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Paris était plus particulièrement présent à votre ressouvenir, et que, tandis que vos mains victorieuses rassemblaient les premiers trophées de la campagne qui commence, le cœur paternel de V. M. destinait ces trophées à l'illustration de sa capitale, et s'occupait de récompenser par un si noble prix la fidélité de ses habitans?

Sire, la nature même de cette faveur, son objet que V. M. a pris soin d'expliquer avec une bonté si touchante; enfin, les diverses circonstances qui l'accompagnent, la rendent tellement chère et précieuse, qu'il ne serait pas en notre pouvoir d'exprimer tous les sentimens dont elle nous a pénétrés. V. M. nous pardonnera sans doute de rester aujourd'hui, dans nos remercîmens dessous de la bienveillance extraordinaire qui les commande.

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Mais, Sire, le bienfait lui-même y suppléera; et ces drapeaux qui vont être appendus aux voûtes de l'hôtel-de-ville, ces canons qui vont en orner la façade, attestant à nos derniers neveux et la gloire du héros régénérateur de l'Empire et l'affection singulière dont il honore sa bonne ville de Paris, publieront en même temps notre reconnaissance jusque dans la postérité la plus reculée,

Daignez, Sire, recevoir par l'organe des magistrats que vous avez chargés d'annoncer vos bienveillantes intentions au peuple de Paris, les nouveaux hommages de dévouement, de respect et d'amour de ce peuple sensible reconnaissant et pour toujours fidèle; daignez également, Sire 2 agréer les mêmes hommages de la part de ces magistrats qui, pleins des inêmes sentimens que le peuple dont ils sont les organes, osent avec confiance en faire parvenir l'expression jusqu'au pied du trône de V. M,

Nous avons l'honneur d'être avec le plus profond respect

SIRE,

De Votre Majesté Impériale et Royale, Les très-soumis et très-fidèles sujets, les préfets et maires de votre bonne ville de Paris,

Lecordier, maire du 1er arrondissement; Brière de Mondetour, maire du 2o; J. J. Rousseau, maire du 3o; Doulen d'Egligny, maire du 4e; Moreau, maire du 5e; Bricogne, maire du 6o; Dupont, maire du 7; E. Benard, maire du 8e; Peron, maire du 9o; Ad. Duquesnoi, maire du 10; Camet de la Bonardière, maire du 11; Collette, maire du 12o.

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FROCHOT.

Sa M. l'Empereur a répondu «Qu'il voyait avec plaisir la députation des maires de Paris; que, quoiqu'il les reçût dans le palais de Marie-Thé rèse, le jour où il se retrouverait au milieu de son bon peuple de Paris, serait pour lui un jour de fête ; qu'ils avaient été à portée de voir les malheurs de la guerre, et d'apprendre, par le triste spectacle dont leurs regards ont été frappés, que tous les Français doivent considérer comme salutaire et sacrée la loi de la conscription, s'ils ne veulent pas que quelque jour leurs habitations soie. dévastées et le beau territoire de la France livré, ainsi que l'Autriche et la Moravie, aux ravages des barbares; que, dans leurs rapports avec la bourgeoisie de Vienne, ils ont pu s'assurer qu'elle-même apprécie la justice de notre cause, et la funeste influence de l'Angleterre et de quelques hommes corrompus. » Il a ajouté « Qu'il veut la paix, mais une paix qui assure le bien-être du peuple français, dont le bonheur le commerce et l'industrie sont constamment entravés par l'insatiable avidité de l'Angleterre. »

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S. M. a ensuite fait connaître aux députés qu'elle était dans l'intention de faire hommage à la cathédrale de Paris, des drapeaux conquis sur les Russes le jour anniversaire de son couronnement leur confier ces trophées pour les porter au cardinalarchevêque.

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et de

Lettre de S. M. P'Empereur et Roi, à M. le CardinalArchevêque de Paris.

