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d'une correction irréprochable, tous les mots portent, avec une signification précise et invariable. Les démonstrations sont aussi rigoureuses au moins, sans compter leur clarté, leur brièveté extrêmes, et leur illustration toujours facile par la présentation des premiers objets venus, dans les cas où la figure tracée en perspective sur le tableau noir serait mal comprise. Toutes les parties oiseuses ont été impitoyablement sacrifiées par l'auteur; tout ce que nous avons enseigné est substantiel et nécessaire. Nos élèves ont emmagasiné beaucoup plus d'idées qu'avec l'ancienne géométrie. Par exemple, l'achèvement du cours d'arithmétique ayant laissé libres quelques heures, ont les a consacrées aux premières leçons de géométrie descriptive; les élèves les ont parfaitement comprises. Je demande l'effet qu'elles auraient pu produire sur nos témoins des divisions A et B de notre section industrielle.

Nous ne saurions voir une dépression de l'esprit mathématique chez des élèves dont la curiosité, toujours éveillée, ne demande qu'à marcher en avant, chez ce petit B..., déjà nommé, qui à 12 ans, cherchait déjà des théorèmes de son crû et en avait effectivement trouvé un minuscule. Au sujet des rapports du nouvel enseignement avec celui du dessin, notre optimisme ne saurait s'atténuer. L'enfant comprend immédiatement le jeu de la règle et de l'équerre; la notion de perpendicularité dans l'espace, comme sur le plan, vient de très bonne heure aussi. Mais il y a mieux dès la première année, l'enseignement du dessin se trouve en parfaite harmonie avec celui de la géométrie théorique. Je rappelle que nos élèves ont parfaitement bien compris les notions très élémentaires de géométrie descriptive qui ont pu leur être données sur le point et la droite dans l'espace. L'avantage d'un pareil enseignement est inappréciable pour l'apprentissage du travail manuel, où les élèves sont tenus d'exécuter des constructions sur de simples dessins mis entre leurs mains.

Les conclusions à tirer de ce rapport sont assez claires pour que je puisse me dispenser de les résumer en articles catégoriques. Notre premier succès a été complet, dépassant nos espérances. Nous ne songeons qu'à continuer l'épreuve si heureusement commencée, à la reprendre en attendant avec de nouveaux élèves.

Nous savons que déjà le bruit de ce que nous avons osé les premiers, a ému, au près et au loin, d'autres écoles primaires supérieures, et que plusieurs, grandes ou petites, ont déjà pris leurs mesures pour nous imiter dès la rentrée prochaine. Nous en concevons une fierté qui nous semble légitime; mais n'est-ce pas une preuve presque décisive de ce qu'il y a de sérieux dans le succès que nous affirmons?

Dijon, le 4 août 1903.
MARTIN.

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NOTE DE LA RÉDACTION. Les cours similaires professés en 1903 dans les Ecoles normales d'instituteurs d'Auxerre, de Dijon, Lyon, Albertville, par MM. Billiet, Chancenotte, Chevallier, Tarrin, se sont poursuivis et achevés dans les conditions que la Revue a cu occasion de signaler pour leurs débuts (t. XII, N° 1, 1903), c'est-à-dire avec un succès semblable à celui dont M. Martin vient de rendre compte. A Lyon, en particulier, comme à Albertville déjà (Ibid ), les élèves de première année, au bout de trois mois, sur un même problème de géométrie dans l'espace donné en composition aux deux premières divisions, ont battu largement leurs camarades de deuxième année, qui avaient étudié par les méthodes traditionnelles pendant dix mois de plus (dont trois comportant deux heures de leçons par semaine au lieu d'une heure). Tous ces résultats (sauf à l'Ecole normale d'Albertville), ont été constatés en mars, avril, mai dernier par M. l'Inspecteur général Jacoulet qui, sur place, a félicité très vivement leurs auteurs. Ils ont valu à la deuxième édition des Nouveaux Eléments de Géométrie, l'honneur d'une triple souscription accordée par M. le Ministre de l'Instruction publique (Directions de l'Enseignement supérieur, de l'Enseignement secondaire, de l'Enseignement primaire).

