Page images
PDF
EPUB

vent d'instrumens aux personnes artificieuses et méchantes pour obscurcir la vérité aux yeux des souverains, quoique si analogue à des caractères comme celui de mon respectable père.

Si ces mêmes hommes qui, par malheur, existent ici, lui laissaient connaître à fond celui de V. M. I., comme je le connais, avec quelle ardeur ne souhaiterait-il pas de serrer les nœuds qui doivent unir nos deux maisons! et quel moyen plus propre pour cet objet que celui de demander à V. M. I. l'honneur de m'allier à une princesse de son auguste famille ? C'est le vœu unanime de tous les sujets de mon père, ce sera aussi le sien, je n'en doute pas, malgré les efforts d'un petit nombre de malveillans, aussitôt qu'il aura connu les intentions de V. M. I., c'est tout ce que mon cœur désire; mais ce n'est pas le compte de ces égoïstes perfides qui l'assiégent, et ils peuvent dans un premier moment le surprendre. Tel est le motif de mes craintes.

Il n'y a que le respect de V. M. I. qui puisse déjouer leurs complots, ouvrir les yeux à mes bons, à mes bien aimés parens, les rendre heureux, et faire en même temps le bonheur de ma nation et le mien.

Le monde entier admirera de plus en plus la bonté de V. M. I., et elle aura toujours en moi un fils le plus reconnaissant et le plus dévoué.

J'implore donc, avec la plus grande confiance, la protection paternelle de votre ma jesté, afin que non-seulement elle daigne m'accorder l'honneur de m'allier à sa famille, mais qu'elle applanisse toutes les difficultés et fasse disparaître tous les obstacles qui peuvent s'opposer à cet objet de mes vœux.

Cet effort de bonté de la part de V. M. I. m'est d'autant nécessaire, que je ne puis pas de mon côté en faire le moindre, puisqu'on le ferait passer peut-être pour une insulte faite à l'autorité paternelle, et que je suis réduit à un seul moyen, à celui de me refuser comme je le ferai avec une invincible constance, à m'allier à toute personne que ce soit, sans le consentement et l'approbation positive de V. M. I., de qui j'attends uniquement le choix d'une épouse.

C'est un bonheur que j'espère de la bonté de V. M. I., en priant Dieu de conserver sa précieuse vie pendant de longues années.

Écrit et signé de ma propre main et scellé de mon sceau, à l'Escurial le 11 octobre 1807.

De V. M. I. et R., le très-affectionné serviteur et frère, FERDINAND.

Note. Cette lettre est imprimée dans le Moniteur universel de France, le 5 février 1810.

[ocr errors]

N° II.

Traité diplomatique de Fontainebleau, entre l'empereur Napoléon et le roi Charles IV, sur le royaume de Portugal, le 27 octobre 1807.

NAPOLÉON, par la grace de Dieu et par les constitutions, empereur des Français, roi d'Italie et protecteur de la confédération du Rhin, ayant vu et examiné le traité réglé et signé à Fontainebleau, le 27 octobre 1807, par le général de division Michel Duroc, grand-maréchal de notre palais, grand-cordon de la Légion d'Honneur, etc. etc., en vertu des pleins pouvoirs que nous lui avons conférés à cet effet, avec don Eugenio Izquierdo de Rivera et Lezaun, conseiller honoraire d'état et de la guerre de S. M. le roi d'Espagne, autorisé aussi par de pleins pouvoirs de son souverain, lequel traité contient ce qui

S. M. l'empereur des Français, roi d'Italie et protecteur de la confédération du Rhin, et S. M. catholique le roi d'Espagne, voulant régler d'accord les intérêts des deux états, et fixer le sort futur du Portugal d'une manière capable de concilier la politique des deux pays, ont nommé ministres plénipotentiaires, savoir: S. M. l'empereur des Français, roi d'Italie et protecteur de la confédération du Rhin, le général de division Michel Duroc, grand-maréchal de son palais, grand-cordon de la Légion d'Honneur; et S. M. catholique le roi d'Espagne, don Eugenio Izquierdo de Rivera et Lezaun, son conseiller honoraire d'état et de la guerre, qui, après avoir échangé leurs pleins pouvoirs, sont convenus des articles suivans:

ARTICLE PREMIER. La province entre Migno et Duero, la ville d'Oporto y comprise, sera donnée en toute propriété et souveraineté à S. M. le roi d'Etrurie, avec le titre de roi de la Lusitanie septentrionale.

ART. II. La province d'Alentejo et le royaume des Algarbes seront donnés en toute propriété et souveraineté au prince de la Paix, dont il suivra avec le titre de prince des Algarbes.

[ocr errors]

ART. III. Les provinces de Beira, de Tras« os-Montes et de l'Estremadure portugaise resteront en dépôt jusqu'à la paix générale, et alors on disposera d'elles selon les circonstances et conformément à ce qui sera convenu entre les deux hautes parties contractantes.

ART. IV. Le royaume de la Lusitanie septentrionale sera possédé par les descendans de S. M. le roi d'Etrurie, héréditairement et suivant les lois de succession qui sout en usage dans la famille régnante de S. M. le roi d'Espagne.

ART. V. La principauté des Algarbes sera possédée par les descendans du prince de la Paix, héréditairement et d'après les lois de succession qui sont en usage dans la famille régnante de S. M. le roi d'Espagne.

ART. VI. A défaut de descendans ou héritiers légitimes du roi de la Lusitanie septentrionale ou du prince des Algarbes, ces pays seront donnés moyennant l'investiture par S. M. C. le roi d'Espagne, pourvu qu'ils ne puissent jamais être réunis sous une seule personne, ni à la couronne d'Espagne.

ART. VII. Leroyaume de la Lusitanic septentrionale et la principauté des Algarbes reconnaîtront comme protecteur S. M. C. le

« PreviousContinue »