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donne enfuite des conseils généraux fur la lecture des Livres de piété, & fur l'efprit dans lequel on doit les lire.

Un an après que M. l'Evêque de Troyes eut rendu public le Livre des Méditations de M. de Meaux, un Eccléfiaftique du Diocèse de Quimper, nommé Michel Fichant, fit inférer dans le Journal de Trévoux une Lettre au fujet de cet Ouvrage ; fon objet étoit de prouver que les Méditations & les autres ouvrages de piété qu'on y avoit joints, ne pouvoient être regardés comme venant de M. Boffuet; l'Auteur prétendoit d'abord y trouver un ftyle différent de celui de M. de Meaux ; felon lui, on y remarquoit auffi l'impreffion de plus d'une main; les titres, par exemple, ne font point du même Auteur que le corps de l'Ouvrage; mais ce qui étoit bien plus grave, il y voyoit les héréfies des Calviniftes & des Quiétiftes, & quantité d'autres erreurs dont on ne pouvoit foupçonner le fçavant Evêque de Meaux.

M. l'Evêque de Troyes publia à ce fujet, en 1734. une Inftruction Pastorale très-étendue, dans laquelle il détruifit les différens reproches qu'on alléguoit contre le Livre des Méditations. Il démontra que M. de Meaux étoit vraîment l'Auteur de cet Ouvrage; qu'il l'avoit luimême adreffé aux Religieufes de la Vifitation par une lettre qu'elles confervent encore aujourd'hui, & qui est entiérement écrite de la main de ce Prélat; que lui-même poffédoit auffi le Manuscrit des Méditations de la propre main de M. de Meaux ; qu'il l'avoit exactement relû avec lui quelques mois avant fa mort; & qu'il lui avoit expreffément recommandé de le faire imprimer, comme un monument de fon amour pour l'Eglife, & de fon zéle pour le falut des Fidéles & pour la perfection des Saints.

A l'égard des mains différentes qui paroiffoient avoir touché à cet Ouvrage, M. de Troyes convient que les titres qui fe trouvent au commencement de chaque Méditation ne font point de M. de Meaux ; ce Prélat s'étoit contenté d'y mettre le verfet de l'Evangile qui fait le fujet de fes réflexions. M. de Troyes obferve que cette addition des titres ne doit pas pas faire conclurre que l'Ouvrage entier ne foit pas de M. de Meaux. Les titres des Livres facrés & la divifion des chapitres de l'Ecriture-Sainte ne font point des Auteurs facrés ; il en eft de même de l'Imitation & de beaucoup d'autres Ouvrages; on peut regarder les titres & les divisions de Chapitres, comme la Table des Matieres, que les Editeurs joignent à un Ouvrage, pour la commodité des Lecteurs, fans que ces additions portent le moindre préjudice à la propriété d'un Auteur sur ses productions. M. de Troyes venge enfuite fa propre caufe, & fait voir que les titres conviennent parfaitement aux endroits où on les a placés ; ceci ne nous regarde point,

Par rapport au reproche de Quiétisme fondé principalement fur la doctrine contenue dans le Difcours fur l'Acte d'abandon, M. de Troyes démontre par le Traité des Etats d'Oraison, que la doctrine de M. de Meaux eft toujours la même, c'est-à-dire, auffi conforme à la faine Théologie & à la science des Saints, qu'elle eft opposée aux égaremens des Quiétistes.

On avoit aufli avancé dans un autre Ecrit au fujet des Méditations, que çet Ouvrage étoit à la vérité de M. Boffuet; mais que ce n'étoit qu'une légère efquiffe, que M. de Meaux ne deftinoit à voir le jour qu'après l'avoir exactement corrigé, M. de Troyes réfute de nouveau cette vaine accufation, & attefte une feconde fois qu'

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avoit relu cet Ouvrage avec M. de Meaux, & que ce Prélat lui avoit expreffément recommandé de le rendre public; d'ailleurs, ajoûte M. de Troyes, fi M. de Meaux n'eût pas été content de cet Ouvrage, s'il y eût apperçu quelque femence d'erreur, qu'il eût eu deffein de corriger par la fuite, l'auroit-il donné tel qu'il étoit, à la portion la plus chère de fon troupeau? Ce digne Pasteur, dont tout le monde à connu le zèle, auroit-il rifqué de mettre entre les mains de ces chères filles de la Vifitation, un Ouvrage dont la doctrine équivoque auroit pû les tromper, ou du moins les embarraffer?

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Tome IX.

b

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Contenus dans ce Volume.

AVERTISSEMENT de l'Editeur

page i Lettre de M. Boffuet, Evêque de Meaux, aux Religieufes de la Vifitation de la même ville,

Avertiffement,

Sermon de N. S. fur la Montagne.

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Sermon, ou Difcours de N. S. pendant la derniere Semaine de fa vie,

Préparation à la derniere Semaine du Sauveur,

61

Ibidem.

81

La derniere Semaine du Sauveur, Sermon ou Difcours de N. S.
depuis le Dimanche des Rameaux jufqu'à la Céne,
Suite du Sermon, ou Difcours de N. S. depuis le Dimanche des
Rameaux jufqu'à la Céne

177

Sermon, ou Difcours de N. S. pendant la Céne, premiere partie; ce qui s'eft paffé dans le Cénacle, & avant que J. C. fortît,

282

Suite du Sermon, ou Difcours de N. S. pendant la Céne avant que J. C. fortît,

335

Sermon, ou Difcours de N. S. après la Céne. Seconde Partie. Suite de ce que dit N. S. depuis la fortie du Cénacle jusqu'à ce qu'il monta à la Montagne des Oliviers,

Priere de J. C. après la Céne,

Difcours fur la Vie cachée en Dieu,

Difcours fur l'Acte d'abandon

Priere pour se préparer à la Communion,

Préparation à la mort,

484

537

605

621

633

637

Inftruction fur la Lecture de l'Ecriture-Sainte, pour les Religieuses & Communautés de filles du Diocèse de Meaux, 647

LETTR E*

DE

M. L'ÉVÊQUE DE MEAUX,

Ecrite aux Religieufes de la Vifitation de Sainte Marie de Meaux, en leur adreffant les Méditations fur l'Evangile.

JE

E vous adresse, mes Filles, ces Méditations fur l'Evangile, comme à celles en qui j'espère qu'elles porteront les fruits les plus abondans : c'eft pour quelques-unes de vous qu'elles ont été commencées ; & vous les avez reçues avec tant de joie, que ce m'a été une marque qu'elles étoient pour vous toutes. Resevez-les donc comme un témoignage de la fainte affection qui m'unit à vous, comme étant d'humbles & véritables Filles de faint François de Sales, qui eft l'honneur de l'Epifcopat, &la lumiere de notre fiécle.

Je fuis dans le faint amour de NOTRE-SEIGNEUR,

MES

FILLES,

A Meaux, ce 6. Juilles.

1695.

Votre très-affectionné Serviteur † J. BENIGNE, Evêque de Meaux.

* L'Original de cette Lettre eft confervé par ces faintes Filles avec l'Ouvrage même, comme un dépôt précieux, & comme une preuve honorable de l'affection finguliere qu'avoit pour elles leur faint Evêque, qu'elles regardoient comme leur vrai pere, & qu'elles regrettent encore tous les jours.

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