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avec une grande abondance d'acide tannique un peu d'acide gallique, je ne pense pas pouvoir la résoudre nettement, par la raison que l'acide tannique se transforme promptement en partie dans ses solutions en acide gallique; mais tout ce que je sais, c'est que s'il y avait présence d'acide gallique, sa quantité devait être très-faible parce que lors de la dissolution de l'acide tannique récemment préparé dans trèspeu d'eau, il n'est rien resté, et que dans la solution récente el concentrée elle-même il n'a pas cristallisé d'acide gallique. Quand on précipite de cette solution aqueuse l'acide tannique avec de la gélatine animale, qu'on fait évaporer le tout et qu'on traite par l'alcool, il en résu te dans tous ces cas dans la liqueur filtrée alcooliqu une colorat on violette intense sans trouble par le chloride de fer, mais je ne deciderai pas si cette réaction provient d'une faible quantité d'acide gallique déjà existante dans la noix de galle ou bien d'une quantité insignifiante d'acide gallique qui n'aurait pas été précipité.

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68,16 de noix de galle de la Chine pulvérisée ont été traités à plusieurs reprises avec un mélange à volumes égaux d'éther et d'alcool, et ont fourni 4gr. 58 ou 74,35 pour 100 de tannin avec un peu de matière grasse résineuse, et en auraient fourni encore davantage si on avait poursuivi l'opération jus qu'à complet épuisement. Au reste le produit recueilli de cette manière était moindre que celui obtenu par l'emploi seul de l'éther; il n'était pas aussi pur mais un peu coloré en brun. ce qui paraît provenir d'un faible mélange de matière extractive brune enlevée par l'alcool.

Dans la fabrique de mon frère, on a traité en une seule fois trois livres de galle de la Chine séchée à l'air et réduite en poudre d'après le procédé de M. Leconnet, pour en extraire l'acide tannique, c'est-à-dire qu'on a fait macérer deux fois avec une quantité suffisante d'éther, pressé chaque fois et en. fin lavé avec un peu déther. Dans ce traitement la nouvelle noix de galle s'est comportée comme celle d'Alep;

Acide tannique.

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la solution exprimée qui était jaunåtre et sirupeuse a laissé par l'évaporation deux livres et par conséquent 2/3 ou 65,66 pour 100 de tannin fortement desséché dont la couleur était aussi pure que celle qu'on recueille au moyen de l'éther dans l'appareil de déplacement. Si avec M. Bley on admei qu'il existe 8 pour 100 d'eau dans la noix de galle de la Chine, séchée à l'air, on aurait en conséquence obtenu 72,4 pour 100 de tannin de cette noix parfaitement desséchée par le procédé indiqué.

Lorsque les noix de galle de la Chine ont été épuisées par l'éther, on n'en extrait plus grand'chose par l'alcool et par l'eau. Sur les 6,73 traités comme ci-dessus par l'éther, l'alcool a dissout encore 0,06 seulement ou 0,89 pour 100 qu'elle a abandonné par l'evaporation sous forme d'extrait brun, cassant et soluble dans l'eau, conservant encore un peu de tannin et par cette raison ayant une saveur légèrement astringente et qui, quand on l'a brûlé, a fourni une petite quantité de cendres "consistant en grande partie en chlorure de potassium.

L'eau froide en a enfin extrait encore 0gr.,40 ou 5,94 pour 100, et en évaporant la solution il est resté une malière extractive brune, gommeuse, d'une saveur astringente qui, par sa transformation partielle en une matière extractive oxidée, n'a plus voulu se dissoudre dans l'eau, et par la combustion a laissé une grande quantité de cendres dans lesquelles dominent le phosphate de potasse.

