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Ce fut après l'emprisonnement de Charles de Lorraine, celui qui avoit été exclu du trône par Hugues Capet, qu'eut lieu ce second couronnement. )

Succède à son père, le 24 octobre... 996; Marié 1.o, en 995, avec BERTHE, veuve d'Eudes, comte de Chartres et de Blois ; elle s; étoit fille de Conrand, roi de Bourgogne ; Excommunié pour ce mariage, en 998, pape Grégoire V;

par le

Marié 2.o, après avoir répudié Berthe avec CONSTANCE, seconde fille de Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, sacrée et couronnée à Orléans, en 1019;

Nous n'avons pas cru devoir faire mention d'un prétendu premier mariage du roi Robert avec Rosalie, veuve d'Arnoul II, comte de Flandre, mort en 989; parce qu'il n'en est question que dans la vie de saint Bertulfe.

Le roi meurt à Melun le 20 juillet.. 1031.

Les enfans que Robert a eus de CONSTANCE,

sont :

1o. Hugues, né en 1007, associé au trône sacré et couronné le 19 juin 1017, et mort le 17 septembre 1025.

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2. HENRI, successeur de Robert son père. 3.o Robert établi duc de Bourgogne, par le roi Henri son frère, en 1032; il épouse Hélie, fille de Dalmace, seigneur de Semur en Auxois; lequel Dalmace fut tué par Robert son gendre, à coups de couteau dans un repas. Robert, mort en 1075, est la tige des ducs de Bourgogne de la première branche royale, qui dura près de 360 ans, jusqu'en 1361, époque à laquelle ce duché fut réuni

à la couronne par le roi Jean, qui le donna à son quatrième fils Philippe le Hardi, chef de la deuxième branche de Bourgogne, qui finit en la personne de Charles le Téméraire tué devant Nancy en 1477.

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4.o Eudes mort sans alliance et sans apanage en 1055.

5.o Adélaïde, comtesse d'Auxerre, femme de Renaud I.er, comte de Nevers.

à

6. Adèle, mariée d'abord à Richard III, duc de Normandie, et en secondes noces, Baudouin V, comte de Flandre. Elle mourut en 1079 dans un monastère qu'elle avoit fondé à Messines près d'Ypres.

dans

Robert ne possédoit en propre que les duchés de France et de Bourgogne avec le comté de Paris. Il paroît que ce temps la couronne n'étoit pas dévolue de plein droit à l'aîné de la famille régnante, car Robert examina lequel des trois fils qui lui restoient après la mort de Hugues, étoit le plus capable de lui succéder. Son choix tomba sur Henri.

Robert réunit à la couronne le comté de Sens en 1017. Il est le seul roi de la troisième race dont le sceau ait été de figure ovale.

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C'est sous le règne de ce roi, en 1026, que Gui 9 religieux d'Arezzo en Italie, nommé Gui Aretin, inventa la musique à plusieurs parties. Il imagina les lignes ou portées, la game et les noms des six tons ut, mi, fa, sol, la. Mais les caractères appelés notes ne furent inventés qu'en 1330, par un parisien nommé Demœurs; et ce n'est qu'en 1684 qu'un nommé Lemaire trouva le si.

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L'université de Paris que l'on croit avoir été fondée dès le 9. siècle, se trouve si considérable dans celui-ci, qu'elle se forme en compagnie, ayant ses lois particulières, et se partageant en provinces, en nations, etc.

Le roi Robert étoit si pieux qu'il ne manquoit à aucun office divin; et ce qui ne paroît pas tout-à-fait conforme à la dignité royale, c'est qu'il chantoit au chœur, portant chape, ayant la couronne en tête et le sceptre à la main. Cependant cela prouve sa sincère dévotion. Il étoit très charitable et nourrissoit jusques à mille pauvres par jour. Le jeudi saint il leur lavoit les pieds, les servoit à genoux, couvert d'un cilice. On prétend que Dieu lui avoit accordé le don de guérir leurs maladies en les touchant. Voilà sans doute d'où vient l'usage où ont été nos rois de toucher les écrouelles et de laver les pieds aux pauvres le jeudi saint. Robert avoit de l'instruction, il a fait des hymnes, mais non pas celui du Veni sancte Spiritus, etc., qui est du Pape İnnocent III.

Robert a commencé l'église de Notre-Dame de Paris sur les ruines d'un temple consacré à Jupiter, par les bateliers de Paris, sous l'empire de Tibère. Mais cette église a été rebâtie de fond en comble sous Philippe Auguste, comme nous le verrons par la suite.

