BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Correspondance de Louis Veuillot. Lettres à son frère et à divers. Un beau volume in-8°. Prix: 6 fr. Victor Palmé, 76, rue des Saints-Pères. Le 6o volume de la correspondance de M. Louis Veuillot vient de paraître. Ce volume ne le cède en rien aux précédents pour l'intérêt et la variété des lettres. M. Eugène Veuillot en résume le contenu dans un avant-propos que nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici. AVANT-PROPOS Ce sixième volume pousse la Correspondance de Louis Veuillot jusqu'à la fin de 1859, par conséquent jusqu'à la veille de la suppression de l'Univers, qui eut lieu, par décret impérial, le 29 janvier 1860. C'est une date importante, non seulement dans l'œuvre et la vie de Louis Veuillot, mais aussi dans l'histoire du parti catholique et des rapports du second Empire avec l'Église. Les lettres qui vont du mois de septembre au 26 décembre 1859 offrent, sous ce rapport, un intérêt particulier. Cependant, elles ne disent pas tout les catholiques militants devaient alors, quand ils écrivaient sur les choses du jour, songer au « cabinet noir », et parler à mots couverts. J'ai, par quelques notes, donné les éclaircissements indispensables. Le reste sera dit ailleurs. Pour ce volume comme pour les précédents, j'ai naturellement suivi l'ordre des dates, mais, naturellement aussi, j'ai dû, en raison des communications nouvelles qui m'ont été faites, revenir sur des années antérieures. Ainsi, le cinquième volume s'arrêtait à septembre 1856, et celui-ci s'ouvre par une lettre du 11 août 1838. La correspondance de 1856 est reprise à la page 72. Le lecteur trouvera dans ce nouveau volume la suite de la Correspondance de Louis Veuillot avec Mgr Parisis, Mgr de Salinis, Mgr Gerbet, Mgr Pie, Mgr Ross, Dom Guéranger, l'abbé Delon, le chanoine Pelletier, MM. G. de la Tour, A. Segrétain, A. Murcier, Blanc de Saint-Bonnet, Mme F. Testas, etc., il y verra aussi des correspondants nouveaux, entr'autres le R. P. d'Alzon, M. le comte de Guitaut, M. Henri de Maguelone. Il en retrouvera nombre d'autres qui ont paru dans les premiers volumes. Parmi les Correspondances qui commencent et dont les prochains volumes donneront la suite, je signale les lettres à Mme la comtesse de Montsaulnin, née de Maistre, à Mme la comtesse de Ségur, née Rostopchine, à Mme la comtesse d'Esprigny. Ces lettres, très différentes d'allure, bien qu'adressées à des personnes du même monde, avec lesquelles Louis Veuillot avait des relations également suivies, ajoutent beaucoup à la variété déjà si grande de la Correspondance. C'est bien toujours le même écrivain, et cependant on le voit sous un jour nouveau. J'ai déjà dit que Louis Veuillot, toujours pressé de besogne, ne prenait pas copie de sa Correspondance. Comment en aurait-il pris copie? il n'avait pas même le temps de se relire! C'est donc, soit des personnes auxquelles elles ont été adressées, soit de leurs représentants ou héritiers, que je tiens les lettres que je publie. Je le dis, ou plutôt je le répète, pour bien marquer le caractère de cette œuvre, et aussi pour remercier de nouveau les fidèles amis et les correspondants de passage qui, par leurs communications, m'aident dans un travail qui sert les lettres, l'histoire, la mémoire de mon frère et l'Église. EUGÈNE VEUILLOT. Paris, 4 août 1887. Questions religieuses et sociales de notre temps, vérités, erreurs, opinions libres, par Mgr Henri Sauvé. 