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NOTES BIBLIOGRAPHIQUES.

L'industrie dans la Grèce ancienne; par HENRI FRANCOTTE, professeur à l'Université de Liége; ouvrage couronné par l'Académie (Prix Gantrelle), 2 vol. in-8°. Bruxelles, Société belge de librairie, 1900-1901.

La Classe se souvient, sans aucun doute, qu'il y a deux ans, elle conféra le prix Gantrelle de philologie classique (4 période) à un volumineux mémoire en réponse à la question suivante : Étude sur l'organisation de l'industrie privée et des travaux publics dans la Grèce ancienne, au point de vue juridique, économique et social. Ce prix fut conféré, de l'avis conforme des trois rapporteurs, à M. Henri Francotte, professeur à l'Université de Liége. C'est cet ouvrage que notre collègue vient de publier en deux volumes, qui constituent un intéressant, instructif et laborieux travail d'histoire économique. Je crois pouvoir dire hardiment que c'est là un ouvrage, à la fois historique et économique, qui fera honneur aux travaux de l'Académie et prendra rang dans cette littérature spéciale. On me permettra de ne pas m'y étendre, de ne pas marquer certaines divergences, ayant eu l'occasion naguère de le faire longuement comme premier rapporteur. L'auteur, on le sait, a une thèse qui domine tout son ouvrage et qui, assurément, appellera la controverse : c'est le caractère peu développé de l'industrie grecque. Il s'y attache avec persistance. Nous n'avons pas ici à l'examiner; mais, groupés autour de cette thèse, puis la complétant

par des vues plus éloignées, les faits abondent et les citations se multiplient sans gêne pour le lecteur de cet ouvrage, qui sait plaire par son habile distribution et son style, en même temps qu'instruire par son érudition. V. BRANTS.

Les échevins de la souveraine justice de Liége; par le chevalier CAMILLE DE BORMAN, membre du Conseil héraldique, tome second (age moderne). Liége, D. Cormaux, 1899; gr. in-4o de 610 pages, orné de nombreux blasons et de huit planches. Publication de la Société des bibliophiles liégeois.

En présentant à l'Académie, au nom de M. le chevalier de Borman, le tome premier des Échevins de la souveraine justice de Liége, paru en 1892, j'annonçai que la partie moderne formerait le tome II de l'ouvrage. C'est ce précieux volume que j'ai tout à la fois l'honneur et le plaisir de mettre sous les yeux de la Classe, de la part de l'auteur.

S'il lui a fallu près de sept ans pour mener à bien la fin de son travail, personne ne contestera que nous n'avons rien perdu 'pour attendre. Poursuivant l'exécution de son plan, M. de Borman étudie d'abord, d'une manière générale, la quatrième et la cinquième période de l'histoire des échevins, l'une s'étendant depuis le sac de Liége jusqu'à la Réformation (judiciaire) de Groesbeek (1468-1572), l'autre, depuis cette réforme jusqu'à l'inva

sion française (1572-1794). Chaque période est accompagnée de notices biographiques et généalogiques sur les membres, même les plus obscurs, du célèbre tribunal. Puis viennent les mayeurs, les greffiers, les chambellans, tous auxiliaires plus ou moins haut placés de la souveraine justice. Enfin, après des additions et des corrections témoignant d'un souci constant de mieux faire, une série de pièces justificatives et des tables terminent le volume.

Je n'insisterai pas sur le soin apporté par le savant écrivain à s'entourer de tout ce qui, de près ou de loin, pouvait éclairer son sujet. Ce qu'il a compulsé d'archives, de livres, de pamphlets et de factums presque introuvables, ses notes au bas des pages nous le montreraient assez, si les travailleurs ne savaient que d'ordinaire on n'achète une découverte qu'au prix de nombreux désappointements.

Mais ce qu'il faut le plus admirer, c'est l'art avec lequel tous ces matériaux ont été mis en œuvre dans les parties générales consacrées à l'exposition des vicissitudes d'une institution si longtemps mêlée aux révolutions politiques du pays. Ici la gravité de l'historien s'allie à l'animation du récit; jamais l'intérêt ne languit, parce que les événements ne cessent d'être présentés d'une manière attachante et que la narration revêt les formes les plus variées. L'auteur nous montre ainsi le triste sort des échevins après l'odieuse expédition de Charles le Téméraire et du temps de la guerre intestine suscitée par les la Marck, la perte de leur autonomie en matière civile depuis l'établissement de la Chambre impériale (1495) et la constitution du Conseil ordinaire (1531), enfin les sanglantes querelles

des Chiroux et des Grignoux « qui vont troubler jusque dans son prétoire la sereine majesté de la haute justice ». La tranquillité rétablie, c'est l'âge d'or des échevins qui commence ils n'auront plus désormais qu'à essuyer le reproche de vénalité qui atteignait tous les emplois, et à se défendre dans des conflits de juridiction dont le dernier se confond avec la révolution liégeoise.

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On ne saurait trop le répéter le livre de M. de Borman est d'une importance beaucoup plus grande que son titre ne l'indique; c'est l'étude impartiale, faite par un esprit critique, de tout un côté de l'histoire de la principauté de Liége, et à ce titre il est appelé à figurer en première ligne sur la table des travailleurs qu'intéresse le passé du pays.

Baron DE CHESTRET DE HANEFFE,

ÉLECTIONS.

MM. le chevalier Descamps, le comte Goblet d'Alviella et Mesdach de ter Kiele sont élus membres du Comité chargé, conjointement avec le Bureau, des présentations pour les places vacantes.

La Classe nomme M. Ern. Mahaim, professeur à l'Université de Liége, membre du jury chargé de juger le Prix de Laveleye, en remplacement de M. Arthur Desjardins, décédé.

COMMUNICATION ET LECTURE.

LA CONSTITUTION INTERNATIONAle de la BelgIQUE; par le chevalier Éd. Descamps, membre de l'Académie.

PARTIE HISTORIQUE.

Les pierres d'attente historiques et les antécédents immédiats.

Après avoir connu des agitations sans nombre, des luttes presque sans trêve et les épreuves les plus dures, après avoir servi tour à tour de champ clos aux querelles des autres peuples, d'appoint à leurs règlements de compte, d'otage à leur sécurité ou de butin à leur avidité, la Belgique, tant de fois sacrifiée à des intérêts qui n'étaient pas les siens, a pris énergiquement possession d'ellemême. Fermant le cercle de ses révolutions, libre sous une dynastie nationale, elle poursuit aujourd'hui depuis bientôt trois quarts de siècle, dans une indépendance sans ombrage pour personne, le cours de ses pacifiques destinées.

Elle possède une Constitution nationale qui donne une forme stable à sa vie publique à l'intérieur et qui vient

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