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n'est bon, ou aucun homme n'est bon. La contradictoire serait que tout n'est pas bon, ou que tout homme n'est pas bon.

13. Il est évident aussi que jamais un jugement ou sa contradictoire vrais ne sont contraires à un jugement ou à sa contradictoire également vrais.

<< Un jugement ou sa contradictoire », c'est-à-dire une affirmation ou une négation certains manuscrits ont d'ailleurs àñópaσ, négation, au lieu de avtipasiv, contradiction.

Car les propositions contraires expriment des choses opposées. Or il est possible que le même homme dise la vérité sur des choses opposées, mais il n'arrive pas que les contraires se vérifient d'une seule et même chose.

Le sens est clair: Aristote oppose l'intelligence dans laquelle peuvent se trouver simultanément des connaissances de choses contraires, aux objets eux-mêmes dans lesquels les choses contraires ne peuvent pas exister simultanément.

Barthélemy Saint-Hilaire traduit le premier membre de la dernière phrase : περὶ ταῦτα δε (περὶ τὰ ἀντικειμένα) ἐνδέχεται ἀληθεύειν τόν autóv, ainsi : « Les propositions particulières peuvent être vraies à la fois. » Ce n'est pas le sens, évidemment, et cette phrase ne se rattache ni à ce qui précède, ni à ce qui suit.

Nous devons avouer que les progrès qu'a réalisés la logique depuis qu'Aristote en a posé dans ses ouvrages les immuables fondements, nous ont habitués à plus de précision dans les termes et à plus de rigueur et de clarté dans le raisonnement qu'il ne s'en rencontre dans certains passages de ce chapitre, et plus généralement de tout ce traité. Il eût été fastidieux de les relever tous : le lecteur les aura remarqués sans trop de difficulté; et il serait d'ailleurs injuste d'attacher à ces points de détail une importance exagérée. Admirons plutôt la subtilité d'analyse et la richesse d'idées qui font de ces quelques pages une œuvre capitale et immortelle.

CLASSE DES BEAUX-ARTS

Séance du 4 avril 1901.

M. H. MAQUET, Vice-directeur, occupe le fauteuil.
M. le chevalier EDMOND MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. F.-A. Gevaert, Godfried Guffens, Th. Radoux, J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, H. Hymans, Jos. Stallaert, Max. Rooses, J. Robie, G. Huberti, A. Hennebicq, Ed. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, J. Winders, C. Meunier et Ém. Mathieu, membres; Fl. van Duyse, G. Bordiau, E. Smits, L. Solvay et Louis Lenain, correspondants.

M. Fétis fait savoir qu'une indisposition l'empêche de venir présider la séance.

M. Maquet adresse les félicitations de la Classe à M. Constantin Meunier, au sujet de sa promotion au grade d'officier dans l'Ordre de la Légion d'honneur. (Applaudissements.)

CORRESPONDANCE.

La Classe prend notification officielle de la mort de Peter Benoit, membre titulaire de la Section de musique, né à Harlebeke le 17 août 1854, décédé à Anvers le 8 mars 1901.

Elle décide l'impression au Bulletin du discours prononcé aux funérailles par M. le Secrétaire perpétuel. Une lettre de condoléance sera adressée à la famille.

« Peter Benoit, rappelle M. Radoux, a laissé une trace lumineuse dont les rayons ne s'effaceront pas. Si l'artiste est mort, son œuvre est vivante et perpétuera sa gloire.

>> C'est au nom des membres de la Section de musique, continue-t-il, que je rends cet hommage à la mémoire de l'illustre confrère dont nous pleurons la perte. La Wallonie, qui l'a souvent acclamé et que je représente dans la Classe, salue avec moi l'ombre bienaimée du regretté Flamand. >>

La Classe s'associe à l'hommage de la Section de musique, à la mémoire de Peter Benoit.

La Classe prend également notification officielle de la mort de Jules-Jacques Van Ysendyck, membre titulaire de la Section d'architecture, né à Paris le 17 octobre 1836, décédé à Uccle lez-Bruxelles le 17 mars 1901.

Elle décide l'impression au Bulletin du discours prononcé aux funérailles par M. le Secrétaire perpétuel. Une lettre de condoléance sera adressée à la famille.

Mme Aline de Vigne remercie la Classe pour les sentiments de condoléance qui lui ont été exprimés lors de la mort de son mari, Paul de Vigne.

M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique envoie, pour la bibliothèque de l'Académie, un exemplaire de la 26 livraison des œuvres de Grétry, publiées par la Commission pour la publication des

œuvres des anciens musiciens du pays. Cette livraison porte pour titre :

Le Comte d'Albert, drame en deux actes, et la suite, en un acte.

Remerciements.

M. Paul Bergmans fait hommage de ses Variétés musicologiques, 2° série.

Remerciements.

M. Mathieu présente, au nom de M. C. Bergmans, un exemplaire de son livre Le Conservatoire royal de musique de Gand. Etude sur son histoire et son orga

nisation.

Remerciements.

M. Victor Vreuls, de Verviers, se déclare l'auteur de la partition portant la devise: Art long, vie courte, qui a obtenu une première mention honorable ex æquo au concours d'art appliqué de la Classe pour 1900; sujet proposé: On demande, au choix du concurrent, un concerto pour violon et orchestre ou un concerto pour piano et orchestre.

Il se déclare également l'auteur du manuscrit sur l'histoire de la musique dans les provinces belgiques, pendant les XVIIe et XVIIIe siècles. Ce mémoire, portant pour devise Alea jacta est, a obtenu une mention honorable.

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M. Émile Vloors, premier prix du grand concours de peinture de 1898, adresse le premier rapport sur son voyage en Espagne.

Renvoi pour appréciation à MM. Hennebicq, Stallaert et Smits.

Discours prononcé aux funérailles de Peter Benoit, membre de la Classe des beaux-arts (1); par le chevalier Edmond Marchal, secrétaire perpétuel de l'Académie.

MESSIEURS,

La mort de Pierre Benoit ne saurait susciter qu'un profond et douloureux écho dans la Classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique, qui s'honorait de compter parmi ses membres titulaires l'illustre directeur du Conservatoire royal d'Anvers.

En présence des discours qui viennent d'être prononcés et qui ont si brillamment et si éloquemment retracé la vie et les travaux du maître, je serai sobre de paroles, estimant que le plus bel éloge d'une personnalité telle que Benoit, ce sont ses œuvres, ses productions, dont il a enrichi le domaine musical de sa patrie.

Pierre Benoit, ou plutôt Peter Benoit, car il n'est connu que sous ce nom qu'il avait adopté, appartient à l'une de ces familles de la West-Flandre en qui le souci d'élever ses enfants dans l'amour du beau, du bien et du vrai, constitue à la fois la plus noble et la plus douce

mission.

Rosalie Monice, sa mère, l'une des artistes qui, durant de longues années, a été une des glorieuses étoiles de la Société de rhétorique d'Harlebeke, l'initia, dès son ber

(1) Né à IIarlebeke le 17 août 1834, mort le 8 mars 1901 à Anvers, où les funérailles ont eu lieu le 11 mars.

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