La portion insoluble dans l'éther, l'alcool et l'eau froide s'élevait à 0,93 ou 13.8 pour 100, et renfermait, ainsi que MM. Stein et Bley l'ont déjà observé, une quantité assez notable et facile à constater d'amidon et qui était bien plus considérable que dans la noix de galle d'Alep. Quand on brůlait ce résidu il fournissait aussi beaucoup de cendres qui, indépendamment des matières minérales ordinaires des plantes, renfermaient surtout du phosphate de magnésie.

Ainsi sur 100 parties de noix de galle de la Chine on a trouvé :

Matière grasse et résine.

Matière extractive brune soluble dans l'alcool et l'eau avec

quelques sels.

Matière extractive gommeuse et sels.

Amidon, tissu végétal et matières minérales.

76,97

2,38

0,89

5,94

13,82

100.00

La quantité d'acide tannique que j'ai trouvée s'accorde assez bien avec celle dosée par MM. Stein et Bley puisque le premier a, comme on l'a déjà dit, obtenu dans de la noix séchée à l'air avec 12,96 pour 100 d'eau d'hydratation, 69,139 pour 100; et le second, avec 8 pour 100 d'eau, 69 pour 100 d'acide tannique, ce qui, sur 100 parties de noix complètement déshydratée, s'élèverait pour la première évaluation à 79,43 et pour la seconde à 75 pour 100 en acide tannique. Il résulterait donc de toutes nos expériences, qu'on peut affirmer en toute sûreté que la bonne noix de galle de la Chine, telle qu'on J'a trouvée jusqu'à présent dans le commerce, et dans un état parfait de dessiccation, doit contenir au moins 3/4 ou 75 pour 100 d'acide tannique pur, même davantage, et jusqu'aux 4/5, ou 80 pour 100.

J'ai à peine besoin d'avertir que je me suis également assuré de la parfaite identité de l'acide tannique de la noix de galle de la Chine et de celui de la noix de galle d'Alep. Cette identité résulte d'ailleurs entre autres de la facilité avec laquelle l'acide tannique de Ja galle de Chine se transforme en acide gallique. Si par exemple on évapore un extrait aqueux préparé à froid de cette noix de galle à une douce chaleur et qu'on traite le résidu ansi obtenu par une faible quantité d'eau froide, reste une quantité assez considérable de poudre cristalline insoluble qui consiste en acide gallique qui s'est formé pendant l'évaporation. Il en est de même d'un extrait aqueux de la noix de gal e ordinaire; seulement l'acide gallique qui se forme dans ce dernier cas est plus coloré.

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Pour m'assurer jusqu'à quel point la noix de galle de la Chine serait propre à la préparation de l'acide gallique, j'ai concassé ou réduit en poudre grossière une grande quantité de cette noix que j'ai humectée avec de l eau et déposée dans une cave. La masse s'est recouverte de moisissure plus tardivement et avec moins d'abondance que la noix de galle ordinaire dans les mêmes circonstances, mais au bout de quelques semaines l'acide tannique qui s'y trouvait contenu a été pour ainsi dire converti complétement en acide gallique et sa purification n'a présenté aucune difficulté.

Enfin, avec le secours de M. F. Chapuis, j'ai traité, pour multiplier mes expériences sur la proportion de tannin, de l'excellente noix de galle d'Alep jusqu'à épuisement avec de l'é

ther, de l'éther et de l'alcool et de l'eau froide, et sur 10 grammes de noix j'ai obtenu par le procédé de déplacement 75,7 et par conséquent 77 pour 100 de tannin avec un peu de matière grasse resincuse contenant de la chlorophylle, matière qui est restée dans l'eau où l'on a dissous l'acide tannique, et qui en apparence n'était pas plus abondante que dans la noix de galle de la Chine. Un mélange à parties égales d'éther et d'alcool a extrait de 25gr.,5, 20г.,5 et ainsi 80,39 pour 100 de tannin qui, dans ce cas aussi, était plus colore que celui extrait par l'ether. Avec l'eau froide on a dissout de 5 grammes de noix 48г.,325 ou 86.5 pour 100, et comme la majeure partie se composait d'acide tannique, il en résulte, comme M. Guibourt l'avait déjà trouvé, que dans la noix de galle ordinaire la proportion des autres matières extractives est très-faible.

