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COMMUNICATION ET LECTURE.

Charles-Quint à Haguenau en 1552; par Ern. Gossart, correspondant de l'Académie.

Dans mes Notes pour servir à l'histoire du règne de Charles-Quint (1), j'ai mentionné, page 94, un codicille de l'empereur, dont un extrait se trouve aux archives de Simancas, sous ce titre Copia de la minuta del codicillo que el emperador Carlos V otorgo en Auguene á 7 (lire 20 ou 21) de setiembre de 1552, et qui débute ainsi : « En el lugar de Auguene, cerca de la cibdad de Argentina......, en presencia de mi, Francisco d'Erasso », etc. (A Auguene, près de Strasbourg, en présence de moi, Francisco d'Erasso). Je faisais remarquer que Auguene paraît être Haguenau, quoique cette ville, au lieu d'être proche (cerca) de Strasbourg, en soit éloignée de vingt-quatre kilomètres; j'ajoutais : « et quoique l'empereur n'y entra pas quand il se dirigeait vers Metz au mois de septembre 1552 ». Une phrase de l'Histoire de De Thou et une autre de Laguille, mal interprétées, je dois le reconnaître, me semblaient indiquer qu'il s'était arrêté, non pas dans cette ville, mais dans un village voisin. De

(1) Bruxelles, 1897. Extrait du tome LV des Mémoires couronnés et autres mémoires publiés par l'Académie royale de Belgique, in-8°.

Thou écrit: Inde (c'est-à-dire de Strasbourg) sub vespe-¡ ram per Haganoœ viam in proximum vicum divertit (1). Laguille dit que l'empereur, s'étant contenté de voir la cathédrale de Strasbourg, prit la route de Haguenau « et vint coucher dans un village voisin (2). » Il faut entendre : voisin de Strasbourg.

En réalité, Charles-Quint s'est arrêté à Haguenau et y a passé une nuit, comme le constatent des documents conservés dans les archives communales de cette ville. Ainsi, dans un cahier qui renferme les perceptions de la dime pour les années 1545-1564, le receveur de l'OEuvre Saint-George la fabrique de l'église de ce nom

a inscrit à l'intérieur de la couverture la mention suivante: « L'an 1552, le mardi (20), veille de la SaintMathieu (21 septembre), Sa Majesté Impériale entra vers sept heures du soir à Haguenau. Le lendemain, on lui prêta serment. Elle repartit au sortir de l'hôtel de ville (3). »

Cette visite est mentionnée encore dans une avance, faite par la même OEuvre, de quatre cents florins d'or, dont on fit cadeau à l'empereur (4). La fabrique, n'ayant

(1) Historiarum Tomus primus. Londres, 1733, p. 388. (2) Histoire de la province d'Alsace. Strasbourg, 1727, 2o partie, p. 39.

(3) Anno Domini 1552, uff Zinstag, vigilia Mathei, reite Kay. M. ungeverlichenn umb 7 urenn nach mittag zu Hagenaw ine. Am andern tage swure man Ime. Er reit gleichs vom Rothuse widerumb hienweg.

(4) Item 300 lb. geben inne 400 gl. goldgulden so der K. Maj. verehrt anno LII, als ir Maj. alhie gewesen unnd fürther für Metz gezogen unnd wider erkhoberen wollen.

pas en pièces d'or cette somme entière, dut, de son côté, en emprunter une partie (1).

Au XVIe siècle, il arriva fréquemment que la ville de Haguenau demandait ainsi à l'OEuvre Saint-George des avances en argent, dont l'énumération figure dans les arrêtés de compte semestriels de la fabrique.

Je dois ces renseignements à l'érudit bibliothécaire de la ville de Haguenau, M. l'abbé A. Hanauer.

ÉLECTIONS.

Il est procédé aux élections pour les places vacantes dans la Section d'histoire et des lettres et dans la Section des sciences morales et politiques.

Ces résultats figureront dans la proclamation de la séance publique.

M. Mesdach de ter Kiele est réélu, pour l'année 1901-1902, délégué de la Classe auprès de la commission administrative.

(1) Le prêt est ainsi indiqué dans les comptes de l'OEuvre de l'année 1553: 150 guldin..... hab ich Mathis Dietrichenn dem ratzfründe (sénateur) inn myner schriebstuben gebenn... namlich als genanter Mathis 150 fl. ane golde dem werck dargelühenn zu denn 400 goldt guldin, so man römischer kayserlicher Majestat vereret, als sie umb Michaelis anno LII übernacht zu Hagenauw gelegen.

PRÉPARATIFS DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE.

La Classe arrête de la manière suivante le programme de la solennité :

1° L'expansion exotique des littératures européennes au XIXe siècle; discours par M. Paul Fredericq, directeur de la Classe;

2o Un négociant d'Anvers à la fin du XVIIIe siècle; lecture par M. Ernest Discailles, membre de la Classe; 3o Rapport du jury chargé de décerner le prix de Laveleye pour la période 1895-1900. M. Mahaim, professeur à l'Université de Liége, rapporteur;

4o Rapport du jury chargé de décerner les prix De Keyn, 1899-1900 (Enseignement primaire). M. Monchamp, rapporteur;

5° Proclamation des résultats des concours et des élections.

Séance publique du 8 mai 1901.

M. PAUL FREDERICQ, directeur.

M. le chevalier EDMOND MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Prennent également place au bureau :

MM. Éd. Fétis, président de l'Académie; Jos. De Tilly, directeur de la Classe des sciences, et G. Kurth, vicedirecteur de la Classe des lettres; G. Monchamp, rapporteur du jury pour les prix De Keyn, et M. Mahaim, professeur à l'Université de Liége, rapporteur pour le prix de Laveleye.

Sont présents: MM. S. Bormans, T.-J. Lamy, G. Tiberghien, L. Vanderkindere, le comte Goblet d'Alviella, F. vander Haeghen, Ad. Prins, J. Vuylsteke, A. Giron, le baron J. de Chestret de Haneffe, Mesdach de ter Kiele, H. Denis, le chevalier Éd. Descamps, P. Thomas, Ern. Discailles, V. Brants, A. Beernaert, Ch. De Smedt, A. Willems, membres; J.-C. Vollgraff, associé; Jules Leclercq, H. Pirenne, Ern. Gossart, E. Nys, J. Lameere, A. Rolin et M. Vautier, correspondants.

Assistent à la séance :

CLASSE DES SCIENCES. MM. Éd. Van Beneden, vicedirecteur; G. Dewalque, A. Brialmont, Ed. Dupont, C. Malaise, F. Folie, Fr. Crépin, Ch. Van Bambeke, G. Van der Mensbrugghe, Louis Henry, M. Mourlon, P. De Heen, C. Le Paige, F. Terby, Alb. Lancaster, L. Errera, membres; Ch. de la Vallée Poussin, associé; Pol. Francotte et Émile Laurent, correspondants.

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