Il paroît que le mariage de Robert avec Constance fut cause de quelque altération dans les mœurs. Voici comment un vieux chroniqueur s'en explique: «Lorsque le roi Robert eut pris pour femme,en Aquitaine, la reine Constance, on vit la France et la Bourgogne inondées d'une nouvelle espèce de gens, les plus vains et les plus légers de tous les hommes. Leur façon de vivre, leurs habillemens, leur armure, les harnois de leurs chevaux étoient également bizarres. Vrais histrions dont le menton rasé, les hauts-de-chausses, les bottines ridicules et tout l'extérieur mal composé annonçoient le déréglement de leur ame. Hommes sans foi, sans loi, sans pudeur, dont les contagieux exemples corrompirent la nation française, autrefois si décente, et la précipitèrent dans toutes sortes de débauches et de méchancetés. »

Saint Romuald commença vers l'an 1009 à bâtir le monastère des Camaldules en Italie. Cet ordre est ainsi nommé, parce qu'il fut fondé dans la plaine de Camaldoli située dans l'état de Florence sur le mont Apennin. Ces religieux étoient des ermites.

Quoique le roi Robert eût cultivé les lettres, on ne peut pas dire que la langue vulgaire ait fait de grands progrès sous son règne. Voici un morceau de poésie des moines de Saint-Martial de Limoges, qui ne donnera pas de grands éclaircissemens à cet égard, parce qu'il est entremêlé de mots latins, provençaux et limosins. On le reporte à l'an 1031, la dernière du règne de Robert.

Je de hormais finir nostra razos,

Un peut soilas que trop fo aut lo fos,
Le Vendor Clert qui de sin lo respos,
Tu autem Deus, qui est pere glorios,
Nos te pregan que te remembre de nos
Kant triaras los malz d'antre los bos.

Ce langage barbare, mêlé d'idiome des provinces, sembleroit prouver que la langue romance étoit différente de celle de la Cour, et qu'elle différoit aussi dans chaque province, comme nous l'avons dit à l'article de Hugues Capet.

HENRI I. 1031

1060.

40. Roi de France, 3.e de la 3 e race et 3. de la branche capétienne.

HENRI I, fils de Robert et de Constance, né en 1005; Sacré à Reims et couronné du vivant de son père le 14 mai 1027;

Succède à son père le 21 juillet. . 1031; Fiancé à Mathilde, fille de l'empereur Conrad le Salique, très grand prince, et morte avant son mariage en 1034 ou 1044; Il en est qui prétendent qu'il fut marié avec cette princesse et qu'il en eut une fille; mais cela n'est point avéré.

Marié à Reims l'an 1051 (et non 1044),

àANNE, fille de Jaroslaw, duc de Russie, qui, à la mort de Henri, se remaria en 1062 à Raoul de Peronne, comte de Valois et de Crepi après la mort de son second mari elle alla terminer ses jours en Russie.

Mort à Vitry, dans la forêt de Bière, aujourd'hui Fontainebleau, le 29 août 1060. Les enfans qu'il eut d'ANNE, sont : 1.o PHILIPPE, son successeur. 2.o Robert, mort en 1060.

3.o Hugues, qui devint comte de Vermandois par son mariage avec Adélaïde, fille du comte Herbert. Il est la tige de la seconde branche des comtes de Vermandois.

-Henri supprima la charge de comte du palais dont il remplaça les fonctions entre quatre officiers : le chancelier, le bouteiller, le connétable et le grand pannetier. De ces quatre dignités, il en est deux qui par la suite sont devenues de la plus grande importance : ce sont celle de chancelier et celle de connétable.

Celle de chancelier, qui remonte à 720, a continué sans int rruption jusqu'à la révolution française; elle est la première fonction civile et de justice dans la monarchie. On y ajouta celle de garde des sceaux vers la fin de la seconde race. Il y a eu trente-six chanceliers jusques en 974, et cent trente-six chanceliers gardes des sceaux depuis cette époque jusqu'en 1789.

Les connétables ont subsisté depuis le règne de Henril, jusqu'à Louis XIII, qui, en 1627, supprima cette charge, parce qu'elle avoit acquis trop de pouvoir dans l'Etat et dans l'armée Après le roi, le connétable étoit le chef des armées de France.

L'ordre religieux de Valombreuse en Toscane, est fondé par Saint Jean Gualbert vers 1038. C'est un dérivé de l'ordre de Saint Benoît.

Saint Benoît est regardé comme le chef de tous les moines d'occident; il fonda son ordre en 520. Il écrivit sa règle pour le monastère qu'il avoit établi au Mont

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