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PLAN D'ENSEMBLE DES PLACERS DE L'ININI, LE 1ER MAI 1901

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Le prix des vivres, sur les placers illicitement exploités de l'Awa, s'éleva aussitôt dans des proportions fantastiques. Les exploitants rendus sur place ne quittèrent les lieux qu'après avoir dévoré leurs dernières mesures de couac (manioc torréfié).

L'Inini en 1887 et en 1901. Et seuls quelques prospecteurs de race: Pointu, Antino, Rufin, profitant des renseignements donnés par les Indiens, gagnèrent le Contesté par la route de terre, en partant de Cayenne par la voie de l'Approuague. Cependant ils constatèrent au passage la richesse des terrains de l'Inini. Une expédition, faite avec les fonds du fameux Vitalo, le père du placer Saint-Élie, commandée par Pointu et Antino, tomba en plein sur le magot, ou tout au moins sur une partie des richesses actuellement découvertes car, comme nous le verrons tout à l'heure, il y a dans l'Inini deux centres principaux d'exploitation.

Fascinés par les résultats qu'obtenaient les camarades dans l'Awa, à l'abri de toute redevance, ils ne s'attardèrent point à leurs travaux dans l'Inini. Pointu mourut en descendant l'Approuague, ce qui contribua à arrêter les prospections dans l'Inini. Il a un tombeau digne de lui au Saut Machicou, une des cataractes importantes de l'Approuague, qu'il avait tant de fois passées en risquant sa peau. Il repose là, sous une pyramide de grosses pierres, bercé par le bruit de la grande cascade, qui a fini par garder sa dépouille.

J'ai trouvé dans les bureaux du cadastre, à Cayenne, une carte suggestive de cette époque. Elle indique les placers concédés à la suite des découvertes de Pointu. Les titulaires doivent bien regretter maintenant d'avoir lâché leurs terrains, car on peut se rendre compte, en comparant cette carte à celle des placers actuellement concédés, qu'ils étaient en plein dans la zone riche;

mais ce sont là des risques inhérents au métier de prospecteur. (Voir page précédente le plan des placers de l'Inini en 1887 et en 1901).

On voit, par cet exemple frappant, qu'il n'est pas aussi aisé qu'on le pense de trouver des placers riches, même quand ces placers existent réellement. Néanmoins, ces allées et venues de l'Approuague au Maroni m'avaient frappé dès le premier jour, et c'est en m'entretenant avec les placériens qui avaient passé par là, que je me décidai à choisir, pour le passage du chemin de fer partant de Cayenne pour aller à l'Awa, la route des Pointu et des Antino. On se rend en effet d'un versant sur l'autre en une seule journée de marche, ce qui correspond à une distance ne dépassant pas 12 kilomètres et la ligne divisoire est en terrain plat.

D'autre part, dès mon voyage de 1897 aux placers de l'Awa, situés juste en face de l'Inini, j'avais reconnu et signalé dans mon ouvrage sur les placers de la Guyane (1), la richesse de cette zone aurifère. Les événements actuels viennent non seulement de confirmer ces prévisions géologiques, mais donnent encore un intérêt nouveau au chemin de fer qui, aux termes même de la convention que j'ai signée avec la Colonie, doit passer dans la vallée de la crique Inini.

On est tellement habitué à Cayenne à entendre parler de nouveaux Eldorados que les esprits sceptiques y sont nombreux et qu'on ne croit guère aux événements que lorsqu'ils sont arrivés. Les premières découvertes de l'Inini en 1901, datent du mois d'Avril. Au mois de Mai, un des Conseillers généraux de la Colonie, fort au courant des questions minières, m'écrivait encore :

(1) Guide pratique pour la recherche et l'exploitation de l'Or en Guyane Française, par E. D. LEVAT, Paris, 1898. — Vve Ch. Dunod, Editeur,

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<< Jusqu'à présent, nous n'avons pas la preuve que <<< des découvertes aient été faites à l'Inini; on en a << parlé et on en parle beaucoup, mais je ne vois pas << arriver les productions. Il peut se faire que les décou<<< vertes soient réelles, toujours est-il qu'en ville per<<< sonne ne peut l'affirmer. Je suis si habitué à entendre « parler de prétendues richesses de tels et tels parages, << que je suis devenu sceptique ».

Même au mois d'Août dernier, époque à laquelle je me trouvais dans la Colonie, et où quelques productions retentissantes étaient déjà descendues, un des plus anciens et des plus respectables négociants de la ville, ne pouvait pas admettre encore la réalité d'une découverte sérieuse :

<< Voyez, mon cher Monsieur Levat, me disait-il, je << ne puis pas croire qu'une région comme la vallée << de l'Inini, qui a été déjà tant parcourue par nos « plus fins limiers, puisse contenir des richesses com<< parables à celles du Carsewène. »

Il a bien fallu cependant se rendre à l'évidence en face des productions sans cesse croissantes qui descendent de l'Inini. On doit s'attendre à voir augmenter encore notablement les envois d'or dès que la saison des pluies arrivera, c'est-à-dire dès le mois de Mars. prochain. En ce moment, saison sèche, on ne peut travailler qu'un petit nombre de criques, vu que toutes les têtes de ces cours d'eau, qui sont généralement les emplacements les plus riches, contenant de l'or gros, ne peuvent pas être lavés, faute d'eau.

La loi des sept ans. Il est assez curieux de noter, même si ce n'est qu'une coïncidence fortuite, que les découvertes de placers fameux se renouvellent exactement tous les 7 ans.

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