Les élèves sortant de l'Ecole normale d'Auxerre, qui se sont présentés au brevet supérieur en juillet dernier, ont été les premiers candidats affrontant des examens publics après y avoir été préparés exclusivement

par le nouvel enseignement géométrique. Sur la manière dont ils ont subi les examens, M. A. Laurent, examinateur pour les mathématiques, s'exprime de la manière suivante, dans une lettre adressée le 7 août à M. Billiet, leur professeur :

« L'épreuve écrite portait en grande partie sur la géométrie, avec une « application algébrique de l'équation de deuxième degré. Tous les can«didats se sont engagés dans la solution exacte, que plusieurs ont très « bien exposée: la grande majorité a obtenu des notes supérieures à la « moyenne; deux seulement n'ont pas terminé et sont restés inférieurs à « la note passable, sans être cependant mauvais.

« En raison de l'intérêt que l'épreuve orale de géométrie devait présen<< ter cette année, et malgré les résultats satisfaisants de la composition « écrite, j'ai tenu à faire subir cet examen avec toute la rigueur qu'il m'a « été possible d'y apporter. C'est en géométrie de l'espace (ancien 5o livre), « que la méthode semble avoir produit son plein effet; je crois même, « qu'il y aurait là une grande ressource pour l'enseignement de la géométrie descriptive, si elle faisait partie de vos programmes.

<< Vos élèves ont tenu scrupuleusement à montrer qu'ils possèdent une << connaissance intégrale de vos méthodes en géométrie ; elles auront cer«tainement une grande influence sur ceux qui poursuivront l'étude des « mathématiques, car tous paraissent s'y être attachés. »

D'autres écoles assez nombreuses ont annoncé leur intention d'adopter le nouvel enseignement géométrique, ces projets étant arrêtés déjà chez les unes pour la rentrée prochaine, subordonnés chez les autres à des circonstances variées. Voici leurs noms Ecole normale supérieure de l'Enseignement primaire (Saint-Cloud), Ecoles normales d'Instituteurs de Nimes, Niort, Alençon, Mâcon, Mirecourt, Grenoble, Dax, Varzy, Aurillac, Ecoles primaires supérieures de Bourg-Saint-Andéol, Rennes, Orléans, Turgot (Paris), Gerardmer, Tonnerre, Chalon-sur-Saône, Lyon (rue Neyret), Charmes, Nancy, Chambéry, Ecole militaire de Les Andelys, des classes de mathématiques élémentaires à l'Ecole Saint-François de Sales (Dijon), aux Lycées Janson de Sailly (Paris), de Troves.

pendant l'année 1902-1903

M. E. BOIRAC, recteur de l'Académie :

Cours élémentaire de philosophie, 18 édition, conforme aux programmes du 31 mai 1902.

FACULTÉ DE DROIT

M. LOUIS-LUCAS, professeur :

Nombreuses annotations d'arrêts et comptes-rendus d'ouvrages français et étrangers (Pandectes françaises. Polybiblion. Revue des questions historiques).

M. DESLANDRES, professeur :

Etude sur la psychologie politique du peuple américain d'après le livre de M. Boutmy (Revue de synthèse historique).

M. TISSIER, professeur :

Collaboration à la Revue critique de législation et de jurisprudence, au Recueil Sirey et à la Recue bourguignonne de l'Université de Dijon.

M. TRUCHY, professeur :

1o La nouvelle législation des sucres (Revue de la Science et de la Législation financières).

2 Collaboration à la Revue d'Economie politique, à la Recue critique de Législation et à la Revue de Droit public.

M. Roux, professeur :

1° Collaboration à la Revue pénitentiaire.

2 Annotation d'arrêts (Recueil Sirey).

M. MOULIN, professeur :

Le sens originaire de la doctrine de Monroë et ses rapports avec le principe des nationalités (Communication au Congrès international des Sciences historiques de Rome, avril 1903).

2 La Doctrine de Monroë et la colonisation de l'Amérique du Sud (Recue bourguignonne de l'Université de Dijon, 1903).

3 Note sur la question de l'Acre (Consultation de Droit international public publiée par divers journaux brésiliens).

4 L'expansion des Etats-Unis et la doctrine de Monroë (Builetin de la Société des Amis de l'Université de Dijon, 1903).

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