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» Depuis le 1er décembre de l'année dernière, les paiements en espèces pour compte de la dette publique, intérêts non compris, se sont élevés à 7 millions 501,456 dollars 56 cents. Ce chiffre comprend la somme de 3 millions 242,400 dollars, payée en vertu de l'article 12 du traité avec le Mexique, et de plus la somme de 2 millions 591,213 dollars 45 cents, montant des indemnités allouées à des citoyens américains d'après le dernier traité avec le Mexique. Une émission de bons du gouvernement avait été autorisée pour faire face à ce double paiement, mais le Trésor a pu s'en charger.

» La dette publique au 20 du mois dernier, en dehors de l'émission de fonds autorisée pour le Texas, par l'acte du 9 septembre 1850, était de 62 millions 560,395 dollars 29 cents.

>> Les recettes pour la prochaine année fiscale sont estimées à 51 millions 800,000 dollars. La balance dont il n'aura pas été fait emploi au Trésor le 30 juin prochain donnera probablement comme ressources disponibles pour cette année, la somme de 63 millions 258,743 dollars 9 cents.

» Les dépenses totales pour la prochaine année fiscale sont évaluées à 42

millions 892,299 dollars 19 cents. Sur ce total, les besoins ordinaires du gouvernement, outre les dépenses résultant de l'acquisition de nos nouveaux territoires, et déduction faite des paiements pour compte de la dette publique, réclameront 33 millions 343,198 dollars 8 cents; les dépenses qui se rattachent directement ou indirectement à ces territoires, et les obligations contractées par suite de leur acquisition demanderout 9 millions 549,101 dollars 11 cents.

>> Si les projets du secrétaire du Trésor, relativement aux dépenses requises pour ces territoires sont accueillis par le Congrès, et si, par suite, des crédits sont ouverts comme il le demande, il y aura au Trésor le 30 juin 1853 une balance sans emploi de 20 millions 366,443 dollars 90 cents. Elle servira à payer cette portion publique qui échoit au 1er juillet de l'année prochaine, et qui s'élève à 6 millions 237,931 dollars 33 cents, ainsi que tous les crédits qui pourront être ouverts en dehors des susdites évaluations.

Commerce d'exportation.

produits domestiques durant la dernière » La valeur de nos exportations en année fiscale, comparée à celles des années précédentes, donne un excédant de 43 millions 646,322 dollars. Au premier abord, l'état de notre commerce la perspective la plus flatteuse de prospéavec les nations étrangères semble offrir rité. Un examen détaillé de nos exportations démontrera cependant que l'augmentation de valeur durant la dernière année fiscale tient au prix élevé du coannée; mais ce prix a baissé ensuite de ton durant la première moitié de cette près de moitié.

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La politique qui a inspiré un tarif de droits très-faibles sur les marchandises étrangères devait, à en croire ceux qui ont travaillé à son établissement, tourner au profit de la population agricole du pays, en accroissant la demande agricoles sur les marchés étrangers. et en faisant hausser le prix des produits

» Les faits qui précèdent paraissent toutefois montrer d'une façon irrécusable que ce système est loin d'avoir amené les résultats sur lesquels on comptait. Loin de là: malgré l'abrogation des lois

sur les céréales en Angleterre, la demande des produits de l'agriculture américaine à l'étranger a diminué rapide

ment.

Statistique de l'Union.

» Le surintendant du septième recensement s'est occupé activement, sous la direction du secrétaire de l'intérieur, à classer et à disposer, sous forme de tableaux, toutes les informations statistiques fournies par les marshalls. On pense que ce travail, une fois qu'il aura été complété, donnera sur la population, sur les fortunes, les occupations des citoyens et la condition sociale d'un grand pays le résumé le plus parfait qui ait jamais été mis sous les yeux du monde. La valeur d'un pareil travail, qui sert de base à une législation éclairée, ne saurait être exagérée, et j'espère fermement que le Congrès accordera sans délai les crédits nécessaires pour compléter les classifications et donner à l'oeuvre le fini qui convient à sa grandeur et au caractère de la nation qu'elle doit faire connaître.

» Les exportations d'espèces destinées à liquider notre dette étrangère se sont élevées, pendant l'année fiscale qui vient de se terminer, à une somme qui excède de 24 millions 263,979 dollars le montant des importations d'espèces. Pendant le premier trimestre de la présente année fiscale, il s'est exporté 14 millions 651,827 dollars en numéraire. Si les choses continuent sur ce pied pendant les trois trimestres qui vont suivre, l'année qui finit le 30 juin 1852 aura vu s'écouler de nos mains l'énorme somme de 58 millions 607,308 dollars en espèces monnayées.

