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gèrent les Russes avec impétuosité, et, après une vive fusillade les mirent en désordre et les menèrent jusqu'à Lambach. On a fait 500 prisonniers, parmi lesquels une centaine de Russes.

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Le 10 au matin, le prince Murat mande que général Walter, avec sa division de cavalerie, a pris possession de Wels. La division de dragons du général Beaumont, et la 1ere division du corps d'armée du maréchal Davoust, commandée par le général Bisson, ont pris possession à Lambach. Le pont sur la Traun était coupé ; le maréchal Davoust y a fait substituer un pont de bateaux. L'ennemi a voulu défendre la rive gauche. Le colonel Walterre, du 30e régiment, s'est jeté un des premiers dans un bateau, et a passé la rivière. Le général Bisson " faisant ses dispositions de passage, a reçu une balle

dans le bras.

Une autre division du corps du maréchal Davoust est en avant de Lambach sur le chemin de Steyer. Le reste de son corps d'armée est sur les hauteurs de Lambach.

Le maréchal Soult arrivera ce soir à Wels.

Le maréchal Lannes arrivera ce soir à Lintz. Le général Marmont est en marche pour tourner la position de la rivière de l'Enns.

Le prince Murat se loue du colonel Conroux, commandant du 17e régiment d'infanterie de ligne. Les troupes ne sauraient montrer, dans aucune circonstance, plus d'impétuosité et de courage.

Au moment de son arrivée à Salzbourg, le maréchal Bernadotte avait détaché le général Kellermann à la tête de son avant-garde, pour poursuivre une colonne ennemie qui se retirait par le chemin de la Carinthie. Elle s'était mise à couvert derrière le fort de Passling, dans le défilé de Colling. Quelque forte que fat sa position, les carabiniers du 27e régiment d'infanterie légère l'attaquèrent avec impétuosité. Le général Werlé fit tourner le fort par le capitaine Campobane, par des chemins presque

impraticables. Cinq mille hommes, dont trois officiers, ont été faits prisonniers. La colonne ennemie, forte de trois mille hommes, a été éparpillée dans les sommités. On y a trouvé une si grande quantité d'armes, qu'on espère ramasser encore beaucoup de prisonniers. Le général Kellermann donne des éloges à la conduite du chef de bataillon Barbès-Latour. Le général Werlé a eu son habit criblé de balles.

Nos avant-postes mandent de Wels, que l'empereur d'Allemagne y est arrivé le 25 octobre ; qu'il y a appris le sort de son armée d'Ulm, et qu'il s'est convaincu par ses propres yeux des ravages affreux que les Russes font par-tout, et de l'extrême mécontentement de ses peuples. On assure qu'il est retourné à Vienne sans descendre de voiture.

La terre est couverte de neige; les pluies ont cessé; le froid a pris le dessus; il est assez vif; ce n'est pas un commencement de novembre, mais un mois de janvier. Ce temps plus sec, a l'avantage d'être plus sain et plus favorable à la marche.

XXVII BULLETIN.

Lambach, 12 brumaire an 14 (3 novembre).

AUJOURD'HUI 12, le maréchal Davoust a ses avantpostes près de Steyer. Le général Milhaud, avec la réserve de cavalerie aux ordres du prince Murat, est entré à Lintz le 10. Le maréchal Lannes y est arrivé le 12, avec son corps d'armée. On a trouvé à Lintz des magasins considérables dont on n'a pas encore l'inventaire; beaucoup de malades dans les hôpitaux, parmi lesquels une centaine de Russes. On a fait des prisonniers, dont cinquante Russes.

Au combat de Lambach, il s'est trouvé deux pièces de canon russes parmi celles qui ont été prises. Un

général russe et un colonel de hussards autrichiens ont été tués.

La blessure que le général Bisson, commandant la première division du corps d'armée du maréchal Davoust, a reçue au bras, est assez sérieuse pour l'empêcher de servir tout le reste de la campagne. Il n'y a cependant aucun danger. L'Empereur a donné au général Caffarelli le commandement de cette di

vision.

Depuis le passage de l'Inn, on a fait quinze à dixhuit cents prisonniers, tant Autrichiens sans y comprendre les malades.

que Russes Le corps d'armée du général Marmont est parti de Lambach le 12, à midi.

L'Empereur a établi son quartier-général à Lambach, où l'on croit qu'il passera toute la nuit du 12.

La saison continue à être rigoureuse; la terre est couverte de neige.

On a trouvé à Lambach des magasins de sel pour plusieurs millions. On a trouvé dans la caisse de Lintz plusieurs centaines de milliers de florins.

Les Russes ont tout dévasté à Wels, à Lambach et dans tous les villages environnans. Il y a des villages où ils ont tué huit ou dix paysans.

