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On doit considérer l'armée autrichienne comme anéantie. Les Autrichiens et les Russes seront obligés de faire beaucoup d'appels de recrues, pour résister à l'armée française, qui est venue à bout d'une armée de 100 mille hommes sans éprouver, pour ainsi dire, aucune perte..

Capitulation de la ville d'Ulm, occupée par les troupes de S. M. l'Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie, aux armes de S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie.

Entre nous, Alexandre Berthier, maréchal d'empire, commandant la première cohorte de la légion d'honneur, grand-cordon, grand-veneur, grandofficier de l'aigle rouge, major-général de la grande armée, ministre de la guerre, chargé de stipuler pour S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie ; Et M. le feld-maréchal baron de Mack, quartiermaître- général des armées de S. M. l'Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie ;

Il a été convenu ce qui suit :

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Les caisses des ré

III. Tous les effets appartenans aux officiers et soldats, gimens aussi.

leur seront laissés.

IV. Les malades et les blessés autrichiens seront soignés comme les malades et les blessés français.

V. Cependant s'il se présentait, le 3 brumaire an 14 (25 octobre 1805), avant midi, un corps d'armée capable de débloquer la ville d'Ulm, alors la garnison de cette place serait dégagée de la première capitu. lation, et serait libre de faire ce qu'elle voudrait.

VI. Une des portes de la ville d'Ulm (la porte de Stuttgard) sera remise à sept heures du matin à l'armée française ainsi qu'un quartier suffisant pour pouvoir contenir une brigade.

VII. L'armée française pourra faire usage du grand pont sur le Danube, et communiquer librement d'une rive à T'autre.

VIII. Le service sera réglé de part et d'autre, de manière à ce qu'il ne se commette aucun désordre, et que tout soit dans la meilleure harmonie entre les deux armées.

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IX. Tous les chevaux de ca

Accordé.

Nous connaissons la loyauté et l'humanité françaises.

Si, jusqu'au 25 octobre à minuit, inclusivement, des troupes autrichiennes ou russes débloquaient la ville, de quelque côté ou porte que ce soit, la garnison sortira librement, avec ses armes, son artillerie et cavalerie, pour joindre les troupes qui l'auront débloquée. Accordé.

Oui.

Le pont est brûlé; on fera l'impossible pour le refaire.

La discipline française et autrichienne nous en est le sûr garant.

valerie, d'artillerie, de charrois, appartenans à sa majesté l'Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie, seront remis à l'armée française.

X. Les articles I, II, III, IV et IX, n'auront leur exécution que lorsque le voudra M. le général commandant les troupes autrichiennes, pourvu que cela ne puisse dépasser le 3 brumaire an 14 (25 octobre 1805) avant midi.

Et si, à cette époque, une armée assez en force se présentait pour faire lever le blocus, la garnison serait libre, conformément à l'article V de faire ce qu'elle voudrait.

Fait double à Ulm, le 25 vendémiaire an 14 ( 17 octobre 1805).

Signé, le maréchal BERTHIER.

Signé, MACK.

Etat des Régimens enfermés dans la ville d'Ulm.

Une partie du régiment de cavalerie de Schwar zenberg, hulans;

Les régimens de Hohenlohe, dragons;

Mack, cuirassiers;
Archiduc François ;

Un détachement des hussards de Blankenstein, et plusieurs ordonnances chez les généraux, des régimens de Latour, Rosenberg, Klénau et de l'archiduc Albert.

Infanterie.

Chasseurs tyroliens ;
Collowrath;

Manfredini;
Frolich;

Archiduc Charles ;

Un détachement du régiment de l'Empereur.

Grenadiers.

Hildbourghausen, ci-devant Bender, 1 bataillon.

Archiduc Charles.

Manfredini.
Colloredo.

Stuart.

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VIIe. BULLETIN.

Elchingen, le 27 vendém. an 14 (19 octobre).

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LE 26 vendémiaire, à cinq heures du matin, prince Murat était arrivé à Nordlingen, et avait réussi à cerner la division Werneck. Ce général avait demandé à capituler. La capitulation qui lui a été accordée n'arrivera que dans la journée de demain. Les lieutenans-géneraux Werneck, Baillet, Hohenzollern; les généraux Vogel, Mackery, Hohenfeld, Weiber et Dienesberg, sont prisonniers sur parole, avec la réserve de se rendre chez eux. Les troupes sont prisonnières de guerre, et se rendent en France. Plus de deux mille hommes de cavalerie ont mis pied à terre, et une brigade de dragons à pied a été montée avec leurs chevaux. On assure que le parc de réserve de l'armée autrichienne, composé de 500 chariots, a été pris. On suppose que tout le reste de la colonne du prince Ferdinand doit, à l'heure qu'il est être investi, le prince Murat ayant dé. bordé sa droite par Aalen, et le maréchal Lannes sa gauche par Nordlingen. On attend le résultat de ces mouvemens; il ne reste au prince Ferdinand que peu de monde.

Aujourd'hui, à deux heures après midi, l'Empereur a accordé une audience au général Mack. A l'issue de cette audience, le maréchal Berthier a signé avec le général Mack, une addition à la capitulation, qui porte que la garnison d'Ulm évacuera la place demain 20. Il y a dans Ulm 27,000 hommes, 3000 chevaux, 13 généraux, et 60 ou 80 pièces de canon attelées. La moitié de la garde de l'Empereur était déjà partie pour Augsbourg; mais sa majesté a consenti à rester la journée de demain pour voir défiler l'armée autrichienne. Tous les jours on est davantage dans la certitude que de cette armée de cent mille hommes, il n'en sera pas échappé vingt mille; et cet immense résultat est obtenu sans effusion de sang.

L'Empereur n'est pas sorti aujourd'hui d'Elchingen. Les fatigues et la pluie continuelle que depuis huit jours il a essuyées, ont exigé un peu de repos; mais le repos n'est pas compatible avec la direction de cette immense armée. A toute heure du jour et de la nuit il arrive des officiers avec des rapports, et il faut que l'Empereur donne des ordres. Il paraît fort satisfait de l'activité et du zèle du maréchal Berthier.

Demain 28, à trois heures après-midi, 27 mille soldats autrichiens, 60 pièces de canon, 18 généraux défileront devant l'Empereur, et mettront bas les armes. L'Empereur a fait présent au sénat des drapeaux de la journée d'Ulm. Il y en aura le double de ce qu'il a annoncé, c'est-à-dire 80.

Pendant ces cinq jours, le Danube a débordé avec une violence qui était sans exemple depuis cent ans. L'abbaye d'Elchingen, dans laquelle est établi le quartier général de l'Empereur, est située sur une hauteur d'où l'on découvre tout le pays.

On croit que demain au soir l'Empereur partira pour Munich. L'armée russe vient d'arriver sur l'Inn.

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