1 vol. in-8° br. de 498 p. Prix: 6 francs. Le titre de cet ouvrage, dit l'auteur dans sa préface, indique ce qu'il contient. Les questions qui y sont traitées sont celles qui s'agitent surtout depuis la révolution française, et qui ont suscité, à divers reprises, l'intervention doctrinale des Souverains Pontifes, notamment celle de Pie IX et celle aussi de Léon XIII, dont l'encyclique Immortale Dei résume et confirme les enseignements apostoliques relatifs à plusieurs idées connues sous le nom d'Idées modernes. Aux questions que l'auteur pose successivement, questions souvent délicates et difficiles, il donne des solutions nettes et précises, en indiquant les vérités qu'il faut admettre, les erreurs qu'il faut rejeter, les opinions libres qu'on peut licitement suivre ou ne pas suivre. Le savant écrivain condense en un seul volume les principes, les distinctions et les explications nécessaires et suffisantes à la fois, pour qu'un lecteur intelligent arrive aisément à se former des notions exactes sur divers sujets importants, et à ne pas confondre le certain avec l'incertain ou le douteux, l'obligatoire, avec ce qui ne l'est pas. Mgr Sauvé a fait une sorte de triage dans les idées appelées modernes, en distinguant celles qui sont certainement vraies ou fausses, au point de vue de la morale et de la religion, de celles qui ont un caractère entièrement, inoffensif sous ce double rapport. Cet écrit, fruit de plusieurs années d'étude et de réflexion, a surtout le mérite d'être en parfaite communion d'idées et de doctrines avec Rome. L'auteur déclare qu'il a tenu à se conformer, non seulement aux enseignements obligatoires du Siège apostolique, mais aux sentiments qui lui ont semblé lui plaire davantage et à éviter, autant que possible, toute exagération doctrinale ou pratique, comme aussi toute diminution de la vérité et toute tendance à l'erreur. Nous ne saurions d'ailleurs mieux donner une idée exacte de l'importance des matières traitées dans cette étude, qu'en mettant sous les yeux du lecteur le sommaire des sujets développés dans ce volume. 1° De la liberté : divers sens de ce mot. pages d'histoire. Quelques 3o Du libéralisme 4o Les gouvernements modernes · 2o Du libéralisme. Diverses formes de libéralisme. catholique ou du catholicisme libéral. et les constitutions modernes. 5o Les libertés modernes en général. — 6o De la liberté de pensée ou de conscience. 7° De la liberté des .cultes. 8° De la liberté de la presse. 9o De la liberté d'enseigne 11° De la liberté civile et de la De la France ment. 10° De la liberté d'association. liberté politique. - 12o De l'égalité. — 13o De la souveraineté du peuple. — 14° De l'union de l'Église et de l'État ou de l'État chrétien. actuelle et l'Etat chrétien, française et son appréciation, par M. Emile Ollivier. A travers l'hémisphère Sud (Portugal, Sénégal, Brésil, Uruguay, République argentine, Chili, Pérou), Ernest Michel, 1 fort vol. in-8°. Palmé, 1887. Prix : 6 fr. Les récits de voyage de M. Ernest Michel sont, sous une forme attrayante, une mine précieuse d'informations économiques et un enseignement permanent des vérités sociales fondamentales. Il a grandement raison de désirer que les jeunes gens français, appartenant aux classes riches, fassent des voyages d'études sur le plan et le modèle du sien. Nous aurions plus d'hommes de capacité et nous jugerions mieux les questions de politique étrangère et de concurrence internationale. Nous avons en son temps rendu compte ici de son premier voyage autour du monde qui contenait des observations si intéressantes sur la Chine, l'Inde, le Japon et les États-Unis. Le second voyage doit avoir trois volumes et c'est le premier seulement qui est publié aujourd'hui. Il est consacré tout entier à l'Amérique du Sud, aux pays colonisés par les Portugais et les Espagnols. Ce sont ceux qui offrent en ce moment les avantages les plus considérables aux émigrants européens. Avant un demi-siècle ils joueront, au point de vue économique, un rôle aussi important que les États-Unis. Les agitations politiques ont retardé beaucoup leur développement, au moins pour les républiques d'origine espagnoles. Quoique ces pays soient catholiques, M. Ernest Michel ne dissimule pas les vices de leur constitution sociale. Il est, avant tout, observateur éclairé et écrivain impartial. C'est ce qui lui a donné une si grande autorité auprès du public instruit. Claudiot JEANNET. Le Directeur-Gérant : VICTOR PALMÉ, |