Je pense que les faits qui précèdent suffiront pour établir nettement la valeur de la noix de galle de la Chine comparée à celle d'Alep. On sait déjà que toutes deux, quoique d'origine differente, présentent cependant la plus grande similitude sous le rapport des matières qui les composent, que toutes deux renferment en giande abondance une mème matière tannante, ou l'acide tannique du chêne, comme principe actif, que le tannin peut être extrait avec la plus grande facilité chez toutes deux, au même ou presque au même degré de pureté et être converti avec la mème facilité, par les moyens connus, en acide gallique.

Puisque ces deux articles se comportent absolument de la même manière sous les rapports indiqués, il ne s'agit plus, pour determiner leur valeur dans les arts, que de prendre en considération la proportion de leur tannin et leurs prix actuels, et il est évident que cette valeur est en rapport direct avec cette proportion et dans un rapport inverse relativement au prix.

En ce qui concerne la proportion du tannin, nous avons déjà dit que la noix de galle de la Chine à l'état de sècheresse par une exposition à l'air, renfermait environ 69 pour 100 et à l'état de de dessiccation complète 3/4 ou 75 pour 100 d'acide tannique et parfois même un peu davantage. Dans la bonne galle d'Alep, cette proportion est, comme on l'a vu, presque aussi forte mais plutôt moindre que supérieure. Quoi qu'il en soit on peut négliger la faible difference qui existe sous ce rapport et dire que pour les applications qui dépendent de la richesse en tannin la noix de galle

de la Chine peut être mise sur le même rang que celle d'Alep.

Il n'y a donc en dernière analyse que le prix de ces deux articles qui puisse servir de mesure; mais alors il existe une difference tellement grande que tant que le prix de la noix de galle d'Alep se maintiendra aussi élevé qu'il est depuis quelques années, la noix de galle de la Chine aura un avantage bien marqué.

J'ai sous les yeux une feuille de prix courants de Londres du 31 janvier 1850 où l'on voit que le prix de la noix de galle blene, bonne moyenne, est de 100 à 105, pour la noix en sortes de 80 à 85 et pour la noix de galle de la Chine 65 à 68 schellings le quintal anglais. Il en résulte, ainsi que de beaucoup d'autres mercuriales, que le prix de la noix de galle de la Chine est à celui des meilleurs galles d'Alep comme 1 est à 1,3, et même parfois 1.5. Ou mieux, que comme pour le même prix ou a en galle de Chine de un tiers à moitié en sus que des meilleurs galles d'Alep, on doit donc, en supposant quantité égale de tannin et même facilité d'extraction, considérer, chimiquement et techniquement parlant, la noix de la Chine comme ayant une valeur 1 1/3 à 1 1/2 plus grande que celle d'Alep.

Quoique la noix de galle de la Chine n'ait été introduite que depuis très-peu de temps dans le commerce, elle a cependant dans beaucoup de localités reçu un accueil favorable; elle a déjà remplacé celle d'Alep dans de grands établissements, et c'est ce qui m'a déterminé à entreprendre quelques expériences pour mieux en faire ressortir les avantages.

Perfectionnements dans la fabrication de l'amidon et des gommes.

Par M. S. HALL.

Ces perfectionnements s'appliquent en premier lieu à la fabrication de l'amidon seul; en second lieu, à celle des gommes également seules, et enfin à celle de ces deux substances réunies. Ils ont pour but dans la fabrication de l'amidon de blanchir cette matière, d'en améliorer la qualité et de la rendre plus propre à empeser et apprêter les toiles, les mousselines, les tulles et autres articles, ainsi qu'aux autres ap plications qu'on lui donne. Il en est de mème de ceux qui concernent les

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gommes. Enfin ceux relatifs à l'amidon et aux gommes réunies ont pour objet de produire des composés ou mélanges en proportions variables de ces matières blanchies possédant des qualités différentes on supérieures à celle de chacune d'elles prises séparement.

