au port du salut. Au milieu de ce vaisseau et sur le tillac, saint Ignace tenant à la main le nom de Jésus, paraît à la tête de huit autres fondateurs d'ordres. L'on ne voit dans ce vaisseau d'autres personnages que des religieux de ces neuf ordres différens, ce qui donne lieu de présumer qu'on a cherché à confondre la religion avec l'état religieux. Cette conjecture paraît d'autant mieux fondée, que l'on n'y aperçoit ni pape, ni évêque qui ne soit chef d'ordre, ni prêtre, ni aucun séculier. Il est monté par ces seuls religieux; ce sont eux seuls qui le conduisent et y font toute la manœuvre. Partout les jésuites tiennent le premier rang : les autres religieux ne paraissent y agir que sous leurs ordres et en subalternes; bien plus, quoique le Saint-Esprit enfle les voiles de son souffle et pousse le vaisseau, c'est un jésuite qui, chargé du gouvernail, le compas à la main, en dirige la route. Au-dessous de ce pilote, on lit: Imitatio vita Christi. Ne paraît-il pas évident que ce tableau n'a été fait que pour persuader que les jésuites seuls sont propres à conduire dans la voie du salut? Nous avons observé encore, qu'à la suite de ce vaisseau viennent deux petites barques sur lesquelles on lit Naves secularium quibus arma spiritualia à viris religionis suppeditantur. Dans ces barques sont pêle-mêle le pape, un cardinal, un roi de France, · plusieurs têtes couronnées, des personnes de tout état et de tout sexe.... Du même côté, sur la mer du siècle, au haut du tableau, s'élèvent plusieurs pointes de rocher dont la plus élevée est surmontée d'une thiare, une autre d'un chapeau de cardinal, quelques autres : * de mitres, de couronnes, et de la bannière de Malte. Au-dessus de tout, est écrit: Superbia vita. Autour de ces rochers sont représentés les sept péchés capitaux, sous l'emblème de sept petits brigantins, portant chacun le nom d'un péché ; au-dessous du tout est une sentence commençant par ces mots : Initium peccati est superbia. Au-dessous du filet dont on vient de parler est, en grosses lettres, sur une banderole: Apostatæ religionis.. Sous les légendes on voit plusieurs figures en partie submergées, parmi lesquelles on reconnaît à son habillement le moine Luther qui dirige son arc vers la galère. Au milieu de ces apostats, et absolument dans le bas du tableau, est une figure dont il ne sort de l'eau que le buste. Elle paraît sans mouvement et saisie de crainte, on voit même sur son visage une espèce d'abrutissement. Elle porte une toque avec une fraise. Plusieurs personnes ont cru trouver à cette figure beaucoup de ressemblance avec Henri III. Un monstre placé à droite de ces apostats en dévore un.... Du côté de la poupe, dans la galerie inférieure de la grande galère, sont deux religieux, l'un jésuite et l'autre du tiers-ordre de saint François ; ils portent chacun un bouclier... Ces deux religieux sont armés de piques et combattent, ainsi qu'un jacobin qui est dans la galère du milieu, et qui tient une pierre à la main, contre une barque qui est au bas du tableau. Cette barque, sur laquelle est assis un démon tenant un sabre à la main, est en partie submergée: plusieurs, qui sont dedans, sont blessés et dirigent cependant leurs armes vers les religieux dont on vient de parler. Dessous cette barque, on lit dans deux banderoles: Hæretici insultantes, et à côté, dans un cartouche : Sagittæ parvulorum facta sunt plaga eorum, et infirmatæ sunt contra eos linguæ. Autour de cette barque sont plusieurs bérétiques qui en paraissent tombés, ils sont pour la plupart submergés; un surtout est peint singulièrement on ne voit qu'une très-petite partie du buste: la tête est peinte du haut en bas, de façon que les cheveux sont en bas et la barbe en haut. En considérant de près cette figure, et en la regardant dans le sens naturel, on serait bien tenté de croire que l'auteur du tableau a voulu peindre un prince dont la mémoire sera toujours chère aux Français, dont le portrait est gravé dans tous les cœurs, et que la Ligue força de conquérir son propre royaume. N. B. Il est nécessaire d'ajouter que d'après le compte rendu au parlement de Paris, il se trouva au collége de Billom sept éditions différentes du fameux livre régicide de Busembaum; savoir trois de Lyon des années 1665, 1672 et 1690; une de Toulouse de 1700; deux de Paris, de 1726 et 1746, et celle de Cologne de 1729. A (Registres du Parlement.) CHAPITRE PREMIER. — De la congrégation. CHAP. II. - Des jésuites. CHAP. III. De l'esprit d'envahissement chez les prêtres. 76 SECONDE PARTIE. DANGERS RÉSULTANT DES FAITS QUI VIENNENT D'ÊTRE EX- CHAPITRE PREMIER.— Des dangers résultant de l'existence - Dangers résultant de l'ultramontanisme. CHAP. II. — Dangers résultant de l'invasion des jésuites. TROISIEME PARTIE. PLAN DE DÉFENSE DU SYSTÈME ET SA RÉFUTATION. CHAPITRE PREMIER. — De la constitution actuelle de la - 165 169 182 CHAP. IV. Que le système, par son plan général, tend à altérer et à dégrader le sacerdoce; ce que c'est qu'un prêtre. CHAP. V. Continuation du même sujet; des raisons qui 203 210 228 ces principes à l'état actuel de la France. CHAP. VIII. Que le système, objet de l'inculpation, tend à renverser le trône et l'autorité royale. 244 257 de la conduite actuelle des prêtres. QUATRIÈME PARTIE. Continuation du même sujet; résultat final 278 DES MOYENS QUI EXISTENT DANS NOS LOIS ANCIENNES ET DANS NOS LOIS NOUVELLES POUR COMBATTRE LE SYSTÈME ET LE RÉPRIMER. CHAPITRE PREMIER. — Corps du délit et caractères du délit. 289 CHAP. II. De l'action des lois et des magistrats relative |