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CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance du 4 juillet 1901.

M. ÉD. FÉTIS, directeur, président de l'Académie. M. le chevalier EDM. MARCHAL, Secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, H. Hymans, Th. Vinçotte, Jos. Stallaert, Max. Rooses, G. Huberti, A. Hennebicq, Éd. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, Ém. Janlet et Ém. Mathieu, membres; Fl. van Duyse, G. Bordiau, E. Smits, L. Solvay et Louis Lenain, correspondants.

MM. Maquet et Winders écrivent pour motiver leur absence.

CORRESPONDANCE.

M. le Ministre de l'Agriculture invite la Classe à lui désigner - conformément à l'article 5 du règlement des grands concours de composition musicale - trois de ses membres pour faire partie du jury du grand concours de cette année.

Sont désignés MM. Gevaert, Radoux et Huberti.

Le même Ministre envoie pour appréciation une sonate pour piano, un poème lyrique et deux mélodies intitulées : Adieu et Midi, de M. Rasse, premier prix du grand concours de composition musicale de 1899.

MM. Huberti, Mathieu et van Duyse.

Renvoi à

- M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique envoie une ampliation des arrêtés royaux en date du 28 mai :

1o Abrogeant le § 2 de l'article 10 des statuts organiques, lequel spécifiait que le directeur ne pouvait être choisi deux années de suite parmi les membres habitant la province;

2o Décidant que la valeur des prix des concours formant l'article 33 du règlement général, serait dorénavant de 600 francs au moins.

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M. Hymans fait hommage à la Classe, au nom de M. Albert Jacquot, correspondant du Comité des sociétés de beaux-arts des départements de France, à Nancy, d'un exemplaire de son ouvrage : Essai de répertoire des artistes lorrains sculpteurs, gr. in-8° de 70 pages.

M. Hymans donne en même temps lecture d'une note sur cet ouvrage.

La Classe vote des remerciements à MM. Jacquot et Hymans et décide l'impression au Bulletin de la note bibliographique de celui-ci.

NOTE BIBLIOGRAPHIQUE.

J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, de la part de l'auteur, M. Alb. Jacquot, la suite de l'Essai de répertoire des artistes lorrains. Ce nouveau volume, plus spécialement consacré à la sculpture, abonde en informations sur les représentants d'un art auquel la Lorraine a dù plusieurs de ses principaux maîtres, la France quelquesunes des gloires de son école. Citer les Richier, les Drouin, les Jacquin, les Adam, les Michel et les Clodion, c'est évoquer le souvenir de créations faites pour justifier, à tous les titres, l'admiration de la postérité.

Dans la liste des noms colligés par l'auteur, il en est d'une moindre notoriété, bien que très dignes d'être retenus. Au cours d'un règne de près de trente années, Stanislas renouvela en quelque sorte sa capitale, Nancy, appelant à concourir à ses embellissements une véritable légion d'artistes.

Tous n'étaient pas lorrains de naissance; beaucoup s'étaient formés en Italie, d'autres en Allemagne, la grande majorité sous des influences parisiennes.

A Nancy travailla notre compatriote P.-L. Cyfflé, né à Bruges en 1724, mort à Ixelles en 1791. Tout le monde connait ses délicieuses figurines, ses non moins délicieux médaillons-portraits, en terre de pipe. Les Richardot vinrent de Lorraine travailler chez nous; ce fut à Andenne que mourut, en 1806, le céramiste du

nom.

Un artiste plus ancien, cité par Albert Dürer dans le journal de son voyage aux Pays-Bas, intéresse directement la Belgique. C'est « Maître Jean, » que Pinchart a pu identifier avec Jean Mone, l'auteur du magnifique retable de Notre-Dame de Hal, un des plus beaux échantillons de l'art de la Renaissance dans nos provinces.

J'ai résumé, pour la Biographie nationale, ce qu'on sait de ce très remarquable artiste, sculpteur de CharlesQuint. Comme le disait Dürer, il avait vu le jour à Metz et s'était formé en Italie.

Pinchart, qui nous fournit à son sujet de si précieuses informations, le confond à tort avec Jehan de Lorraine, cité par Jean Lemaire de Belges.

De son vrai nom Tabourin, sous lequel d'ailleurs M. Jacquot le fait figurer dans son répertoire, ce dernier mourut dès 1514. De là, pour Albert Dürer, impossibilité de l'avoir pu rencontrer en 1520-1521. M. Jacquot ne mentionne pas Jean Mone et semble avoir ignoré le Perréal de M. Charvet, où il est parlé de Jehan de Lorraine à nombre de reprises.

Outre l'indication des sources, l'auteur accompagne son texte de quelques reproductions faites pour donner une idée avantageuse des originaux, choisis dans l'œuvre des plus notables artistes du groupe auquel est consacrée son étude. En somme, un livre de références fait pour être utilement consulté.

HENRI HYMANS.

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