L'agitation et le désordre sont extrêmes à Vienne. On dit que l'empereur d'Autriche est établi au couvent des Bénédictins de Molk. Il paraît que le reste du mois de novembre verra des événemens majeurs et d'une grande importance.

M. Lezay, ministre de France à Salzbourg, a eu une audience de l'Empereur, au moment où Ş. M. partait de Braunau. Il n'avait pas cessé jusqu'alors de résider à Salzbourg.

On n'a point de nouvelles de M. de Larochefoucauld; on le croit toujours à Vienne. Au moment où l'armée autrichienne passa l'Inn, il demanda des passeports qu'on lui refusa.

Il est arrivé aujourd'hui plusieurs déserteurs

russes.

SA majesté l'Empereur a consenti à retirer ses troupes de l'état de Naples. Elles y étaient stationnées en vertu des stipulations du traité de Florence. Les motifs de prudence, de garantie et de sûreté qui avaient déterminé cette mesure, acquéraient sans doute une nouvelle force par la circonstance d'une guerre continentale. Sans doute aussi l'intérêt de la France conseillait de s'assurer, par une conquête utile et facile, d'un royaume qui touche de si près aux états de sa majesté en Italie. Mais elle n'a pas voulu qu'on pût lui imputer d'avoir mis un obstacle à la paix générale; elle a suivi les principes de la politique généreuse et modérée qui lui sert de règle dans toutes ses déterminations, et elle a consenti à conclure le traité suivant avec sa majesté le roi des Deux-Siciles :

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« Sa majesté le roi des Deux-Siciles et sa majesté l'Empereur des Francais et Roi d'Italie, voulant empêcher que les rapports d'amitié qui unissent leurs états ne soient compromis par les événemens d'une guerre dont il est dans leur voeu de diminuer les maux, en restreignant, autant qu'il est en eux, théâtre des hostilités présentes, ont nommé pour ministres plénipotentiaires; savoir: sa majesté le roi des Deux-Siciles, S. Ex. M. le marquis de Gallo, son ambassadeur à Paris, près sa majesté l'Empereur des Français, tant en cette qualité qu'en celle de Roi d'Italie; et sa majesté l'Empereur, S. E. M. Charles-Maurice Talleyrand, ministre des relations extérieures ; lesquels, après avoir échangé leurs pleins-pouvoirs, sont convenus, sub spe rati, de ce qui suit:

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» Art. 1er. Sa majesté le roi des Deux-Siciles promet de rester neutre pendant le cours de la guerre actuelle entre la France, d'une part, et l'Angle

l'Autriche, la Russie et toutes les puissances belligérantes, de l'autre part. Elle s'engage à repousser, par la force et par l'emploi de tous les

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moyens qui sont en son pouvoir, toute atteinte qui serait portée aux droits et aux devoirs de la neutralité. >> 2. Par suite de cet engagement, sa majesté le roi des Deux-Siciles ne permettra qu'aucun corps de troupes appartenant à aucune puissance belligérantes débarque ou pénètre sur aucune partie de son territoire et elle s'engage à observer, tant sur terre que sur mer, et dans la police des ports, les principes et les lois de la plus stricte neutralité.

» 3. De plus, sa majesté s'engage à ne confier le commandement de ses armées et de ses places à aucun officier russe,'autrichien ou appartenant à d'autres puissances belligérantes; les émigrés français sont compris dans la même exclusion.

» 4. Sa majesté le roi des Deux-Siciles. s'engage à ne permettre l'entrée de ses ports à aucune escadre appartenante aux puissances belligérantes.

»5, Sa majesté l'Empereur des Français se donflant aux promesses et engagemens ci-dessus exprimés consent à ordonner l'évacuation du royaume de Naples par ses troupes. Cette évacuation sera entièrement terminée un mois après l'échange des ratifications. A cette même époque, les places et postes militaires seront remis aux officiers de sa majesté le roi des Deux-Siciles, dans l'état où ils sont, et il est convenu que, dans l'intervalle du mois employé à ces opérations, l'armée, française sera nourrie et traitée comme elle l'a été par le passé

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» Sa majesté l'Empereur des Français s'engage, de plus, à reconnaître la neutralité du royaume des Deux-Siciles, tant sur terre que sur mer, pendant la durée de la guerre actuelle.

» Les ratifications de la présente convention seront échangées à Naples dans le plus court délai... ›› » Fait à Paris, le 21 septembre 1805.» 119 Le marquis DE GALLO.

(L. S. ), dow

CH. MAU. Talleyrand.

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Ratifié à Portici, le 8 octobre 1805

(L. S.)

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Signé, FERDINAND.

Et plus bas, TOMMASO FERRAS.

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