Page images
PDF
EPUB

....

Actuellement, votre ouvrage est le seul suivi à l'Ecole; toutefois, la 3 Année ne connaît guère que l'ancienne édition. Pour elle, le cours a été terminé à la fin de l'année scolaire 1902-03. A la rentrée, neus avons repris, en vue de l'examen final, les chapitres plus spécialement utiles pour la résolution des problèmes d'Algèbre appliquée à la Géométrie, du genre de celui que les élèves auront à traiter... Bien qu'incomplète, cette révision a été fructueuse, et certains élèves que les études mathématiques intéressent, sont devenus vraiment bons et capables de tirer beaucoup d'eux-mêmes. Pour la 2o Année, l'année 1902-03 s'est terminée dans des conditions tout à fait satisfaisantes. En octobre, quelques leçons ont été employées à revoir le Chap. VI afin d'assurer la marche en avant et surtout la résolution des problèmes numériques; une demi-douzaine d'heures ont été consacrées aux premières notions de Descriptive, nécessaires à l'enseignement du dessin en 2° année, puis nous avons abordé le Chap. VII Premiers <«< lieux géométriques ». Il a été trouvé un peu dur, mais il a plu par l'ampleur des questions qu'il contient; à une deuxième étude il deviendra simple et apparaîtra dans toute sa réelle beauté. Les chapitres suivants ont été étudiés avec fruit; çà et là, quelques difficultés ont surgi: comparaison des aires de deux triangles, des volumes de deux tétraèdres; ces difficultés ont été aplanies par le parallélisme des deux questions et disparaîtront à la révision. Le chapitre sur la similitude est simple et beau; les élèves l'utilisent facilement. Au reste, s'ils ne savent pas toujours présenter les questions du cours dans la forme qui convient, il est pourtant certain qu'ils les comprennent bien, car ils réussissent leurs exercices d'une façon fort suffisante. - La 1" Année a donné jusqu'ici toute satisfaction; elle a de l'entrain, elle est contente; elle est frappée du petit nombre, de la simplicité, et cependant de la richesse des moyens mis en jeu, de la masse des idées acquises en si peu de temps, de l'unité et de la brièveté des démonstrations, de la facilité avec laquelle ces démonstrations se trouvent et se retrouvent. Le cours est compris, bien su en général; les exercices, dont une soixantaine déjà ont été résolus, sont cherchés avec plaisir, et leurs solutions présentées et discutées avec un réel sens mathématique. Le cours est quelque peu en avance sur les années précédentes, mais ce qui me plaît surtout, c'est de me voir écouté et suivi avec une satisfaction évidente par la division tout entière, et principalement par les élèves qui, ayant déjà fait de la géométrie d'après les méthodes. classiques, ont consenti sans regret à oublier le passé et pro

clament volontiers la supériorité du présent.» (Id. de M. Chancenotte, professeur à l'Ecole normale de Dijon, 10 mars 1904.)

«... La 2 composition comprenait une même question de géométrie dans l'espace, posée aux élèves-maîtres de 1" année, ainsi qu'à ceux de 2 année; cette question n'avait pas été traitée en classe et n'est pas résolue dans les ouvrages mis entre les mains des élèves....

Pour cette question de géométrie prise isolément, la moyenne des notes obtenues par les élèves de 1 année a été 15,4, sensiblement supérieure à celle des notes de 2 année, 12,8. Si l'on considère en outre, que les élèves de 1" année n'étudient la géométrie que depuis quelques mois, alors que leurs camarades de 2 année ont sur eux une année d'avance, le rêsultat précédent permet de conclure que la méthode de M. Méray offre de réels avantages. Il est sans doute téméraire de fonder une opinion sur un fait unique; mais les résultats donnés par cette expérience ne faisant que confirmer ceux déjà obtenus dans d'autres écoles et dans les mêmes circonstances, il est naturel d'en conclure à la supériorité de la géométrie de M. Méray sur la méthode classique... » (Rapport adressé par M. Blanc, professeur, à M. Laugier, directeur de l'Ecole normale de Grenoble, mars 1904).

« ... Je viens d'assister aux classes de 1 et de 2o année d'étude de la Géométrie à l'école primaire supérieure, et j'ai été vivement frappé des résultats obtenus par vos méthodes chez des enfants d'une douzaine d'années seulement. Deux choses m'ont surtout étonné : l'aisance avec laquelle ils suivent vos démonstrations, souvent même les inventent, et l'attention, l'intérêt qu'ils apportent à cette étude. Il semble que vos méthodes sont si naturelles pour leurs esprits, qu'ils trouvent un certain plaisir à découvrir la démonstration d'un nouveau théorème. Au surplus, l'enfant, si curieux de toutes les choses réelles qui l'entourent, fixe au contraire difficilement son attention sur des abstractions, et vos méthodes où interviennent à chaque pas les mouvements de translation et de rotation qui lui sont si familiers, doivent lui paraitre bien moins abstraites, bien plus naturelles, que les procédés ordinaires de la Géométrie. Je crois que l'étude simultanée du plan et de l'espace est également une facilité pour de jeunes enfants qui, avec la simplicité de leur àge n'arrivent pas à détacher une surface du corps qu'elle limite, et ne comprennent pas, ou difficilement, qu'un phénomène puisse se passer dans un simple plan. Quoi qu'il en soit d'ailleurs de ces considérations, ce