Le blanchiment de l'amidon par le chlorure de chaux est counu depuis longtemps et mis en usage dans plusieurs fabriques; mais je propose aujourd'hui de se servir pour cel objet du chlore gazeux ou de l'acide sulfureux également a l'état de gaz ou sous tout autre état. Le procédé est le même pour les deux gaz, et voici comment on opère.

On fait couler en filets déliés et continus, sous la forme de pluie, l'amidon mélange à une suffisante quantité d'eau pour lui donner la consistance d'une crème, dans une capacité qui renferme du chlore ou de l'acide sulfureux gazeux; ou réciproquement on introduit des filets en courants continus de chlore ou d'acide sulfureux dans des mélanges ou des solutions d'amidon jusqu'à ce que celui-ci soit suffisamment blanchi. L'appareil qu'on emploie dans cette operation a été représenté dans les figures suivantes :

Fig. 1. pl. 148, plan de l'appareil. Fig. 2, section longitudinale suivant la ligne 1, 2 de la fig. 1.

Fig. 3, section transversale suivant la ligne 3, 4 de la même figure.

A, A, A, trois cornues en grès qui renferment les matières propres à générer le chlore ou l'acide sulfureux; B, chaudière en fonte de fer qui contient l'eau, dans lesquelles les cornues sont plongées; C, fourneau sous la chaudière qui débouche dans la cheminée C'; D et E, deux cuves renfermant, sur une hauteur de 36 à 40 centimètres, de l'amidon délayé avec une quantité suffisante d'eau pour lui donner la consistance d'une crème; F, une boîte en bois renversée introduite dans la cuve D et descendant jusqu'à 5 centimètres de son fond. Cette boite est fermée par le haut, ouverte par le bas et plonge dans le liquide, elle est remplie de chlore ou d'acide sulfureux gazeux qu'on génère dans les cornues. De petits filets d'amidon qui viennent passer à travers les gaz sont produits par un certain nombre de tablettes a,a,a placées à l'intérieur de la boîte, percées d'un grand nombre de petits trous. On produit ces filets jusqu'à ce que l'amidon soit suflisamment blanchi par les gaz.

Indépendamment de ce moyen pour

combiner les gaz avec l'amidon, on en emploie un autre dans lequel on se sert de l'appareil suivant.

G,G, auge à l'intérieur de la cuve E, où elle est portée à une hauteur telle de son fond, qu'elle soit recouverte d'environ 1,5 centimètres d'amidon délayė. Celle auge a deux parois latérales et un plafond, mais pas de plancher, et elle est partagée par un grand nombre de cloisons b,b,b qui, comme les tablettes de l'appareil précédent, sont percées d'un grand nombre de trèspetits trous; il existe en outre une autre cloison b' non perforée de trous entre les tuyaux gel pour le service indiqué ci-après. Les gaz générés dans les cornues arrivent, par les rallonges e,e,e, dans le canal principal f,f,f el se rendent, par des tubes g.g, daus la boîte F et dans l'auge G pour leur usage respectif dans les deux appareils.

Indiquons maintenant comment on met en jeu ces deux appareils.

c'est au contraire de légers filets de gaz qui sont introduits dans l'amidon.

Comme le chlore ou l'acide sulfureux peuvent à certains moments être générés en plus grande abondance que l'amidon dans les deux cuves Dei E ne peut en absorber, le surplus est entraîné par les tubes 1, dans un tuyau généra¡ m,m, où on peut le reprendre et l'appliquer à quelque service utile.

Lorsque l'amidon a été suffisamment blauchi, on le traite à la manière ordinaire, c'est-à-dire par l'acide sulfurique, des lavages répétés à l'eau pure, la mise en pain et la dessiccation.