Mon cousin, nous avons pris 45 drapeaux sur nos ennemis, le jour de l'anniversaire de notre couronnement, de ce jour où le Saint-Père, ses cardinaux et tout le clergé de France firent des prières dans le sanctuaire de Notre-Dame, pour la prospérité de notre règne. Nous avons résolu de déposer lesdits drapeaux dans l'église de Notre-Dame, métropole de notre bonne ville de Paris. Nous avons ordonné, en conséquence, qu'ils vous soient adressés, pour la garde en être confiée à votre chapitre métropolitain. Notre intention est que, tous les audit jour, un office solennel soit chanté dans ladite métropole, en mémoire des braves morts pour la patrie dans cette grande journée lequel office sera suivi d'actions de graces pour la victoire qu'il a plu au Dieu des armées de nous accorder. Cette lettre n'étant pas à une autre fin, nous prions Dieu qu'il vous ait, mon cousin, en sa sainte et digne garde.

ans,

De notre palais de Brünn, le 20 frimaire an 14.
Signé, NAPOLÉON.

Par l'Empereur,

Le ministre secrétaire-d'état, stgné H. B. MARET.

XXXVIIe BULLETIN.

Schoenbrunn, 5 nivòse an 14 (26 décembre).

Voici la position de l'armée aujourd'hui :
Le maréchal Bernadotte occupe la Bohême;
Le maréchal Mortier, la Moravic;

Le maréchal Davoust occupe Presbourg, capitale de la Hongrie ;

Le maréchal Soult occupe Vienne;

Le maréchal Ney occupe la Carinthie ;
Le général Marmont, la Styrie;

Le maréchal Massena, la Carniole;

Le maréchal Augereau reste en réserve en Souabe. Le maréchal Masséna, avec l'armée d'Italie, est devenu le 8 corps de la Grande-Armée.

Le prince Eugène a le commandement en chef de toutes les troupes qui sont dans le pays de Venise et dans le royaume d'Italie.

Le général St.-Cyr marche à grandes journées sur Naples, pour punir la trahison de la reine, et précipiter du trône cette femme criminelle, qui, avec tant d'impudeur, a violé tout ce qui est sacré parmi les hommes. On a voulu intercéder pour elle auprès de l'Empereur; il a répondu: « Les hostilités dussentelles recommencer, et la nation soutenir une guerre de trente ans, une si atroce perfidie ne peut être pardonnée. La reine de Naples a cessé de régner: ce dernier crime a rempli sa destinée; qu'elle aille à Londres augmenter le nombre des intrigans, et former un comité d'encre sympathique avec Spencer Smith, Taylor, Wickam: elle pourra y appeler, si elle le juge convenable, le baron d'Armfeld, MM. de Fersen, d'Antraigues, et le moine Morus. >>

M. de Talleyrand est à Presbourg, où l'on négocie. Les plénipotentiaires de l'empereur d'Autriche

sont le prince Jean de Lichtenstein et le général Giulay.

Le prince Charles a demandé à voir l'Empereur. S. M. aura demain une entrevue avec ce prince, à la maison de chasse de Stamersdorff, à trois lieues de Vienne.

L'Empereur passe aujourd'hui la revue de la division Legrand, près Laxembourg.

L'Empereur ne prend à Vienne aucun divertissement. Il a reçu fort peu de personnes.

Pendant quelques jours le temps a été assez froid: la journée d'aujourd'hui est fort belle.

L'Empereur a fait une grande quantité de promotions dans l'armée et dans la légion d'honneur ; mais les grades qu'il a à sa disposition peuvent difficilement récompenser tant de braves.

L'électeur de Wurtemberg a envoyé à l'Empereur le grand cordon de l'ordre de Wurtemberg, avec trois autres qui ont été donnés au sénateur Harville, premier écuyer de l'Impératrice; au maréchal Kellermann et au général Marmont.

L'Empereur a donné le grand cordon de la légion d'honneur à l'électeur, au prince électoral et au prince Paul, ses fils, et à ses frères les princes Eugène - Frédéric- Henri et Guillaume - FrédéricPhilippe : il a connu ces deux derniers princes à son passage à Louisbourg, et a été bien aise de leur donner une preuve de l'opinion qu'il a conçue de leur

mérite.

Les électeurs de Bavière et de Wurtemberg vont prendre le titre de Roi, récompense qu'ils ont méritée par l'attachement et l'amitié qu'ils ont montrés à l'Empereur dans toutes ces circonstances.

L'Empereur a témoigné son mécontentement qu'on eût osé faire, à Mayence, une proclamation signée de son nom, et qu'on a remplie de sottises. Elle est datée d'Olmutz, où l'Empereur n'a jamais

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