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HISTORIQUE ET MILITAIRE

DES

OPÉRATIONS DE LA GRANDE-ARMEE ET DE L'ARMÉE D'ITALIE,

CONTRE LA TROISIÈME COALITION.

Jer BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE.

L'EMPEREUR NAPOLÉON est parti de Paris le 2 vendémiaire an 14 (24 septembre 1805), et est arrivé le 4 à Strasbourg.

Le maréchal Bernadotte, qui, au moment où l'armée était partie de Boulogne, s'était porté de Hanovre sur Gottingue, s'est mis en marche par Francfort, pour se rendre à Wurtzbourg, où il est arrivé le 1er vendémiaire (23 septembre).

Le général Marmont, qui était arrivé à Mayence, a passé le Rhin sur le pont de Cassel, et s'est dirigé sur Wurtzbourg, où il a fait sa jonction avec l'armée bavaroise et le corps du maréchal Bernadotte.'

Le corps du maréchal Davoust a passé le Rhin le 4 à Manheim, et s'est porté, par Heidelberg et Necker-Eltz, sur le Necker.

Le corps du maréchal Soult a passé le Rhin let même jour sur le pont qui a été jeté à Spire, et s'est porté sur Heilbronn.

Le corps du maréchal Ney a passé le Rhin Is même jour sur le pont qui a été jeté vis-à-vis de Durlach, et s'est porté à Stuttgard.

Le corps du maréchal Lannes a passé le Rhin à Kehl, le 3, et s'est rendu à Louisbourg.

Le prince Murat, avec la réserve de cavalerie, a passé le Rhin à Kehl, le 3, et est resté en position pendant plusieurs jours devant les débouchés de la Forêt-Noire; ses patrouilles, qui se montraient fréquemment aux patrouilles ennemies, leur ont fait croire que nous voulions pénétrer par ces débouchés. Le grand parc de l'armée a passé le Rhin à Kehl, le 8, et s'est rendu à Heilbronn.

L'Empereur a passé le Rhin à Kehl, le 9, a couché à Ettlingen le même jour, y a reçu l'électeur et les princes de Bade, et s'est rendu à Louisbourg chez l'électeur de Wirtemberg, dans le palais duquel il a logé.

Le 10, les corps du maréchal Bernadotte et du général Marmont, et les Bavarois qui étaient à Wurtzbourg, se sont réunis et se sont mis en marche se rendre sur le Danube.

pour

Le corps du maréchal Davoust s'est mis en marche de Necker-Eltz, et a suivi la route de Meckmühl, Ingelfingen, Chreilsheim, Dunkelsbühl Frembdingen, ÖEttingen, Haarburg et Donawerth. Le corps du maréchal Soult s'est mis en marche d'Heilbronn, et a suivi la route d'Ochringen, Hall, Gaildorff, Abstgmund, Aalen et Nordlingen.

Le corps du maréchal Ney s'est mis en marche de Stuttgard, et a suivi la route de Esslingen, Goppingen, Weissenstein, Heydenheim, Nattheim et Nordlingen.

Le corps du maréchal Lannes s'est mis en marche de Louisbourg, et a suivi la route de Gross-Beutelspach à Pludershausen, Gmünd, Aalen et Nordlingen. Voici la position de l'armée au 14:

Le corps du maréchal Bernadotte et les Bavarois étaient à Weissenbourg.

Le corps du maréchal Davoust à OEttingen, à cheval sur la Reinitz.

Le corps du maréchal Soult à Donawerth, maître du pont de Munster, et faisant rétablir celui de Dɔnawerth.

Le corps du maréchal Ney à Koessingen.

Le corps du maréchal Lannes à Neresheim.

Le prince Murat avec ses dragons bordant le Danube.

L'armée est pleine de santé, et brûle du desir d'en venir aux mains.

L'ennemi s'était avancé jusqu'aux débouchés de la Forêt Noire, où il paraît qu'il voulait se maintenir et nous empêcher de pénétrer.

Il avait fait fortifier l'Iller. Memmingen et Ulm se fortifiaient en grande hâte.

Les patrouilles qui battent la campagne assurent qu'il a contremandé ses projets, et qu'il paraît fort déconcerté par nos mouvemens aussi nouveaux qu'inattendus.

