la quantité qui reftera, & conféquemment celle qui aura été délivrée. On propose ce moyen momentané, parce que, 10. lorfqu'on procede à faire cette vérification fur les reçus des corps & autres perfonnes, cela demande un tems confidérable pour les affembler, les mettre en ordre & apurer le compte: 2°. que ces fortes de décomptes ne fe font guère qu'à la fin des campagnes, 3°. afin qu'en cas d'accident il n'en foit pas paffé contre l'intérêt du Souverain le double ou le triple de ce qu'il y en auroit véritablement en magasin, & dont il eft jufte de dédommager les entrepreneurs.

Comme il eft important de bien nourrir les chevaux, afin d'en tirer du fervice, on penfe qu'il conviendroit d'obliger ceux qui arrangent les fourrages, de laiffer, de distance en distance, de petites galleries ou paffages qui traverferont ces maffes, & permettront à l'air de circuler & d'empêcher la fermentation qui souvent réduit la ration à moitié de bon, tout au plus, & préviendront les malverfations qui pourroient fe commettre.

204.

Remarque fur les déductions.

Il eft aifé d'apprécier la quantité de rations de fourrage qui aura été livrée,

fi l'on confidère la forme du folide qui manquera à la maffe lorfqu'elle étoit entière, & fi l'on en déduit le contenu de ce qu'il y avoit en total.

Si contre l'ordinaire les bottes étoient rangées par lits faits alternativement en fens contraire, cela n'apportant point de différence dans la quantité, on fuivra toujours le même calcul.

DU CALCUL DU FOURRAGE BOTTELÉ ET NON-BOTTELÉ, EN LIEUX COUVERTS.

205. Ce que l'on vient d'expliquer du calcul des fourrages en bottes & à découyert, peut s'entendre du fourrage bottelé ou non-bottelé, mais en lieux fermés; on va cependant en parler,

Lorfque l'on va fourrager au fec, le foin ou les gerbes qui fe trouvent dans les gran. ges ou lieux fermés & couverts, peuvent aifément s'évaluer en mefurant au pas de trois pieds, & en eftimant les dimensions de ces lieux, néceffaires pour en connoître la capacité. Par exemple, on mefurera au pas la largeur & la longueur de cette grange, on déduira un pas fur chacune de ces dimenfions, afin d'avoir égard à l'épaiffeur des murs; quant à l'élévation interne

de l'édifice, on la prendra à l'estime en portant la main à 6 pieds, & en jugeant par-là du refte de la hauteur, ou de la hauteur totale. Ayant ainfi la largeur, la longueur & la hauteur de l'édifice, on connoîtra facilement fa capacité.

Une grange peut être plus ou moins remplie, c'eft pourquoi on doit, avant tout calcul, remarquer quelle espèce de corps formera la maffe du fourrage qu'elle contiendra, & alors en chercher le contenu en fuivant l'un ou l'autre des articles (178, ́ 181, 182, 183 & 184) qui conviendra à cet effet; ayant trouvé cette folidité, on la réduira en rations, comme on a dit (196). Tout ceci n'a nulle difficulté; on en va donner des exemples.

Exemples.

206. Suppofons une grange entiérement Fig. 1333 pleine dont on a mefuré au-dehors la largeur AB que l'on a trouvée de 9 pas, que l'on réduit à 8 pas ou à 4 toifes; que fa longueur BC, pareillement mefurée a 21 pas, que l'on réduit à 20 pas ou à 10 toises, afin d'avoir égard à l'épaiffeur des murs qui forment cette grange, que nous imaginons rectangle, comme cela eft ordinaire; que fa moindre hauteur BD ou CH a été eftimée 9 pieds ou 1. toise, & fa hauteur

totale IF, jufques fous le faîtage, 3 toifes; enforte que EF a été jugé de 2 toises.

Cette grange entiérement pleine entre fes pignons, renferme donc un parallélipipede GBH & un prifme triangulaire GFH qui, pris ensemble, forment un prisme pentagonal BGFC.

On fait que pour avoir l'étendue du rectangle AGDB, il faut multiplier AG par GD (116); que pour l'étendue du triangle DGF, il faut multiplier la moitié de FE auffi par GD (126); il convient donc pour abréger, & pour trouver par une feule opération l'étendue du pentagone AGFDB, d'ajouter à AG ou IE ou à 1 toife 3 pieds, la moitié de EF ou 1 toife, & de multiplier leur fomme par GD ou par

d'où il résulte

I

2 toifes 3 pieds 4 toises, 10 toifes quar

ΙΟ

rées pour le pentagone AGFDB;

de forte que multipliant

10 toises quar

rées par la longueur interne de la

grange

bre de rations qui font dans cette grange

fuppofée entièrement pleine.

72 (196),

7200 pour le nom

207. On pourra dire à cela dire à cela que, lorsque le foin eft bottelé, il occupe moins de place que quand il ne l'eft pas; cela feroit vrai fi les bottes ne laiffoient aucun vuide entre elles, comme le foin en maffe foulée; mais pour y avoir égard, ainsi qu'au déchet du bottelage que l'on voudroit faire valoir, nous réduirons la toise cube de foin nonbottelé à 70 rations;

lieu de 7200 trouvées ci-deffus, ce qui fait 36 de moins.

Si le fourrage eft diftribué de part & d'autre dans la grange, ne laiffant de vuide dans toute fa hauteur que de la largeur de la porte qu'on imagine de trois pas ou d'une toife, on déduira cette largeur de la longueur de la grange. Par exemple, dans le cas fuppofé, on la confidérera comme n'ayant que 17 pas ou 8 toifes 3 pieds. Alors multipliant l'étendue de fon pignon, qui eft de rées, par cette longueur

on aura pour produit.
de foin; ce qui étant
multiplié par.
fournit

quar→

10 toises
8 toif. 3 pieds,

85 toises cubes

72,

6120 rations, ou