Du polythéisme romain: considéré dans ses rapports avec la philosophie grecque et la religion chrétienne, Volume 2

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Page 104 - Toute communication est rompue entre le passé, le présent et l'avenir : aucune voix ne se prolonge des races qui ne sont plus aux races vivantes, et la voix des races vivantes doit s'abîmer un jour dans le même silence éternel.
Page 129 - Il veut pouvoir compter sur sa croyance; il faut qu'il la retrouve aujourd'hui ce qu'elle était hier, et qu'elle ne lui semble pas, à chaque instant, prête à s'évanouir et à lui échapper comme un nuage. Il faut, de plus, qu'il la voie appuyée du suffrage de ceux avec lesquels il est en rapport d'intérêt, d'habitude et d'affection : destiné qu'il est à exister avec ses semblables, et à communiquer avec eux, il ne jouit de son propre sentiment que lorsqu'il le rattache au sentiment universel.
Page 130 - ... d'affection : destiné qu'il est à exister avec ses semblables et à communiquer avec eux, il ne jouit de son propre sentiment que lorsqu'il le rattache au sentiment universel. Il n'aime pas à nourrir des opinions que personne ne partage ; il aspire, pour sa pensée comme pour sa conduite, à l'approbation des autres, et la sanction du dehors est nécessaire à sa satisfaction intérieure.
Page 234 - ... dire qu'à cette époque la pitié céleste ne soit pas venue au secours du monde, qu'un éclair n'ait pas sillonné la nue pour montrer la route à notre race égarée, qu'une main divine ne l'ait pas aidée à franchir la barrière contre laquelle elle se brisait?
Page 92 - ... libre. La liberté ne peut s'établir, ne peut se conserver, que par le désintéressement, et toute morale étrangère au sentiment religieux ne saurait se fonder que sur le calcul. Pour défendre la liberté , on doit savoir immoler sa vie , et qu'y at-il de plus que la vie, pour qui ne voit au-delà que le néant ? Aussi quand le despotisme se rencontre avec l'absence du sentiment religieux, l'espèce humaine se prosterne dans la poudre, partout où la force se déploie.
Page 92 - L'époque où les idées religieuses disparaissent de l'âme des hommes est toujours voisine de la perte de la liberté ; des peuples religieux ont pu être esclaves, aucun peuple incrédule n'a pu être libre ». 155.
Page 139 - ... respectable. Au fond de l'enthousiasme apparent pour l'ancien polythéisme, il n'y avait que du calcul. A cette époque de sa décadence, on désirait y croire, parce que la misère du doute faisait regretter les jouissances d'une foi sincère, comme, à une époque antérieure, on s'était efforcé de le maintenir, parce qu'on regardait comme utile que d'autres y crussent. Mais sa faiblesse était trop dévoilée; les outrages qu'il avait subis, trop irréparables.
Page 89 - L'incrédulité n'a aucun avantage , ni pour la liberté politique, ni pour les droits de l'espèce humaine ; au contraire, elle peut frapper de mort les institutions abusives, mais plus infailliblement encore elle doit mettre obstacle à la renaissance de toutes celles qui préserveraient des abus.
Page 226 - On eût dit qu'un pas seulement lui restait à faire pour proclamer l'unité d'un Dieu, et pour ériger en religion pratique cette théorie sublime. Mais la même, civilisation qui avait rendu la durée du polythéisme impossible, avait privé l'homme de cette jeunesse de sentiment, de cette énergie intérieure, de cette puissance de conviction, de cette faculté d'enthousiasme, conditions nécessaires pour qu'une religion nouvelle s'établisse, et pour que les hésitations des philosophes, les...

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