Dette publique.

>> Dans l'état prospère de nos finances nationales, c'est un devoir de la part du Congrès que d'examiner quel mode de paiement serait le plus avantageux pour notre dette publique. Si les excédants présents ou prévus du Trésor n'étaient pas observés par les allocations extraordinaires, ces excédants pourraient être employés, sauf certaines restrictions que le Congrès établirait, à l'extinction d notre dette nationale.

Tarif américain.

» Dans mon dernier Message annuel, auquel je vous prie respectueusement de vous référer, j'exposais brièvement les raisons qui me forçaient à vous recommander de modifier le tarif actuel en y substituant le droit spécifique au droit ad valorem toutes les fois que l'article importé pourrait le permettre, et en établissant une échelle différentielle qui serait un encouragement pour la production indigène, sans frapper d'exclusion la concurrence étrangère.

>> Les fraudes nombreuses qui continuent à se pratiquer au détriment du revenu, à l'aide de faux envois et d'estimations trop faibles, sont une raison irrécusable pour adopter les droits spécifiques au lieu des droits ad valorem toutes les fois que la nature de l'article ne le rend pas impraticable. Des exemples frappants de ces fraudes vous seront fournis par le rapport du secrétaire de la Trésorerie; ce rapport vous montrera entre les évaluations déclarées à la douane d'articles importés en vertu d'une loi antérieure qui stipulait des droits spécifiques, alors qu'il n'y avait aucun motif pour accuser un prix inférieur au prix réel, et les évaluations faites des mêmes articles en vertu du système de droits ad valorem, des différences si considérables et si étranges qu'on ne peut nier l'existence d'abus énormes. Ces pratiques frauduleuses, combinées avec la situation languissante de quelques-uns des grands intérêts du pays, causé par l'excès des importations et la baisse du prix qui en a été la conséquence, de plus la difficulté pour nous de trouver des débouchés pour le surplus de nos céréales et de nos provisions, m'engagent de nouveau à vous recommander une modification du tarif actuel.

Armée de terre.

>> Les appropriations pour l'entretien de l'armée pendant l'année fiscale cou rante finissant le 30 juin prochain avaient été réduites bien au-dessous de l'estimation présentée par l'administration. Il en est résulté une insuffisance considérable sur laquelle j'appelle instamment votre

examen.

>> Les dépenses du département de la

guerre pour l'année finissant le 30 juin
dernier étaient de 9 millions 60,268
dollars 58 cents. L'estimation pour l'an-
née qui a commencé au 1er juillet der-
nier, pour finir au 30 juin 1852, n'est
que de 7 millions 898,775 dollars 83
cents; ce qui donne une différence de
1 million 161,492 dollars 75 cents.

Marine.

» Le rapport du secrétaire de la ma-
rine vous exposera l'état du service pu-
blic qui est sous la direction de ce dé-
partement. Nos forces navales en activité
ont été employées cette année aussi acti-
vement qu'utilement pour la protection
de notre commerce, qui grandit et s'étend
au loin, ainsi que des intérêts que nous
avons sur tant de points du globe. Par-
tout notre drapeau a été un gage de sé
curité; partout il a trouvé le respect dû
à la justice et à la libéralité de nos opé-
rations, non moins qu'à la dignité et à la
puissance de notre pays.

» L'expédition commandée par le lieu-
tenant de Haven, et envoyée à la re-
cherche de l'officier anglais sir John
Franklin et de ses compagnons dans les
mers arctiques est revenue à New-York
au mois d'octobre, après avoir couru de
grands périls et supporté les souffrances
d'une navigation lointaine et hasardense
et les rigueurs des climats du nord. Elle
n'a pas réussi à obtenir des renseigne-
ments de quelque valeur sur l'objet de
sa mission. Seulement elle a rapporté de
ce voyage dans les régions polaires, si
peu fréquentées, quelques faits utiles à
la science et à la navigation. Les officiers
et les marins qui ont pris part à cette
excursion avaient offert volontairement
leurs services, et ils ont exécuté leur
courageuse entreprise de manière à mé-
riter l'entière satisfaction du gouverne-
ment. Il a donc été proposé, et ce serait
là un acte de reconnaissance autant que
de générosité, de leur accorder une aug-
mentation de paye et d'honoraires égale
à celle dont ont joui les officiers et les ma-
rins de même grade dans le dernier
voyage d'exploration aux mers du Sud.

