avant l'insurrection de la Vendée, il avait plus d'une fois fait preuve de cette qualité. On raconte qu'étant encore lieutenant de marine, il se promenait sur le pont de sa frégate, lorsqu'un matelot lui versa par inadvertance un vase de goudron bouillant sur le pied. « Maladroit, tu m'as brûlé! » lui dit il, sans laisser paraître le moindre courroux. Le matelot s'excusa de son mieux et s'en croyait quitte, lorsque Charette l'ayant surpris, un mois plus tard, en faute dans son service, lui infligea une punition exorbitante, et lui fit payer un peu cher une maladresse dont il paraissait pourtant avoir perdu le souvenir.

DE LA

RÉVOLUTION FRANÇAISE.

LAROCHEJAQUELEIN

(HENRI de),

Né au château de La Durbelière (Poitou), le 3 août 1772; mort près de Challet, ie 4 mara 1794

Ainsi que Bonchamp et Charette de la Contrie, Henri de Larochejaquelein avait pris part aux événements du 10 août. Il fut de ce petit nombre de gentilshommes qui ne voulut point abandonner Louis XVI avant d'avoir tenté un effort suprême pour relever le trône. Après la dispersion des derniers défenseurs de la royauté, il quitta Paris sous un déguisement, gagna nos provinces de l'ouest à travers mille dangers, et trouva un asile dans la petite ville de Parthenay. De là, il se rendit au château de Clisson, chez M. de Lescure, son parent. « J'irai dans mon pays, et bientôt on entendra parler de moi! » avait-il dit en sortant de la ca