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PARIS.-E. DE SOYN ET FILS, IMPRIMEURS, 18, RUE DES FOSSÉS-SAINT-JACques.

DU

MONDE

CATHOLIQUE

RECUEIL

SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE

VINGT-SEPTIÈME ANNÉE

TOME QUATRE-VINGT-ONZIÈME

TOME XI DE LA QUATRIÈME SÉRIE

PARIS

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE LIBRAIRIE CATHOLIQUE

Victor PALMÉ, Directeur général

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40

HARVARD COLLEGE LIBRARY

TREAT FUND
Serve1925

LES ÉCOLES CHRÉTIENNES EN FRANCE

JUSQU'EN 1886

Sous ce titre Sept ans de guerre, l'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE A PARIS (1), M. Eugène Rendu, délégué de l'Enseignement primaire libre, inspecteur général honoraire de l'instruction publique, ancien député, vient de publier un volume dans lequel se trouve résumé le mouvement parisien, et peut-on dire, le progrès de l'instruction primaire libre de la capitale, sous le régime oppresseur qui, depuis quelques années, tyrannise les consciences chrétiennes.

M. Eugène Rendu trace, avec sa haute compétence, le tableau de cette persécution qui, de 1880 à 1886, viole les droits les plus sacrés, qui impose à tous les Français une rétribution scolaire et qui ne s'en sert que pour payer l'école athée et révolutionnaire, qui, partiale et sectaire, met pour ainsi dire les chrétiens hors la loi. Malgré tout, les pères de famille chrétiens, usant de la faible liberté qui leur est laissée, défendent leurs croyances, leurs bonnes mœurs et concourent, par de grands sacrifices, à sauver l'âme de leurs enfants.

A l'occasion de ce livre, nous allons jeter un coup d'œil sur le mouvement scolaire chrétien; on verra que partout en France, comme à Paris, les pères de famille se sont ligués pour résister à l'oppression.

Comme nous, M. Rendu constate que la secte juive et francmaçonnique qui gouverne en ce moment la France, n'a pas même obéi à une majorité en persécutant les Frères et les Sœurs, mais à une minorité, et qu'un pouvoir issu du suffrage universel, agit dans le domaine de l'instruction primaire, contre les vœux manifestes, contre les tendances non équivoques de la majorité. « Quand on constate, dit M. Rendu, la persistance de milliers d'enfants à frapper, sans y trouver place, aux portes des écoles libres, on mesure (1) Librairie Didier.

à la fois et l'iniquité d'une législation qui met la majorité des citoyens et des contribuables hors la loi, et la profondeur du ressentiment qui couve silencieusement dans les cœurs. »

I

Voici déjà un siècle et demi que Voltaire donnait, à son intendant littéraire Thiériot, le mot d'ordre suivant:

« Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. Mentez, mes amis, mentez (1). » La vaste conspiration de mensonges ourdie par Voltaire contre le catholicisme, contre le Christ et, du reste, contre toute idée religieuse était formée.

Thiériot n'était rien par lui-même, rien ne pouvait le tirer de l'ombre ni le sauver d'un juste oubli que sa domesticité complète, que sa servilité absolue envers le grand apôtre de l'incrédulté, aussi s'empressa-t-il de transmettre le mot d'ordre de son patron de Ferney à tous les écriveurs de Paris; il ne fut que trop obéi. Depuis 1736, depuis cent cinquante années, on croirait qu'il existe en France une école de faussaires uniquement occupés à sophistiquer, à travestir, à empoisonner de mensonges la littérature et la science. Condorcet, au dix-huitième siècle, est un de ceux qui ont exécuté le mot d'ordre de Voltaire avec le plus d'audace. Cet homme qui, selon l'expression spirituelle et exacte de Rivarol, écrivait avec de l'opium sur des feuilles de plomb, a mis des mensonges à toutes les pages de ses livres ennuyeux. Voltaire, surtout, a donné l'exemple, et il a été le modèle accompli du faussaire; il a travesti et faussé les textes bibliques, il a travesti et faussé l'histoire, il a souillé la grande héroïne de France, Jeanne d'Arc; il a fabriqué toutes sortes d'écrits frauduleux qu'il attribuait aux uns et aux autres, il inventait des renégats comme le curé Meslier, il ne se peut imaginer rien de plus malhonnête que ses procédés et que ses habitudes, révélés et mis au grand jour par sa vaste correspondance.

Les calomnies du dix-huitième siècle ne sont rien toutefois auprès de celles que le siècle actuel a imaginées. On pourrait croire, comme nous le disions plus haut, qu'il existe une école de faus

(1) Correspondance générale de Voltaire, lettre de Voltaire du 21 octobre 1736.

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