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Les patrouilles françaises et ennemies se sont souvent rencontrées; dans ces rencontres, nous avons fait 40 prisonniers du régiment à cheval de Latour.

Ce grand et vaste mouvement nous a portés en peu de jours en Bavière, nous a fait éviter les montagnes Noires, la ligne de rivières parallèles qui se jettent dans la vallée du Danube, l'inconvénient attaché à un système d'opérations qui auraient toujours en flanc les débouchés du Tyrol, et enfin nous a placés à plusieurs marches derrière l'ennemi, qui n'a pas de temps à perdre pour éviter sa perte entière.

Traduction d'une Proclamation du Lieutenant-général DEROY.

SOLDATS

La patrie vous appelle à sa défense.

Au milieu de la paix, notre électeur a été attaqué par l'Autriche; la Bavière est inondée de ses troupes

Votre prince desirait rester neutre, et vous vous êtes vus forcés d'éviter les armées autrichiennes pour prévenir un engagement.

Mais l'Autriche vous force à les rechercher. Elle exigeait votre incorporation dans son armée; elle voulait votre désarmement.

Vous savez de quelle manière vous avez été traités dans les dernières campagnes. Alors vous combattiez cette puissance; vous marchiez en corps, et l'on vous soumit à des fatigues inouies.

Quel eût été votre sort, lorsque, disséminés dans son armée, vous n'eussiez plus osé vous dire Bavarois, les fidèles sujets de Maximilien Joseph?

Vous n'avez pas voulu vous laisser désarmer, vous Bavarois, vous qui avez, aussitôt l'invasion de l'ennemi, traversé avec courage ses colonnes pour rejoindre vos drapeaux.

Vous, Souabes et Franconiens, qui, au premier signal, êtes venus trouver vos frères d'armes :

Vous ne souffrirez point que l'on vous déshonore; vengez le prince que vous chérissez; vengez les injures non provoquées que vous avez reçues; venez dans les camps conquérir la paix à votre patrie.

Le grand Empereur des Français se joint à nous.

avec toutes ses forces.

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Pleins de confiance dans la Providence et dans la justice de votre cause trie soit opprimée. Soldats, du courage,

ne souffrez pas que votre pa

rons victorieux.

de la confiance, et nous se

Proclamation de l'Empereur des Français à l'Armée

Bavaroise.

«SOLDATS BAVAROIS,

Je me suis mis à la tête de mon' armée pour » livrer votre patrie des plus injustes agresseurs. » La maison d'Autriche veut détruire votre indé» pendance, et vous incorporer à ses vastes Etats.

»tus,

>> Vous serez fidèles à la mémoire de vos ancêtres » qui, quelquefois opprimés, ne furent jamais abatet conservèrent toujours cette indépendance » cette existence politique qui sont les premiers biens >> des nations, comme la fidélité à la maison pala>> tine est le premier de vos devoirs.

» En bon allié de votre souverain, j'ai été touché » des marques d'amour que vous lui avez données » dans cette circonstance importante. Je connais >> votre bravoure ; je me flatte qu'après la première » bataille, je pourrai dire à votre prince et à mon » peuple, que vous êtes dignes de combattre dans les >> rangs de la grande-armée. »

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Du 16 vendémiaire ( 8 octobre 1805).

LES événemens se pressent avec la plus grande rapidité. Le 14, la seconde division du corps d'armée du maréchal Soult, que commande le général Vandamme, a forcé de marche, ne s'est arrêtée à Nordlingen que deux heures, est arrivée à huit heures du soir à Donawerth, et s'est emparée du pont que défendait le régiment de Colloredo. Il y a eu quelques hommes tués et des prisonniers.

Le 15, à la pointe du jour, le prince Murat est arrivé avec ses dragons; le pont a été à l'heure même raccommodé, et le prince Murat, avec la division de dragons que commande le général Watter s'est porté sur le Lech, a fait passer le colonel Watier à la tête de 200 dragons du 4e régiment, qui, après une charge très-brillante, s'est emparé du pont du Lech, et a culbuté l'ennemi qui était du double de sa force. Le même jour, le prince Murat a couché à Rain.

Le 16, le maréchal Soult est parti avec les deux

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