire de Vienne le dixième tournoi annuel d'escrime de l'armée.

Ce tournoi réunit 137 participants et il y eut en tout 293 assauts. Ceuxci se succédèrent, pendant les quatre jours, de huit heures du matin à la tombée de la nuit, avec une interruption d'une demi-heure à midi. Le jury, chargé d'assister à tous les assauts et d'effectuer le classement des tireurs d'après leur force, avait une tâche lourde et délicate. On lui facilita la besogne en le divisant en deux groupes.

Le tournoi se termina par un grand assaut académique, qui eut lieu le 7 juillet, dans la soirée, au Casino militaire, en présence du grand-duc Léopold Salvator et d'un public élégant, où l'on remarquait beaucoup de dames, ainsi que les délégués de plusieurs Clubs d'escrime. A cet assaut prirent part les membres du jury et les participants au tournoi ayant remporté les premiers prix dans les différents groupes: officiers, amateurs, maîtres d'armes et prévôts. Le grand-duc procéda ensuite à la distribution des prix, consistant en médailles et en diplômes.

L'Armee Zeitung, à laquelle j'emprunte les quelques lignes qui précèdent, constate, avec raison, les immenses progrès accomplis par nos tireurs de salles militaires depuis une dizaine d'années. Tous les officiers qui assistèrent au dernier tournoi de Vienne y auront suivi avec un vif intérêt les belles passes d'armes dont le spectacle leur fut offert et fort admiré la tenue correcte et le jeu élégant et serré de la plupart des tireurs, témoignage du zèle des maîtres et des élèves et surtout de l'excellence de la méthode d'enseignement actuellement appliquée dans nos salles militaires. Il y a quelque dix ans encore, on pratiquait, dans nos salles d'armes, une école tout à fait illogique, caractérisée par l'inutile raideur de la garde. On effaçait complètement l'épaule gauche, en allongeant le bras droit le plus possible et on s'appliquait à manier le sabre uniquement avec le poignet. Ce n'est

qu'en 1894 qu'une réforme profonde fut introduite dans la méthode d'enseignement de l'escrime au sabre, grâce à l'initiative du maître italien Barbasetti, qui importa en Autriche l'école italienne. C'est à lui que l'on doit l'institution des tournois annuels et la réorganisation de l'Ecole des maîtres d'armes militaires de Vienne-Neustadt, où fut inauguré, en 1895, un nouveau programme d'enseignement basé sur la méthode italienne. Il publia en 1898 son ouvrage bien connu sur l'escrime au sabre et en 1900 un livre sur l'escrime au fleuret et à l'épée.

A voir comme ce fut le cas au dernier tournoi de Vienne officiers et sous-officiers défiler par douzaines sur la planche, tous beaucoup plus exercés que ne l'étaient la plupart de nos tireurs avant 1895, on a pu, cette année encore, se rendre compte des brillants résultats de la méthode d'enseignement inaugurée par le maître Barbasetti. L'escrime étant un des facteurs de l'instruction du soldat, il est superflu d'insister sur les services que rend à l'armée cette élite, chaque année grossissante, de tireurs excellents, parmi lesquels se recrutent nos maîtres d'armes militaires.

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Aux prochaines manœuvres impériales dans le Sud-Ouest de la Bohême prendront part, non seulement les 8 Prague et 14 corps Innsbruck mais encore des fractions des 9° Josefstadt et 2 corps - Vienne ainsi que 4 divisions de cavalerie, formées de troupes de cavalerie de landwehr et de chasseurs tyroliens montés.

Le prince Adolphe Windischgrætz a mis son château de Stukna à la disposition de la Direction des manœuvres et des états-majors à partir du 31 août au 7 septembre. L'Empereur y résidera aussi, avec sa suite, pendant toute la durée des manœuvres. D'après les dispositions prises jusqu'ici, l'Empereur arrivera à Stukna le 1er septembre. Il assistera aux manœuvres les 2. 3, 5 et 6 septembre - le dimanche 4 septembre sera jour de repos puis à la critique finale suivie d'un grand dîner, après lequel le souverain repartira pour Vienne avec sa suite.

Aux manœuvres prendront part aussi les grands-ducs François-Ferdinand et Ferdinand-Charles, ainsi que le grand-duc Eugène, commandant du 14* corps.

Cette année pour la première fois et dorénavant chaque année on adjoindra aux troupes de pionniers, pour leurs manœuvres d'été, deux à trois officiers faisant partie du personnel technique de la Compagnie de navigation à vapeur sur le Danube. Ces officiers seront dressés, d'une part, à la conduite des remorqueurs à vapeur, afin qu'ils sachent, en cas de guerre. conduire eux-mêmes de grands transports par eau de troupes et de maté

riel. D'autre part, comme les troupes de pionniers doivent être pourvues prochainement de canots automobiles, les dits officiers seront initiés à la construction et à la manœuvre de ces modernes embarcations de rivières. La Heeres-Zeitung dit que des vapeurs font, depuis un certain temps déjà, la remorque de grands transports de matériel sur la Weichsel et qu'aucun des modèles de canots automobiles proposés jusqu'ici pour les troupes de pionniers n'a encore été adopté.

CHRONIQUE ESPAGNOLE

(De notre correspondant particulier.)

Réformes: état-major central, nouvelles inspections, collège général militaire, organisation des corps d'armée, troupes non endivisionnées, réorganisation des corps de troupe. Réorganisation de l'Ecole supérieure de guerre. L'enseignement agricole dans l'armée. Décès du général Toral.

Cet été, nos législateurs ont dû attendre plus tard que les années précédentes pour prendre leurs vacances, le gouvernement n'ayant pas voulu décréter la clôture de la session avant que n'eussent été votées quelques lois importantes. Au nombre de celles-ci figurait l'autorisation demandée par le ministre de la guerre d'exécuter certaines réformes n'entraînan' aucune altération des crédits budgétaires.

Ce projet d'autorisation avait déjà été déposé à la Chambre, ainsi que je vous le disais dans ma dernière chronique, au mois de février passé. Il semble que nos législateurs n'ont pas dû manquer de temps pour étudier les réformes présentées. Mais à juger par les déclarations de nos députés et de nos sénateurs qui ont combattu les projets du général Linarès, ils n'étaient guère encore au courant de la nature des changements projetés dans notre organisation militaire.

Dans ces conditions, la critique manquait évidemment d'autorité; mais malheureusement, ce que chez nous l'on appelle faire de la politique, c'est parler à tort et à travers, à propos de tout et de rien, sans s'inquiéter de la valeur du temps; faire de l'obstruction au gouvernement, quel qu'il soit, uniquement pour lui rendre la vie impossible, le démolir, sans avoir cure de l'intérêt supérieur de la nation. Tels sont, en peu de mots, les traits caractéristiques de l'action de nos hommes publics, qu'ils appartiennent à la droite ou qu'ils grossissent les rangs de la gauche; aussi les affaires de l'Etat vont-elles à l'avenant...

Au cours de ces longs et stériles débats, le général Linarès a fait preuve d'une patience vraiment admirable, car il a dû écouter les plus grandes.

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