» La lacune qu'a laissée dans le code
maritime l'abolition des châtiments cor-
porels a occasionné la réunion fréquente
de cours martiales à l'arrivée des vais-
seaux dans le port, et paraît avoir eu

une mauvaise influence sur la discipline
et la régularité du service. Sans doute la
diminution progressive des peines fait
partie des réformes que l'humanité at-
tend de notre époque; mais abolir une
répression sévère qui recevait à bord des
navires une application si générale, et
ne rien proposer en place, c'est admettre
dans la classe des marins une améliora-
tion individuelle que les législateurs n'ont
osé reconnaître dans aucune autre.

» Il est à espérer que le Congrès pro-
fitera de l'opportunité que lui offre am-
plement la présente session pour exami-
ner à fond cet important sujet, et établir
des moyens qui permettent de déter-
miner les degrés de culpabilité et une
gradation de châtiments en rapport avec
l'humanité et les droits de chacun. Ce
sera en même temps assurer une plus
grande exactitude dans l'accomplissement
du devoir et travailler à faire disparaître
le crime de nos vaisseaux de
guerre.

» (Le Président entre ensuite dans
quelques détails spéciaux sur les établis-
sements qui relèvent de la marine, et
il recommande la fondation d'un arsenal
maritime, pour compléter le dry-dock que
l'on construit à San-Francisco. Ce dou-
ble établissement est rendu nécessaire
par le développement du commerce et des
pêcheries dans le Pacifique.)

» Le budget ordinaire de la marine,
pour la prochaine année fiscale, est de
5 millions 836,472 dollars 19 cents; il
était, pour l'année courante, de 5 mil-
lions 900,621 dollars. Les dépenses ex-
traordinaires sont évaluées à 2 millions
684,220 dollars 89 cents, tandis qu'elles
ne s'élèvent pour l'année courante qu'à 2
millions 210,980 dollars. Cette augmen-
tation est due en grande partie au service
des malles et aux travaux du dock de
San-Francisco.

Postes.

» Le rapport du directeur des postes,
que je mets sous vos yeux, présente nne
vue intéressante du progrès, des opéra-
tions et de la situation de son départe-
ment.

» A la fin de la dernière année fis-
cale, la longueur des routes parcourues
par la malle dans les Etats-Unis était de
196,290 milles; le transport annuel
sur elles était de 53 millions 272,252

milles; et le coût annuel d'un tel transport, de 3 millions 421,754 dollars.

» Les recettes brutes du département pour l'année fiscale, y compris la subvention accordée pour les dépêches transportées en franchise et sans compter le prix des postes étrangères, collecté et payable aux bureaux de la GrandeBretagne, s'élèvent à 6 millions 727,866 dollars 78 cents.

>> Les dépenses pour la même période se sont élevées à 6 millions 24,566 dollars 79 cents., laissant une balance de revenu supérieure aux dépenses pour le courant de l'année s'élevant à 703,299 dollars 99 cents.

» La réduction des frais de poste, d'après l'acte du mois de mars dernier, n'a eu lieu qu'après le commencement de cette année fiscale. Les comptes pour le premier quartier, à des prix réduits, ne seront pas donnés avant le mois de janvier prochain, et il est impossible de faire une juste appréciation des recettes qui seront faites pendant le cours de ces trois mois. Cependant, jusqu'à présent, le surplus des revenus aujourd'hui en main est si grand que nous n'avons nullement à craindre d'avoir besoin de recourir au Trésor pour venir au secours des revenus du département pour cette année fiscale; mais il est à présumer qu'un secours additionnel sera nécessaire pour la fin de juin 1853, lorsqu'on sera entièrement assuré des recettes faites dans les deux quartiers de l'année fiscale. »

Compromis.

Après avoir abordé quelques questions d'un ordre tout à fait secondaire, le président touche enfin à celle du compromis, et à la suite d'une discussion sur les mérites de cet ensemble de mesures, il termine ainsi :

En considérant les intérêts du pays tout entier, je sentis qu'il était de mon devoir d'accepter ce compromis comme le meilleur qui pût être obtenu au milieu de la lutte des intérêts opposés, et de le considérer comme un règlement définitif auquel devaient se rattacher tous ceux qui ont à cœur la paix et le bouheur de leur pays.

» Une année s'est maintenant écoulée depuis la recommandation que j'en ai

faite. A cette recommandation j'adhère encore, et je vous félicite, aussi bien que le pays, sur l'adhésion générale que ces mesures ont rencontrée dans toute la république.

» Et non-seulement l'adhésion à ces mesures est générale, mais l'esprit de conciliation qui a été manifesté à leur propos dans toutes les parties du pays a fait disparaître les doutes et les incertitudes qui existaient encore dans l'esprit d'une foule d'honnêtes gens sur la durée de nos institutions populaires; et il a donné de nouveau la certitude que notre liberté et notre Union se maintiendront pour le bonheur de cette génération et de toutes celles qui la suivront.