En ce qui concerne les gommes, on en traite les solutions dans l'eau par le chlore et l'acide sulfureux à l'aide des mèmes appareils que l'amidon ; mais avant de procéder, les solutions doivent être débarrassées autant que possible des matières étrangères par des filtrations, des attractions capillaires, etc. Quand ces gommes sont suffisamment blanchies, on les évapore à siccité, soit dans le vide, soit sous une pression moindre que celle atmo

cette dessiccation quelques gommes exigent qu'on les traite par l'un des moyens que voici.

D'abord, quand on se sert de la botte F, l'amidon qui se trouve dans la cuve D est attirée de l'extremité la plus éloignée de la boite par une pompe hsphérique et en vase clos, mais avant à travers le tuyau i,i, qui est ferinė par ses deux bouts, mais percé de pe- | tits trous en avant de son retour, ainsi qu'on le voit en jij dans la section prise en Z.Z du plan de la cuve D. La marche que suit le liquide sous l'influence de la pompe est celle-ci. Il entre dans le tuyau i,i par les trous j.j, puis le parcourt jusqu'à ce qu'il arrive à la pompe qui le déverse dans le petit réservoir K, lequel porte à son fond un tuyau courbe, d'où il se répand dans la partie supérieure de la boîte F sur les tablettes a,a, à travers les trous desquelles il descend dans la cuve pour se rendre de nouveau dans l'angle opposé à la pompe; là il recommence sa marche dans le tuyau i, la pompe h et la boîte F en circulant ainsi constamment jusqu'à ce que l'amidon soit devenu suffisamment blanc.

En second lieu, lorsqu'on fait usage de l'auge G, l'amidon qui se trouve dans la cuve E est tenu dans un état constant d'agitation par un moyen quelconque, tandis que le gaz des cornues qui arrive dans la cuve par le tuyau g, arrêté par une cloison b', qui, comme on l'a dit, n'est percée d'aucun trou, entre et passe autour de la cuve dans la direction de la flèche, où il se divise en petits filets en passant par les trous dont les cloisons b,b,b sont percées. Il est donc évident que par le premier appareil l'amidon est introduit en petits filets dans le gaz, et que, par le second,

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On mélange d'abord la solution de gomme avec une quantité convenable d'amidon, puis on agite soigneusement et on laisse digerer pendant deux ou trois heures et plus à une basse température; lorsque le mélange est reposé et que l'amidon s'est précipité au fond, on peut continuer la dessiccation jusqu'à ce que la masse entière soit sèche, alors la gomme qui est restée par-dessus est séparée de l'amidon qui a gagné le fond.

En second lieu, la solution de gomme au sein de laquelle l'amidon s'est précipité, comme on l'a dit ci-dessus, est décantée; on en fait évaporer l'eau séparément et on dessèche aussi l'amidon à part ou on le traite à la manière ordinaire.

Enfin on mélange à la solution de gomme une matière alcaline, saccharine ou savonneuse, ou bien de l'cau de chaux, ou plusieurs de ces corps à la fois, de manière à neutraliser l'acide que peut contenir la gomme après son blanchiment et lorsqu'on se sert d'un corps savonneux, la matière huileuse ou grasse débarrassée de l'alcali doit être séparée de la gomme par filtration ou par tout autre moyen.

Je ferai remarquer que j'emploie l'a cide sulfureux aussi bien que le chlore pour toutes les gommes, excepté celle

árabique et toutes ses variétés y compris celle provenant du Sénégal.

Moyen simple pour déterminer la richesse saccharine des belleraves.

Par M. le docteur L. GALL.