qu'on doit retenir, c'est le résultat et ce résultat est excellent Au bout de très peu de temps, de jeunes enfants suivent très facilement les mouvements de droites et de plans dans l'espace et sont préparés à comprendre et à apprendre le dessin. C'est là un gran avantage de votre méthode sur l'ancienne, et, à ce point de vue, il est à souhaiter que votre livre soit enseigné aux élèves qui auront besoin de dessiner plus tard, à ceux, par exemple, des écoles pratiques de commerce et d'industrie, destinés pour la plupart, sinon à devenir des dessinateurs, tout au moins à exécuter ou faire exécuter des ouvrages d'après des dessins qu'on leur remettra. » (Lettre particulière de M. Galliot, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Dijon, inspecteur départemental de l'Enseignement technique, 24 mars 1904).

[ocr errors]

...

Je n'ai qu'un regret, c'est de n'avoir pas pris l'initiative plus tôt, car les résultats obtenus avec les divisions surchargées dépassent mes espérances. Je suis tout simplement émerveillé par la facilité avec laquelle mes élèves comprennent et trouvent les démonstrations des théorèmes sur le parallélisme et la perpendicularité, et je le suis bien plus encore par la comparaison entre ces résultats et ceux que j'obtiens en 3° année, par les anciennes méthodes, avec des élèves moins nombreux, plus âgés et plus entrainės; le contraste est saisissant..... » (Id. de M. Debiesse, professeur à l'Ecole primaire supérieure, rue Neyret, 20, à Lyon, 27 mars 1904.)

DE

JURISPRUDENCE ET DE COUTUMES BOURGUIGNONNES

DU XIV SIÈCLE

Voici les notes d'un juriste bourguignon, Jean Vacheret, qui vécut vers le commencement du xye siècle. Il fut sans doute avocat ou procureur, juge ou clerc d'une cour de justice. Peut-être aussi servit-il avec le rang d'écuyer'. Alors, on pouvait être homme de robe et d'épée. Un chevalier renommé pour sa vaillance, Anselme de Salins, accolait à ses titres féodaux la qualité de sage en droit. La chicane, « le strépite judicial » c'était encore la guerre, une forme nouvelle de la guerre privée, et la connaissance des raisons et défenses de coutumes et de droit écrit ajoutait une arme

(1) B, 11.788. Original. Parchemin. C'est la monstre de monseigneur de Couches, chevaller banneret, avec lui vng autre chevaller baicheller, 1x escuiers et v hommes de trait venuz en sa compaignie pour servir monseigneur le duc de Bourgoingne ou voyaige qu'il fait presentement de son pays de Flandres vers Paris, pour le fait du roy, de son royaulme et de la chouse publique, d'icellui receuz et passez es monstres commencées à Beauuaix le darrenier jour d'aoust l'an mil iiij c et dix sept... Escuiers... Jehan Vaicheret.

(2) FROISSART, Chroniques (édition Kervyn de Lettenhove), VI, pp. 258, 281, 334. 1353. Pro domino Anxello jurisperito (Cartulaire d'Arbois, p

158).

-

terrible à l'attirail de combat que les nobles entassaient dans leurs arsenaux.

Le légiste soldat parcourt, en grand désordre, nombre de questions très diverses, épaves, fiefs, gens mariés, enfants de plusieurs lits, successions, batardise, usages de forêts, prescription, peines, procédure. Tantôt il expose un point de la coutume ou rend compte d'une nouvelle ordonnance ducale. Tantôt, en une série de paragraphes dont la rédaction généralement nette et serrée fait penser aux Olim, il résume des procès, les suit devant les premiers juges, puis en appel, devant les baillis ou le conseil du duc, et fait connaitre la solution judiciaire qu'ils ont reçue. Les plus anciennes sentences remontent au début du XIVe siècle, la dernière date est 1389. Le tout s'entremêle avec des allusions à des causes encore pendantes, sorte de mémorial d'un homme d'affaires qui s'entend à demi-mot et ne se laisse pas toujours comprendre. Mais, le plus souvent, de chacune des courtes notices qui composent le recueil, l'enseignement juridique se dégage, et même la formule de la règle coutumière condensée dans un de ces brocards saisissants que le Moyen-Age réussissait à merveille : « quenouilles partent; ce qui échoit au père échoit au fils; meschoie au meschief ». Deux fois seulement l'auteur renonce à être bref. Il tente, avec quelque gaucherie, de débrouiller les théories touflues des successions collatérales et des actions possessoires.

« PreviousContinue »