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<< Attendu qu'il y a raison suffisante de croire qu'il se prépare dans les ÉtatsUnis une expédition militaire dans le but d'envahir l'île de Cuba, colonie de l'Espagne, puissance avec laquelle ce pays est en paix, et attendu qu'il y a lieu de croire que cette expédition a pour auteurs des étrangers qui osent faire de nos rivages le théâtre de leurs coupables projets contre un pouvoir ami, et cherchent à amener à eux, par le mensonge et la fausseté, nos nationaux, surtout ceux que leur jeunesse permet plus facilement de séduire, conduite qui, de la part de ces étrangers, est une affreuse ingratitude en retour de l'hospitalité et de la protection qu'ils ont trouvées chez nous;

>> Et, attendu que de semblables expéditions, ne pouvant être regardées que comme des plans formés dans un but de pillage et de vol, doivent être condamnées par l'univers civilisé ; qu'elles déshonorent notre pays et violent le droit des gens et le nôtre en particulier qui les prohibe; attendu que nos statuts déclarent que toute personne qui, sur le territoire ou sous la juridiction des Etats-Unis, aura teuté, préparé ou réalisé une expédition ou entreprise mi

litaire quelconque contre le territoire ou les domaines d'un prince ou Etat étranger, contre une colonie, un district ou un peuple avec lesquels les États-Unis seraient en paix, sera décrétée d'accusation et condamnée à une amende n'excédant pas 3,000 dollars et à un emprisonnement qui ne dépassera pas trois ans ;

>> En conséquence, je publie la présente proclamation pour prévenir toute personne qui pourrait avoir donné les mains à une telle entreprise ou expédition, en violation de nos lois et obligations nationales, qu'elle encourra les peines dont il est parlé ci-dessus, et qu'en outre elle perdra tout droit à la protection de ce gouvernement dans quelque position fâcheuse qu'elle se trouve placée par suite de sa conduite illégale. En conséquence de quoi j'invite tous les bons citoyens qui tiennent à notre réputation nationale, qui respectent nos lois et les lois des nations, qui apprécient les bienfaits de la paix et veulent le bienêtre de leur pays, à s'opposer par tous moyens légaux à une telle entreprise. De plus, je somme tout fonctionnaire du gouvernement, soit civil, soit militaire, de faire tous les efforts en son pouvoir pour amener devant la justice et faire punir quiconque se sera rendu coupable d'une telle violation des lois du pays.

» Donné de ma main, 25e jour d'avril de l'année de Notre-Seigneur 1851, et la 55 de l'indépendance des États

Unis.

>> Par le président :

» MILLARD FILLMORE. W. S.,
» Secrétaire d'Etat en activité. »

PROCLAMATION au sujet des expédi

tions contre le Mexique.

<< Attendu qu'il y a toute raison de croire qu'une expédition militaire est sur le point de s'armer dans les Etats-Unis pour envahir la république mexicaine, avec laquelle notre pays est en paix; attendu qu'il est à craindre qu'une partie du peuple de notre nation, sans égard pour ses devoirs, soit déjà compromise on puisse se laisser entraîner à y pren

dre part; et attendu que de pareilles entreprises tendent à dégrader le caractère des États-Unis dans l'opinion du monde civilisé, et sont expressément défendues par les lois, j'ai publié cette proclamation pour prévenir tous ceux qui prendraient part à cette entreprise, en violation des lois et des obligations nationales des Etats-Unis, qu'ils seront soumis aux sévères pénalités réservées contre de telles offenses; que, s'ils ont le malheur d'être faits prisonniers dans la juridiction des autorités mexicaines, ils seront jugés et punis d'après les lois du Mexique, et n'auront aucun droit à réclamer l'intervention de ce gouvernement en leur faveur.

>> J'invite dès lors tous les citoyens bien disposés qui ont à cœur la réputation de leur pays et sont animés d'un juste respect pour ses lois et son bien-être, à empêcher et à arrêter par tous les moyens légaux une pareille entreprise, et je somme chaque officier civil ou militaire de ce gouvernement de ne pas hésiter à arrêter tous ceux qui violeraient mes recommandations, et de les juger et de les punir pour cette violation des lois.

>> Donné sous mon seing, le 22 octobre, année de Notre-Seigneur 1851, et la soixante-sixième de l'indépendance des Etats-Unis.

>> MILLARD FILLMORE.

» Par ordre du Président :

>> J. J. CRITTENDEN, ministre d'État. »

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