On prend 300 grammes du jus des betteraves qu'on veut essayer, jus qu'il est facile de se procurer en lavant un kilogramme de ces betteraves, les faisant sécher, les réduisant vivement en pulpe avec une rape et pressant la pulpe ainsi obtenue avec les mains dans un linge propre et sec pour en extraire le jus. A cette quantité de jus on ajoute 12 à 15 gouttes d'acide sulfurique concentré afin qu'il ne passe pas à l'état visqueux. D'un autre côté on se procure de la levure de bière fraîche ou une levure artificielle qu'on peut avoir en provision quand on a plusieurs essais à faire depuis quelque temps. Si c'est là le cas, on laisse d'abord la levure déposer, on en décante la partie claire, on verse une quantité correspondante d'eau pure et on conserve le tout dans un lieu frais. Lorsqu'on veut s'en servir on décante l'eau un peu auparavant.

Pour faire une épreuve on prend une fiole en verre d'une capacité d'un litre et on y introduit 2 cuillerées à bouche de levure en bouillie épai·se, ce qu'on fait avec un entonnoir pour que la levure n'adhère point aux parois. Ön ferme la fiole avec un bouchon dans la longueur duquel on a ménagé une petite gouttière pour qu'il ne ferme pas hermetiquement. Če bouchon est assujetti sur le goulot par quelques tours de gros fils et quand on a plusieurs essais à faire on marque les bouchons avec des lettres ou des chiffres afin de pouvoir distinguer les fioles dans lesquelles sont déposées ces divers échantillons de jus.

La fiole chargée de levure et cou verte du bouchon est portée sur une balance ordinaire, pesée exactement, puis on y introduit les 30 grammes de jus mélangé à l'acide sulfurique, et on mélange le tout avec la levure au moyen de l'agition. En cet état, on prend note du poids total du mélange, et on introduit la fiole munie de son bouchon dans une étuve modérément chauffée. La masse ne tarde pas à entrer en fermentation, et au bout de quelques heures on voit monter à la surface une écume gris sale qui se soulève à plusieurs reprises en grosses bulles jusqu'au bouchon. Aussitôt que cette écume s'affaisse, ce qui a lieu à peu près

au bout de vingt-quatre heures, il faut la détacher soigneusement et autant qu'on le peut par l'agitation et chercher à la replonger dans la liqueur, ce qui favorise et complète la fermentation.

Suivant la plus ou moins grande richesse saccharine du jus, cette fermentation est terminée au bout de trois jours, au plus quatre, et on reconnait ce terme en ce que la liqueur qui est devenue plus transparente se sépare d'un dépôt brunâtre et qu'il ne s'y élève plus de bulles de gaz. On pèse alors de nouveau la fiole pour déterminer de combien le jus, pendant la fermentation, est devenu plus léger par le dégagement de l'acide carbonique.

D'après de nombreuses expériences qui me sont propres, et dont je publierai plus tard les résultats, on obtient un degré d'exactitude très-satisfaisant en admettant que 3,125 de perte de poids du jus correspondent à 1 kilogramme de sucre dans 100 kilogrammes de betteraves, ce qui rend ensuite facile le calcul de la richesse saccharine des betteraves.

Supposons, par exemple, qu'on ait été obligé d'ajouter 408,469 dans un des plateaux de la balance pour rétablir l'équilibre, après la fermentation on fera la proportion suivante :

3,125: 1 :: 40,469 : x,

ce qui donne x= 12,95, et signifie que le jus de betteraves mis à l'essai contient 12kil,95 de sucre par 100 kilogrammes de betteraves.

Perfectionnements dans la prépara

tion du caoutchouc.

Par M. A.-V. NEWTON.

Ces perfectionnements consistent à combiner le caoutchouc avec la gomme laque dans différentes proportions suivant les applications qu'on se propose de faire de ces sortes de composés. Parfois on combine une partie de caoutchouc avec une et jusqu'à huit parties de gomme laque et parfois aussi une partie de gomme laque avec une et jusqu'à huit parties de caoutchouc. Plus est forte la proportion du caoutchouc plus le composé est élastique et plus est grande celle de la gomme laque plus il est ferme, roide el depourvu de l'élasticité. Ces deux ingredients sont mélangés ensemble par la trituration. le pétrissage ou par le moyen de la dissolution, tous procédés bien connus des fabricants.

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